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Plateforme(s): playstation 1
Genre: RPG
Nombre de joueurs: 1
Développeur(s): Konami
Date de sortie: 1995

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 Bon, j'ai fini Suikoden, sur Playstation.


Un JRPG classique, en 2D, combats tour par tour, à l'ancienne quoi ! Et par Konami, dans sa grande époque s'il vous plaît.

Le jeu sort en Décembre 95 au Japon, puis plus tard en Occident, ce qui en fait un jeu de la 1ère année de la console. Comparativement aux autres JRPG, il sort entre FF6 et FF7, et un an après Phantasy Star IV.

Alors qu'en dire ? Qu'apportent donc les 32 bits aux JRPG à l'ancienne ?


La Réalisation

La réalisation tout d'abord est plutôt bonne. Le pixel art du jeu est agréable, très varié et détaillé (quoique parfois un peu confus, il arrive qu'on ne devine pas très bien où sont les sorties).

Beaucoup de personnages (y compris NPC) ont leurs propres sprites (avec des proportions plutôt réalistes comme dans Phantasy Star III, pas SD, ce qui est assez rare dans le JRPG), ce qui n'était pas si commun à l'époque 16 bits, les combats sont animés (même si ça reste minimal), on sent l'apport d'un support CD. La direction artistique est bonne, même si pas franchement supérieure à celle d'un FF6.

Les musiques sont variées en style, plutôt réussies (voire très réussies pour certaines). La variété a un revers à mon goût : ça manque de thèmes forts et mémorables, comme on peut en trouver dans FF6, toujours lui.

Les trucs qui me chagrinent dans le domaine technique, ce sont les combats, plutôt moches. Les développeurs ont voulu montrer les capacités de zoom et rotation de la bécane, mais ça part en bouillie de pixels dégueulasse. Pire encore, ça enlève de la visibilité, puisqu'en zoom maximum, parfois, on ne peut pas lire les dégâts infligés. Mais en-dehors de ça, c'est plutôt pas mal pour l'époque.


L'Histoire

Le jeu est tiré d'un vieux livre chinois du XIVème siècle, lui-même tiré de récits oraux traditionnels (un peu comme le Roi Arthur chez nous), (peu) connu chez nous sous le titre "Au bord de l'eau", et qui a déjà pas mal inspiré les développeurs de JV (par exemple Water Margin sur MD). Du coup, l'histoire est globalement maîtrisée et intéressante.

Le héros est le fils de l'un des 5 généraux de l'Empire, ceux qui ont aidé l'Empereur à conquérir le trône et qui lui vouent une fidélité inébranlable. Vous avez été élevé pour prendre la succession de votre père aux côtés de l'Empereur, mais un événement va changer la donne, et vous allez vous retrouver à trahir tout ce que vous avez défendu jusque là (ça rappelle un peu FF4). L'histoire est plutôt mature pour un JRPG, avec des questionnements, des morts de personnages (beaucoup). Cela n'empêche pas certains clichés, certains raccourcis d'écriture (on notera par exemple que les grands généraux de l'Empire, à l'exception de votre père, retournent facilement leur veste).

Le principal problème du jeu, et j'y reviendrai, est sa richesse en personnages. En effet, une bonne partie du jeu consiste à recruter des personnages, jusqu'à arriver au nombre de 108, dont une bonne soixantaine est jouable. Du coup, chaque personnage est très peu caractérisé. Il a souvent une raison pour vous rejoindre (souvent assez bateau) et... c'est tout. À l'exception de 4 ou 5 persos, ils interagissent peu entre eux et avec vous et n'ont aucune personnalité. Pire, vu qu'on ne peut jouer simultanément que 6 personnages (ce qui est déjà plus que la majorité des JRPGs précédents), il y en a beaucoup qu'on utilisera à peu près jamais.

Néanmoins la quête des 108 personnages en elle-même est plutôt sympa, certains étant un peu cachés (mais pas trop, ça reste assez facile de les trouver. Je pense au ninja qui se cache derrière un mur, alors que son bras, rouge pétard, dépasse, c'est assez marrant).


Le système de combat

Il y a plusieurs types de combats : des classiques (groupe ami contre groupe ennemi), les duels (un contre un donc) et les batailles (armée contre armée). Les deux derniers sont très rares, et très décevants. Les batailles en particulier, on aurait aimé un côté Tactical, mais c'est très très rudimentaire et principalement basé sur le hasard.

Il est plutôt basique pour être honnête. On dispose de 6 personnages, dont l'ordre d'attaque dépend de leurs stats. 3 personnages sont devant, 3 derrière. On ne peut pas attaquer de derrière avec une arme à courte portée (il y a 3 portées), et les persos de devant sont beaucoup plus souvent attaqués que les autres. Tout cela oblige à un (tout) petit peu de stratégie dans la formation du groupe.

Sinon, il y a un système de magie (qui dépend de l'équipement, pour faire simple), et certains personnages peuvent faire des attaques spéciales groupées (un peu comme dans Phantasy Star IV). On peut aussi fuir ou proposer de l'argent pour éviter une attaque (je ne m'en suis jamais servi).

Il y a un mode "automatique", qui fait attaquer tout le monde basiquement, un adversaire au hasard. Il est particulièrement innefficace, ce qui fait qu'on se retrouve souvent à devoir donner des instructions basiques aux personnages en martelant le bouton. Il n'y a pas de système de Macro, comme dans Phantasy Star IV, qui permettrait de programmer les combats automatiques de façon plus fine, et c'est bien dommage.

Comme en plus les combats sont assez moches, c'est certainement pas un aspect du jeu que je retiendrai... Le seul point positif c'est que les rencontres aléatoires sont moins nombreuses que dans d'autres titres (au début surtout).

Un très bon point par contre, c'est que le système de XP est bien pensé et fait que les personnages se retrouvent tous très vite à un niveau similaire à un moment donné du jeu, et plafonnent à ce niveau tant qu'on n'a pas avancé dans l'intrigue, ce qui rend le grinding assez limité (c'est surtout pour gagner de l'argent qu'on grinde, et assez peu).


L'ergonomie

Elle n'est pas terrible, un gros cran en-dessous d'un FF6 ou un PS4. Les menus sont peu lisibles, souvent inutiles (pourquoi avoir un menu "Item" et un menu "Equip" séparés par exemple ?), lourds. On peut porter très peu d'objets, ce qui est bien parce que ça empêche de se barder de médicaments avant de partir, mais du coup on est souvent amenés à échanger des objets, et c'est pas toujours pratique. Il n'est pas non plus toujours facile de prévoir quelle stat va être modifiée par un équipement.

On ne peut pas non plus se déplacer en diagonale, ce qui rend la navigation assez pénible. D'autant plus que pendant un bon moment, on ne peut pas zapper les déplacements entre les villes (et quand on peut, il y a obligatoirement un passage par le QG, ce qui ralentit le truc).


Et le reste

Le jeu n'est pas très difficile, grâce au système d'XP bien pensé, et surtout au fait que les donjons sont ultra-basiques. On n'est jamais perdu, ni même vraiment surpris, ce qui est assez dommage. Aucun puzzle (enfin un ou deux, mais hyper simples). Bref, on enchaîne très vite l'histoire et le sentiment d'accomplissement est faible.

Si l'on souhaite finir le jeu à 100%, il y a 2 sous-quêtes. Alors l'une des deux est facile à deviner (il faut gagner un certain combat) mais je l'ai ratée pour une raison bébête (je joue sur émulateur et la sauvegarde ne marche pas sur l'ému, on peut juste faire une savestate, et pas de bol, je l'ai faite juste avant le combat, sans être équipé ni soigné). C'est d'ailleurs un défaut de conception du jeu : parfois, on déclenche une cutscene qui débouche sur des combats avec des personnages imposés, qui peuvent se trouver faibles en XP ou en équipements si on ne s'en est pas servi depuis un moment.

La deuxième est par contre assez difficile à deviner (je l'ai vue sur une soluce après avoir fini le jeu).


En conclusion, on a là un jeu assez solide, dans les standards de l'époque, mais qui manque de personnalité. On ne fait finalement que suivre une histoire, la partie jeu reste assez réduite. Mais j'ai suffisamment aimé pour m'enfiler le 2ème volet :)

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