Les jeux avec balise [SECONDE CHANCE] sont des jeux rétros auxquels j'ai joué gamin, mais que j'ai lâché trop vite pour me faire un vrai avis. Alors j'y retourne un peu pour voir ^^
Dragon Ball Z : La Légende SAIEN (Super Butoden 2) (Super NES, 1994)
La découverte, la passion éphémère et l’oubli prématuré.
J’ai réellement connu trois adeptes des consoles Nintendo durant mon enfance. Mon cousin qui possédait environ 3000 jeux, un gars de ma classe chez qui j’ai pioncé une fois en CM1 (mais il m’a fait découvrir
Secret of Mana, alors je l’adulerai pour l’éternité,
Mortal Kombat II aussi, mais on n’adule pas quelqu’un pour cette unique raison), et mon plus vieil ami, que je connais depuis la maternelle. J’allais souvent chez lui, on a commencé par la NES avec les Tortues Ninja, Paper Boy et Super Mario Bros 3. Puis on a enchaîné avec la Super NES,
Super Mario World notamment, et… euh, Dragon Ball Super Butoden 2 ? Ou alors le premier ? Alors là, aucune idée. Peut-être que le gars avait les deux, parce que je me rappelle pouvoir jouer Freezer ou C-18 (Butoden 1), je me souviens mieux des musiques du 1, mais les sons du chargement de Ki, les sprites en général, les animations et les attaques spéciales, tout ce qui me revient en tête sort du 2. Et Broly aussi, je restais bouche bée sur ses énormes muscles de taré, alors parlons du 2, voilà. Je l’ai adoré ce jeu. Avec les rapports des potes à l’école et les magazines Club Dorothée, il représentait ma seule source d’information sur Dragon Ball, vu que j’avais interdiction de regarder l’animé. Je l’ai donc vénéré assez longtemps, en me demandant qui pouvaient bien être ces deux ou trois persos chelous dont je n’avais jamais entendu parler. On n’a pas tant charbonné dessus que ça, au final, surtout parce qu’on n’arrivait jamais à faire faire aux combattants ce qu’on voulait (à savoir balancer d’énormes attaques énergétiques, le reste n’avait aucune importance). Je lui trouvais des gros défauts de maniabilité, ainsi que l’existence de jeux bien mieux foutus, comme Street Fighter 2 au hasard. Et contrairement à
Dokkan Battle, la licence Dragon Ball n’a pas pu le faire tenir sur la durée, en tout cas me concernant.

Réappropriation du jeu
Comme une immense majorité des titres de la licence, Super Butoden 2 appartient aux jeux de combat. Un mode histoire retrace la fin de la saga Cell, ainsi que des films sur Broly et les Mercenaires de l'espace. À part pour voir des scènes de fin spécifiques, on n'a pas trouvé d'intérêt à se lancer dedans. Non, on voulait juste se taper dessus en versus. On connaissait déjà nos classiques à l'époque, toujours Street Fighter 2, ou Mortal Kombat en tête. Et première chose qui nous a frappé : les persos bougeaient à une lenteur sidérante par rapport à Ryu ou Scorpion ! Perso, j'ai digéré le truc sans trop de souci, tellement la hype de pouvoir incarner un guerrier issu de Dragon Ball prenait le pas sur tout le reste ! Je ne pouvais m'identifier qu'aux captures d'écran toutes moches du Dorothée Magazine, et pourtant, j'adorais déjà Vegeta ou Piccolo au-delà du raisonnable. C'est aussi là que j'ai fait la connaissance de Broly (rebaptisé Tara pour l'occasion, toutes nos excuses auprès des femmes nommées Tara), montagne de muscles aux cheveux verts fluo, ce que tous les gosses de ma génération ont accueilli à base de cris de joie et d’exclamations hypées au max.

Quand je parle de se taper dessus, tout le monde voit l'idée, a priori. Mais dans Super Butoden 2, on pouvait passer plus de temps à se chercher et s'éviter sans faire exprès qu'à se mettre des tatanes dans la tronche. Honnêtement, la prise en main faisait mal à la tête, en comparaison d'un SF2 où en cinq minutes, on maîtrisait déjà deux ou trois moves plutôt stylés. Là, on galérait juste à se capter au corps à corps, surtout quand l'un de nous partait dans les airs, puis passait au-dessus de l'autre en embarquant le split screen avec lui. Et quand il décidait de redescendre au sol, voilà le deuxième joueur qui s'envole ! Et dashe en arrière, et tape une dizaine de coups dans le vide avant de repartir vers l'avant, uniquement pour voir son adversaire lui filer par en-dessous, trois mètres plus bas. Mais reviens là bordel ! Même mon pote qui possédait le jeu ne s'en sortait pas beaucoup mieux que moi. Pourtant, l'idée d'évoluer sur un ring trois fois plus large que l'écran et sur deux étages avait de quoi séduire. Dans l'exécution, ça faisait très brouillon de rédac en français au collège.

Heureusement, dans Dragon Ball, il existe les attaques d'énergie ! Voir Goku exécuter un Kamehameha ou Vegeta un Final Flash, ça effaçait tous les autres défauts du gameplay. Purée mais la classe de fou, quoi ! Tu peux remballer ton Hadoken tout bidon, Ryu ! Bon, je crois que même en lisant la notice, je n'ai jamais vraiment su comment les balancer, ces attaques. J'y parvenais un peu au hasard, souvent après avoir mis dix high kicks à personne, et tiré quinze boules de feu vers les nuages (aujourd'hui j'appelle ça des kikohas, mais avant c'étaient des boules de feu). Ce sentiment d'accomplissement, quand le jeu met en scène le moment tant attendu, focalisé sur notre guerrier qui canalise sa force vitale, crie le nom de sa technique et envoie l'énorme rayon exploser dans la face de l'ennemi avec force chaos sonore ! Et si ce dernier tente de contre-attaquer avec la même vague de ki, mais s’essouffle et encaisse encore plus de dégâts, encore plus classe ! Ouais, mes phrases sont aussi mal foutues que la jouabilité de Super Butoden 2. En même temps, la traduction française vaut aussi le détour pour les dingueries textuelles qu'elle nous offre. Je ne captais pas tout à l'époque, mais je me marrais quand même pas mal. Sans parler de Zangya qui s'appelle Aki, Bojack Kujila, Dendé rebaptisé Dandy, ou encore Hercule renommé Enfer. Juste fantastique. Et le titre du jeu lui-même, quoi ! La Légende SAIEN !!! Tout en majuscules ! Cette version française vaut de l'or, encore plus absurde que certains passages de l'anime.

Nouvelle plongée dans l’OST
Le compositeur en charge de la musique s’appelle Kenji Yamamoto. Je ne le connaissais pas, et pourtant, j’ai entendu pas mal de ses compos au fil des années. Déjà, il a signé les génériques de Dragon Ball Kai, mais aussi tous les Butoden, tous les
Budokai, Burst Limit, Final Bout… et
Dokkan Battle ! Et ce même après avoir été accusé (visiblement à raison) de plagiat par de nombreux artistes, pour de nombreux morceaux, y compris dans cette Légende SAIEN ! Je trouve cette B.O. assez inégale, avec parfois des sonorités me paraissant inadaptées pour la Super NES. Je vais me répéter, mais les tessitures généralement rondes et mignonnes de cette console ne fonctionnent pas toujours, en particulier pour les jeux de combat.
Turtles in Time s’en sort bien,
Jurassic Park et
Alien 3 aussi, mais pas
Mortal Kombat II. D’ailleurs Super Butoden 1 propose de meilleures choses que le 2, la plupart du temps. Mais quelques pépites se dénichent dans sa suite ! Et visiblement, pas de plagiats parmi elles. Et dans le haut du dessus de l’anse du panier, thème badass du plus gros badass de l’histoire des badass. Vegeta, le prince des SAIENS. Le mec à la fierté la plus mal placée de l’univers, à l’orgueil le plus démesuré de toutes les dimensions connues. Une mélodie digne des meilleurs moments de l’anime, où les mecs capables de dépasser la vitesse lumière préfèrent se fixer dans les yeux pendant dix minutes au lieu de se coller des mandales. On sent quand même le seum du badass qui se fait toujours ridiculiser au final, mais qui conserve sa superbe malgré tout.
Dragon Ball 2 Super Butoden 2 - Vegeta’s Theme
Regrets ou pas ?
Je crois que je regrette une seule chose : de ne jamais avoir vraiment appris à balancer un Kamehameha proprement dans ce jeu. Ces moments surpassent de loin tout le reste, et justifient à eux seuls qu'on ait testé ce jeu au moins une fois dans sa vie. Allez, je pourrais aussi ajouter toutes les techniques visant à se défendre contre les attaques spéciales. La parade, la dissipation, le contre… avec pas mal de maîtrise, surtout pour comprendre comment porter les coups classiques sans hurler, je pense que Super Butoden 2 s’avère plutôt cool. Mais sinon ça va. J'ai eu ma dose de Dragon Ball dans ma vie. La frénésie des cartes Power Level en primaire et début collège, les mangas que j'ai tous achetés trois fois, l'intégrale de l’animé en DVD trouvée dans une boutique en Chine pour que dalle (le jap sous-titré en chinois, ça vaut le coup d'essayer), et la consécration vidéoludique avec
Budokai 3. Ah, et ne me lancez pas sur les fanfictions. Enfin celles que j'ai lues ça va, mais celles que j'ai écrites… pas simples à assumer. Quoi qu’il en soit, Super Butoden, le 1 ou le 2, ou les deux, j’en sais rien, a participé à me rendre accro à l’univers de Dragon Ball, plusieurs années avant que je ne lise l’oeuvre originale, ou même que je visionne le dessin animé sans coupures, ni sans avoir à me planquer. Ça va mieux depuis, même si je ne guérirai sans doute jamais complètement. Et pourtant, Dragon Ball Super a bien failli y parvenir.
