Castle of Illusion : Starring Mickey Mouse (Master System, 1991)
Type de jeu
Clone d’une légende (of illusion) en apparence cheap, qui se révèle tout aussi riche, et tout aussi méchant envers ces pauvres sorcières.
Premier Contact
Pendant de longues années, j'ai toujours cru n'avoir jamais possédé ce jeu. Celui sur
Mega Drive oui, impossible de ne pas penser à lui au moins cinq minutes par jour. Mais la version 8-bits, non. Puis, en gribouillant quelques lignes sur Land of Illusion et mon regret de ne pas y avoir joué non plus étant gosse (vrai pour le coup cette fois), j'ai traîné sur un longplay YouTube de Castle of Illusion et… BAM dans ma tête. Une case de mon cerveau à décidé de se rouvrir, et m'a inondé de souvenirs mignons tout plein. Mon père l'avait bien acheté, on l'a même fini plusieurs fois ensemble, à se passer la manette quand on perdait une vie. Comment ai-je pu zapper ces moments trop cool de ma mémoire ? Impossible de le confondre avec son
alter ego 16-bits, en plus, auquel je jouais chez ma mère (mais pas du tout avec ma mère). Bon, on s'en fiche un peu au final. L'important, c'est de réparer cet affront en annonçant haut et fort qu'on a affaire à un titre super stylé.
Retour sur Expérience
Deux studios de développement au sein de Sega bossent en même temps sur les versions 8 et 16-bits de Castle of Illusion. La cartouche Master System sort un mois plus tôt que celle de la Mega Drive en Europe, mais deux mois plus tard aux US. Bref, si l’histoire et le but restent les mêmes, les deux jeux possèdent assez de différences pour ne pas s’appeler pareil. Bon, ils s’appellent pareil, mais ça ne m‘aurait pas choqué qu’ils aient chacun leur nom. La première chose qui saute aux yeux vient de Mickey lui-même, qui ne peut pas tirer de pommes ou de balles tout droit, mais attrape tout un tas de trucs pour les lancer selon une trajectoire bien plus réaliste. Et on se sert bien plus de cette feature ici, qui nous permet d’atteindre des zones, libérer des passages, ouvrir des portes ou fracasser des ennemis bien planqués, là où le tir sur MD ne sert que d’alternative à l’attaque fessière (je l’appelais à peu près comme ça avant). Du coup, on nous met plus de collectibles et de machins interactifs à disposition, et ça fait ultra plaisir. On retrouve six mondes dans les deux jeux, mais un seul stage et l’affrontement avec un boss pour chacun d’entre eux sur MS, contre deux stages pour la MD. Oui, mais ça dure un peu plus longtemps côté 8-bits ! Du coup, on oublie la tempête et les ruines de la Mega Drive (snife), mais le niveau des sucreries devient un monde à part entière, et pas seulement le stage 2 de la bibliothèque (beaucoup plus logique, en fait). Je trouve le saut un peu mieux géré sur Master System aussi. On a moins l'impression de flotter sur la lune. Voilà, ça fait déjà pas mal de jolie petites choses à se mettre sous la manette.

Flashback Spécial Ambiance
Cette version 8-bits a beau reprendre en grande partie les stages et monstres de la mouture
MD, elle réussit tout de même à s’en démarquer assez fortement. Pour le moins bien, d’abord, car les boss me faisaient beaucoup plus flipper sur Mega Drive (le clown rebondisseur, bordel, ce pourvoyeur de cauchemars sur ressorts). Le dragon de fin sur Master System fait vraiment rushé, il ne bouge même pas ! Il n’a pas d’animation quand il prend des tatanes, honteux ! Mais quand on se focalise sur le charme se dégageant des deux jeux, il devient beaucoup plus compliqué de les départager ! Bien sûr que ça envoie plus de pixels et de couleurs sur console 16-bits. Mais les gouttes de chocolat trop mignonnes dans l'usine à desserts, comment peut-on ne pas les adorer ? Les textures de roche dans le niveau du château, elles déboîtent pas de ouf, peut-être ? Mais ça claque trop, avouez-le bon sang de flûte à bec ! Et les coffres, les parts de gâteau, les lanternes et boutons à balancer ? Eh ouais ! Super stylés ! Les deux jeux ont leur propre identité, et la version
Mega Drive ne gagne pas toujours lorsque l’on compare son atmosphère à celle du jeu 8-bits. Loin de là

Réécoute de la bande-son
Comme pour le reste, on retrouve des morceaux souvent similaires, mais pas forcément utilisés pour les mêmes stages. Et aussi des inédits, et d'autres qui ont disparu, un paquet pour le coup, puisqu'on n'a plus qu'un stage par monde. Il semblerait que les deux mêmes gars aient bossé sur les deux O.S.T., ce qui paraît logique, vu les grosses ressemblances. Bravo à Tokuhiko Uwabo et Shigenori Kamiya, donc. Sacrées pointures chez les jeux estampillés Sega (et Disney), les mecs.
Quackshot en tête. Bon là, je connais tellement par cœur l’ost sur Mega Drive que je ne vais pas parler d'un portage Master System d'une des compos présentes sur les deux supports. Ça tombe bien, il y a un morceau endémique de la console 8-bits que je trouve génial, mieux que ceux qui accompagnent les stages du château chez la grande sœur. Il transmet une certaine angoisse sans en faire des tonnes. Une oppression pure, des ténèbres sans artifices. De la… allez stop, il faut savoir arrêter de kiffer se lire, hein. La prose grandiloquente qui se regarde le nombril, ça va cinq minutes. Le verbiage narcissique qui s'envole dans des contrées… et merde ! Je recommence.
Castle of Illusion - Clock Tower
Moment Nostalgie
Ce Castle of Illusion me rappelle un lieu précis : l’un des apparts de mon père, situé au huitième étage d'une tour qui faisait face à la prison de Rouen. Pas le spot avec le meilleur panorama, à priori. Pas la période la mieux rémunérée non plus concernant mon papa, j'imagine. Je restais souvent à la fenêtre du salon pour fixer les grilles des cellules et les miradors au loin, en espérant voir un truc se passer, sans trop savoir quoi exactement. J’ai joué à plein d’autres jeux dans cet endroit, mais Castle of Illusion y reste plus associé que les autres (ça se bagarre avec
Astérix et
After Burner, cela dit). Je l'aimais bien, cet appart. Un peu ratatiné, mais pas trop mal fichu. Et puis, j'avais un “pote” dans l'immeuble. L'un des seuls gamins avec qui j'ai sympathisé quand je voyais mon père, vu que je ne venais qu'un week-end sur trois. Ce gosse se foutait totalement de ma Master System, car il venait de se faire offrir une Super NES avec
Super Mario World dessus. Je ne lui en veux pas, il a juste raté une occase en or de choper des névroses débiles (comme mon amour pour des sprites insignifiantes, cf. plus haut dans cet article, ou dans
Alex Kidd in Shinobi World). Au moins, il me laissait y jouer un peu, merci mecton. J'ai oublié ton nom, déso. Je n'ai pas oublié ton darron, par contre. Un gars sympa, mais sans trop de limites quant aux films qu'on pouvait regarder chez lui. Il se marrait quand je pleurais de trouille devant Killer Clowns From Outer Space. Il avait un pied coupé aussi, par une moissonneuse-batteuse, paraît-il. La jambe finissait tout droit comme un poteau. Ou comme un pied d'éléphant. Ouais. Je ne crois pas qu’il n'existe pas de meilleure conclusion que cette anecdote, je vous assure.
