jeux video

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Plateforme(s): C64, Spectrum, CPC, Atari 8 bits, …
Genre: Action
Nombre de joueurs: 1
Editeur(s): Datasoft
Développeur(s): Datasoft
Date de sortie: 1984

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 Bruce Lee est peut-être le jeu 8bits le plus emblématique pour moi, je l’ai d’abord découvert dans Tilt, puis j’y ai joué sur Spectrum, Amstrad, Atari 600XL et enfin C64. Innovateur pour l’époque, il réunissait des éléments de gameplay variés : plateformes, Beat’em’up et un peu d’exploration et de liberté dans la façon d’avancer. On peut y voir l’ancêtre de jeux d’action / plateformes typés micro comme Prince of Persia, ou plus tard encore Flashback. Le nom de la star du Kung-Fu, en vogue dans les 80’s, a certainement contribué à son grand succès commercial, mais ses qualités ludiques ne déméritent pas, surtout pour un jeu à licence.

UN PETIT DRAGON CONTRE DEUX HUÎTRES

Le principe est simple : on doit récupérer des lanternes, sur plusieurs écrans, pour libérer des passages et progresser vers les niveaux suivants, en évitant de se faire buter par deux charismatiques ennemis, un ninja noir et un Sumotori vert, qui poppent de façon variable si on reste trop longtemps sur un même écran.

Un des petits plaisirs du jeu est de leur mettre des tatanes, coups de poing ou coups de pied sauté pour les déglinguer ; ou de les attirer dans des pièges, que leur intelligence très artificielle limitée ne leur permet pas d’ éviter. On peut ainsi les voir s’empaler sur des pics, griller sous des rayons laser, sauter sur des explosifs, … Je ne m’en lasse pas.
Bien sûr ces pièges sont souvent mortels pour nous-mêmes, et les 2 crétins qui nous poursuivent font monter la tension, mais la prise en main facile (un seul bouton pour frapper, on saute et on s’abaisse avec les directions), et la difficulté bien dosée, voire même plutôt basse pour l’époque, font que c’est un challenge plus motivant que frustrant.

D’autant qu’il y a le plaisir de la découverte, les niveaux étant variés dans leurs environnements et leur gameplay. On commence à l’extérieur dans une sorte de ville folklorique chinoise, on s’enfonce dans des grottes qui alternent l’antique et le futuriste, on remonte à la surface dans une partie surélevée du palais… En vrai il n’est pas facile de savoir exactement ce que veut représenter le jeu, de quoi sont fait les flux ascendants / descendants, les trucs à terre qui explosent ou les items qui remplacent les lanternes dans certains niveaux ??? Mais qu’importe, on comprend rapidement leur fonction de gameplay. Et graphiquement, si tout n’est pas clair, la variété de palettes de couleurs, parfois bizarres, apporte un dépaysement et un sentiment d’évolution appréciable… surtout en 1984.

Nous avons même droit à des prouesses dans le final, en la personne d’un boss impressionnant, autant par sa taille... que par la facilité déconcertante avec laquelle on peut le battre… sans le toucher(!) Quoiqu'il en soit arriver à ce boss offre une certaine satisfaction visuelle, d’autant plus qu’une « cinématique » de gratification s’ensuit lorsqu’on l’a battu (en gros Bruce Lee sautille dans un nouveau décor).

Un mot enfin sur le mode multijoueur qui offre une particularité intéressante et innovante. Outre le classique mode alterné, on peut en effet choisir un mode 2 joueurs dans lequel notre comparse jouera le sumotori, de façon coopérative ou compétitive selon son envie de nous protéger ou de nous tataner. Yep, du multi asymétrique en 1984 !

UNE JEU D’UN AUTRE ÂGE… BÉNI

Techniquement, même si plutôt pas mal pour les standards de l’époque, ce n’est pas une tuerie. Mais ses limites ne sont pas gênantes. Par exemple, les sprites sont petits mais bien lisibles et ont une taille adaptée au game design. De même, l’absence de musique en jeu est peut-être préférable à de courtes boucles répétitives, et ça permet même aux joueurs les plus rôle-play de mettre une B.O. de film de kung-fu en fond sonore tout en profitant des bruitages, pas mauvais par ailleurs.

S’il ne brille donc pas particulièrement par ses qualités techniques, Bruce Lee se rattrape par la variété des situations et des actions à accomplir, de même que par la liberté qu’il laisse au joueur dans la façon d’aborder les «puzzles» que représentent les écrans. Et tout simplement par le fait d’être fun et accessible encore aujourd’hui. Ron J. Fortier de chez Datasoft, designer et programmeur du jeu, seulement aidé par un graphiste, a fait du bon boulot !

DES MICROS ET DES BUGS

Dans l’ensemble, toutes les versions sont plutôt bonnes pour leurs supports respectifs.
Celle du Spectrum est plus speed mais pêche par son manque de couleurs et ses sprites monochromes, celle de l’Amstrad est un peu trop flashy et les attaques sont plus difficiles à effectuer, et celles des Atari 8bits (plateforme d’origine) et C64 sont globalement les meilleures, la principale différence entre celles-ci étant la palette de couleurs.

Que serait un titre micro des années 80 sans bugs et autres glitches ? Bruce Lee n’en manque pas, outre les hitbox un peu bizarres, on peut rester coincé en montant sur des échelles, faire un max de points en se plaçant sur une échelle de façon à sauter sur la tête d’un ennemi en boucle, ou encore récupérer des vies à l’infini en entrant et en sortant d’une pièce qui contient des bonus. Le plus gênant selon moi, étant la possibilité dans la version CPC de traverser certains murs, ce qui à la fois casse le jeu et le rend illogique et confus dans son design…
Pas un bug, mais toujours parmi les détails vintage, le jeu dispose d’un «screen-saver», faisant alterner les palettes de couleurs les plus improbables lorsqu’on le laisse en pause.

Ma note : 9/10 (8/10 sans les bugs ^^)

CADEAU BONUS

Pour s'y essayer sans devoir acheter un C64 ni installer un émulateur :
https://c64online.com/c64-games/bruce-lee/
(Mettre le joystick/keyboard 1 sur player 2)

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