[SECONDE CHANCE] Fire Force

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Paulemile
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[SECONDE CHANCE] Fire Force

Message par Paulemile »

Fire Force (Amiga, 1992)
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La découverte, la passion éphémère et l’oubli prématuré.
Voici avec Double Dragon et Out Run, le seul jeu que je me rappelle avoir vu tourner sur l'ordi chez un copain et son grand frère. L'Amiga 500 trônait dans une petite pièce, un genre d'antre à archives dans lequel on n'entrait que par leur salle de jeu. Enfin je dis Amiga 500, mais je ne m'en rappelle plus. Peut-être qu'ils avaient un CD32, ou un Atari ST. Fire Force m'a marqué plus que les deux autres, et de loin ! Je ne jurais que par lui, même si je n’ai jamais su comment il s’appelait à l’époque, et que j’ai plutôt galéré à le retrouver, bien des années plus tard. Je ne voulais même plus m’amuser avec les vrais jouets de leur salle de jeux, et pourtant ça débordait de bagnoles miniatures, de Cosmix et d’autres trucs que j’avais jamais vu ailleurs (un genre de boîtier à défilement de circuit lumineux, le Tomy Turbo Racing Cockpit, on se croyait dans un jeu de course à la troisième personne, mais en physique, quoi). Et puis… aucune idée de pourquoi, mais j’ai arrêté de le voir, ce gars. Parce qu’il a changé d’école, je crois. Enfin, parce qu’on n’est pas partis dans les mêmes écoles primaires, et on a fini par se perdre de vue. Je l’aimais beaucoup, ce pote, mais je crois que j’aimais encore plus Fire Force.
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Réappropriation du jeu
Au début des nineties, lorsqu’on n’avait pas besoin de dix mots pour catégoriser un jeu vidéo, j’imagine que Fire Force tombait à 100% dans la catégorie Run and Gun. Le gars qu’on incarne (j’imagine le mec aux cheveux longs qui se prend pour un ouf dans le premier Predator) court et tire avec des guns. Ouais, ça correspond bien. Run and Gun. Il tire et court dans le désert, il tire et court dans la jungle, il tire et court dans des villes, dans la jungle la nuit, puis encore le désert… etc. Il mitraille dans beaucoup d’endroits qui se ressemblent, même si on a droit à pas mal de variations dans les sprites du décor (notamment un grand pont à la fin). Notre gars balance des bastos dans tout un tas d’autres gars, mais un peu les mêmes tout du long. Selon ses desideratas, il peut dessouder ses ennemis à l’aide d’armes bien réelles, allant du AK-47 au M-60, en passant par le M16 et d’autres joujoux (j’y connais rien, désolé). Et s’il en a sa claque de tirer, grand bien lui fasse ! Des grenades et du C-4 lui octroieront un peu de marge de manœuvre au niveau pyrotechnique. Perso, j’adorais ce système qui permet d’embarquer un peu ce qu’on veut avant les missions, sous réserve qu’il nous reste de la place dans les poches. Mieux vaut prendre quelques cartouches de rechange et des trousses de soin, aussi. On en trouve sur nos victimes fraîchement massacrées, mais ça ne court pas les rues non plus. Et puis cette interface de malade, quoi ! Le fait de voir notre flingue en gros plan dans un cadre sous l’écran de jeu, je sais pas, j’ai trop aimé. J’ai même réussi à retrouver le jeu uniquement grâce à cette subtilité graphique.
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Autre feature que j’adorais ? Les récompenses de fin de mission ! En fonction du score, on récolte diverses médailles et/ou une promotion à un grade supérieur. Ça ne sert à rien, à part à faire classe sur le profil entre les sessions de “court et flingue”. Bon, et du coup, aimais-je vraiment le jeu, ou juste ce qui enrobait le cœur du gameplay ? Eeeeh, maintenant que je me pose la question à moi-même, je ne sais pas trop. Peut-être qu’effectivement, j’attendais juste de commencer une mission pour accéder au choix du stuff à emporter, et je m’impatientais de terminer mon objectif du moment pour admirer les badges qu’on voulait bien m’offrir. Bon après, je n’ai pas dû en voir beaucoup, de ces badges. Je ne me rappelle plus jusqu’où j’ai réussi à progresser, mais pas bien loin je pense. Non seulement je n’ai pas lancé cinquante fois Fire Force (pas plus de douze ou treize à mon avis), mais apparemment, la limite de temps imposée aux joueurs pour réussir les missions en a rebuté plus d’un (dont j’ai sans doute fait partie). L‘hélico qui nous dépose au début des missions, vient aussi nous extraire au bout d’un moment, et se barre si on n’est pas encore arrivé. Game over, classe. À l’inverse, si on arrive trop tôt, on doit attendre sans rien faire que le chopper atterrisse, créant une situation des plus embarrassantes. Bon, si, j’avoue que je prenais un kiff assez grand avec le couteau. Pas en plantant les adversaires sans relâche jusqu’à les voir tomber, non. Mais en leur tranchant la gorge après les avoir approchés sans me faire repérer. Ce genre de violence assez brutale et crue, mais qu’on trouvait juste cool, sans que cela ne nous empêche d’apprendre nos tables de multiplication à l’école.
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Nouvelle plongée dans l’OST
Et quelle plongée, hein ! Un seul morceau à écouter, qui ressemble à n’importe quelle marche militaire, dans sa définition la plus fade possible. Le titre joue pendant l’intro, le brief des missions et le rapport d’après mission. Pendant les phases de jeu, rien à part les bruitages. Vraiment dommage pour un machin de 1992 ; ça aurait pu se comprendre trois ans plus tôt mais là… pas ouf quoi. D’autant plus dommage qu’on sent le soin apporté aux sons, en tout cas sur Amiga, parce que sur Atari, on ne peut pas en dire autant. Les armes ont chacune leur bruit de tir, et égorger quelqu’un fait bizarrement très ASMR. Je sais que seuls deux gars ont bossé sur Fire Force, et bravo à eux, hein. Mais un petit billet refilé sous le manteau à quelqu’un qui aurait pondu des thèmes pour chaque zone (voire chaque mission, soyons des gros guedins), ça l’aurait grave fait.
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Regrets ou pas ?
Ma culture Run and Gun trouve très vite ses limites. Les légendes ultra connues genre Contra, Metal Slug ou Gunstar Heroes ? Jamais touchées. Un peu d’Ikari Warriors sur Atari ST, du Robocop vs. Terminator sur Mega Drive, du, euh… Cannon Fodder et Alien 3 sur SNES ? Je martyrise un peu la définition du genre pour caler des réfs, non ? Le truc tout bidon que j’avais créé avec un pote sur Kilk & Play ? Ahaha non je déconne. Aucun de ceux-là ne ressemble à Fire Force, en plus. J’aurais bien aimé me poser plus souvent devant, moi ! Mais bon, le destin en a décidé autrement en me faisant perdre de vue le seul gars que je connaissais possédant ce jeu. Mon vrai regret serait de ne pas avoir passé plus de temps chez lui. Il devait avoir plein d’autres jeux vidéo à me faire découvrir, mais on n’allumait pas son ordi si souvent que ça. À la place, il me montrait plutôt un jouet toujours différent, je ne me souviens pas de tout, tellement il en avait. En plus de ce que j’ai listé en intro, je retiens encore les bouquins Vivez l’Aventure, publiés chez Gründ : sortes de Livres Dont Vous Êtes le Héros, mais tout en images très détaillées. J’en ai lu trois ou quatre chez lui, ça me fascinait de fou. On avait construit un circuit de voitures électriques de taré aussi. Purée, mais pourquoi je n’ai pas insisté pour le voir plus longtemps, même en deuxième partie de primaire ? J’ai repris contact avec lui sur Facebook vers 2009, mais ça n’a rien donné. Le mec n’a pas entretenu la nostalgie comme moi, et ne se rappelait pas de notre enfance en commun comme d’une période bénie des dieux de l'entertainment (il avait aussi oublié mon nom de famille d’ailleurs, ce qui m’a presque vexé, et convaincu d’avoir vécu une histoire plus intense de mon côté que du sien). En même temps, je ne souhaite à personne de tourner en boucle sur les années 90 comme moi. Qui serait assez cruel pour embrigader des gens innocents dans les mêmes névroses inutiles ?
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