Les jeux précédés de la balise [SUITE OUBLIEE] concerne les suites de titres que j'ai adorés, mais auxquelles je n'ai jamais joué. Et donc j'en parle... toujours sans y avoir joué ! Parce que ? Parce que.
Two Tribes : Populous II (Mega Drive, 1993)
Relation avec le jeu précédent, et pourquoi je n’ai pas persévéré
Avant de commencer, peut-on se demander : WTF cette jaquette ? Qui a validé cette horreur ? Pourquoi ne pas avoir gardé la même couv que les versions d’ordi, et le nom Trial of the Olympian Gods par la même occasion ? Encore un coup de ragix Sega hater, ça ! Bon, on prend une grande inspiration et on y va. Le premier
Populous doit faire partie de mon top 3 des jeux Mega Drive adoré préféré chéri de tous les temps. Je l’ai vénéré de mes six à quinze ans, et j’y ai même régulièrement rejoué sur émulateur durant toute ma vie, juste pour le plaisir de revoir ces sprites aussi moches qu’attachants. En 1993, lorsque sort le second opus, la console tourne toujours à plein régime à la maison (la cartouche de
Populous 1 aussi). Et pour le coup, j’aurais appris son existence, j’aurais remué ciel et terre pour l’obtenir. Je n’aurais pas laissé couler jusqu’à ce qu’il soit trop tard, comme je l’ai fait pour tellement de suites. Pas avec lui ! Surtout si j’avais lu n’importe quelle critique encenceuse, et si j’avais pris connaissance de ses nombreuses améliorations par rapport à son aïeul. Impossible de passer à côté d’un hit pareil. Mais par un malencontreux enchaînement d’événements ne me l’a fait découvrir que durant les années 2010. Oui d’accord, je n’avais juste jamais cherché, comme un idiot. Cela dit, il était effectivement un poil trop tard pour que je m’achète la cartouche.

Améliorations et nouveautés ?
Voyons voir les features conservées du premier jeu. On incarne un dieu, ou quelque chose de similaire (il existe d’ailleurs un certain consensus comme quoi
Populous a inventé le genre du god game, mais je suis pas historien). Ce dieu cherche à faire prospérer ses fanatiqu… euh, fidèles. Le chef de tribu accompagné de quelques paroissiens, se balade sur une carte en vue isométrique, et installe sa maison sur la première case plane disponible. Les maisons permettent la prolifération de nouveaux habitants, qui vont eux aussi bâtir leur baraque, et ainsi de suite. Plus on possède de maisons, plus la jauge de mana se remplit, et plus on peut lancer de sorts (appelés interventions divines). Plus on aplanit les alentours d’une maison, plus elle s’agrandit, plus elle produit de mana, et plus elle enfante des gens costauds, mais mettra plus longtemps à le faire. Ceux-ci taperont ainsi plus fort quand viendra l’inévitable confrontation avec les infidèles. On n’exerce aucun contrôle direct sur cette plèbe grouillante (seulement sur le terrain), mais on peut l’influencer de diverses manières, notamment en leur indiquant comment se comporter (soit prospérer tranquillement, prospérer agressivement, ou fusionner avec le chef pour le rendre plus fort). Certaines interventions divines altèrent également le quotidien en apparence placide de tous ces individus. Chaque “monde”, ou niveau de jeu, possède ses propres règles, avec sorts bannis ou non, le temps que mettent les gens à crever lorsqu’ils tombent dans l’eau, la profondeur des marécages (disparaissent-ils après avoir englouti une ou plusieurs personnes ?), entre autres. Ouah, rien que de repenser à tout ça, j’ai envie de fonder ma sect… euh, religion.

Voilà, Populous II reprend le concept à la lettre, en améliorant presque tout ! Tout d’abord, on se place dans la mythologie grecque, jouant le rôle d’un fils de Zeus, qui promet de trouver sa place au sommet de l’Olympe, sous réserve de fracasser la tête des trente-deux adversaires. Adversaires qui ne sont autres que vos frères et sœurs, ainsi que Zeus lui-même. Toujours aussi pervers narcissique, celui-là. On se crée un avatar en choisissant la taille du menton, l’angle du strabisme et l’intensité de la calvitie. Ça vaut aussi bien que n’importe quel MMO ! Ensuite, je vois écrit “points d’expérience”. Whaaaaaat ! Ouais, les gars de Bullfrog ont introduit une réelle progression dans le jeu. Bravo, vous m’avez conquis. Ces points servent à améliorer notre maîtrise des six catégories de sorts (humain, nature, eau, feu, air, terre), débloquant ainsi des interventions divines de plus en plus puissantes. Cela permet de choisir notre style, soit en se diversifiant dans tous les éléments avec des aptitudes pas ultra fortes, soit en se focalisant sur une catégorie en particulier, et ainsi accéder à ses options les plus dévastatrices. Au total, on dispose d’une petite trentaine de sorts, contre huit auparavant. J’apprends que la performance du joueur détermine le nombre de points d’expérience gagnés à la fin de chaque stage. Elle détermine aussi combien de stages on saute (passant du numéro huit au numéro treize si on a explosé l’adversaire, par exemple, au lieu du numéro dix pour une victoire pas très glorieuse). Les ennemis qu’on affronte, nos frères et sœurs là (ou plutôt demi-frères et demi-sœurs, vu la propension de Zeus à fricoter à tous les rateliers), ont leurs spécificités aussi, comme la vitesse de réaction pour modeler le terrain, le temps mis par les habitants pour se reproduire… etc. Ce qui détermine la difficulté d’un niveau, en fait.

Il paraît qu’il existe environ mille stages. Aurait-on droit à un peu plus de diversité que dans le premier, histoire de briser un peu la monotonie ? Non, pas vraiment. Le terrain enneigé, herbeux et désertique font toujours partie du décor, mais le terrain volcanique s’est vu remplacé par… euh, de l’herbe jaunie ? On va dire ça. Choix très discutable. J’aimais beaucoup l’atmosphère infernale se dégageant des stages recouverts de cendres, et entourés d’un océan de lave. Mais sinon, question de la plus haute importance : existe-t-il toujours les créatures géantes qui apparaissent parfois en pleine partie, et traversent la map en massacrant tout sur leur passage ? Comme le sorcier qui créait des arbres, l’espèce de boglin gris qui crachait des montagnes, et le batracien gluant qui… excrétait des marécages. J’adorais ces trucs ! Surtout parce qu’ils me faisaient un peu flipper, et qu’ils rompaient la routine parfois soporifique d’une session de jeu. En tuant des dizaines de gens, d’accord, mais au moins il se passait un truc. Et ils n’appartenaient à aucun clan. Bon, j’ai vu une sorte de dinosaure abruti sortir d’un volcan, je crois, mais il n’a rien fait à part courir tout droit en lâchant une colonne de feu ou deux (ce qui pouvait venir du volcan en lui-même). En fait si, en cherchant plus longtemps, j’en ai trouvé d’autres, comme la gargouille qui crache des tornades, ou un truc du genre. Mais personne dans le monde à part moi ne semble s’être soucié de ces bestioles. Ça relève pourtant des sujets les plus primordiaux de l’univers !

Malgré une nette amélioration générale des graphismes, je reste moins fan de la DA par rapport au premier. Les bâtiments me paraissent moins faciles à identifier (au niveau de la hiérarchie de puissance des maisons, notamment). Les personnages ont l’air encore plus ultra débiles (ce qu’ils sont en vrai, mais bon). Je préférais le style moins cartoon d’avant, même si moins détaillé. Je prends tous les jours la coupe au bol et la silhouette écrasée des fidèles de 1990, par rapport aux nigauds dégingandés de 1993. De même, j’ai mis assez longtemps à trouver la “fiche” de personnage, cette petite interface en haut à droite de l’écran où s’affiche sa force et son arme de prédilection, dans
Populous 1 (l’arme étant déterminée par le type de maison d’où le gars sortait). En fait si, toujours en cherchant plus longtemps, j’ai trouvé. C’est juste moins bien foutu et pas clair du tout. Bon et puis, le style médiéval, je préférais ça à n’importe quoi d’autre quand j’avais huit ou neuf ans. Désolé pour les fans de la Grèce antique ! Et la tronche des chevaliers du premier jeu quand ils remportent un combat et crament une maison. Aaaahahahaha ! Inoubliable.

Comparaison entre les bandes-son
Oh ! Enfer et damnation ! Le bruit incessant du battement de cœur n’existe plus ! Nooon ! Peut-être agaçait-il un peu trop de monde. Moi j’aimais bien. Enfin je m’en étais accommodé, et ça me stressait dans le bon sens du terme quand il s’accélérait. Bon, en contrepartie, on a quoi ? Ah, bah rien. Pas d’autre son d’ambiance, et toujours pas de musique ! Il faut se contenter de quelques effets sonores, lors des batailles, utilisations des sorts, et nouveauté quand les gens meurent (un fx qui se joue environ mille fois par partie, donc). Pire encore, il n’y a même plus d’écran d’intro après le logo SEGA, seul moment où on avait droit d’écouter un truc dans le premier jeu. Je navigue entre les autres versions de Populous II et… qu’apprends-je ? La version Amiga (l’originale, sortie en 1991) a bien droit à son battement de cœur ! Le portage Super NES se voit gratifié d’une intro sympa, avec texte, images, ET MUSIQUE ! Sous DOS pareil, deux intros, même ! Dont une super cringe qui explique tant bien que mal le concept et quelques features de gameplay. Pas étonnant que le jeu possède un nom pour chaque déclinaison sur chaque machine. Je vous partage ce grand moment en audio, encore plus bizarre sans les images.
Populous II (DOS) - Intro
Conclusion sans suite
Rien que pour l'approfondissement du concept de base, j’aurais mis de côté mon aversion pour les nouveaux graphismes, et j’aurais kiffé Populous II comme jamais ! Au moins, ça restait de l’isométrique, contrairement à sa suite qui a embarqué pour la 3D totale, ruinant tout son charme au passage. De toute façon, ma propension à presque tout aimer durant l’enfance m’aurait sans doute fait adorer les graphismes aussi. Et puis, comme pour le premier, j’aurais pu imaginer de nouveaux sorts, nouveaux types de maisons et de terrain, et les lister sur des feuilles de papier pendant mes vacances d’été (on ne dirait pas, mais j’adorais faire ça). Sérieux, déjà que je passe mon temps à regretter les grandes années de Bullfrog (
Dungeon Keeper, je t’aime toujours à la folie), voilà qui n’aurait pas arrangé mon cas. Et voilà que ça aurait influencé toute ma ludothèque. J’aurais joué au troisième Populous, à Black & White, à tous les Fable… et bien sûr j’aurais perdu mon argent dans le kickstarter de Godus, me faisant arnaquer par Peter Molyneux et ses nombreuses promesses non tenues.
