Vos dernières séances [films/Animes]

Envie de discuter d'un film, d'une série?
Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater Garden State ...

Image

Garden State c'est du 100% Zach Braff, qui officie ici en tant que scénariste, réalisateur et acteur principal. On lui doit également la sélection musicale très pop-rock du film, avec Simon & Garfunkel, Coldplay, The Shins, Nick Drake, Colin Hay (aussi dans Scrubs), Bonnie Somerville (l'ancienne compagne de Zach Braff) ... Le film adopte donc un ton et un humour qui ressemble à Zach Braff, un humour très particulier et subtil, qui ne peut pas plaire à tout le monde. Dans la comédie, la pire chose que vous puissiez faire, c'est de vouloir trop en faire pour être drôle. Zach Braff évite ce piège, vous ne trouverez ici aucune punchlines, ça fonctionne plus sur un humour de situation, que certains qualifieront de "bizarre et malaisant". Vous êtes donc prévenu ... mais moi, j'adore !

Andrew (Zach Braff) 26 ans, retourne dans sa ville natale pour enterrer sa mère. Il semble être dépourvu de toute émotion, alors qu’il se promène à la rencontre de toutes sortes de personnages farfelus (et certains sont sacrément timbrés) issus de son passé. Qu’il soit poursuivi par un flic un peu trop enthousiaste ou agressé par une blonde lors d’une fête, son éventail d’émotions oscille entre l’ennuie et le désintérêt total. Et puis il rencontre son antithèse Sam, une fille de 20 ans (Natalie Portman) dont l’amplitude des émotions se situe quelque part entre "joyeuse" et "follement heureuse".

C’est le délicieux contraste sucré-salé trouvé entre Sam et Andrew, ainsi que leur grande alchimie à l’écran, qui transforme une petite comédie assez divertissante en un petit bijou du genre feel good movie ... en tout cas, moi c'est ce genre de film qui me fait du bien au cœur. Et à cet égard, je rapprocherais volontiers le cinéma de Zack Braff à celui de Woody Allen, dans le genre comédies romantiques et acerbes (Manhattan et Annie Hall). Je le mettrais aussi dans le genre "films avec Bill Murray dedans", sauf qu’il n’y a pas Bill Murray ici. Je fais référence à des films comme Rushmore, La famille Tenenbaum et La vie aquatique, c'est à dire des films de Wes Anderson.

A l'image du cinéma de Wes Anderson, il y a donc beaucoup de narration visuelle dans Garden State, avec de nombreux plans symétriques et d'autres complètement décalés, la caméra qui se balade dans des décors surchargés ... notre œil est tout le temps attiré par tel ou tel objet bizarre présent au second plan. Et puis Zack Braff installe une ambiance doucement surréaliste qui monte crescendo durant tout le film et qui se ponctue avec cette fameuse scène vers la fin, où la caméra s’élève lentement dans le ciel. La dernière partie du film se concentre ainsi sur une quête que les trois personnages principaux Andrew, Sam et Mark entreprennent dans un lieu étrange, un peu à l'image des gamins dans Stand by Me de Rob Reiner, sauf que là ce sont des adultes.

Gardan State brille également dans la façon dont chaque personnage secondaire, même les plus mineurs qui n’ont qu'une seule scène durant tout le film, sont si bizarres et si attrayants à la fois, à tel point qu’un film entier pourrait leur être consacré à chacun d'entre eux. Vous avez par exemple la rencontre aux funérailles entre Andrew et son vieil ami Mark (Peter Sarsgaard) devenu fossoyeur et qui gagne sa vie en faisant des choses peu recommandables à la quincaillerie. Vous avez la mère "chaudasse" du fossoyeur qui couche avec l’ennemi juré de son fils depuis le lycée. Vous avez Dave, un autre vieil ami d'Andrew qui s’est enrichi en inventant le velcro et qui maintenant passe son temps à ne rien faire. Et puis il y a le plus beau personnage de tous, Tim interprété par Jim Parson (aka Sheldon de The Big Bang Theory), un chevalier en armure / employé de fast food qui parle le Klingon ...
► Afficher le texte
Mais je m'arrête là, la liste est trop longue et je vous laisse la surprise de découvrir tous ces personnages plus étranges les uns des autres.

Mais aussi étrange et absurde que cela puisse vous paraître, ce sont en fait des personnages et des situations réelles, issues d'histoires vraies qu'à vécu Zach Braff. Le film entier est une compilation d’histoires qui lui sont arrivées à lui et à d’autres dans sa petite ville natale du New Jersey. Zach Braff a juste trouvé la formule magique pour en faire un tout cohérent, un film avec un fil conducteur (la relation entre Andrew et Sam) et traité sur un ton qui n'appartient qu'à lui.

Et pour finir, il y a Natalie Portman et son sourire qui illumine l'écran, si adorable que je voudrais la serrer dans mes bras. Le personnage de Sam et le jeu de Natalie Portman sont certainement les gros points forts du film. C'est simple, pour moi Natalie Portman a joué dans deux chef d'œuvre absolu, Black Swan et Garden State. Vous l'aurez compris, si vous n'avez jamais vu Garden State, stoppez tout ... c'est à voir de toute urgence !

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

DjBegi a écrit :
17 juil. 2022 15:33

A côté de ça, je salue la performance de Christian Bale qui signe un antagoniste très réussi,
Il a l'air énorme
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Kannagi
Conquérant de la lumière
Messages : 1341
Inscription : 10 déc. 2020 18:09

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Kannagi »

Vous l'aurez compris, si vous n'avez jamais vu Garden State, stoppez tout ... c'est à voir de toute urgence !
Ah ben je l'ai jamais vu ,et je compte pas le voir , le film ne m'attire pas du tout :gene:

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
17 juil. 2022 22:36
C'est clairement un film d'horreur et un film d'horreur bien beurk comme il faut !
Il y a horreur et horreur (c'est le genre où il y a le plus de sous genres) , je vois ce que veut dire tryphon. Même si on peu classer l'exorciste dans la catégorie, pour moi il n'est pas comparable avec des films comme Texas chainsaw ou zombie.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Polton
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2293
Inscription : 12 févr. 2021 17:08
Localisation : sainté

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Polton »

Gringos10 a écrit :
18 juil. 2022 09:14
lessthantod a écrit :
17 juil. 2022 22:36
C'est clairement un film d'horreur et un film d'horreur bien beurk comme il faut !
Il y a horreur et horreur (c'est le genre où il y a le plus de sous genres) , je vois ce que veut dire tryphon. Même si on peu classer l'exorciste dans la catégorie, pour moi il n'est pas comparable avec des films comme Texas chainsaw ou zombie.
Parles-en à une bonne sœur sicilienne :lol:

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Garden state je l'avais acheté direct en dvd à l'époque de sa sortie mais je n'avais pas du tout accroché au style Zach Braff, j'avais trouvé la critique un peu trop dythirambique pour pas grand chose, et que c'était du sous Wes Anderson.
Par contre il se pourrait qu'en le revoyant, avec le recul je le trouve pas si mauvais, mais à l'époque il m'avait laissé de marbre. C'était peut être pas ce que j'attendais, je crois qu'ils vendaient ça comme un teen movie generationnel, un peu comme les lois de l'attraction, qui m'avait bien plus accroché.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je précise que j'avais déjà vu Garden state, je ne l'ai donc pas découvert ce week-end. Dans les années 2000, j'étais un gros fan de Scrubs et de Zach Braff. J'ai donc vu Garden State directe au ciné, à sa sortie en 2004.
Pour moi Garden State c'était le nouveau Manhattan ou le nouveau Annie Hall de Woody Allen. D'ailleurs je me rappelle avoir lu sur Télérama (ou Studio magazine ou Première, je ne me sais plus) qu'il avait le potentiel pour être le nouveau Woody Allen, le Woody Allen de la nouvelle génération ... l'avenir leur donna tort, malheureusement ! Il ne fera qu'un film après, Le rôle de ma vie qui est une suite spirituelle à Garden State (la crise de la trentaine après les 20 ans) et qui est largement moins réussi.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater Good Bye, Lenin ! ...

Image

La chute du mur de Berlin en 1989 fut un événement historique significatif, non seulement pour le peuple allemand, mais aussi pour une grande partie du reste du monde. En plus de réunir deux systèmes politiques très différents, il marque un tournant majeur dans le soulèvement capitaliste qui s’est produit dans de nombreux autres états socialistes de l'Europe de l'Est. Les cinéastes du monde entier ont depuis exploré les causes et les conséquences de la réunification allemande et aujourd’hui encore, ils continuent d’apporter leur vision sur un événement qui s’est produit il y a maintenant plus de trente ans. Good Bye, Lenin ! de Wolfgang Becker est probablement l'un des meilleurs représentants, si ce n'est LE meilleure représentant, de cette mouvance.

Dans Good Bye, Lenin ! on se moque gentiment des deux systèmes politiques communiste et capitaliste, en prenant bien soin de ne jamais prendre parti ni pour l'un, ni pour l'autre. Au lieu d'affronter de front telle ou telle position politique, Wolfgang Becker fait appel à la satire pour dénoncer les absurdités d'une Allemagne nouvellement réunifiée. C'est dans cette optique qu'il choisit de se concentrer sur les changements de vie d'une famille berlinoise particulière, dont le père est parti dix ans auparavant en RFA, laissant derrière lui la mère (Katrin Sass) et ses deux enfants Alex (Daniel Brühl) et Ariane (Maria Simon) en RDA.

Nous sommes en 1989 et la mère d'Alex, qui est une fervente partisane du parti communiste, souffre d’une crise cardiaque. Elle se retrouve alors dans le coma tout au long des mois qui verront la chute du régime communiste. Quand elle se réveille, les médecins avertissent Alex de ne pas lui causer d’anxiété, au risque de provoquer un second infarctus qui serait alors mortel. Alex déploie alors des efforts démesurés pour lui faire croire que le système communisme à Berlin-Est est bien toujours en place.

Il y a beaucoup d'humour dans Good Bye, Lenin ! et même pendant les scènes les plus sombres du film (et il y en a), il ne perd jamais son sens de l’humour. L’humour du film fonctionne beaucoup sur l'absurde, c'est un comique de situation. La quête incessante d’Alex pour obtenir des pots de cornichons Spreewald (une marque du temps de la RDA) et la scène où la mère d’Alex allongée sur son lit aperçoit par la fenêtre la bannière Coca-Cola suspendue au bâtiment d'en face, sont deux exemples parmi tant d'autres de situations comiques qui jalonnent le film. Ce sont toujours des situations absurdes, à la fois drôles et sensibles.

Et en plus d’être drôles au premier degré, ces situations fonctionnent à un double niveau, celui du symbolisme et de la métaphore. Par exemple, les cornichons de Spreewald,qui sont impossibles à trouver après la chute du mur, sont représentatifs du "bon vieux temps" pour Alex, un temps où il connaissait les coutumes de son pays et où sa mère était en bonne santé. Sa recherche presque frénétique des pots de cornichons montre son désir de revenir en arrière "comme c'était avant". De même, le déploiement de la bannière Coca-Cola est un symbole fort du capitalisme qui s'introduit au sein de l'Allemagne nouvellement réunifiée. Une fois que vous commencez à voir, partout où vous portez votre regard, des logos de Coca-Cola et de Burger King, vous savez que le capitalisme s’est imposé de force et qu’il n’y a plus moyen d’échapper à son étreinte ... pour le meilleur et pour le pire.

Les mensonges d’Alex et ses tentatives de préserver le passé pour sa mère, sont assez innocents au début, mais ils finissent par avoir des répercussions sur sa propre vie. Les efforts démesurés qu’il déploie pour rendre sa mère heureuse, en éliminant tous les signes de la révolution populaire allemande, sont en effet très drôles, mais ils sont aussi très tristes. Bien que les mensonges fonctionnent de prime abord pour garder sa mère heureuse, ils plongent Alex et sa famille dans un tel embarrassement et un tel niveau de tromperie, qu’ils finissent par perdre les liens qui les unissent les uns avec les autres. Le stress de devoir maintenir cette façade, devient insupportable pour la sœur d'Alex, à un tel point qu'elle aimerait presque que sa mère soit morte.

Il n'est vraiment pas nécessaire d'avoir vécu la réunification pour apprécier le film à sa juste valeur. Les situations sont juste drôles et tendres prises telles quelles. Ainsi, Good Bye, Lenin ! fut pour moi une expérience drôle, sensible, sincère et incroyablement enrichissante.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater Entre les murs ...

Image

Entre les murs de Laurent Cantet et François Bégaudeau est une succession de petites scénettes, de moments de vie entre les murs de la classe, de la cours d'école, de la salle des profs, aux réunions parents-profs, aux conseils de classe, aux conseils de discipline ... François Bégaudeau est donc ce professeur de français et professeur principal de 4°3, qui anime sa classe d'un collège en ZEP (Zone d'éducation prioritaire). Il évite tout cynisme et montre une vraie envie de remplir sa mission, faire tout son possible, avec pour seule limite, la réalité sociale des quartiers.

Entre les murs est le seul film sur l'école que je connaisse, dans lequel l'école n'est pas juste un décor de fond. C'est un vrai film sur l'école, on est en permanence dans l'école, dans un lieu de travail. Et comme dans la série The Wire, qui dans sa saison 4 s'attaque au système éducatif de Baltimore, François Bégaudeau nous montre les jeunes et les profs tels qu'ils sont, ni bons, ni mauvais et on se surprend à avoir de la sympathie et de l'empathie pour chacun d'entre eux. On se dit aussi qu'il ne manque pas grand chose pour que ça fonctionne, mais ...

Je me reconnais beaucoup en lui, car comme lui je suis un idéaliste. J'aime bien chambrer gentiment mes élèves et tout naturellement j'accepte qu'ils me chambrent en retour (toujours gentiment bien sûr). Mais effectivement, cette méthode a ses limites, elle ne fonctionne pas sur tous les élèves d'une classe et elle ne doit pas justifier l'injustifiable, ni nous pousser à accepter l'inacceptable. C'est là que la sanction doit tomber pour retrouver un environnement plus serein pour apprendre.

On pourrait aussi reprocher à François Bégeaudeau de manquer d'autorité, de trop laisser faire, mais n'oublions pas que nous sommes ici dans un établissement en ZEP. Il ne faut pas être trop laxiste bien sûr, mais trop de sévérité ne fonctionne pas non plus avec des élèves en grosses difficultés d'apprentissage et/ou de comportement (la plupart du temps ils cumulent les deux). C'est aussi dans ces moment là qu'on se rend compte, qu'enseigner dans un lycée ou un collège ce n'est pas pareil, qu'enseigner en centre ville ou en banlieue ce n'est pas pareil, qu'enseigner dans le public ou dans le privé ce n'est pas pareil ... C'est toute la complexité de ce métier, il n'y a pas de méthode clés en main et il n'y a pas deux classes qui se ressemblent.

L'élève nommée Esmeralda est la vraie star du film, elle est d'un naturel désarmant. Mais tous les jeunes du films sont formidables. Tous sans exceptions sont attachants et encore plus ceux qui rencontrent des difficultés pour apprendre. La bonne idée du réalisateur, c'est de prendre des jeunes qui viennent de ces quartiers-là et de leur demander de jouer leur propre rôle dans le film. Pour le proviseur et les professeurs, on sent qu'ils sont moins à l'aise devant la caméra. Il y a une certaine "gêne" d'être devant la caméra chez les adultes, qu'on ne ressent pas chez les jeunes. Et puis leurs discours sont trop convenus, trop récités pour qu'on y croit vraiment.

Centaines situations sont tout de même surjouées, comme le pétage de plombs du prof de techno en salle des profs et l'incident "pétasse" en classe. Voir un professeur perdre son contrôle comme ça, démissionner à la première difficulté rencontrée, ce n'est pas l'école que je connais moi. Pareil pour l'incident "pétasse" en classe, je n'imagine pas un professeur déraper à ce point devant des élèves et s'en sortir comme ça, comme si de rien n'était. Certaines situations ne sont tout simplement pas possibles dans la réalité, jamais un professeur ne quittera sa classe pour accompagner un élève jusqu'au bureau du proviseur. On ne laisse pas une classe sans surveillance et c'est le rôle du CPE et non du proviseur de prendre en charge un élève exclu de cours (et accompagné par le délégué de classe). Toujours dans les situations inimaginables, c'est inconcevable de voir deux délégués se comporter de la sorte, ricanant pendant un conseil de classe, sans qu'on les reprenne.

Les meilleurs passages du films sont clairement les situations jouées en classe, lorsque le professeur donne la parole aux élèves. C'est très convaincant, tout comme les passages lors du conseil de classe (hormis le comportement des deux élèves délégués) et en salle des profs (hormis le pétage de plombs du prof de techno). J'ai aussi beaucoup aimé le passage avec le professeur qui va l'encontre (sans connotation péjorative) des élèves dans la cours. Le film montre bien que dans la cours, c'est l'inversion des rapport de force. Le professeur est plus à l'aise dans sa classe, c'est lui qui dicte les règles du jeu. Dans la cours, il se retrouve sur le terrain de jeu des élèves et cette fois-ci, ce sont les élèves qui prennent le dessus sur lui. J'aime aussi beaucoup le dernier passage du film où le professeur fait le bilan de l'année avec les élèves. Là encore c'est très réaliste et on se rend bien compte, qu'on est pas loin de l'aveu d'échec avec de nombreux élèves. Ainsi, la toute dernière scène est très touchante avec l'élève qui se confie au professeur, pour lui dire qu'elle n'avait rien appris durant toute l'année, dans aucune matière ... c'est assez désarmant !

J'aime beaucoup François Bégaudeau, mon appréciation du film est peut être biaisée à cause de ça. Pour moi on est plus proche d'une fiction que d'un film documentaire. On accumule les situations d'échecs, les problèmes de comportement, les sanctions ... après c'est normal pour un besoin de dramaturgie, on ne va pas montrer un cours ou tout se passe bien, ça n'intéresserait personne. On peut se demander aussi si "y'en a qui veulent encore être prof après avoir vu ce film ?". Ma réponse est oui, mais j'aimerais le demander à tous ceux qui ne sont pas dans ce métier. J'espère quand même que le film donne envie d'être prof, pour aider les jeunes à évoluer dans leur vie.

Mais voilà, c'est le dur retour à la réalité, nous ne sommes pas en politique et il est statistiquement impossible que tous ces jeunes soient complètement "cons" ... et pourtant, la plupart semblent être condamnés d'avance. Pour certains, ils sortiront du système scolaire sans avoir acquis, ni les connaissances nécessaires pour s'épanouir dans leur vie future, ni les moyens d'acquérir ou de cultiver ce savoir. Mais ce qui est peut-être encore plus déprimant (et accablant), c'est de voir ces jeunes sortir du système scolaire sans la capacité de s'exprimer, condition indispensable pour développer une identité propre et pour communiquer avec les autres. Si seulement ils comprenaient l'utilité d'acquérir du savoir et si seulement l’éducation nationale sortait de son cadre habituel, en donnant plus de liberté aux professeurs, on casserait sans doute les murs.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Image

Le petit voulait le voir... On l'a donc regardé ^^

Bon je ne vais pas m'étendre deux heures dessus. Pour moi c'est un super film. J'adore...


Image

Sinon on a continué "Halloween". Le retour de Jamie Lee Curtis fait plaisir. L'histoire était sympa, la fin également. On a passé un bon moment. Un Halloween fidèle au genre.
Dernière modification par wiiwii007 le 05 mars 2023 16:34, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
18 juil. 2022 14:10
Je précise que j'avais déjà vu Garden state, je ne l'ai donc pas découvert ce week-end. Dans les années 2000, j'étais un gros fan de Scrubs et de Zach Braff. J'ai donc vu Garden State directe au ciné, à sa sortie en 2004.
Pour moi Garden State c'était le nouveau Manhattan ou le nouveau Annie Hall de Woody Allen. D'ailleurs je me rappelle avoir lu sur Télérama (ou Studio magazine ou Première, je ne me sais plus) qu'il avait le potentiel pour être le nouveau Woody Allen, le Woody Allen de la nouvelle génération ... l'avenir leur donna tort, malheureusement ! Il ne fera qu'un film après, Le rôle de ma vie qui est une suite spirituelle à Garden State (la crise de la trentaine après les 20 ans) et qui est largement moins réussi.
C'est sûrement pour ça la différence de perception, je ne connaissais ni scrubs, ni Braff. Et Allen, comme tu sais, ça n'a jamais été ma tasse de thé.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Good bye Lenin, jai le DVD depuis des lustres, j'ai toujours eu envie de le regarder mais jamais eu l'occasion.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Entre les murs, j'ai pas eu l'impression de voir un film, j'ai trouvé ça moyen, mais je suppose que pour un prof ça doit être plus parlant.
Moi ma réf dans le domaine, c'est le plus beau métier du monde avec Depardieu, sûrement moins réaliste 😂
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Polton
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2293
Inscription : 12 févr. 2021 17:08
Localisation : sainté

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Polton »

Hier soir j'ai regardé barbaque d'eboué.
Ça ne casse pas 3 pattes à un canard. Quelques rares scènes drôles. Je m'attendais à plus déjanté. Il y flotte aussi une ambiance déprimante pas vraiment de mise.
Aussi, la critique sociétale, bien que présente, n'est pas vraiment approfondie. Il y avait matière à faire bien mieux avec plus d'audace et de prises de risque.
Déçu. C'était une bonne idée.

Avatar de l’utilisateur
maskass
Cosmocat
Messages : 940
Inscription : 19 juil. 2021 10:19
Localisation : Rouen

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par maskass »

Quelques films vus dernièrement dont certains que j'avais déjà vus :

De David Cronenberg :
The Brood
Scanners
Dead Ringers
Crash
eXistenZ
Spider
Cosmopolis
Crimes of the Futures (celui de 2022)

Comme toujours, c'est bien réalisé, même si certains sont très kitchouilles et ont quelque peu vieilli (The Brood, Scanners, eXistenZ). C'est souvent très tordu et organique.
J'ai préféré Spider et Cosmopolis qui sont d'un tout autre registre. D'après Wikipedia, l'un des trois axes de Cronenberg est "l'étude de la dégénérescence du corps social sous un aspect réaliste et pessimiste" dans laquelle se range ces deux films. C'est je pense mon axe préféré de sa filmographie.
Quant au dernier de ses films, Crimes of the future, c'est très barré mais j'ai bien aimé l'ambiance. Une critique de plein de choses selon moi : la conceptualisation de l'art, la chirurgie esthétique à outrance, la dégradation/évolution de la planète (ou de l'homme) par l'homme...
Par contre, Léa Saindoux, c'est vraiment pas possible. :berk1:
Beaucoup l'encensent (dont Cronenberg bien sûr), mais pour moi elle joue toujours de la même façon, toujours le même archétype, le même jeu d'acteur, et je la trouve soporifique. On voit quand même ses nichons à un moment, ce qui rehausse un poil sa prestation. :jesors:


Tape (de Richard Linklater) : j'ai beaucoup aimé ce huis-clos avec Ethan Hawke, Uma Thurman et Robert Sean Leonard. Une tension palpable qui monte crescendo jusqu'au dénouement assez inattendu. Trois amis de lycée se retrouvent dans une chambre d'hôtel, et ça discute du passé. L'ambiance bonne enfant du début laisse très vite place à des règlements de compte.


Infinite Storm avec Naomi Watts. Un film de survie en montagne, un peu chiant et longuet, avec beaucoup de bruits de vent. Tiré d'une histoire vraie, ça raconte l'histoire d'une sauveteuse de montagne qui tente de sauver un randonneur inexpérimenté (et un gros boulet au passage). Le film n'est pas nul, juste chiant.


Galveston de... Mélanie Laurent 8/ Je ne savais pas qu'elle faisait des films. Sympa sans plus. Un anti héros "torturé", trahi par son employeur, et qui tente de sauver une gamine. C'est pas trop mal réalisé et les acteurs jouent bien, mais l'histoire n'a rien d'exceptionnelle.

Avatar de l’utilisateur
BeyondOasis
Expendable
Messages : 15195
Inscription : 03 nov. 2020 09:48
Localisation : 93

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par BeyondOasis »

Ward? Il y a vraiment des gens qui s'appellent Ward?

Avatar de l’utilisateur
Sybillin
Transformer
Messages : 222
Inscription : 30 nov. 2020 06:24

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Sybillin »

BeyondOasis a écrit :
20 juil. 2022 09:52
Ward? Il y a vraiment des gens qui s'appellent Ward?
Oui, ça a existé en tout cas...

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Image

Allez hop ! Un nouveau Kubrick.

Techniquement on passe un gros cap. La narration non linéaire est sympa, surtout pour l'époque. Bon, quand tu connais ce qui se fait aujourd'hui à ce niveau là ça reste gentil... Mais précurseur. Sinon les plans séquences etc. Ca commence à devenir bien sympa techniquement. Concernant le film en lui même, je l'ai trouvé un poil long à se mettre en place. Beaucoup de blabla, de scènes lentes, une narration "vieillotte" (mais bon, c'était récurrent dans ses premiers films)... A part ce début un peu long à mon gout, j'ai trouvé la suite intéressante, le dénouement est bien cool. En revanche j'ai pas super apprécié la fin. C'est quand même con de mettre en place tout un système de youf pour déjouer la sécurité d'un hippodrome pour se faire niquer comme une merde en prenant l'avion au lieu de se barrer tranquillou en bagnole... La fin m'a fait rire, mais ne m'a pas convaincu, trop gros.

En tout cas j'ai passé un bon moment.
Dernière modification par wiiwii007 le 05 mars 2023 16:34, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :Good bye Lenin, jai le DVD depuis des lustres, j'ai toujours eu envie de le regarder mais jamais eu l'occasion.
Pareil, je l'avais depuis une éternité et je suis bien content de m'être enfin décidé à le regarder ... je te le conseille vraiment chaudement :)
Gringos10 a écrit :Entre les murs, j'ai pas eu l'impression de voir un film, j'ai trouvé ça moyen, mais je suppose que pour un prof ça doit être plus parlant.
Le film montre tout simplement la réalité du terrain, sans donner de leçon et c'est à toi d'être le seul juge de l'état au sein de l'éducation nationale.
Alors certes il enfonce des portes ouvertes et n'apporte aucune solution au problème. Le film se termine même sur une situation d'échec :/ Je n'idéalise donc pas le personnage, mais au moins il met le sujet sur la table et force à réfléchir. Et puis encore une fois, je pense qu'il faut aborder le film comme une fiction et non un documentaire.
Et pour avoir enseigner pendant 1 ans en ZEP (ma première année), je sais à quel point c'est difficile de faire progresser les bons éléments (pas assez nombreux) sans perdre les autres (trop nombreux). Je me suis littéralement confronté à un mur. Maintenant j'ai encore plus d'admiration pour ceux qui continuent d'enseigner en ZEP.
Et si effectivement le film semble accumuler les situations d'échecs, y'a quand même pas mal de situations drôles, un humour volontaire de François Bégaudeau (mais pas toujours compris des élèves) et un humour pas toujours volontaire des élèves (mais drôle quand même) qui me parlent à moi. Et puis l’insolence et la mauvaise foi des ados sont bien retranscrites dans le film. J'ai aussi beaucoup aimé que François Bégaudeau n'incarne pas un prof parfait, que son personnage ne soit pas idéalisé, son rapport aux élèves avec de la condescendance, de l'impatience, de la répartie parfois très maladroite ...
Gringos10 a écrit :Moi ma réf dans le domaine, c'est le plus beau métier du monde avec Depardieu, sûrement moins réaliste 😂
Je crois l'avoir vu gamin, mais jamais en entier, j'ai juste des images qui reviennent à l'esprit ... faudrait que je le revoie !
maskass a écrit :Comme toujours, c'est bien réalisé, même si certains sont très kitchouilles et ont quelque peu vieilli (The Brood, Scanners, eXistenZ). C'est souvent très tordu et organique.
Ce sont justement mes 3 Cronenberg préférés de ta liste, les plus Cronenbergiens parce que justement les plus organiques.
Par contre j'ai beaucoup de mal avec Crash, trop tordu pour moi. Il faudrait quand même que je lui redonne sa chance ... pas revu depuis facile, plus de 20 ans.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

wiiwii007 a écrit :
21 juil. 2022 11:42
Image

Allez hop ! Un nouveau Kubrick.

Techniquement on passe un gros cap. La narration non linéaire est sympa, surtout pour l'époque. Bon, quand tu connais ce qui se fait aujourd'hui à ce niveau là ça reste gentil... Mais précurseur. Sinon les plans séquences etc. Ca commence à devenir bien sympa techniquement. Concernant le film en lui même, je l'ai trouvé un poil long à se mettre en place. Beaucoup de blabla, de scènes lentes, une narration "vieillotte" (mais bon, c'était récurrent dans ses premiers films)... A part ce début un peu long à mon gout, j'ai trouvé la suite intéressante, le dénouement est bien cool. En revanche j'ai pas super apprécié la fin. C'est quand même con de mettre en place tout un système de youf pour déjouer la sécurité d'un hippodrome pour se faire niquer comme une merde en prenant l'avion au lieu de se barrer tranquillou en bagnole... La fin m'a fait rire, mais ne m'a pas convaincu, trop gros.

En tout cas j'ai passé un bon moment.

► Afficher le texte
► Afficher le texte
Il faut que je le mate celui là.
Gros manque.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
21 juil. 2022 12:10
Gringos10 a écrit :Moi ma réf dans le domaine, c'est le plus beau métier du monde avec Depardieu, sûrement moins réaliste 😂
Je crois l'avoir vu gamin, mais jamais en entier, j'ai juste des images qui reviennent à l'esprit ... faudrait que je le revoie !
Revu récemment, il est franchement excellent, avec un Depardieu au top comme d'habitude.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

P.R.O.F.S avec Patrick Bruel est une très bonne comédie aussi, très drôle et pas si éloignée de la vérité qu'on ne le pense !

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Ouais on en a parlé récemment
viewtopic.php?p=71131#p71131
Celui ci a plutôt bien vieilli CO traitement aux sous doués
viewtopic.php?p=71290&sid=53a1ea5405232 ... ebe#p71290
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater L'Insoumise ...

Image

L'Insoumise de William Wyler, c'est le prix de consolation pour Bette Davis, après s'être fait "voler" le rôle de Scarlett O'hara (rôle qui lui était pourtant promis) par Vivien Leigh. Dans L'insoumise, Bette Davis joue le rôle principal de Julie Marsden, une héroïne "à priori" fort peu sympathique, comme Scarlett O'hara dans Autant en emporte le vent. Compte tenu du sacrifice qu'est capable de faire Julie Marsden dans L'insoumise, il est approprié de dire que Bette Davis aurait très bien pu endosser le rôle de Scarlett O'hara aussi ... et très probablement qu'elle aurait été parfaite dans ce rôle aussi.

Julie est sur le point de se marier au très beau, très riche et très puissant (et très bon) Preston Dillard (Henry Fonda), mais elle aime l’idée qu’elle peut encore faire tourner la tête de chaque jeune homme de la Nouvelle-Orléans. Sa cible préférée est le fringant Buck Cantrell (George Brent) qui n'est pas insensible à sa beauté. Preston quant à lui, préfère consacrer son temps à mener ses affaires, plutôt que de répondre au moindre de ses caprices. C’est une femme qui ne supporte pas, de ne pas être le centre de toutes les attentions. Ainsi, d’un geste audacieux, elle décide de porter une robe rouge à un bal qui impose à toutes les jeunes femmes célibataires de porter du blanc. Quand elle commet l'irréparable, alors que tout le monde lui implore de ne pas le faire, toute la haute société de la Nouvelle-Orléans l'évite aussi efficacement que si elle était une Amish. Julie poursuivra obstinément dans cette voie, ce qui va aboutir (après une série d'évènements que je ne dévoilerai pas ici) à beaucoup de tragédies (que je ne dévoilerai pas non plus).

Comme Scarlett O'hara, Julie Marsen est un personnage féminin moderne, affranchi et totalement libre, qui est la seule responsable de ses propres choix. Jamais durant tout le film, elle ne se laissera dicter sa conduite. Au contraire, elle s'amusera à défier toutes les conventions de son époque. Julie est ce personnage égoïste, ne reculant ni devant l'escroquerie ni devant le mensonge pour arriver à ses fins. Elle est tout aussi obstinée et méchante que Scarlett O’Hara ne pourrait jamais l’être, voire même plus. Contrairement à Julie, Scarlett ne violerait jamais délibérément le code vestimentaire pour porter cette robe rouge écarlate, lors d'un bal qui impose aux jeune filles célibataires de porter une robe blanche.

Sur le papier, Julie peut sembler être un personnage très caricatural et antipathique, mais Bette Davis arrive lui donner vie à l'écran. Non seulement elle lui donne toute sa crédibilité, mais elle réalise l'exploit de la rendre presque sympathique. C'est d'ailleurs pour ce rôle, qu'elle remporte son deuxième Oscar de la meilleure actrice. Fay Bainter quant à elle, dans le rôle de la tante de Julie, sera elle aussi nommée (sans l'emporter) dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle. Henry Fonda et George Brent quant à eux sont parfaits dans leurs rôles respectifs, mais ils ne sont que des faire-valoir pour Bette Davis, dans un film "véhicule à oscar" pour et au service de Bette Davis. Une autre performance que j’ai beaucoup aimé, c'est celle de Donald Crisp dans le rôle du médecin qui essaie combatte l'ignorance (et beaucoup de préjugés) de cette époque à la Nouvelle-Orléans. Tout le monde panique lorsque la fièvre jaune sévit, sauf lui.

Tout le film est marqué par la connaissance que nous avons de cette haute société sudiste esclavagiste, qui est sur le point de s’effondrer. Dans L'Insoumise, nous sommes une dizaine d'années avant les événements si bien racontés dans Autant en emporte le vent. Les deux films se complètent parfaitement et donnent une bonne vision globale de cette époque. Alors certes, les deux films ont pour point commun, de présenter une version un peu trop romantique de la haute société sudiste et une vision très édulcorée de l'esclavagisme, avec notamment le personnel de maison tous dépeints comme très satisfaits de leur sort. Les deux films partagent la responsabilité historique, de vouloir faire de cette vision édulcorée une réalité.

L'Insoumise fut le premier film de Bette Davis avec le réalisateur William Wyler, un réalisateur qu’elle admirait par-dessus tout. Et pourtant, elle n’était généralement pas très généreuse en éloges envers ses collègues, c'est le moins que l'on puisse dire. Tout mot gentil envers l’un d’entre eux était un évènement vraiment exceptionnel. Bette Davis était connue pour ses sautes d'humeurs et pour être très difficile à travailler avec, sur les plateaux. Apparemment, William Wyler connaissait la formule magique pour l'amadouer et pour la diriger comme il le souhaitait ... et le résultat en valait vraiment la peine. Alors certes, L'Insoumise n'est peut-être pas le meilleur film de Bette Davis (cf. All about Ève), mais c'est certainement l'un des tout meilleurs.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater James et la Pêche géante ...

Image

Je me souviens encore, quand enfant j'ai découvert pour la première fois L'étrange Noël de monsieur Jack ... quelle émerveillement ! Alors, est-ce un film de Tim Burton ou d'Henry Selick ? Qui a le plus contribué au film ? Aujourd'hui encore, les fans du film se chamaillent à ce sujet. Pour James et la Pêche géante qui nous intéresse ici, cette fois-ci c'est du 50% Henry Selick et du 50% Roald Dahl, l'auteur du roman pour la jeunesse dont est tiré le film. Malgré les nombreux points communs avec L'étrange Noël de monsieur Jack (l'ambiance légèrement sombre, l'animation en stop motion et le nom d'Henry Selick), j'ai longtemps ignoré l'existence de ce film, parce que le nom de Tim Burton n'était pas rattaché au projet (son nom est juste mentionné comme producteur). Et puis de mémoire, les critiques n'avaient pas été tendres avec ce film à sa sortie. Maintenant que j'ai vu James et la Pêche géante, je peux comprendre pourquoi les critiques étaient si mitigées. Mes attentes étaient peut-être un peu trop élevées pour ce film, ce qui explique en partie ma relative déception ... même si j'ai pris un certain plaisir à le regarder.

James est un jeune garçon qui vit avec ses parents, au bord de la mer. Le jour de son anniversaire, ils prévoient de partir pour New York. Cependant, ses parents sont tués par un rhinocéros (apparemment venu du ciel) et le jeune garçon se retrouve seul avec deux tantes cruelles qui le force à travailler pour elles. Pour le diner du soir, il ne reçoit pour récompense, que des restes de poissons puants.

Alors qu’il sauve une araignée d’être écrasée par ses tantes, James rencontre un homme mystérieux avec un sac de "machins" verts fluorescents et soi-disant magiques, qu’il donne à James avec pour seule instruction d'en prendre bien soin. Or, lorsque James retourne à la maison, il trébuche et les "machins" verts s’échappent dans le sol. C'est alors qu'une pêche apparait miraculeusement sur la branche d'un vieil arbre et pousse jusqu'à devenir géante. Les deux tantes utilisent la pêche géante comme attraction, gagnant beaucoup d’argent pendant que James regarde le spectacle enfermé dans sa chambre. Cette nuit-là, James est envoyé ramasser les ordures laissé sur place par les visiteurs du jour. Ce faisant, il attrape un morceau de la pêche et la mange. Un grand trou apparaît alors dans la pêche et James s’aventure à l’intérieur ...

C'est seulement une fois que James se retrouve à l'intérieur de la pêche, qu'on passe du film live (avec de vrais acteurs) à l'animation stop-motion comme dans L'étrange Noël de monsieur Jack. Une fois arrivé au centre de la pêche, James rencontre un groupe d’insectes géants et anthropomorphes, qui rêvent tout comme lui de s'échapper de la maison. C'est alors que tous ensemble, ils décident de partir pour New York.

Peut-être que si je l'avais vu plus jeune, peut-être que je l’aurais adoré. Maintenant, avec des yeux d'adulte, je vois qu’il y a des scènes qui ne mènent nulle part. Il y a des choses qui ne sont pas expliquées dans le film, qui ne trouve d'explications que dans le roman de Roald Dahl. Si vous n'avez pas lu le roman pour jeunesse à l'origine du film, je pense que vous serez totalement perdu avec toute cette histoire de rhinocéros tueur. Non vraiment, c'est beaucoup trop laborieux au niveau de l'écriture. Et puis, comment se fait-il que cet enfant ait les parents les plus gentils du monde et les deux tantes les plus horribles possible, extrêmement laides et qui bien sûr détestent les enfants ? Oui, je suis sûr que lorsque les parents ont choisi deux marraines pour leur enfant, ils ont pensé que "Maintenant, si quelque chose nous arrive, les deux horribles tantes s’occuperont de notre petit James adoré." "Non mais c'est vrai, je suis sûr que notre petit James adoré sera ravi de vive avec elles, deux sœurs méchantes et laides qui détestent les enfants !" "Non vraiment, c'est parfait comme ça !"

Je suis peut-être un peu trop sévère avec le film, car il faut admettre que l’animation est absolument merveilleuse et n'a rien à envier à L'étrange Noël de monsieur Jack ... il y a même "me semble-t-il" une apparition furtive de Jack Skellington. Les chansons sont assez charmantes, même si ça ne vaut pas les compositions de Danny Elfman. Tous les personnages sont également assez attachants, même si on a pas suffisamment de temps pour tous les connaitre. Le film est vraiment trop court, la partie en animation stop motion ne durant pas plus de 50 minutes. J'imagine malgré tout, que pour de jeunes enfants, c’est un film qui va les faire rêver. C'est pourquoi j’aurais aimé le voir plus jeune, quand j’étais enfant. Mais en l'état, pour des adulte, il manque quelque chose ... ce petit quelque chose de magique que j'avais adoré dans L'étrange Noël de monsieur Jack et dans Coraline.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Image

Allez hop ! Le premier véritable gros gros film de Kubrick selon moi.

Techniquement, on a déjà tous les éléments techniques de sa patte : les travellings de youf, la beauté des photos, la précision d'une reconstitution, les détails géniaux, le côté provoc' etc. Bref, tout ce que j'aime chez lui.

A part ça, je trouve que l'on frôle le chef d'œuvre, tout y est. C'est prenant, dynamique, moqueur, brutal et en même temps, les sentiments sont présents. On s'attache aux persos en peu de temps (les acteurs sont vraiment pas mauvais), l'enjeu est tellement énorme. Côté son c'est de la percu, du militaire, de la marche bien typée... Avec la petite touche mélodique à la fin qui va bien et qui ressort d'autant plus grâce au reste... C'était beau.

Même si le contexte crée un malaise tout le long du film, il faut le voir car il dénonce clairement toute la folie qui tourne autour des guerres... Et c'est pas jolie à voir... Pourtant je le sais, mais c'est toujours marquant. Peu importe le nombre de fois qu'on me le montrera, je ne pourrais jamais m'y habituer. Ces humains...
Dernière modification par wiiwii007 le 05 mars 2023 16:34, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
BeyondOasis
Expendable
Messages : 15195
Inscription : 03 nov. 2020 09:48
Localisation : 93

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par BeyondOasis »

J'ai vu Godzilla 2

Bah alors les monstres sont gros et pas gentils (pour la plupart), et assez mal exploités, on aurait aimé une bastion avec 10 kaiju
Les humains sont des gros cons idiots
Le méchant humain est très méchant mais ne sert à rien
J'ai pas l'impression que la proportion des monstres soit respectée d'une scène à l'autre
Une ville vient d'être rasée mais on fait quand même une petite blague

Et voilà en gros.

Tryphon
Chevalier du Zodiaque
Messages : 3545
Inscription : 18 nov. 2020 16:45

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Tryphon »

J'ai beaucoup aimé les Sentiers de la Gloire. Découvert assez tard, il m'avait beaucoup marqué, un peu comme le Tombeau des Lucioles.
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Je dois le regarder prochainement.
Jamais vu.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Captain Obvious
Conquérant de la lumière
Messages : 1361
Inscription : 14 nov. 2020 23:23

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Captain Obvious »

Ça vaut le détour. Même si je préfère Johnny got his gun.
Ce qui n'est pas donné est perdu.

Avatar de l’utilisateur
Shovel Knight
Chevalier du Zodiaque
Messages : 3356
Inscription : 05 déc. 2020 20:40

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Shovel Knight »

+1 pour les Sentiers de la Gloire, je ne sais plus pendant combien d'année il a été interdit en France ?
Tu veux un coup d'pelle ?

Avatar de l’utilisateur
Shovel Knight
Chevalier du Zodiaque
Messages : 3356
Inscription : 05 déc. 2020 20:40

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Shovel Knight »

Captain Obvious a écrit :
22 juil. 2022 19:22
Ça vaut le détour. Même si je préfère Johnny got his gun.
Ah oui, très fort Johnny got his gun !
Tu veux un coup d'pelle ?

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Shovel Knight a écrit :
22 juil. 2022 19:29
Captain Obvious a écrit :
22 juil. 2022 19:22
Ça vaut le détour. Même si je préfère Johnny got his gun.
Ah oui, très fort Johnny got his gun !
Je ne sais pas si il est comparable aux sentiers, mais Johnny got, il te retourne le bide.
Facile dans mon top3 des films les plus émouvants.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de re(re)mater Rio Bravo ...

Image

Il y a ceux qui préfèrent les western spaghetti (les Sergio Leone, les Tonino Valerii, les Sergio Corbucci ... ) et ceux qui préfèrent les grands classiques du Western américain (les John Ford, les Howard Hawks, les Sam Peckinpah, les Clint Eastwood ... ). Moi, j'aime autant les deux, sans la moindre préférence. Quant à Rio Bravo d'Howard Hawks, le western qui nous intéresse ici, vous n'êtes pas sans savoir qu'il appartient donc à la seconde catégorie.

L'histoire de Rio Bravo est simple, tellement simple qu'on pourrait la résumer en quatre lignes. Le shérif John T. Chance (John Wayne) arrête le frère de Nathan Burden (John Russell) l'un des hommes les plus puissants et riches de la région. Pour alliés, il n'a que le Dude (Dean Martin) un adjoint ivrogne, Stumpy (Walter Brennan) un vieillard boiteux, Colorado Ryan (Rick Nelson) un jeune cowboy et Feathers (Angie Dickinson) une belle joueuse de poker ... et contre lui une armée de tueurs au service de Burden, pour libérer son frère de prison.

Plus je le revois, plus je me dis que Rio Bravo c'est probablement mon western préféré. Parmi les plus grands classiques du genre, c’est le western américain par excellence, reprenant tous les codes du genre, le cinémascope, les travelings, les gros plan sur les visages, le saloon, la prison, le shérif, le riche propriétaire local, le cowboy alcoolique et crooner, le jeune cowboy "tireur d'élite" qui joue de la guitare, la belle qui n'a pas froid aux yeux ... Mais bien qu’il livre à peu près tous les éléments des grands classiques du western, je pense que la principale raison pour laquelle je l’aime tant, c'est parce que c’est aussi un grand buddy movie, comme Butch Cassidy et le Kid George Roy Hill ou Pat Garrett & Billy The Kid de Sam Peckinpah. Je me rends compte maintenant, que tous mes westerns préférés sont en fait des buddy movie.

L’autre qualité de Rio Bravo et qui le distingue des autres grands western du genre, c'est son ambiance. Il y a un sentiment presque apocalyptique (la fin d'une époque) qui imprègne tout le film et cette peur constante, combinée à l’humour toujours omniprésent, qui lui confère une ambiance spéciale, qui fait défaut dans la plupart des autres westerns américains de cette époque. Et puis ce qui ajoute également une aura unique au film, c’est une scène clé qui se situe à peu près au milieu du film, une chanson de Dean Martin accompagné de Rick Nelson à la guitare ...
► Afficher le texte
Ce passage est juste magique et ça nous donne une telle "patate". C'est à ce moment là qu'on tombe amoureux de ce film et de tous ces personnages.

John Wayne nous sort son jeu habituel, le héros stoïque et shérif de la ville. A presque 50 ans, il en impose encore ... mais quand même, son âge commence à se faire ressentir. Sa démarche n'est clairement plus aussi assurée qu'avant et il a du mal à cacher un ventre légèrement bedonnant. Mais voilà, c'est John "fucking" Wayne et son aura est plus forte que tout. II est épaulé par Dean Martin, absolument génial en adjoint alcoolique et tombeur de ces dames. Alors plus habitué à jouer dans des comédies ou à faire le crooner, cette fois-ci il doit jouer performer dans un rôle 100% sérieux et il s'en sort avec les honneurs.

Le choix de Dean Martin, c'est vraiment un coup de génie d'Howard Hawks, tout comme le choix d'Angie Dickinson en femme forte, indépendante et terriblement séduisante. Et puis jusqu'à maintenant, je n'avais jamais fait le rapprochement entre l'actrice qui joue dans Pulsions de Brian De Palma et Angie Dickinson dans Rio Bravo. Je ne m'étais jamais rendu compte que c'était la même actrice, avec juste 20 ans d'écart entre les deux films ... et quel que soit son âge, elle est absolument magnifique. On pourra juste légèrement tiquer devant l'histoire d'amour qu'essaie de nous vendre Howard Hawks dans Rio Bravo, entre Angie Dickinson (27 ans) et John Wayne (49 ans) qui ont plus de 20 ans d'écart. Moi ça m'a légèrement gêné au début et puis le charme d'Angie Dickinson, ainsi que le charisme naturel de John Wayne et l'alchimie entre les deux acteur, m'ont fait oublier leur différence d'âge.

Et puis le supporting cast est très bon aussi. Walter Brennan est très drôle dans le rôle du vieux Stumpy grincheux (le principal ressort comique du film) et Rick Nelson est parfait dans le rôle du jeune Colorado Ryan, l'intrépide tireur qui n'a peur de rien ni de personne. Quant à John Russell, il est juste parfait en bad guy de service.

C'est absolument jubilatoire de voir tous ces personnages se chamailler gentiment ensemble. C'est ce qui rend Rio Bravo tellement amusant et divertissant. Du coup ça ne m'étonne pas que Quentin Tarantino considère ce film come le meilleur film de tous les temps, lui qui aiment tellement voir juste des personnages discuter entre eux. Les dialogues de Rio Bravo sont juste fabuleux, dignes des meilleurs films de Quentin Tarantino. Les dialogues, l'humour et les merveilleuses performances des acteurs, c'est en grande parti ce qui rend ce film si génial.

Grâce à la mise en scène assurée et efficace d'Howard Hawks, tous les acteurs transcendent les stéréotypes habituellement associés à ces types de personnages. Ils livrent tous l'une des plus belles performances d'acteurs, à la fois réalistes et remplissant leur fonction (dans les stéréotypes du genre western). Dean Martin mérite tout particulièrement qu'on s'attarde sur sa performance, car jouer un alcoolique sur grand écran, y'a pas plus casse gueule comme rôle. Ce serait tellement facile de vouloir trop en faire ou inversement, ne pas assez en faire ... mais lui trouve le juste milieu parfait. John Carpenter a un jour affirmé (dans le commentaire audio du film) que la scène de "rédemption" de Dean Martin était le plus grand moment de toute l'histoire du cinéma. C’est peut-être un peu exagéré, mais Carpenter n'a pas totalement tort raison. C’est à la fois fort, émouvant et inoubliable.

Rio Bravo peut être considéré comme le dernier chef d'œuvre de l’une des figures imposantes de l’âge d’or d’Hollywood, Howard Hawks. Pour rappel, c'est à lui que l'on doit Scarface (l'original, celui de 1932), L'Impossible Monsieur Bébé, Le Port de l'angoisse, Le Grand Sommeil, La Captive aux yeux clairs, Les hommes préfèrent les blondes et bien d’autres. Il a vraiment touché à tous les genres, le film noir, le film de gangsters, la comédie (c'est même lui qui a inventé les screwball comedies) et le western. En 1959, c'est un réalisateur qui commence à se faire âgé (63 ans) et considéré comme un réalisateur d'un autre temps à Hollywood ... et c'est à ce moment là qu'il nous livre son dernier grand film et j'oserais même dire, son chef-d'œuvre absolu.

Rio Bravo est plus qu'un classique du genre, c'est un film très influent (Quentin Tarantino le cite comme son film préféré ALL TIME) et un chef-d’œuvre absolu qui transcende tous les genres. C'est un film 10 étoiles, tout simplement !

Tryphon
Chevalier du Zodiaque
Messages : 3545
Inscription : 18 nov. 2020 16:45

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Tryphon »

J'ai enfin vu un OSS 117 hier, Rio ne répond plus. C'est hyper bien fait, les acteurs sont top, mais je me suis un poil moins marré que ce que j'espérais, même si je m'attendais pas à certaines scènes. J'ai peut-être été un poil trop spoilé.
C'est un θ, il croyait qu'il était τ, mais en fait il est θ.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Image

Marrant ce film. C'est la suite de Escape from NY, mais c'est en même temps exactement le même délire. L'histoire, les perso, le scénario etc. Sauf qu'en plus ils ont ajouté de très mauvais effets spéciaux et du troisième degrés en veux tu en voilà !

Au départ j'étais dans un état d'incompréhension car je pensais avoir affaire à un film "sérieux". Mais dès que j'ai lâché prise sur ça, ça a été bien mieux. C'est toujours difficile pour moi quand un film mélange le sérieux et l'hyper comique. Mais ça va, j'ai bien aimé. Il m'a diverti, c'est tout ce que je demande à un film. La fin sympa même si très prévisible, la morale bien cool etc.

Un petit film sympa si on adhère au délire.
Dernière modification par wiiwii007 le 05 mars 2023 16:34, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Tryphon a écrit :
23 juil. 2022 13:24
J'ai enfin vu un OSS 117 hier, Rio ne répond plus. C'est hyper bien fait, les acteurs sont top, mais je me suis un poil moins marré que ce que j'espérais, même si je m'attendais pas à certaines scènes. J'ai peut-être été un poil trop spoilé.
Marrant celui là ^^

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Pour L.A. 2013, il faut le voir comme un remake survitaminé de NY 97.
Moi en tout cas, j'adore et je dirais même que le final de L.A. 2013 est meilleur (plus sombre et nihiliste) que celui de NY 97.
Dernière modification par lessthantod le 23 juil. 2022 17:49, modifié 2 fois.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Oui dans ma tête au départ je ne savais pas trop si on pouvait parler de remake. Mais dans le film les persos parlent du passé de Snake à NY. Du coup ça ne peut pas être un remake à mon sens.

Sinon je te rejoins pour la fin, bien sympa. Entre les deux "Escape"... Je sais pas lequel j'ai préféré. Je pense que le second m'a plus diverti.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

wiiwii007 a écrit :La fin sympa même si très prévisible
Tu l'as trouvée prévisible, vraiment ? Au contraire je la trouve très réussie, un twist final auquel je ne m'attendais pas, surtout de la part de Snake Plissken. Le voir se transformer en sorte de messie et initiateur d'un nouveau monde, je ne l'avais pas vu venir celle là ^^
Dernière modification par lessthantod le 23 juil. 2022 17:59, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

wiiwii007 a écrit :Oui dans ma tête au départ je ne savais pas trop si on pouvait parler de remake. Mais dans le film les persos parlent du passé de Snake à NY. Du coup ça ne peut pas être un remake à mon sens.
Tu m'as très bien compris, je parlais de remake "dans l'esprit". C'est la même trame scénaristique, juste en plus moderne, réactualisé ... comme la partie de basket qui remplace le combat en arène dans NY 97 ...

wiiwii007 a écrit :Je pense que le second m'a plus diverti
Comme je te l'ai dit, le second est un remake "survitaminé", c'est pourquoi tu préfères surement au premier.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

lessthantod a écrit :
23 juil. 2022 17:49
wiiwii007 a écrit :La fin sympa même si très prévisible
Tu l'as trouvée prévisible, vraiment ? Au contraire je la trouve très réussie, un twist final auquel je ne m'attendais pas, surtout de la part de Snake Plissken. Le voir se transformer en sorte de messie et initiateur d'un nouveau monde, je ne l'avais pas vu venir celle là ^^
Prévisible oui, mais ça n'en fait pas une mauvaise fin. Juste que dans le 1 c'était un peu la même chose donc forcément tu t'attends à ça. Enfin, perso je m'attendais à ça. Une autre fin m'aurait surpris.

Sinon non je ne t'avais pas compris pour le remake. Mais ok, dans l'esprit oui, on peut parler de remake tellement c'est la même chose.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
23 juil. 2022 13:17
Je viens de re(re)mater Rio Bravo ...

Image

Il y a ceux qui préfèrent les western spaghetti (les Sergio Leone, les Tonino Valerii, les Sergio Corbucci ... ) et ceux qui préfèrent les grands classiques du Western américain (les John Ford, les Howard Hawks, les Sam Peckinpah, les Clint Eastwood ... ). Moi, j'aime autant les deux, sans la moindre préférence. Quant à Rio Bravo d'Howard Hawks, le western qui nous intéresse ici, vous n'êtes pas sans savoir qu'il appartient donc à la seconde catégorie.

L'histoire de Rio Bravo est simple, tellement simple qu'on pourrait la résumer en quatre lignes. Le shérif John T. Chance (John Wayne) arrête le frère de Nathan Burden (John Russell) l'un des hommes les plus puissants et riches de la région. Pour alliés, il n'a que le Dude (Dean Martin) un adjoint ivrogne, Stumpy (Walter Brennan) un vieillard boiteux, Colorado Ryan (Rick Nelson) un jeune cowboy et Feathers (Angie Dickinson) une belle joueuse de poker ... et contre lui une armée de tueurs au service de Burden, pour libérer son frère de prison.

Plus je le revois, plus je me dis que Rio Bravo c'est probablement mon western préféré. Parmi les plus grands classiques du genre, c’est le western américain par excellence, reprenant tous les codes du genre, le cinémascope, les travelings, les gros plan sur les visages, le saloon, la prison, le shérif, le riche propriétaire local, le cowboy alcoolique et crooner, le jeune cowboy "tireur d'élite" qui joue de la guitare, la belle qui n'a pas froid aux yeux ... Mais bien qu’il livre à peu près tous les éléments des grands classiques du western, je pense que la principale raison pour laquelle je l’aime tant, c'est parce que c’est aussi un grand buddy movie, comme Butch Cassidy et le Kid George Roy Hill ou Pat Garrett & Billy The Kid de Sam Peckinpah. Je me rends compte maintenant, que tous mes westerns préférés sont en fait des buddy movie.

L’autre qualité de Rio Bravo et qui le distingue des autres grands western du genre, c'est son ambiance. Il y a un sentiment presque apocalyptique (la fin d'une époque) qui imprègne tout le film et cette peur constante, combinée à l’humour toujours omniprésent, qui lui confère une ambiance spéciale, qui fait défaut dans la plupart des autres westerns américains de cette époque. Et puis ce qui ajoute également une aura unique au film, c’est une scène clé qui se situe à peu près au milieu du film, une chanson de Dean Martin accompagné de Rick Nelson à la guitare ...
► Afficher le texte
Ce passage est juste magique et ça nous donne une telle "patate". C'est à ce moment là qu'on tombe amoureux de ce film et de tous ces personnages.

John Wayne nous sort son jeu habituel, le héros stoïque et shérif de la ville. A presque 50 ans, il en impose encore ... mais quand même, son âge commence à se faire ressentir. Sa démarche n'est clairement plus aussi assurée qu'avant et il a du mal à cacher un ventre légèrement bedonnant. Mais voilà, c'est John "fucking" Wayne et son aura est plus forte que tout. II est épaulé par Dean Martin, absolument génial en adjoint alcoolique et tombeur de ces dames. Alors plus habitué à jouer dans des comédies ou à faire le crooner, cette fois-ci il doit jouer performer dans un rôle 100% sérieux et il s'en sort avec les honneurs.

Le choix de Dean Martin, c'est vraiment un coup de génie d'Howard Hawks, tout comme le choix d'Angie Dickinson en femme forte, indépendante et terriblement séduisante. Et puis jusqu'à maintenant, je n'avais jamais fait le rapprochement entre l'actrice qui joue dans Pulsions de Brian De Palma et Angie Dickinson dans Rio Bravo. Je ne m'étais jamais rendu compte que c'était la même actrice, avec juste 20 ans d'écart entre les deux films ... et quel que soit son âge, elle est absolument magnifique. On pourra juste légèrement tiquer devant l'histoire d'amour qu'essaie de nous vendre Howard Hawks dans Rio Bravo, entre Angie Dickinson (27 ans) et John Wayne (49 ans) qui ont plus de 20 ans d'écart. Moi ça m'a légèrement gêné au début et puis le charme d'Angie Dickinson, ainsi que le charisme naturel de John Wayne et l'alchimie entre les deux acteur, m'ont fait oublier leur différence d'âge.

Et puis le supporting cast est très bon aussi. Walter Brennan est très drôle dans le rôle du vieux Stumpy grincheux (le principal ressort comique du film) et Rick Nelson est parfait dans le rôle du jeune Colorado Ryan, l'intrépide tireur qui n'a peur de rien ni de personne. Quant à John Russell, il est juste parfait en bad guy de service.

C'est absolument jubilatoire de voir tous ces personnages se chamailler gentiment ensemble. C'est ce qui rend Rio Bravo tellement amusant et divertissant. Du coup ça ne m'étonne pas que Quentin Tarantino considère ce film come le meilleur film de tous les temps, lui qui aiment tellement voir juste des personnages discuter entre eux. Les dialogues de Rio Bravo sont juste fabuleux, dignes des meilleurs films de Quentin Tarantino. Les dialogues, l'humour et les merveilleuses performances des acteurs, c'est en grande parti ce qui rend ce film si génial.

Grâce à la mise en scène assurée et efficace d'Howard Hawks, tous les acteurs transcendent les stéréotypes habituellement associés à ces types de personnages. Ils livrent tous l'une des plus belles performances d'acteurs, à la fois réalistes et remplissant leur fonction (dans les stéréotypes du genre western). Dean Martin mérite tout particulièrement qu'on s'attarde sur sa performance, car jouer un alcoolique sur grand écran, y'a pas plus casse gueule comme rôle. Ce serait tellement facile de vouloir trop en faire ou inversement, ne pas assez en faire ... mais lui trouve le juste milieu parfait. John Carpenter a un jour affirmé (dans le commentaire audio du film) que la scène de "rédemption" de Dean Martin était le plus grand moment de toute l'histoire du cinéma. C’est peut-être un peu exagéré, mais Carpenter n'a pas totalement tort raison. C’est à la fois fort, émouvant et inoubliable.

Rio Bravo peut être considéré comme le dernier chef d'œuvre de l’une des figures imposantes de l’âge d’or d’Hollywood, Howard Hawks. Pour rappel, c'est à lui que l'on doit Scarface (l'original, celui de 1932), L'Impossible Monsieur Bébé, Le Port de l'angoisse, Le Grand Sommeil, La Captive aux yeux clairs, Les hommes préfèrent les blondes et bien d’autres. Il a vraiment touché à tous les genres, le film noir, le film de gangsters, la comédie (c'est même lui qui a inventé les screwball comedies) et le western. En 1959, c'est un réalisateur qui commence à se faire âgé (63 ans) et considéré comme un réalisateur d'un autre temps à Hollywood ... et c'est à ce moment là qu'il nous livre son dernier grand film et j'oserais même dire, son chef-d'œuvre absolu.

Rio Bravo est plus qu'un classique du genre, c'est un film très influent (Quentin Tarantino le cite comme son film préféré ALL TIME) et un chef-d’œuvre absolu qui transcende tous les genres. C'est un film 10 étoiles, tout simplement !
Je suis plutôt de l'école des italiens, j'adore les Leone et les Corbucci, mais je n'ai rien non plus contre les ricains, un bon peckinpah ou Eastwood, je prends volontiers. Butch Cassidy aussi... En fait c'est même un genre que j'affectionne tout particulièrement. Et du coup il y a à peine quelques mois j'ai essayé de me faire ce Rio bravo que certains présentent comme une réf absolue du genre.... Bah j'ai vraiment eu du mal à aller au bout. Je peux comprendre qu'il plaise pour certains aspects. La fin est anthologique et on comprend facilement l'influence qu'elle a eu sur de nombreux grands réalisateurs. Mais franchement tout ce qu'il se passe avant, je trouve ça vraiment ennuyeux, ni bien écrit , ni bien joué, ni beau à regarder.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Chevalier du Zodiaque
Messages : 4405
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Image

Un film de vampire ! J'avoue ne pas du tout connaître le sujet, à part deux trois films connus... Et j'ai beaucoup aimé. Belle réalisation pour le coup, c'est gore comme il faut, OST cool style bluesy western, de bons acteurs... Tout est nikel. Les dialogues sont crus et bien sympas.

Non, rien à redire j'ai passé un super moment... Ma copine aussi d'ailleurs.
Dernière modification par wiiwii007 le 05 mars 2023 16:35, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :
► Afficher le texte
Je suis plutôt de l'école des italiens, j'adore les Leone et les Corbucci, mais je n'ai rien non plus contre les ricains, un bon peckinpah ou Eastwood, je prends volontiers. Butch Cassidy aussi... En fait c'est même un genre que j'affectionne tout particulièrement. Et du coup il y a à peine quelques mois j'ai essayé de me faire ce Rio bravo que certains présentent comme une réf absolue du genre.... Bah j'ai vraiment eu du mal à aller au bout. Je peux comprendre qu'il plaise pour certains aspects. La fin est anthologique et on comprend facilement l'influence qu'elle a eu sur de nombreux grands réalisateurs. Mais franchement tout ce qu'il se passe avant, je trouve ça vraiment ennuyeux, ni bien écrit , ni bien joué, ni beau à regarder.
C'est difficile de dire avec certitude si tel ou tel western américain est mon préféré, mais c'est sûr que Rio Bravo je le met dans le même panier que Butch Cassidy et le Kid, Pat Garrett & Billy The Kid, Jeremiah Johnson et Danse avec les Loups ... hier soir j'ai revu La prisonnière du désert et celui-là aussi je pourrais le rajouter dans le haut du panier. En tout cas, c'est mon appréciation personnelle à moi du genre western américains. Et puis il m'en reste encore beaucoup à voir :)
Aprés, c'est très subjectif tout ça :) Comme je le dis dans ma critique, je crois que mes western américains préférés ont souvent un petit quelque chose en plus, comme l'aspect buddy movie (Rio Bravo et Butch Cassidy), ou une romance (Danse avec les Loups), ou la mise en avant de la nature hostile (Jeremiah Johnson et The Revenant) qui en cela sont presque des anti-western.
Pour moi, Rio Bravo ce n'est pas un western à la John Wayne, il a "presque" eu rôle secondaire ici ... je dis bien "presque", ça reste un personnage essentiel bien sûr. Pour moi Dean Martin et Angie Dickinson sont les personnages les plus importants du film et ce que j'aime plus que tout dans Rio Bravo, c'est de les voir tous les 2 se "chamailler" gentiment avec John Wayne.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de remater La Prisonnière du désert ...

Image

"What makes a man to wander ?" ...
► Afficher le texte
Cette phrase et ces mots trouvent un écho dans la chanson qui ouvre le film. Ils évoquent des pulsions masculines de base, l’instinct de conquête, tant sur le plan physique, que spirituel (à l’intérieur de soi-même). C'est le besoin de se trouver ou de se retrouver. C'est un thème profond, presque religieux, voire même totalement religieux (le catholicisme). C'est aussi une envie de voyager qu'on associe davantage à l’anti-héros, l’homme indépendant avec une face sombre et terriblement attrayant ... et à l'opposé de l'image du mari à la maison.

La Prisonnière du désert de John Ford explore donc tous ces thèmes (la religion et l'anti-héros), ainsi que ceux plus classiques que l'on trouve généralement dans tous les westerns, comme le sexe, le racisme, le héros américain et surtout, il explore la dichotomie entre la civilisation et le grand désert sauvage. C'est un film qui joue plus sur les émotions et le ressenti du spectateur, que sur les fusillades entre bons et méchants. C'est d'ailleurs ce qui a pu contribué à son manque de reconnaissance immédiate, mais aussi à son influence durable sur les générations suivantes de cinéastes (Martin Scorsese et John Milius, entre autres). La Prisonnière du désert est vénéré pour la complexité de son intrigue, ainsi que pour son beauté formelle.

Ethan Edwards (John Wayne / l'anti-héros) est un vétéran de la guerre civile. Aprés des années d'errance, il retourne chez lui pour rendre visite à son frère et sa petite famille. Mais lorsque le bétail d’un voisin est porté disparu, Ethan rejoint l’équipe de recherche, accompagné de Martin Pawley (Jeffrey Hunter / le héros) le fils adoptif de son frère. Après plusieurs jours de recherche, ils découvrent le bétail massacré par les Indiens. C'était une tactique de diversion pour éloigner les hommes de leurs maisons. Ethan arrivera trop tard et découvre son frère et sa femme morts. Seuls manquent ses deux plus jeunes nièces, probablement kidnappées par les comanches. Un groupe mené par le révérend / capitaine Samuel Clayton (Ward Bond) est alors envoyé pour sauver les deux jeunes filles. Se joignent à ce groupe, Ethan et Martin qui sont naturellement les plus déterminés de tous. Cependant, si les motivations de Martin sont pures, celle d'Ethan paraissent plus troubles ...

La toute première chose qui vous frappe, lorsque vous regardez La Prisonnière du désert, c’est la richesse des couleurs et la beauté des paysages. Jamais aucun cinémascope n'aura été si beau. Mais très vite, il apparait évident aussi que le film ne sera pas aussi joyeux, que ses couleurs le laissent suggérer. Autant sur la forme c'est splendide, autant sur le fond c'est très sombre.

L’attaque sur la ferme (invisible mais brutale) au début du film, n’est que la première des nombreuses tragédies qui vont se succéder tout au long du film. Bien souvent, les images les plus dures du films, ne sont même pas montrées, elles sont suggérées ou se déroulent hors-champ. c'est d'autant plus effrayant, que c'est notre imagination qui est stimulée. C'est bien connu (cf. le premier Alien de Ridley Scott), rien n'est plus effrayant que ce qui n'est pas montré. Malgré tout, même si le danger est invisible, une partie de l’action dans le film est violente et assez choquante (pour l’époque).

L’intrigue de La Prisonnière du désert repose autant sur la quête d'Ethan, que sur ses réelles motivations. Nous soutenons sa cause (retrouver ses deux nièces disparues), mais pas ses motivations. Seul, séparé de toute famille ou vie de famille qu’il a pu avoir autrefois, Ethan est rempli de dépit et de haine. On est saisi par les enjeux du film, à savoir si au final trouvera la rédemption ou si sa quête se terminera sur un bain de sang.

Je ne suis pas le plus grand fan de John Wayne et trop souvent, j'ai l'impression qu’il livre toujours la même performance. Il s'est construit un personnage, avec une voix et une démarche très particulières. Mais je dois l'admettre, sa performance surprend ici dans La Prisonnière du désert. Il joue à peu de choses prés toujours le même personnage ... il fait du John Wayne, quoi ! Cependant, cette fois-ci il met de côté son image de héros américain ! C'est toujours John Wayne, mais un John Wayne rempli de haine, une haine raciale (les indiens) et sectaire. C'est difficile d'aimer un tel personnage et pourtant ... Le traitement du personnage de John Wayne par John Ford est ici une allégorie moderne. Ethan peut être pardonné de ses péchés quand ...
► Afficher le texte
Tout le casting secondaire est excellent, en particulier le couple Vera Miles - Jeffrey Hunter et Ward Bond. Oubliez Natalie Wood, ici elle n'a qu'un rôle très secondaire et n'apparait pas plus de deux minutes (au mieux) à l'écran. Mais en réalité, tout l'intérêt du film repose entièrement sur les larges épaules de John Wayne et de son réalisateur John Ford. Personne d'autre que John Ford filme aussi bien les magnifiques paysages du Monument Valley. Ce sont des paysages immenses (à perte de vue) et splendides. Tous les plans sont d'une netteté surréaliste, tout est net que ce soit au premier ou au second plan. Il n'y a pas un seul plan qui apparait flou, c'est la beauté du Technicolor et de la Vistavision de l'époque. Et non seulement les paysages sont beaux, mais en plus ils servent l'intrigue. John Ford utilise les canyons labyrinthiques comme un jeu de piste et les grands espaces pour mettre en scène les poursuites entre cowboy et indiens.

Ceci étant dit, le film peut paraitre trop lent par moments (et pourtant il ne dure pas plus de 2h00) et le casting d’un acteur manifestement non-autochtone pour diriger la tribu ennemie comanche (avec tous les stéréotypes qui vont avec) ne me convient pas trop. Cependant, ce sont deux défauts qui peuvent être attribués à l'époque où a été tourné le film. Le rythme des films n'était pas le même et bon nombre de rôles non-américains sont joués par des américains, le meilleur exemple étant Natalie Wood (encore elle) qui joue une portoricaine dans West Side Story.

Tout cinéphile qui se respecte se doit d'avoir vu au moins quelque uns des plus grands westerns de John Wayne et John Ford. La Prisonnière du désert est probablement le meilleur film par lequel commencer ... celui là ou L'homme qui tua Liberty Valance, vous ne pourrez pas vous tromper. John Wayne n’a jamais été aussi bon et fait preuve d’un grand courage en entrant dans la peau d'un anti-héros aussi dur. C'est un western digne de toutes les éloges qu’il a reçues.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Il n'est pas meilleur dans 100 dollars pour un sheriff ?
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2398
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :Il n'est pas meilleur dans 100 dollars pour un sheriff ?
Certainement pas X(
Et c'est tellement triste de se dire que sa seule statuette, c'est pour ce film ... surement une statuette de consolation, pour ensemble de sa carrière.

Avatar de l’utilisateur
Captain Obvious
Conquérant de la lumière
Messages : 1361
Inscription : 14 nov. 2020 23:23

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Captain Obvious »

Gringos10 a écrit :
22 juil. 2022 21:46
Shovel Knight a écrit :
22 juil. 2022 19:29
Captain Obvious a écrit :
22 juil. 2022 19:22
Ça vaut le détour. Même si je préfère Johnny got his gun.
Ah oui, très fort Johnny got his gun !
Je ne sais pas si il est comparable aux sentiers, mais Johnny got, il te retourne le bide.
Facile dans mon top3 des films les plus émouvants.
Je trouve qu'ils vont bien ensemble. Noir et blanc léché,1 ère GM,anti militariste.

Les sentiers c'est assez émouvant aussi dans un autre registre, la fin surtout prend aux tripes.
Ce qui n'est pas donné est perdu.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 27410
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Captain Obvious a écrit :
24 juil. 2022 20:35
Gringos10 a écrit :
22 juil. 2022 21:46
Shovel Knight a écrit :
22 juil. 2022 19:29


Ah oui, très fort Johnny got his gun !
Je ne sais pas si il est comparable aux sentiers, mais Johnny got, il te retourne le bide.
Facile dans mon top3 des films les plus émouvants.
Je trouve qu'ils vont bien ensemble. Noir et blanc léché,1 ère GM,anti militariste.

Les sentiers c'est assez émouvant aussi dans un autre registre, la fin surtout prend aux tripes.
Ahh tu me l'as vendu, je vais regarder ça ce soir.

En plus c'est le Kubrick de la bonne époque 😋
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Répondre

Revenir à « Ciné dimanche »