Vos dernières séances [films/Animes]

Envie de discuter d'un film, d'une série?
En ligne
Avatar de l’utilisateur
Kannagi
Conquérant de la lumière
Messages : 1776
Inscription : 10 déc. 2020 18:09

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Kannagi »

Antarka a écrit :
28 août 2025 22:14
J'ai conscience que c'est une unpopular opinion, ce film ayant des critiques géniales un peu partout, et des moyennes d'enfer. Mais le propos m'a gavé, franchement. C'est pas que j'ai trouvé le film mauvais, c'est qu'il m'a gonflé.
Après les films américains , surtout ceux sur la guerre est rempli de propagande. (et normal une bonne partie de ce genre de film est financé plus ou moins directement par celui ci ).
Il y'a très peu de film vraiment critique sur la guerre et encore moins de celle des USA ou de leur soldat , ceux sur le Vietnam sont ceux qui s'en sorte le mieux, sinon les films de guerre sur la WW2 sont tous très manichéen de ce que j'ai vu.

En soit le seul film de guerre qui à une vrai critique (à mon sens ) de celle ci , c'est R.A.S (sur la guerre d’Algérie) de Yves Boisset (qui inspirera Full metal Jacket).

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2473
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

J'ai rematé Robocop, le chef-d'œuvre absolu de Paul Verhoeven ...

Image

Sorti en 1987 et réalisé par Paul Verhoeven, Robocop est un film absolument cultissime des années 80. Réalisateur hollandais, c'est d'abord avec La Chair et le sang (1985) qu'il s'est imposé aux yeux du monde et qu'il s'est offert pour le même coup une voie royale pour les Etats-Unis. Pour Paul Verhoeven, "le hollandais violent", Robocop ce sera donc son premier film 100% hollywoodien. Et c'est surtout un grand film qui en appellera bien d'autres, Basic Instinct, Total Recall, Starship Troopers ... jusqu'à sa chute qui provoquera son retour au pays. En le revoyant presque plus de quarante après, on se rend compte à quel point Robocop est un film visionnaire pour son époque et qu'il n'a pas pris la moindre ride ... même les effets spéciaux en stop motion, pourtant "datés", ont gardé un certain charme. On se rend compte aussi à quel point ce film est violent, certainement le film le plus gore et sanglant de toute la carrière de Paul Verhoeven. Gamin, c'est le film qui m'a le plus traumatisé, à égalité avec Alien, Les Dents de la Mer et La Mouche.

Nous sommes à Détroit, dans un futur proche, dans la ville où le taux de criminalité est le plus élevé de tous les Etats-Unis. C'est alors que l'OCP, une entreprise privée spécialisée dans l'armement, propose ses services pour armer la police de Détroit. En raison du caractère imparfait des êtres humains qui établissent la justice, seul un robot pourra rendre une justice parfaite. Leur dernière arme de pointe, ce sont donc des robots lourdement armés (le projet ED-209). Mais l'expérience ne s'avère pas concluante, c'est pourquoi ils décident d'utiliser Alex Murphy (Peter Weller), un policier grièvement blessé lors d'une opération de police et laissé pour mort, voire même mort. Alex Murphy sera Robocop, un Roboflic, mi-homme mi-machine. Et pour remplir sa mission, Robocop sera aidé par sa coéquipière Anne Lewis (Nancy Allen).

Dés l'ouverture du film, le ton est donné. On voit un journal télévisé dans lequel se succèdent des images de guerres et de révoltes. Les journalistes débitent les pires horreurs en maintenant un sourire ultra brite. Et sans transition, viennent s’intercaler des plages de publicités qui font l'apologie des prothèses médicales, des armes nucléaires et d'une voiture/Godzilla qui écrase tout sur son passage. Robocop c'est tout sauf un film de science-fiction bête et méchant. C'est un pamphlet gauchiste contre la politique sécuritaire de Ronald Reagan. C'est une satire et c'est sanglant.

Robocop est un film de science-fiction explosif qui utilise l'ultraviolence pour masquer sa satire de la culture populaire américaine et du capitalisme. Il dénonce les entreprises privées qui sont corrompues et avides d'argents et de pouvoir. Et situer l'action à Détroit, n'est pas un hasard. C'est le symbole du déclin de l'empire américain, avec la fuite des grands constructeurs automobiles. Le Détroit du film est une ville décadente, en proie au chômage, à la drogue, aux viols et aux crimes. C'est une critique du capitalisme effréné de l'ère Reagan, qui est à l'origine de plusieurs formes de violences et d'inégalités (économique et sociale).

Et Paul Verhoeven oblige, il ne nous épargne rien lors des scènes d'action gores et sanglantes. Dés le début du film, il y va fort. On voit le Robot ED-209 qui dysfonctionne lors d'un test et tue l'un des membres de l'OCP. Il est littéralement criblé de balles devant une assemblée médusée. Et puis, il y a la fameuse scène dans laquelle notre héros se fait littéralement démembrer par des tirs à bout portant, une scène particulièrement dure à supporter et très (très) violente. La symbolique est très forte, avec Murphy qui est abattu comme Jésus cloué sur la croix, c'est la crucifixion. Et après sa mort, Alex Murphy renait dans l'armure de Robocop, le Christ est ressuscité. A la fin du film, il y aussi cette scène qui m'a traumatisé plus jeune, lorsque l'un des membres du gang prend un bain d'acide ... c'est absolument répugnant !

Alex Murphy est un personnage tragique. Lorsqu'il devient Robocop, c'est à dire une machine, il va (re)découvrir son passé. Lors d'une scène clé du film, Il va se souvenir qu'il avait une maison, une femme et surtout qu'il était humain. Cette scène est déchirante, l'une des meilleures scènes du film. Avec ce personnage, Paul Verhoeven essaie de nous mettre dans sa "peau". On a de nombreux passages en caméra subjective, comme lorsqu'il se réveille pour la première fois en Robocop. Et puis, comment parler de Robocop sans évoquer la BO de Basil Poledouris et des effets spéciaux de Phil Tippett ? Le thème de Basil Poledouris est juste excellent et on reconnait tout de suite son style (la BO de Conan le Barbare, c'est de lui aussi). Quand à Phil Tippett, il s'amuse comme un petit fou avec le robot ED-209 animé en stop motion. Il apparait peu, mais ça a suffit pour en faire un personnage culte de la pop culture des années 80.

Bref, Robocop est un film de science fiction audacieux, qui ne manque ni d’humour (ED-209 monté sur deux pattes qui chute dans l'escalier) ni d’action et qui invite à la réflexion. Le film dénonce la banalisation de la violence, le capitalisme incontrôlé et inégalitaire, ou encore les dérives de la robotisation et de l'IA. Avec Robocop, Paul Verhoeven manie avec merveille le politiquement (très) incorrect et il nous refera le coup avec Starship Troopers (1997), avec la même réussite.
Dernière modification par lessthantod le 08 sept. 2025 13:59, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
wiiwii007
Maître de l’Univers
Messages : 5635
Inscription : 02 août 2021 18:03

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par wiiwii007 »

Oui, très bon ce Robocop :coeur:


-------------------------------


Image
- "Le Tueur", réalisé par Denys de La Patellière, sorti en 1972 -

Mouai... Un policier assez monotone. l'histoire est basique : un tueur s'échappe et se fait traquer par la police. A la limite ça ne me dérange pas le "classique" et "simple", mais faut de la vie dans le film. Là j'ai eu l'impression que tout était mort, avec des acteurs totalement à la ramasse. Le tout quasi sans musique et avec une réalisation assez bas de gamme. je suis un peu dur mais franchement, j'ai rien de trouvé de bon dans ce film.

C'était pas du tout un film pour moi.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2473
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

J'ai rematé Starship Troopers, l'autre chef-d'œuvre de Paul Verhoeven ...

Image

Sorti en 1997 et réalisé par Paul Verhoeven, Starship Troopers est l'adaptation très libre du roman du même nom de Robert A. Heinlein. Et au scénario on retrouve Edward Neumeier, qui était déjà à l'œuvre pour Robocop. Le duo Paul Verhoeven - Edward Neumeier nous ressert ici la recette déjà vue dans Robocop. C'est un film qui a été décrié lors de sa sortie, descendu par la critique et mal compris par une grande majorité des spectateurs, qui n'y voyaient là qu'une propagande pro-militaire. Or, sous ses airs de film de science fiction bête et méchant, se cache en réalité une satire anti-capitaliste et anti-militaire. Et au casting, on retrouve toute une brochette de jeunes acteurs plus habitués du petit écran et ça aussi c'est intentionnel. Ils sont jeunes, beaux et pleins d'avenir, mais ils sont remplaçables. Ils vont servir de "chair à canon" dans la bataille contre les forces Arachnides.

Dans un avenir lointain, le monde est unis en une seule fédération et le gouvernement en place qui dirige la Terre, mène une guerre contre les Arachnides. Nous allons suivre deux jeunes amoureux Johnny Rico (Casper Van Dien) et Carmen Ibanez (Denise Richards) qui vont s'engager dans l'armée. Et s'engagent avec eux Carl Jenkins (Neil Patrick Harris) qui est doué de capacités télépathiques, ainsi que Dizzy Flores (Dina Meyer) qui est secrètement amoureuse de Rico. Rico et Dizzy sont destinés à servir dans l'infanterie, tandis que Carmen veut devenir pilote et Carl va intégrer le service scientifique de l’armée. Et si tout ce petit monde veut s'engager dans l'armée, ce n'est pas forcément par conviction, mais parce qu'ils veulent devenir citoyens. Nous sommes dans un monde militariste qui promeut la guerre contre les Arachnides et tout est bon pour se fournir en chair à canon sous conscription ("Vous aussi, engagez-vous, devenez citoyen !). Et si on ne s'engage pas dans l'armée pour tuer des Arachnides, on reste un simple civil ... un sous citoyen, quoi !

On retrouve donc des jeunes acteurs au sourire ultra bride déjà passés par le petits écrans, dans des soap opéra tels que Beverly Hills 90210 ou Melrose Place par exemples. On a tout de suite l'impression de suivre Barbie et Ken qui s'en vont en guerre. En témoigne le triangle amoureux entre Rico, Carmen et Dizzy. Rico est fou amoureux de Carmen, mais tous deux vont être séparés, ce qui laisse laisse la porte ouverte à Dizzy, qui suit Rico dans l'espoir de mettre le grappin sur lui. Mais la guerre va interrompre ce soap opéra, parce que les Arachnides "auraient" attaqué la Terre. Vu au premier degré, Starship Troopers peut sembler être un film militaire, voire même fasciste, si on en croit certaines critiques de l'époque qui sont tombées dans le panneau. Alors qu'en réalité, Starship Troopers c'est tout le contraire. C'est le principe d'une satire, qui ici dénonce l'interventionnisme mondial (à comprendre ici américain) qui va chercher la petite bête aux Arachnides. Car à bien y penser, ce sont les humains qui sont les agresseurs et non les Arachnides, qui eux ne font que se défendre contre l'agresseur.

La satire anti-militariste et anti-va t'en guerre est évidente. Paul Verhoeven revendique sa culture européenne et critique l'interventionnisme à tout va des américains. On y retrouve les plages publicitaires déjà vues dans Robocop, qui sont de pures propagandes militaristes. Le synisme de ces séquences est tellement poussé, que ça en devient très drôle. Paul Verhoeven a dû beaucoup s'amuser en imaginant ces séquences. Et Paul Verhoeven oblige, on a droit à des scènes de combats bien gores contre les Arachnides, avec les têtes qui tombent et les bras arrachés. On retrouve également Basil Poledouris à la BO et Phil Tippett aux effets spéciaux, deux des plus fidèles collaborateurs de Paul Verhoeven. Et pour le coup, ils se sont surpassés. Les compositions de Basil Poledouris sont parmi les meilleures de sa carrière et Phil Tippett à tout simplement réussi l'impossible. Pour un film de 1997, les effets spéciaux sont hallucinants. Le mélange entre les prises de vues réelles, les animatroniques et les effets numériques sur fonds verts sont très impressionnants. C'était du jamais vu pour l'époque. Et pour finir, on retrouve dans Starship Troopers des acteurs "sales gueules" que moi j'adore, Michael Ironside et Clancy Brown.

Bref, Starship Troopers est l'un de mes Paul Verhoeven préférés, de mémoire le premier de lui que j'ai vu au cinéma (un souvenir mémorable). Et pour revenir sur la polémique qu'a suscité le film à sa sortie, je n'ai jamais compris les accusations de fascisme qu'on lui a affublés, tellement l'aspect parodique est poussé (très) loin ici. Sous ses faux airs de propagande pro-armée américaine tendance Top Gun, Starship Troopers est en réalité un brulot antimilitariste brillant et une critique acerbe de l’interventionnisme américain dans le monde, en témoigne son choix osé d'affubler ses scientifiques d'uniformes de la SS. Il serait vraiment idiot de cantonner Starship Troopers à une vulgaire série B, alors que c'est tellement plus que ça ... j'irais même jusqu'à dire que c'est un véritable chef-d'œuvre !

Avatar de l’utilisateur
Antarka
Maître de l’Univers
Messages : 7579
Inscription : 22 juin 2023 09:01

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Antarka »

Pour moi ce film est au delà de parodique. Il est critique. Il justifige meme. Faut lire entre les lignes après.

Mais genre l'attaque des Arachnides sur Bueno Aires ? Ça tient pas. Les humains ont besoin de passer en voyage supraluminique pour joindre les systèmes arachnides, hors l'astéroïde il est tout lent lui, il aurait dû être repéré depuis des millions d'années en fait. D'ailleurs on voit bien ensuite que la Terre a un système de defense efficace contre ça.

On voit aussi que les arachnides peuvent pas grand chose contre un bombardement aérien. Ce qui a pas empêché le massacre de centaines de milliers de fantassins (des cancres pour la majorité) à cause d'une "erreur stratégique".

Bref. Ça tient pas.

Donc voilà. La Terre est un système fachiste et militariste. Le système qui a BESOIN d'une guerre pour justifier son existence. Donc rien de mieux qu'un bouc émissaire pour ça. Les arachnides donc. Un ennemi très différent et incompréhensible. Parfait.

Donc paf, une fausse attaque sur Bueno Aires (l'équivalent de l'incendie du Reichstag par les nazis), et une bonne guerre qui permet de réduire la pression démographique, surtout en envoyant les cancres (l'infanterie mobile) se faire charcuter contre un ennemi qui, finalement, n'a fait que se défendre durant tout le film.
mickmack a écrit :
14 mars 2025 01:11
J'aurai au moins satisfait 7 femmes en 20 minutes.

Une journée habituelle, quoi.

En ligne
Avatar de l’utilisateur
darktet
Chevalier du Zodiaque
Messages : 3760
Inscription : 11 nov. 2020 10:53

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par darktet »

Mais @lessthantod et @Antarka tellement d'accord avec vous.

Comment a t'on pu croire que ce film était a prendre au premier degré !? pro militaire,pro héros US,pro capitalisme,pro SF bête et méchant ?!
P.Verhoven ne laisse quand même aucun doute.

Pas mieux @lessthantod j'aurai dit tout comme toi ! mais avec une éloquence bien moindre."Barbie et Ken" a la guerre lol ! c'est trop ça.D.Richard quelle beauté!
Starship
-snobé par la critique
-bide commercial par les spectacteurs
-une excellente satire
-le film fonctionne d'une manière remarquable aussi bien en version brute ,qu'avec le vernis.
-des effets spéciaux incroyables,même encore pour 2025.
-c'est une parodie
-cette histoire d'amour a 3,ça tient la route.
-Terriens vs Insectes..la phobie parfaite ! des victimes en géantes toutes trouvées.


Dommage plein de scène gores et violentes ont été "cuté" au montage...notamment sur la scène de fin
► Afficher le texte
Oui pour moi c'est un grand film ! plus fort que Robocop.


Vous voulez en savoir plus ? en 1997 c'est quand même précurseur !

vous voulez en savoir plus sur denise Richards...





Image




Image




Image

Répondre

Revenir à « Ciné dimanche »