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Réalisateur(s): George Cukor
Scénariste(s): Donald Ogden Stewart, Philip Barry (pièce)
Acteurs: Cary Grant, Katharine Hepburn, James Stewart
Compositeur: Franz Waxman
Date de sortie: 1940 - USA

 

A la fois comédie, drame et romance, Indiscrétions mélange les genres avec grande réussite. La tension comique entre les personnages est vraiment bien écrite. Il se dégage de l'ensemble une telle énergie positive et une telle joie communicative, qu'il est difficile de résister. Le seul problème que j’ai avec le film, c'est sa conclusion plutôt décevante.

Le playboy C.K. Dexter Haven (Cary Grant) réapparait deux ans après leur divorce, dans la vie de son ex-femme de Tracy Lord (Katharine Hepburn) dont il est toujours très amoureux. Mais voilà, c'est l’insipide (mais très ambitieux) George Kittredge qu'elle est sur le point d'épouser. Le journaliste Macaulay Connor (James Stewart) et la photographe Liz Imbrie (Ruth Hussey) couvrent le mariage pour le Spy Magazine. Grâce à un petit chantage judicieux, ils sont invités à ce mariage de premier plan, mais tous deux se sentent manipulés et pas vraiment à leur place.

Indiscrétions est une comédie sophistiquée sur les mœurs de la haute société des années 30/40. L’écriture est délicieusement acerbe et la mise en scène de George Cukor épouse le rythme très rapide des répliques, les situation s'enchainant sans répit. Le film rebondit vraiment à un rythme effréné, dans la grande tradition des Screwball comédies.

Katherine Hepburn est délicieusement sarcastique, mais c'est pour mieux cacher ses pensées romantiques. Tracy représente la bourgeoisie méprisante et superficielle, tandis que Macaulay représente l'homme sans le sous sensible et passionné. Katharine Hepburn est absolument bouleversante lorsque le vernis commence à craqueler et qu'elle révèle ses sentiments à James Stewart (bien aidés tous par l'alcool). De femme méprisante et superficielle au début du film, elle en devient touchante et vulnérable à la fin. Autant je la trouvais insupportable dans L'incroyable monsieur Bébé, autant ici elle est fantastique.

Du côtés des protagonistes masculins, Cary Grant fait du Cary Grant, toujours aussi charmant et drôle. C’est un rôle typique pour Cary Grant, spirituel et urbain, avec une touche de "voyoutisme" en lui. James Stewart quant à lui se la joue plus cynique. C’est un gars cynique au début, mais très vite son côté romantique va faire surface. Il interprète de nouveau le monsieur Nice Guy que nous avons appris à connaître et à aimer avec lui.

Bref, Indiscrétions c’est une comédie romantique délicieuse, à la fois amusante et touchante. Le film déploie une telle énergie positive, qu’il est facile d'oublier les quelques clichés du récit, c'est à dire l'opposition entre les riches et les pauvres et les maladresses qui vont avec. Les dialogues sont étincelants et drôles, délivrés par un casting trois étoiles. Sous la direction de George Cukor, les trois acteurs têtes d'affiches font preuve d'une belle complicité. Ils participent tous (y compris les seconds rôles) à injecter de l’urgence à un récit, qui déjà ne connait aucun temps mort. Au final, c'est un vrai régal et si le final n'avait pas été aussi poussif, nous aurions eu la comédie romantique parfaite.

Aprés avoir ravivé la flamme du désir et du sentiment amoureux chez Tracy, Macaulay s'efface finalement au profit de Dexter et tous célèbrent le remariage des deux tourtereaux réconciliés.

Indiscrétions est un incontournable pour tous ceux qui aiment les films avec un triangle amoureux et en particulier ceux qui en explorent les blessures affectives et émotionnelles réelles.

 

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