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Résumé : Dans le jeu vidéo Free City, Guy est un personnage non-joueur employé dans une banque. Sa vie est réglée et il fait chaque jour la même chose, encore et encore : s'habiller de la même façon ; prendre son café selon la même recette, et le boire avec son meilleur ami, vigile dans sa banque ; se faire braquer. Jusqu'au jour où il croise la belle Molotov Girl.Celle-ci est l'avatar de Millie, une habituée du jeu. Prenant Guy pour un joueur débutant, celle-ci lui conseille quelques astuces simples pour améliorer ses statistiques... ce que Guy fait. Prenant également le parti de protéger les personnages non-joueurs, il devient une célébrité des réseaux sociaux en montrant un exemple de bonté dans un jeu particulièrement violent. Lorsque Millie s'en rend compte, Guy est devenu la star du jeu.
Excellente surprise ! Je ne m'attendais pas à grand chose, vu la débilité de la plupart des films de Ryan Reynolds depuis qu'il est devenu star bankable avec son rôle de Deadpool. Mais finalement ce Free Guy, pourtant produit par les mêmes que le héros de Marvel, est un petit bonbon, un vent de fraîcheur, un véritable feel good movie. On peut lire un peu partout que c'est un mix entre The Truman show (Comme le personnage de Jim Carrey découvrant qu'il est le hero d'une émission de tv, Guy découvre qu'il est un pnj de jeu vidéo), Un jour sans fin (les pnj revivent inlassablement la même journée, les mêmes actions, reviennent au point de respawn lorsqu'ils se font tuer...) et Ready Player One (en changeant les règles du jeu, notre pnj va devenir un personnage principal et défier l’industrie du divertissement mercantile).
Ces films baignant sous le poids des références se révèlent souvent indigestes et provoquent systématiquement un sentiment de déjà vu, mais ici ce n'est pas le cas, grâce au talent du réalisateur Shawn Lévy (la nuit au musée, crazy night) que l'on qualifie assez injustement de simple faiseur de divertissement, mais il n'a pas son pareil pour rythmer un film, mêler l'humour et l'action, utiliser des effets de caméra ingénieux pour amplifier sensations et sentiments, on ne s'ennuie pas une seconde, c'est euphorisant et on peut même regarder plusieurs fois le film (au moins le début) en y prenant toujours le même plaisir tellement c'est fun et entraînant. La sympathie naturelle de Ryan Reinolds y est aussi pour beaucoup, il dégage un mélange de naïveté et de gentillesse qui sied parfaitement au rôle.
Le scénario ne fait pas uniquement référence à ses prédécesseurs cinématographiques mais il appronfondit également le sujet en l'actualisant et y ajoutant les aspects de notre époque (les open world hyper violent à la gta, les battle royale à échelle mondiale comme fortnite, ou les gamers stars des réseaux sociaux cachés derrière leurs avatars...).
On peut même y trouver les bribes d'un message un peu plus profond, avec cette caste de joueurs (ceux qui portent les fameuses lunettes) écrasant, humiliant, tuant, pour le plaisir ces pauvres et gentils PNJ. Sans se préoccuper de savoir si ils ont une vie privée, une personnalité, des goûts, des envies. Mais si l'un d'eux décidait d'être libre et de mener les autres à la rebellion, s'ils décidaient de ne plus occuper la fonction que leurs développeurs ont créés.. métaphore, reflet triste de notre propre société qui donne parfois le sentiment de vivre une vie programmée et d'être écrasé sous le poids de puissances invisibles ... Mais je m'égare..
En bref, un très bon film, intelligent, divertissant, sans temps mort, à l'humour décapant et l'action rondement menée, mais pour lequel j'apporterai quand même deux petit bémols : un happy-end un peu cul-cul qui arrive comme un cheveu sur la soupe, et une scène de fan-service en auto référence au studio producteur omnipotent d'hollywood, complètement incohérente et hors sujet, et qui contredit même le message de base de l'histoire.