Lire sur le forum >> monster calls
Quelques minutes après minuit (2016), de l'espagnol Juan Antonia Bayona (l'orphelinat)
C'est l'histoire de Connor, un gamin dont la mère est très malade, le père absent et qui se fait martyriser par les brutes de l'école. Un soir, après minuit il fait la connaissance d'un arbre monstrueux, qui va lui donner au travers de 3 terribles histoires, le courage d'affronter la dure réalité.
Le film est protéiforme est se décompose en 3 phases, la sombre et triste réalité, le monde imaginaire où se réfugie l'enfant la nuit et les histoires racontées par l'arbre prenant la forme de mini films d'animation, cette alternance aurait pu alourdir le récit mais le tout s'embrique avec un naturel déroutant. On est régulièrement surpris et pris à revers par les tournures de l'histoire malgré le manichéisme inhérent à son thème. La réalisation est léchée et inventive, les effets spéciaux sont parfaits et les phases d'animation allégoriques usent de différentes techniques complexes de fort belle manière.
Il y a évidemment un lien filial avec le labyrinthe de pan, conte initiatique sur la perte de l'innocence et dont la narration convoque le fantastique pour échapper à l'horreur du réel.
Les acteurs adultes, Sigourney Weaver, mais également le père et la mère de l'enfant sont sobres, tout en retenue, et que dire du jeune acteur qui incarne Connor, il est confondant d'émotion et de justesse.
Quelques minutes après minuit est un film passionnant, bouleversant, parfaitement articulé autour de ses acteurs, de l'originalité de sa structure, ponctué de messages symboliques, de morales et de réflexions, offrant un climax final d'une intensité émotionnelle rare, du genre de ceux qui vous serrent la gorge pendant de longues minutes, et in fine dans une dernier moment de silence rappelle que la création, l'imagination, ont le pouvoir de perpétrer le souvenir des êtres chers, de panser les plus grandes blessures, comme le cinéma en quelques sortes...