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Réalisateur(s): Joseph L. Mankiewicz Ranald MacDougall Sidney Buchman
Scénariste(s): Joseph L. Mankiewicz, Ranald MacDougall, Sidney Buchman
Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison
Compositeur: Alex North
Date de sortie: 1963 - USA

 Tout d’abord, notez bien qu’il s’agit là d’une critique de la version longue restaurée du film, de plus de 4 heures, et non de la version de 1963 sauvagement découpée par Darryl F. Zanuck (3h12). Le film est clairement divisé en deux, une première partie qu'on pourrait nommer "Cléopâtre et Jules César" et une seconde partie "Cléopâtre et Marc Antoine"


Après avoir regardé le passionnant documentaire de plus de 2h00 sur la production de Cléopâtre (certains diront qu'il est plus intéressant que le film en lui-même), on se rend compte à quel point, c'est un petit miracle en soi que ce film existe. On est passé d'un budget initial de 2 millions de dollars, à plus de 40 millions de dollars au final. Cléopâtre c'est le film qui a faillit couler la Twentieth Century Fox.

Cléopâtre est le film de tous les excès, il est clair qu’aucune dépense n’a été épargnée dans la construction des décors, le nombre de figurants, les costumes, la longueur de pellicule et dans le cachet des acteurs. Alors certes, c'est magnifique tout ça et j'ai envie de dire qu'Elizabeth Taylor mérite chaque dollar de son cachet (plus de 1 million de dollars tout de même) pour interpréter Cléopâtre, mais au final la production chaotique du film se voit trop à l'écran. Le film semble se perdre à mi-chemin, lorsque Jules César (Rex Harrisson) s’en va et se voit remplacé par Marc Antoine (Richard Burton) dans le cœur de la reine.

Elizabeth Taylor était le choix parfait pour interpréter Cléopâtre, belle, sexy en diable et fougueuse. A la fin du film, je ne savais plus si c’était Elizabeth Taylor qui incarnait Cléopâtre ou si c'était Cléopâtre qui incarnait Elizabeth Taylor. Ensuite Roddy McDowell est celui qui s'en sort le mieux dans de la seconde moitié du film, il est effrayant à l’extrême dans le rôle d'Octave. Et je suis sûr que Joaquin Phoenix s'est inspiré de la performance de Roddy McDowell en Octave, lorsqu'il a dû faire des recherches sur son rôle pour Gladiator.

Néanmoins, mis à part Roddy McDowell, le reste de la seconde moitié du film se perd dans le mélodrame, voire carrément dans le soap opéra. Je ne sais pas si c'est dû au jeu peu convaincant de Richard Burton ou le manque de budget pour boucler le film ou à cause des coupes pour réduire la durée du film ... toujours est-il que la seconde moitié du film avec Richard Burton est largement moins convaincante que la première avec Rex Harrison.

Dans la première partie du film, Rex Harrison est excellent en César, sobre et royal comme le nécessite son rôle. Malgré la différence d'âge entre les deux acteurs, on ne doute pas une seule seconde du pouvoir de séduction de Rex Harrison sur Elizabeth Taylor. Dans la seconde partie du film, là par contre ça se gâte. Richard Burton et Elizabeth Taylor forment un couple sirupeux à l'extrême, digne des pires soap opéras. Heureusement, on se raccroche un peu aux seconds rôles qui font le maximum avec le peu qu'ils ont à jouer. Martin Landau, Andrew Keir, Hume Cronyn et George Cole entre autres, arrivent à tirer leur épingle du jeu, mais c’est dommage qu’ils n'aient pas plus de choses à jouer, le film étant clairement au service tout entier d'Elizabeth Taylor et son cachet à 1 million de dollars.

Il est extrêmement difficile de noter ce film. D’une part, les décors, les accessoires, les costumes, la photographie et la musique sont grandioses. Personnellement, j’ai trouvé que le casting tout entier, à une seule exception prés, était parfait. Mention spéciale tout de même pour Roddy McDowell et Rex Harrison. Ce sont les deux seuls qui tiennent tête à Elizabeth Taylor. Par contre, vous l'avez déjà compris, je ne serais pas aussi enthousiaste à propos de Richard Burton.

Mais la question reste de savoir ce qu'aurait pu être Cléopâtre, si comme le souhaitait Joseph L. Mankiewicz, il en avait fait deux films de 3h00. J'aimerais bien mettre la main sur cette version de de plus de 6 heures, afin de juger si les coupes étaient justifiées et/ou nécessaires. Je dois ajouter que le documentaire de plus de 2h00 figurant sur le troisième disque de l'édition DVD, contribue grandement à mon appréciation du film (même si ça ne devrait pas).

J'ai bien conscience que c’est un film emblématique, un classique pour beaucoup, mais objectivement y'a trop de choses qui ne vont pas dans ce film. Si néanmoins je pouvais diviser ma note en deux, la première partie du film obtiendrait 7/10 et la deuxième 4/10, ce qui me fait au total une moyenne de 5.5/10.

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