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Réalisateur(s): Hideaki Anno, Shinji Higuchi
Scénariste(s): Hideaki Anno
Acteurs: Hiroki Hasegawa, Yutaka Takenouchi, Satomi Ishihara
Compositeur: Shirō Sagisu
Date de sortie: 2016 - Japon

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 Godzilla Resurgence


Résumé : Un incident dans la baie de Tokyo, s'apparentant à un tsunami, inquiète le gouvernement. Une cellule de crise est mise en place, mais rapidement, une créature émerge et se déplace vers Tokyo.

Film qui marque le retour et la renaissance de la saga au Japon, sorti en 2016 et réalisé par Hideaki Anno (que l'on ne présente plus) et Shinji Higuchi (spécialiste des effets spéciaux et réalisateur du film live de shingeki no kyojin), Shin Godzilla prend le parti de moderniser le plus grand représentant du kaiju et il en fallait de l'imagination pour le faire après 60 ans- d'exploitation et plus de 35 films. Qui d'autre que le créateur d'Evangelion pour relever ce défi ?
Pour s'extraire des sempiternelles poncifs du genre, les auteurs ont décidé de placer l'action à notre époque, d'en faire un pamphlet politico-bureaucratique où s'enchainent réunions de crises, blablas incessants, costards cravates et photocopieuses, entre deux scènes de destruction massive.
Le résultat est une parfaite réussite, d'une grande richesse, qui met en exergue un système politique vertical désuet et inefficace, dénonce un gouvernement sclérosé, nous montre des politiciens vieillissant et dépassés soumis aux nations unis, à cause de la faiblesse et la dépendance militaire japonaise. Une dépendance et un manque de courage dans les décisions qui entrainent un danger de destruction de Tokyo par l'occident qui veut trancher dans le vif et annihiler le risque le plus tôt et le plus loin possible au prix de millions de vies innocentes. C'est la jeunesse japonaise qui reprendra les choses en main, remettant la réflexion et le système décisionnaire à l'horizontal pour plus de réussite et apportera une solution naturelle. Le message écologique est d'ailleurs très prégnant, le film est une critique de l'impact de l'homme sur la biodiversité, une allégorie sur le manque de contrôle du nucléaire, qui nous envoie un message d'effroi "soyez prêt, ça recommencera, tôt ou tard". C'est aussi parce que c'est un des grands traumatisme du pays du soleil levant, qui transpose la catastrophe nucléaire du premier film, la bombe atomique étant remplacée par l'explosion de la centrale de Fukushima.
Un autre thème très présent, est celui de la religion ou de la spiritualité, avec comme message principal que la nature détruite par l'homme se rebelle, et envoi son shin (qui peut se traduire par "foi" ou "dieu") God-zilla, et l'on peut entendre les foules scander que le monstre est un dieu, monstre que l'on verra déverser la lumière divine en rayons.
Au niveau de la forme, c'est également très réussi. On retrouvera évidemment de nombreuses similitudes avec Evangelion. Tokyo est filmée comme jamais elle ne l'a été. Les effets spéciaux, mélange de maquettes et de numériques sont convaincants, même si moins impressionnants que dans minus one.
A noter, la présence du réalisateur fou, adepte du body horror, Shinya Tsukamoto en biologiste sage. On a également droit à une scène jouissive et spectaculaire de trains , souvent maltraités par la bête dans le passé, qui prennent ici leur revanche sur le thème épique de Battle in outer space, un film de ... Ishiro Honda, le réalisateur du premier Godzilla. La boucle est bouclée, et de fort belle manière!

 

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