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J’ai enfin pris le temps de découvrir le premier film d'animation du scénariste et réalisateur Brad Bird. Le Géant de fer est absolument adulé par tout le monde, surtout par ceux qui ont grandi dans les années 90. Même après le gros succès de ses débuts chez Pixar avec Les Indestructibles et après son incursion dans la saga Mission Impossible avec Le Protocole fantôme, deux film que j'ai modérément apprécié, je ne trouvais toujours pas la motivation pour voir Le Géant de fer. Et puis voilà que le DVD du film traine sur l'une de mes étagères et attire mon regard. Il trainait là depuis une éternité, en attente d’être enfin vu.

Le film est basé sur une petite nouvelle que je n'ai pas lu, alors je ne sais pas si ça vient du matériel de base ou si c'est la vision de Brad Bird, mais c'est impossible de ne pas penser à King Kong en regardant Le Géant de fer. Ce monstre de fer venu d’un autre monde instille la peur chez tous les humains, à une seule exception prés, un petit garçon qui apparemment n'a pas beaucoup d'amis. La beauté d’une histoire comme King Kong, c'est le sacrifice qu’il fait pour protéger celle qu'il aime et ceci au prix d’être vu comme un monstre aux yeux de tout le monde. Ici c'est pareil, vous avez juste à remplacer la belle et le gorille par un jeune garçon et un géant de fer.

Brad Bird arrive à obtenir le même attachement émotionnel à la créature malgré que dans King Kong. La seule différence, c'est que la population finit par le voir pour ce qu’il est vraiment. Et comme Superman, la peur disparait quand il commence à sauver des vies humaines. Et parallèlement à tout ça, nous avons droit à des commentaires sur la guerre froide, le film se déroulant dans les années 50 (1957 pour être plus précis). Il y a la peur de la guerre atomique qui plane sur tout le film.

Une grande part du succès du film est à mettre au crédit de l'animation, je pense. C’est peut-être l’un des derniers grands films d’animation américain en 2D, avant que la 3D ne prenne le contrôle de l'animation dans les années 2000. Brad Bird montre de vraies ambitions cinématographiques avec ce simple film d'animation. Par exemple, il utilise la profondeur de champ composée d’images floues, pour créer un point focal. L’effet fonctionne de la même manière que dans un film live. Autre exemple, il y a des effets d’éclairage très travaillés. Je pense notamment aux séquences avec la lampe de poche et celles avec les yeux du monstre qui envoient de la lumière comme un phare dans la nuit. La puissance de la lumière se dissipe même, à mesure que le flash s’éloigne au loin. Toutes ces astuces de mise en scène donnent l'impression par moment de regarder un film live et non un film d'animation.

Cependant, Comme pour Les Indestructibles, le véritable cœur du film réside dans l'écriture des personnages. Il n’y a pas une surabondance de rôles de rôles secondaires ici. On se concentre plutôt sur quelques personnages principaux, qui sont autorisés à évoluer et à prendre de l'ampleur, histoire de susciter de l'empathie chez le spectateur. Chez le monstre, l’émotion passe par l'expression faciale, uniquement deux yeux et une mâchoire inférieure qui bouge pour faire passer le langage, un peu comme dans un film muet.

C'est Jennifer Aniston qui prête sa voix à la mère du jeune garçon et pas une seule seconde j'ai reconnu sa voix. Rassurez-vous, ce n'est donc pas Rachel dans Friends. Ici elle adopte un ton plus maternelle et jeune. C'est clairement la voix d'une jeune maman. Par contre on reconnait instantanément la voix d'Harry Connick Jr., qui joue l'ami et le confident du jeune garçon. Mais la vraie star du film côté voix, c'est bien Christopher McDonald dans le rôle l'antagoniste principal. Il ajoute un ton comique bienvenu et une énergie qui dynamise toutes les scènes dans lesquelles son personnage apparait.

Jusqu’à présent, Brad Bird m’avait peu impressionné, mais là je dois avouer que j'ai été plus séduit avec Le Géant de fer. Je lui reprocherais juste d'être un peu trop destiné aux enfants et pas assez aux adultes, un peu comme Les Indestructibles d'ailleurs. L'humour notamment est très gentillet et trop enfantin à mon goût.

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