[TEST / TORTURE / COUP DE COEUR] Rain World (Steam)
Publié : 23 juil. 2024 08:53
Pas de review de jeu rétro aujourd'hui, mais ma grosse claque du moment.
Rain World (PC, 2017)

Ouah ! Ça y est ! J'ai réussi ! J'ai terminé Rain World ! Booom ! J'ai vaincu l'un des jeux vidéo les plus impitoyables de l'Histoire ! Et au clavier-souris, s'il vous plaît ! Ha ! Ouahaha q Cette délivrance, purée. Dans mon top 3 des moments les plus gratifiants de ma vie virtuelle, sans hésiter.
Bon, je redescends sur Terre cinq minutes. Rain World, je l'ai découvert complètement par hasard, parce que j'ai vu l'équipe d'Origami parler sur Twitch d'Animal Well. En allant wishlist ce dernier sur Steam, une image attrape mon regard dans la catégorie “jeux similaires”. Un animal trop mignon et assez stylé, tout blanc, doté d'énormes yeux noirs et de petits bras dont l'un tenant une lance. Je clique sur la page, ma curiosité attisée à 37% environ, et à peu près certain de passer à autre chose aussitôt. Dix minutes plus tard, je l'avais acheté avec son extension, les mains tremblantes et impatient de tester comme jamais je n'avais été impatient, du moins durant le troisième millénaire. Les quelques avis que j'ai lus m'avaient convaincu que l'on avait affaire à une expérience hors du commun, et ce pour tout un tas de raisons. Il ne fallait pas écouter les critiques des journalistes, complètement passés à côté ; ils n'avaient sans doute pas eu le loisir de s'approprier ce chef-d’œuvre qui demandait un temps d'adaptation que les pros du milieu ne possédaient pas. J'ai plutôt écouté ceux qui avaient écoulé des dizaines d'heures dedans, et versé des hectolitres de larmes aussi. Je n'ai pas regretté un seul instant
Bon, je redescends sur Terre cinq minutes. Rain World, je l'ai découvert complètement par hasard, parce que j'ai vu l'équipe d'Origami parler sur Twitch d'Animal Well. En allant wishlist ce dernier sur Steam, une image attrape mon regard dans la catégorie “jeux similaires”. Un animal trop mignon et assez stylé, tout blanc, doté d'énormes yeux noirs et de petits bras dont l'un tenant une lance. Je clique sur la page, ma curiosité attisée à 37% environ, et à peu près certain de passer à autre chose aussitôt. Dix minutes plus tard, je l'avais acheté avec son extension, les mains tremblantes et impatient de tester comme jamais je n'avais été impatient, du moins durant le troisième millénaire. Les quelques avis que j'ai lus m'avaient convaincu que l'on avait affaire à une expérience hors du commun, et ce pour tout un tas de raisons. Il ne fallait pas écouter les critiques des journalistes, complètement passés à côté ; ils n'avaient sans doute pas eu le loisir de s'approprier ce chef-d’œuvre qui demandait un temps d'adaptation que les pros du milieu ne possédaient pas. J'ai plutôt écouté ceux qui avaient écoulé des dizaines d'heures dedans, et versé des hectolitres de larmes aussi. Je n'ai pas regretté un seul instant

Sombre, crade et hanté par un lézard vert. Fabuleux
Pour faire simple, Rain World est un plateformer de survie en 2D. J'ai aussi vu passer le terme metroidvania, mais je ne l'ai pas trouvé approprié du tout. On le voit utilisé à toutes les sauces, et ici ça ne correspond pas. Nous incarnons donc un Slugcat, petit animal craquant, agile et visqueux, qui doit retrouver sa famille après qu'une violente tempête les ait séparés. J'ajoute survie au mot plateformer, car on ne passe pas notre temps à progresser en sautillant, gambadant et fredonnant pour atteindre la fin des niveaux. Non non non non non. On ne fait que fuir pour sauver notre peau (du moins au début, quand on ne saisit pas encore l'ampleur des options dont on dispose). Et en hurlant de terreur, le plus souvent. Si j'ai succombé à la tentation, alors que je n'avais aucune envie de me plonger dans un truc de ce style sur le moment, cela vient quasi uniquement de la DA. Cette DA, je la qualifie de la plus mirifiquement belle et la plus énormissimement dingue que j'ai pu voir de toute ma vie (je vais abuser des superlatifs dans cet article, parce que pas le choix en fait). D'accord, ça se place dans le plus pur style post-apo-industrialo-pollué déjà traité maintes et maintes fois, et pourtant… Je n'avais encore jamais traversé de monde aussi fascinant. Plus j'en explorais les régions, plus j'adorais en admirer les variations, les nouvelles structures gigantesques apparaissant en arrière plan, les agrégats de métal rouillé intégrés à des roches d'où suinte un liquide toxique, les galeries sombres à moitié inondées, à moitié saturées d'électricité volatile. Et puis ce pixel art impeccable mixé à ces effets de lumière bluffants ; c'est dingue ce que des graphistes talentueux arrivent à faire avec du marron et du gris. Voilà pour les décors. Passons à la faune.

Les passages dans l’eau font encore plus flipper / baver d’émerveillement
Notre Slugcat a beau se retrouver parachuté dans une zone qui semble avoir essuyé plusieurs cataclysmes, la vie y a trouvé tout un tas de chemins. Aussi, on commence par faire connaissance avec de mignons papillons… que l'on bouffe ! Oui, on a besoin de manger, ça fait partie du package fuite-subsistance. Puis on rencontre des sortes de spaghettis volants, des Noodleflies, dont on peut aussi grignoter les juvéniles. Mais gare à ne pas se faire prendre en flag par un parent ! Rien que d'attraper l'un de leurs bébés les rend furieux, et ils essaieront de vous embrocher avec leur long nez très pointu. Nous vous reste plus qu'à vous planquer, ou commettre un génocide. Tout au long de l'aventure, des lézards de toutes sortes croisent notre route. Enfin pas de toutes sortes, de toutes couleurs seulement. Car du reste, ils fonctionnent selon le même schéma : grosse mâchoire ne rêvant que de se refermer sur cette petite créature inconnue et pourtant si délicieuse : vous. Leur teinte détermine simplement la présence ou non de diverses aptitudes (en plus de celle de vous croquer en un instant, donc). Je ne vais pas inventorier tous les animaux peuplant Rain World. Il existe une quarantaine d'espèces différentes, plus ou moins organiques, avec leur comportement propre, même si ça revient surtout à essayer de nous gnaquer par tous les moyens. Leurs réactions paraissent ultra naturelles, leurs mouvements aussi. Cela découle de la technique d'animation procédurale, qui calcule tout en temps réel, y compris pour notre Slugcat chéri. Cette feature a essuyé quelques soufflets de la part de détracteurs invétérés, mentionnant une maniabilité compliquée et parfois erratique. Et oui, il arrive que le chat-limace parte un peu en live si on envoie trop d’inputs d’un coup. En rebondissant sur son postérieur plutôt qu'en restant bien campé sur ses pattes. Ou en refusant de grimper un petit muret pour sauter en arrière dans le vide à la place. Perso, ça ne m’a jamais dérangé, j’ai même trouvé ça assez marrant. Oui, ça m'a fait mourir plusieurs fois, mais comme le reste, ça s'apprivoise. Revenons aux bestioles ; certaines détalent comme nous devant les gros reptiles affamés. D'autres font fuir les dits reptiles dans leurs antres (ils ont tous le leur, qu'ils défendent avec véhémence). Enfin, rôdent des horreurs innommables que Lovecraft lui-même aurait eu peur d'imaginer.

L’ascension mur qui nous emmène au-dessus des nuages, et qui nous permet d’admirer de gargantuesques constructions au loin
Ensuite ? Euh, il y a bien quelques indications qui apparaissent à l'écran, la plupart diffusées par des petit hologrammes qui s'évaporent quand on s'approche d'eux. Au début, j'ai cru qu'on pouvait les manger. Je disais plus haut qu'on doit se nourrir, en plus de ne pas servir de repas à d'autres. Logique, mais dans quel but ? J'ai compris plus tard. Alors j'ai croqué quelques fruits et quelques Batflies (les papillons évoqués plus haut), puis j'ai exploré, puis le sol à tremblé, et la pluie s'est mise à tomber. De plus en plus fort… jusqu'à me tuer. Euuuuh quoi ?? J'avais naïvement pensé que l'averse se calmerait, et que le nom Rain World évoquait des intempéries plutôt gentilles et participant à l'épanouissement de la biodiversité. Non, tout le contraire, d'accord. Je sais pas, appelez votre jeu Heavy Rain. Ah non, déjà pris. Hard Rain ? Aussi. Rain = Slaughter Overkill Through The Depths Of Hell alors, un truc dans le genre. OK, je recommence au dernier checkpoint. Au début quoi. J'affiche la map intégrée au jeu et ARGHL ! Immonde. Illisible. À quoi elle sert, à part nous paumer encore plus ? J'erre quelques minutes de plus ; ça n'aide pas de pouvoir partir dans n'importe quelle direction, et que rien ne nous bloque en nous indiquant qu'il vaudrait mieux chercher à tel endroit. On peut vraiment aller où on veut. Puis je crève à nouveau, transpercé par la pluie. Bon bah j'arrête alors ? Je viens d'acheter le jeu, et il est archi ultra magnifique et immersif, ça m'emmerderait quand même. Là, j'ai commencé à lire des guides, regarder quelques vidéos tuto, et surtout feuilleter le Wiki. J'ai fini par comprendre pas mal de trucs que j'aurais normalement dû capter tout seul. Sérieux, je ne veux pas savoir à quel point les rédacteurs du Wiki ont souffert pour parvenir à expliquer tout ça. Les développeurs de Rain World aiment juste torturer leurs joueurs, en décidant de les lâcher quasi à l'aveugle dans un dédale gigantesque, probablement pour renforcer le sentiment d'angoisse et de solitude qui taraude notre Slugcat. Trop cool en théorie. Dommage, ils ont perdu un paquet d'adeptes dès les premières minutes de ce gameplay à la cruauté sans limites ; et ont écopé de reviews sans pitié, du coup.

Rencontre avec un “Iterator”, forme de vie artificielle qui nous fait progresser dans l’histoire (mais pas dans l’optimisme)
Mais j'ai repris mon périple, bien décidé à dompter les éléments et les créatures locales pour offrir une vie meilleure à mon petit avatar adoré (oui, je l'ai aimé au premier regard). Désormais, je savais où aller, comment survivre à la pluie, comment me défendre contre les prédateurs, et comment effectuer quelques mouvements bien stylés pour me faciliter la vie (glissades et backflips, notamment). Dans ma tête seulement. En pratique, j'ai continué à galérer comme pas possible, à me perdre et devoir chercher mon chemin sur les maps du Wiki, à foirer mes sauts et m'écraser cinq cent mètres plus bas, à me faire bouffer par des lézards passés maîtres dans l'art du camouflage, à dénicher des abris mais ne pas pouvoir y rentrer car je n'avais pas assez mangé avant (condition quasi obligatoire pour hiberner et survivre aux averses tueuses), ou encore à rager car je n'arrivais pas à augmenter mon karma à un stade permettant d'ouvrir une porte qui me ferait accéder à la zone suivante (si vous voulez une explication à cette phrase, prenez rendez-vous avec moi sur Doctolib, section traitement du stress post-traumatique). Malgré tout, chaque petite avancée me procurait un tel soulagement, et une telle satisfaction que j'ai persévéré, parfois en terminant une session de jeu moins avancé qu'en la commençant (insérer ici d’horribles souvenirs de mauvais jours sur LoL). Je VOULAIS sauver mon Slugcat à tout prix. J'ai transpiré du sang, vomi des larmes, pleuré du vomi, maudit à peu près toute chose existante sur cent mille générations. Mais je n'ai toujours pas regretté mon achat. Les téméraires ayant domestiqué Rain World ont sûrement dû en passer par là aussi. On trouve pléthore de vidéos qui parlent de la défaite et la mort comme d'une composante inhérente du gameplay, où l’on voit des joueurs enchaîner les crises de frustration avant d'atteindre l'extase finale. Ça aurait presque fait un meme viral, si assez de gens avaient survécu plus de dix minutes à la difficulté si punitive de cet instrument de torture déguisé en jeu vidéo.

Je vous laisse checker le nombre de fois où j’ai clamsé, sans d’autre choix que d’encaisser les vannes sans broncher.
Et j'ai réussi. En une bonne trentaine d'heures, alors qu'il en faut dix en moyenne, selon les versions que j'ai lues en ligne. Mais je m'en fous. Rain World part peut-être dans des délires trop métaphysiques pour moi, avec des symboliques inutilement abstraites et un lore totalement barré. Pourtant, quand j'ai atteint le dernier tableau du dernier niveau, que j'ai déclenché la cinématique de fin et débloqué l’achievement indiquant que j'avais gagné, j'ai failli pleurer. De joie, d'émotion, de délivrance, je ne sais pas trop. Parce que la conclusion est trop belle, aussi, bien que mystique puissance mille milliards. Je ne pensais pas qu'un jeu vidéo pourrait me toucher à ce point à mon âge, alors même que je vis des moments de bonheur dingues avec mon gamin, et que même si plein d'autres aspects du quotidien me filent un cafard pas possible, je n'ai pas franchement le droit de me plaindre de ma situation. Ça m'a rappelé mes plus gros coups de cœur d’enfant, où je vivais encore dans tel ou tel jeu même après avoir éteint la console, mais en plus intense encore. Ecco Tides of Time ne m'avait pas ému à la moitié de ça à dix piges. Il en existe d'autres, des chefs-d’œuvre absolus comme ça ? Parce que je préfère me payer quelques jeux vidéos en solde sur Steam, plutôt que de me ruiner dans une thérapie que je n'arrête pas de repousser.


L’Ascension du Slugcat qui brise le “cycle”, en mode Groundhog Day dépressif, larmoyant, et émouvant de ouf
Bon, en vrai je pourrais rester sur Rain World pour encore très longtemps. Je dis que je l'ai terminé, mais je n'ai fini l'aventure que d'un seul Slugcat. L’un des plus faciles, en plus, il paraît. Un sur huit (plus un neuvième secret). Nan mais jamais je ne les ferai tous, c'est mort ! Hahah ces gros tarés de devs ! Avez-vous fait de la prison ? Vous méritez une peine moyennement longue, sans savoir combien de temps à l'avance, et dans une très belle prison très cool, d'accord. Cela dit, chacun des protagonistes possède ses propres aptitudes, sa propre position dans la timeline de l'histoire, et par conséquent sa propre quête à accomplir (avec parfois plusieurs fins différentes aussi), alors ça donne bien envie de reprendre quarante heures de calvaire dans la tronche. Quarante heures par Slugcat, oui. Pas seulement pour découvrir leur scénario, il y a tellement plus à faire ! Explorer toutes les zones encore inconnues, récupérer tous les collectibles qui dévoilent des bouts de lore ou débloquent des modes de jeu, refaire une session depuis le début, mais accompagné de deux enfants Slugcats qu'il faut nourrir et protéger, se lier d'amitié avec un lézard pour qu'il parcoure le monde à nos côtés, communiquer avec l'autre espèce intelligente qui peuple Rain World et s'entraider tout au long de l'aventure, ingérer tous les ingrédients comestibles endémiques des lieux (ça inclut certains prédateurs), utiliser tous les items aux propriétés spécifiques... J'en oublie sûrement. Ah oui, la même chose mais en co-op, évidemment ! Jusqu'à quatre en meme temps. Quoi de plus jouissif que de perdre non pas à cause de soi-même, mais de débiles inconnus ramassés sur le carrelage froid d'intérêt (toujours d'horribles souvenirs de LoL) ? Tout ça pour dire que pour les individus les plus coriaces, dotés de capacités d'abnégation et de persévérance défiant la réalité, la rejouabilité a de quoi offrir des tonnes de bonheur pour des mois et des mois. Mais ouais, il faut savoir endurer une catastrophe nucléaire de plein fouet pour terminer Rain World à 100%. J'en ai vu réussir ; leurs vidéos YouTube sont captivantes. Des brutasses du survivalisme. Je n'en fais pas partie, clairement. Toutefois, ça me frustre un peu, ce sentiment d’inachevé. Alors j’ai lu et regardé quelques trucs sur le background du jeu, pourquoi les Slugcats existent, et comment les quêtes de chacun d’entre eux s’imbriquent entre elles. J’en suis ressorti plus bluffé encore. Tant de concepts abstraits évoqués, sans pour autant nuire à la cohérence de l’ensemble ! J’en viendrais presque à oublier mes réserves sur l’aspect trop meta. En fait, j’adore. J’aurais détesté si ça avait été ne serait-ce qu’un tout petit peu moins bien amené. Mais là… cette masteria totale.

Les lieux confinés refilent pas mal de sueurs froides (y en a des bien pires que celui-là)
Vu que je considère ce jeu comme l'un des plus immersifs du monde sur une période s'étalant en gros du Big Bang jusqu'au Big Crush, la musique devrait jouer pour une bonne partie là-dedans, non ? Ben au début, je n'ai pas trouvé. À part l'intro et la cutscene de lancement de partie qui annoncent parfaitement la déprime et l'absence d'espoir qui jalonnent notre périple, le reste m'a paru assez à côté de la plaque. Pour commencer, j'ai regretté que les morceaux se fassent trop discrets. Si j'ai bien capté le fonctionnement du truc, une compo d'ambiance se lance dès qu'on entre dans une zone (chacune la sienne ou presque), mais elle ne boucle pas. On l'entend une fois et basta, à moins de relancer une partie, ou de sortir et re-rentrer. Il existe une autre musique dite “threat”, qui démarre à proximité d'un ou plusieurs prédateurs, et qui s'éteint sitôt la menace écartée (ou si on meurt bien sûr, mdrrrrr). Mine de rien, on se retrouve assez souvent sans rien à écouter. Durant les cinq ou six premières heures de jeu, donc, j'ai un peu râlé sur ce système, et aussi sur le fait que les titres ne transmettaient pas assez de vibes pleurnichardes à mon goût. Vous vous rendez compte ? Certaines donnent même presque la pêche ! Dans une simulation de masochisme extrême, situé dans des lieux si désolés que même le camp d’Auschw… non, peut-être pas, allez. Que même un triage de train perdu au fond de la Marne en plein hiver passe pour un Club Med à Cancún, en comparaison. Pendant les dix heures suivantes, je n'ai plus protesté, sans trop m'en rendre compte. Et encore après, je vouais un amour inconsidéré à ces morceaux que l'on savoure autant que la bouffe qu'on galère à trouver. Désormais, je ferme les yeux de béatitude quand j'entre dans une nouvelle région, ou je hoche la tête pour remercier la rythmique qui m'avertit de l'arrivée imminente de deux énormes vautours mutants. Et que dire de la scène finale ultra barrée, mais tellement bien sonorisée par un thème expérimental à souhait. L'émotion, les amis. L'émotion ! Aujourd'hui, j'ai pris l'habitude d'écouter quelques titres par-ci, par-là. Histoire de ne jamais oublier que j'ai gagné contre ce foutu jeu de barge, et je ne veux jamais que ce sentiment de victoire amère ne s'estompe. D’ailleurs, comme je n’ai pas encore visité toutes les zones du jeu, je ne connaissais pas tous les morceaux, notamment ceux du DLC, qui pour le coup portent de la noirceur et du désespoir comme j’en attendais au début. Ouuuuh là là là là là, j’ai déjà hâte de m’y remettre.
Rain World - Sundown
Rain World - Mud Pits
Rain World - Threat - Garbage Wastes
Ces compos, sérieux… du pur génie sonore
#prosélytisme
Je ne sais pas trop pourquoi Rain World a ressurgi des tréfonds de Steam, visiblement aux alentours de 2022, cinq ans après sa sortie. Bizarre, alors que les critiques injustement assassines avaient dû plomber ses ventes et le moral de ses créateurs. Certains historiens relatent des anecdotes où fans de la première heure ont continué à encenser cette merveille sans jamais abandonner. Ils ont ainsi attiré toujours plus d'adeptes, qui eux-mêmes ont passé le mot, comme quoi ils avaient découvert le jeu vidéo le plus sous-estimé de la planète, et qu'ils n'en revenaient pas du pied qu'ils avaient pris. Cette parole divine à porté ses fruits, puisque les développeurs ont sorti un DLC en 2023, soit près de six ans après la naissance de Rain World vanilla ! Et un second va bientôt débarquer, pas dans six ans, celui-là ! Encore plus de contenu ? Toujours plus Slugcats à sacrifier ? Trois cents nouvelles manières de mourir et de hurler de rage ? Mais carrément que je signe ! Avec le sang coulant de mes scarifications, s'il faut ! J'ai à la fois trop peur de recommencer une partie, et trop envie de voir ce que cette suite me réserve. En tout cas, je suis certain de vouloir conserver Rain World dans un petit coin de ma tête en permanence, et ce pour l'éternité. Ça pourrait très bien devenir mon jeu doudou de l’âge adulte ; il faut juste que je progresse un peu et que je crève moins souvent. Si un jour la civilisation humaine doit disparaître, pitié qu'elle périclite en donnant vie à tout ce qui habite ce jeu. Qu'elle laisse ces somptueux paysages de constructions immenses et délabrées sculpter la surface de la Terre. Que la pollution fusionne avec l'électronique et la biodiversité, pour concevoir de nouvelles espèces. J'aimerais juste rester vivant et débarquer à cette époque pour admirer ça quelque temps. Et puis je me ferais bouffer par de l'herbe carnivore ou par un énorme mille pattes électrique. Mais je me ferais bouffer heureux.

J’admire ceux qui tentent de combattre ces oiseaux terrifiants. Perso je fuis, je me planque et je disparais pour toujours