[TEST] Paperboy (Mega Drive)

kurush
Transformer
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par kurush »

Paperboy (Mega Drive) 14.05.2023

Sorti initialement en arcade début 1985, le hit d'Atari sera ensuite porté sur à peu près tous les supports possibles et imaginables. La Mega Drive n'échappera pas non plus à cette déferlante puisque Tengen sera chargé du portage, le studio Motivetime s'occupant quant à lui du développement. Le titre voit le jour au premier semestre 1992 sur toutes les zones géographiques, d'abord aux USA (février) puis en Europe (avril) et enfin au Japon (juin).

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Un écran titre pour le moins sobre accueille le joueur. Ainsi, vous pourrez sélectionner votre niveau de difficulté, enlever si vous le souhaitez la musique d'ambiance pour ne garder que les bruitages, et opter pour les textes en japonais ou bien en anglais. Un mode 2 joueurs est également présent mais vous ne pourrez jouer qu'à tour de rôle, réduisant considérablement son intérêt...

Comme son nom l'indique, Paperboy vous place dans la peau d'un livreur de journaux. Ce dernier déambule sur sa bicyclette dans les rues d'une petite ville américaine typique, dans le but de livrer leur canard à tous les clients abonnés au Daily Sun.

Votre objectif consiste à parvenir à boucler votre tournée sur une semaine entière (soit les 7 jours de la semaine d'affilée), en conservant le plus d'abonnés possible. Chaque matin, un plan très succinct vous indique les maisons auxquelles il faudra livrer le journal parmi la vingtaine que vous allez croiser. Le jeu s'arrête si vous avez épuisé tout votre stock de vies ou bien si vous n'êtes pas parvenus à conserver un nombre suffisant d'abonnés.


Pour différencier les abonnés des autres habitants de la rue, rien de plus simple ! Les maisons de vos très chers clients sont colorées et bien entretenues, là où celles des résidents lambda s'avèrent délabrées, ternes et sinistres...

Via l'un des boutons de la manette (A, B ou C indifféremment), vous pourrez jeter le journal latéralement tout en continuant à rouler. Comme dans la version arcade, l'envoi des journaux s'effectue uniquement via le côté gauche de la rue, le seul accessible (contrairement à Paperboy 2 qui vous permet de distribuer les journaux alternativement à gauche et à droite). Pour livrer le journal à un abonné, il suffit donc de le lancer et d'atteindre son porche ou, encore mieux, directement sa boîte aux lettres, pour marquer plus de points bonus. Si vous ratez votre cible ou détruisez par inadvertance une vitre de sa maison (Eh oui, on peut briser une vitre avec un simple journal dans Paperboy !), votre abonné résilie son abonnement sur le champ et cela vous donne donc un client de moins à livrer pour le lendemain. Mais rassurez-vous, il est possible de gagner des clients en brisant les vitres des maisons des non-abonnés à coups de journaux bien lancés. Le marketing par la terreur en quelque sorte !

Le trajet suit inlassablement le même schéma : un pâté de maisons, un carrefour ultra dangereux où vous avez toutes les chances de vous faire renverser (et donc de perdre une vie), un autre pâté de maisons et enfin un parcours sur un terrain de cross. Dans ce dernier, vous disposez d'un nombre de journaux illimités qu'il faut lancer sur des cibles, tout en zigzagant entre les nombreux obstacles et en prenant les rampes de skateboard afin d'éviter les trous. Cette course sur le terrain de cross s'effectue en un temps limité mais si vous ne parvenez pas à arriver à son terme avant la fin du temps imparti, vous ne perdrez pas une vie pour autant. Seulement, vous recommencerez directement votre tournée dans les rues de la ville le jour suivant.

Le niveau de difficulté choisi influe sur le nombre de vies et d’ennemis principalement. Mais il est également possible de choisir parmi trois parcours différents : Easy Street, Middle Road ou Hard Way. Plus vous optez pour un parcours compliqué, plus il sera truffé de pièges plus ou moins vicieux. En contrepartie, vous obtiendrez plus de points : Middle Road double tous les scores et bonus, Hard Way les triplant.

Les graphismes s'avèrent austères et sommaires (surtout pour un titre sorti en 1992) mais parfaitement lisibles, même s'il faut se faire à la vue en 3D isométrique qui risque de vous causer quelques problèmes dans un premier temps, notamment dans l'appréciation des trajectoires lors des jets de journaux. Finalement, tout l'intérêt du jeu (le seul ?) réside dans les nombreux éléments animés qui pimentent les parties et apportent de la vie à ces environnements mornes : un corbillard effectuant une marche arrière, un homme faisant du breakdance sur le trottoir, des chats qui fondent sur vous tels des félins enragés, un ouvrier qui pilonne la route au marteau piqueur, des voisins qui se mettent sur la gueule, un gaming s'amusant à jouer avec sa ou ses voitures téléguidées, la grande faucheuse, etc. Dommage que les situations soient beaucoup moins cocasses que dans Paperboy 2…

Vous avez tout intérêt à étourdir les ennemis à coup de journaux... Vous pouvez même empêcher un cambriolage par un simple jet de journal et apparaître dans la gazette à la fin du jeu pour ce geste héroïque ! Plus vous avancerez dans la semaine, plus les ennemis seront coriaces et les dangers nombreux. Vous disposez de base de 10 journaux mais il est possible en roulant sur un item d'en récupérer à nouveau 10 quand vous êtes à court de papier.

La jouabilité est pour le moins spéciale, le vélo avançant tout seul... Vous pouvez freiner sa course avec la flèche du bas et accélérer avec la flèche du haut, ce qui est fortement déconseillé tant certains obstacles apparaissent au dernier moment ! Plus surprenant, la bicyclette se pilote depuis sa roue arrière, ce qui donne l'impression de conduire une traction arrière ! Les masques de collision s'avèrent la plupart du temps catastrophiques : on ne sait jamais vraiment si on va rentrer en contact avec un obstacle ou si l'on va parvenir à l'éviter au dernier moment. Vous risquez donc de pester très souvent !

La difficulté finira par rebuter la plupart des joueurs... Pour parvenir à s'en tirer, il faut apprendre les parcours quasiment par cœur, faire preuve d'anticipation et ne pas forcément chercher à livrer tous les abonnés (le seuil d'abonnés que vous devez livrer étant très bas). Il vaut mieux chercher à conserver un nombre de vies suffisant, vous permettant de tenir jusqu'à la fin de la semaine ! Le scoring a un intérêt limité mais ne le négligez pas pour autant : vous récupérerez fréquemment de nouvelles vies si votre score est bon !

La durée de vie s'avère limitée (une dizaine de minutes environ pour une run complète de 7 jours, soit une demi-heure à la louche pour vous taper les 3 parcours. Ces derniers se renouvelant très peu et la lassitude pointant rapidement le bout de son nez, il est de toute façon fort probable que vous lâchiez la manette au bout de quelques minutes seulement !

Ci-dessous, vous trouverez quelques photos illustrant les 3 parcours du jeu :

Easy Route

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Medium Route

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Hard Route

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La bande-son basique ne relève malheureusement pas le niveau... Signalons quand même des digit vocales très réussies, que notre coursier lancera pour exprimer sa satisfaction ("now I have a friend in the paper business !" - "right in the mailbox !") ou son désarroi ("What a jerk I am !" - "Back off !" - "Looking for a passenger ? " - "boy, what a headache !" etc.)

En conclusion, même avec les meilleures volontés du monde et une bonne dose de nostalgie (je possédais Paperboy 2 sur Super Nintendo étant enfant), il est difficile de recommander Paperboy... Ses graphismes médiocres (dignes d'une 8 bits), sa jouabilité éprouvante, ses hitboxes plus que douteuses, sa bande-son criarde, son extrême répétitivité ne plaident pas en sa faveur... Reste le "plaisir" d'interagir avec les éléments du décor et de se comporter comme un vandale en semant le chaos et en détruisant tout sur son passage. Une espèce de GTA avant l'heure en somme !

Ma note : 8/20

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Tests de la presse spécialisée à l'époque :

Consoles + #7 (mars 1992) : 62%

« Adaptation superbe pour les graphismes, le son, et toutes les options du jeu. Mais la mauvaise jouabilité fait chuter la note lourdement ! »

Présentation 82% Graphisme 73% Bande-son 78% Jouabilité 38% Durée de vie 65%

Commentaire de Rich : « Arrrgghhhhhhh ! Paperboy est horriblement frustrant ! Et ce à cause de deux "détails" horripilants : d'abord, la détection des collisions est incroyablement imprécise, d'où de nombreux et imprévisibles voyages au cimetière des Paperboys ! Ensuite, le mode de contrôle est tout simplement absurde. Le pilotage de la bicyclette se fait par pivotements autour de sa roue arrière. Vous avez déjà vu ça ? C'est quasiment ingouvernable ! Pour le reste, Paperboy sur Megadrive est très fidèle à la version d'arcade, avec de beaux arrières-plans détaillés et beaucoup de sons digitalisés. Certains sprites (comme votre bicyclette) semblent un peu flous sur les bords, mais dans l'ensemble, cette adaptation est conforme en image et en son à l'original. Un bon achat pour les fans de ce jeu éternel. Pour ma part, les défauts signalés m'ont très vite lassé. »

Commentaire de Julian : « Avec son graphisme précis et sa bande-son soignée, cette adaptation rappelle terriblement la borne d'arcade d'Atari. Mais je pense comme Rich que la jouabilité est le point noir de cette cartouche : il ne faut pas être devin pour s'en apercevoir. D'abord, la réponse aux ordres de la manette n'est guère exacte. Ensuite, pire, la bicyclette tourne autour de sa roue arrière, un prodige ! Mais comme le reste de la cartouche suit les règles habituelles de la physique, le pilotage style ''quatrième dimension'' de votre invraisemblable vélo devient un cauchemar... Curieusement, les programmeurs de la version Master System avaient évité l'obstacle, alors, pourquoi le retrouver sur Megadrive ? Ajoutez à cela que les collisions donnent l'impression de tout devoir au hasard : ce chien sur lequel vous croyez rouler ne vous renverse pas, tandis que cet ouvrier qui travaille débonnairement à cinq ou six pixels vous jette le nez dans la poussière ! Enlevez ces gros défauts, et vous avez une conversion exemplaire de Paperboy. Vous pouvez essayer avec un tournevis, mais pas sûr que ça marche... Donc, une cartouche franchement décevante, et d'autant plus décevante qu'elle aurait pu être excellente. »

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Joystick #27 (mai 1992) : 59% par J'm DESTROY

« Ce qui est vraiment casse-pied dans ce titre, c'est qu'au bout de dix minutes de jeu, on en a ras-la-tête, une sensation de répétition et un ennui mortel se font sentir ; tous les niveaux, certes d'une difficulté croissante, se ressemblent. Même si les maisons, même si les dangers sont encore plus nombreux, l'ensemble n'est guère motivant et on laisse rapidement tomber en cours de partie. Pas vraiment génial, donc, Paperboy est un jeu qu'il vaut mieux éviter. Mais, je vous l'avoue, je ne suis pas très objectif, car depuis le temps que je connais ce jeu, il me court vraiment sur les nerfs. »

Graphisme 16 Maniabilité 15 Son 15 Animation 15

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Joypad #8 (mai 1992) : 60%

Graphismes 13 Son 14 Animation 14 Maniabilité 14

TRAZOM : « Après ses multiples sorties sur de multiples consoles, portables ou non, Paperboy fait un atterrissage presque forcé sur la Megadrive. Et l'on peut dire que ça ne s'est pas trop mal passé. Avec des graphismes assez sobres - pour un jeu comme celui-là, c'est presque normal - des musiques entraînantes et une maniabilité un petit peu supérieure à celle de la Super Famicom, je crois que nous sommes en présence d'un bon soft. Sans pour autant sombrer dans le sublime, vous passerez certainement quelques bons moments, et de plus, grâce aux niveaux de difficultés, vous pourrez tester vos réflexes et votre vista pour essayer de glisser ce mince morceau de papier dans les minuscules boîtes. Pour ceux qui n'ont jamais essayé, c'est le moment ou jamais ! »

J'm DESTROY : « Autant être clair et précis d'entrée, Paperboy n'a jamais été un titre qui m'a éclaté. Et j'ajouterai même, pour être complètement honnête avec ma conscience, que j'ai toujours trouvé Paperboy sans aucun intérêt. Effectivement, lorsqu'on entre un peu plus dans les détails, lorsqu'on commence à observer, à analyser le scrolling, on se rend vite compte que Tengen ne nous a pas pris pour des enfants de cœur. L'animation est bonne, les graphismes sont bons et la maniabilité (qui a toujours été le point critique de ce jeu) est même supérieure à ce que j'en attendais, donc aucun reproche ne peut être fait quant à la réalisation de ce titre. Toutefois, il est indéniable que si, pendant les premières minutes, on est assez intéressé par cette production assez originale, on en est très vite complètement dégoûté et on le laisse carrément tomber. Je vous l'avais dit, Paperboy est un titre que je n'ai jamais apprécié. »

MEGA force #6 (mai 1992)

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Player One #21 (juin 1992) : 55% par Crevette

« Malheureusement, ce jeu a très mal vieilli, et la jouabilité n'a pas exploité la puissance de la Megadrive pour s'améliorer... »

Graphisme 85% Animation 86% Son 69% Durée de vie : 1 minute Player Fun 45%

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Gringos10
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par Gringos10 »

je l'avais sur nes ce jeu, du coup j'ai toujours eu un affect particulier pour lui, mais quelle horreur cette difficulté.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
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BeyondOasis
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par BeyondOasis »

Un jeu culte mais qui pourtant n'est pas un grand jeu

Super test comme d'hab

Tryphon
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par Tryphon »

Oui, même à l'époque, j'ai jamais compris la hype sur ce jeu. Je l'ai fait sur SMS, j'ai détesté...
Marmotte, le 14/8/22 : "merde, je suis un gros connard 😋"

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Clark
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par Clark »

A l'époque ce jeu, c'était un peu le jeu à ne pas avoir ... Il y avait tellement mieux sur chaque catégorie, que son achat à 450 francs c'était juste chaud.

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spip
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par spip »

Très bon test @kurush.

Un pote me l'avait prêté sur NES à l'époque. J'étais plutôt un acharné des jeux compliqués ou difficiles, mais là j'avoue que je suis d'accord avec le test de Player One pour la durée de vie et le fun. J'avais laissé tombé au bout de quelques minutes.
Une purge.

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dandyboh
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[TEST] Paperboy (Mega Drive)

Message par dandyboh »

Super test, merci !

Jamais joué à Paperboy, sinon 5 minutes juste pour tester sur Master System.
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