Gran Turismo 2 (Playstation, 1999 au Japon et 2000 en France)

Type de jeu
Vitrine géante servant à afficher ses bagnoles virtuelles (surtout japonaises). Accessoirement jeu de course, mais c’est vraiment pour faire genre !

Premier contact
J’ai mis du temps à découvrir Gran Turismo premier du nom, mais j’en ai vu suffisamment chez des potes pour devenir fan et frôler la perte de raison quand le second a vu le jour. Cette fois, pas question de le regarder de loin pendant des mois, je l’ai acheté direct (enfin, dès que j’ai pu, en version Platinum, donc). Et pour me venger de ne pas avoir eu la primeur sur le 1, j’allais m’abrutir devant de le 2 comme jamais !

Retour sur expérience
Bon, je n’ai jamais trop aimé les jeux de course. Avant de tomber dans la marmite GT, bien avant de découvrir Mario Kart 64, j’avais un peu rigolé sur Destruction Derby et je m’étais fait massacrer par l’IA de Super Monaco GP sur Mega Drive. Je répondais beaucoup plus présent devant les RTS et les jeux de gestion. Mais en fait, Gran Turismo tient beaucoup plus de la gestion qu’on a voulu nous faire croire. On n’aurait pas le choix entre plus de mille bagnoles, cinquante types de jantes, dix types de freins ou de suspension différents, sinon ! Les courses n’existent que pour rapporter du fric et ainsi bichonner nos nouvelles caisses avec les améliorations qu’on vient de leur apporter. Mais le cœur du truc, c’est bien de se faire un garage composé des voitures les plus dingues de la création. Ouais, donc même pas un jeu de gestion, mais juste de collection. Dommage que notre hangar ne dépasse pas les cent places.

Flashback spécial ambiance
“The Real Driving Simulator”, qu’il y a d’écrit en gros sur la boîte. Haha ! On y croyait vraiment à l’époque. Mais même en 1999, ce slogan nous mentait éhontément au visage. Quand on peut gagner un championnat entier en longeant les murs à 250 km/h, y compris dans les épingles à cheveu, et ce sans faire exploser notre TVR Cerbera LM Edition de 750 chevaux, il y a matière à attaquer les développeurs en justice pour publicité mensongère. Mais bon, on s’en foutait avec les potes, ça nous faisait marrer. Ça n’a pas empêché la licence de s’imposer comme la référence suprême pendant des années, et un bon paquet de jeux s’inspirèrent de GT pour espérer tenir la route (haha). Ce jeu a aussi causé des séquelles chez moi. Alors que je considérais toutes les bagnoles comme d’éternelles variantes d’un même cube métallique jusqu’alors, j’ai développé une sorte de sixième sens me permettant de reconnaître la marque et le modèle de n’importe quelle voiture croisée dans la rue, et ce en une fraction de seconde. Dommage que les Sims ne m’aient pas rendu irréprochable sur la manière de gérer ma vie, tiens.

Réécoute de la bande-son
Ce jeu dispose de deux facettes sonores bien distinctes. La première regroupe les musiques d’ascenseur qui accompagnent le joueur à travers les différents menus. Ça fait partie de l’identité un peu kitsch de Gran Turismo, on finit par s’y attacher, mais la plupart du temps, on les oublie assez vite. Réécouter ces trucs vingt ans plus tard titille vite fait la fibre nostalgique mais heureusement, le réel intérêt ne se trouve pas là. Pour le coup, c’est pendant les courses qu’on va le plus s’éclater (la moindre des choses, en fin de compte). Même si dans l'absolu, je préfère l'OST du premier Gran Turismo aujourd’hui, celle du second représentait la quintessence de la coolitude à sa sortie. On se fait alors abreuver de rock, d’electro, de drum’n bass… parfois les trois styles malaxés dans le même morceau, et dans une ambiance que seule la fin des années 90 savait en produire (pas toujours pour le meilleur, j’avoue). Allez ça y est, je vais danser et pleurer en même temps.
Stereophonics - The Bartender and the Thief (Instrumental)
Moment Nostalgie
Samedi soir, quelque part au début des années 2000, ma mère absente de tout le week-end, mon pote débarque, l’air déterminé, sa manette Dual Shock dans les mains. On a déjà terminé le jeu à 103,9% ou un truc du genre, mais il nous reste une ultime chose à faire. La dernière voiture à gagner dans un championnat, et on aura récolté toutes les récompenses possibles et imaginables de Gran Turismo 2. Une chance sur quatre de la récupérer en cadeau de victoire. On se lance au volant de la Suzuki Escudo Pikes Peak Version (un genre de vaisseau spatial à roues qui accroche le 400 km/h) et c’est parti. On gagne une fois, deux fois. OK, pas de bol. Puis cinq, six, dix fois. D’accord, ça va nous prendre la nuit, mais on y arrivera ! Petit souci, du haut de nos quatorze-quinze ans : on a sifflé une bouteille de gin bon marché à deux. Et ma nuit, je la termine la tête dans les toilettes, avec un bout de crotte flottant non loin de mon nez. Ben ouais, mon pote a fait la vidange, entre deux vomis de ma part. Et le pire, cette bagnole, on n’a jamais réussi à la choper ! Même les semaines suivantes, même après avoir retenté cent-cinquante fois le même niveau. On a fini par croire à un bug, mais cet acte manqué me réveille encore en sursaut aujourd’hui.

Instant le plus stylé
Acheter une voiture qu’on adore, aller dans le shop et admirer sa nouvelle apparence grâce à l’option “modifier course”, qui ajoutait un aileron, des spoilers et des stickers (et de meilleures perfs je crois, mais pas sûr).

Antarka, tu vas être content, j'ai changé les screens pour mettre des trucs bien moches de la PS, et pas d'un émulateur
