Antarka a écrit : ↑22 mars 2025 07:36
Ouais_supère a écrit : ↑21 mars 2025 23:57
Le seul truc qui me gâcherait un peu le premier Retour... c'est cette foutu séquence à la fin où George est devenu un connard de patron qui humilie Biff et t'es censé trouver ça trop bien.
Je plussoie.
Bon après, c'est un peu tout le truc du mâle alpha dans ce film. La façon dont Loren regarde Georges après qu'il ait étalé Biff sur le parking est deja un peu dérangeante à mes yeux, même si compréhensible (manifestement, sans Georges elle passait à la casserole).
Par contre juste après sur la piste de dance, quand figurant numéro 72 danse avec Loren et que Georges le pousse violemment au sol avant de rouler un patin à Loren, ça me dérange davantage. J'ai pu la VO en tête mais en VF clairement Georges est ultra méprisant à ce moment là (son "excuse moi" dans lequel on entend vraiment un "minable" avant de pousser l'autre).
Pour moi la seconde scène était de trop. Ça fait passer un message que je trouve malvenu du genre "tu veux chopper ? Sois un connard, pose tes couilles sur la table, soit violent toussa".
A ce moment là l'enjeu c'est la disparition progressive de Marty sur scène, le fait que Loren et Georges DOIVENT se rouler un patin, le suspens qui en découle. A un moment on entend Loren demander à Georges s'il va l'embrasser et lui encore tout pepino qui hesite. J'aurais continué la dessus moi, sur les incertitudes de Georges, le fait qu'il suffit pas de mettre une droite à un connard pour miraculeusement avoir une grosse estime de soit. Au pire faire en sorte qu'il l'embrasse pas, mais que ce soit elle qui le fasse. Mais virer de l'équation "figurant numéro 72" qui finit par terre.
C'est très vrai ce que tu dis, mais je ne pense pas qu'il ne s'agisse que d'une question de mâle alpha.
Je n'ai plus la mémoire assez précise des films de Zemeckis, mais il y a un motif qui a tendance à revenir, c'est cette sorte de légitimation de la domination / soumission, sur des critères de "valeurs", ou de "karma".
Là de tête, je pense à Forrest Gump qui est un peu traversé de tout ça. Forrest, qui est du côté du bien, des valeurs, qui se sort les doigts, ne réussit jamais "un peu", ou de façon "satisfaisante" : il gagne, il domine, il devient immensément riche, etc.
Le capitaine (commandant ? général ? bref) Dan pareil : tant qu'il est du côté noir du karma, de la destruction (la sienne en l'occurrence), il a une vie minable, aigrie. Lorsqu'il se place du côté des valeurs (donc de Forrest), il devient immensément riche, gentil, il remarche (avec prothèses mais tu vois la symbolique)...
Jenny ? Cas soc' : violentée, se réfugie chez ces connards de hippies tout cracra, drogues etc. Sa rédemption passera par un retour aux valeurs et son
sacrifice : travail de merde mais elle bosse dur, et finalement la résignation (montrée comme un "retour à la raison") à épouser un homme qu'elle aime pas vraiment en fait (Forrest) mais c'est ça la vie, faut passer à la caisse.
La famille de Booba ! La mère devient riche grâce à la part donnée par Forrest, et elle devient... dominante : elle, la black opprimée, a désormais des employés blancs qu'elle domine. Karma.
Forrest Gump c'est la victoire des valeurs tradi malgré le bruit de fond des idéaux casse-couille anti-guerre etc. Si tu es quelqu'un avec des valeurs, que tu bosses dur, que tu cours droit devant sans réfléchir (Forrest peut pas), malgré les vents contraires tu réussiras. Peu importe la politique, peu importe les déterminismes sociaux, peu importe le réel du monde, en fait.
Zemeckis, le réel il s'en bat un peu les steaks, il fabrique des winners. Des gentils winners, hein, mais gare à toi si t'es pas du bon côté.
J'aime la pureté de la langue française.
Je veux dire comme : les autres langues sont tellement déceptives ? C'est juste un non-cervelleur pour moi.