Quand j'arrivais à faire une pause de League of Legends 1/3
Diablo III (PC, 2012)

Pourquoi je m’y suis mis ?
Ayant adulé les deux premiers Diablo comme certains adulent des prophètes ou des influenceurs Instagram, je ne pouvais pas laisser cette troisième mouture de côté sans le regretter toute ma vie. J’ai réussi à mettre mon addiction à League of Legends au placard, le temps de me faire la main sur le dernier titre phare de Blizzard en date. J’ai acheté le jeu, je l’ai lancé dès sa sortie, et torché le mode histoire d’une traite, au terme d’une nuit blanche assez épique. J’avais trouvé de quoi me divertir autrement qu’en spammant dix ranked games de LoL par jour ; pour les prochains mois, du moins.

Pourquoi j’ai aimé ?
Je l’annonce tout de suite : j’ai aimé Diablo III, en tout cas pendant un temps, malgré le lâche abandon de moult mécaniques ayant fait la force du II. J’ai aimé faire progresser mon Moine avec son arme à deux mains, et mon Witch Doctor spécialisé en invocations. J’ai aimé partir à la recherche de leurs items de sets, en version “Ancient” pour encore plus de stats. J’ai adoré rejouer en duo avec mon pote, le même chez qui j’apportais mon vieux PC pour nos parties interminables de D2 en LAN. J’ai bien kiffé l’ambiance de certains niveaux, comme les Festering Woods ou Dalghur Oasis (ouais, je sors tous les termes en anglais, parce que je joue toujours en anglais aux jeux. Ça fait snob, mais ça vient d'une habitude prise depuis Heroes of Might and Magic III, quand on m'a refilé une version pirate en anglais). Et j’ai même aimé fouiner dans chaque recoin du monde pour en découvrir tous les collectibles, afin de valider le plus d’achievements possible.

Durant de longs mois, j’ai toléré l’existence de l’hôtel des ventes sans l’utiliser (sauf une fois, et contre de l’or, pas du vrai argent, non mais oh), j’ai accepté que les skills incrémentables disparaissent au profit d’aptitudes simplifiées à l’extrême, puisque liées uniquement à notre sacro-sainte statistique de DPS, j’ai retenu mes rires face à la pauvreté des dialogues, et ravalé mes grimaces en découvrant les ficelles scénaristiques toutes pourraves. J’ai passé l’éponge sur le fait qu’on incarnait un soi-disant héros ultra bourrin dès le départ, mais pourtant dépourvu du moindre stuff. Et même si j’ai vraiment, VRAIMENT eu du mal, j’ai jeté aux oubliettes la capacité de distribuer des points de compétence à chaque niveau d’expérience gagné. J’ai persévéré en acquérant l’extension, quand même plutôt séduit par le background et le design du boss final, autant que par le délire autour des pierres d’âme. L’acte V m’a également fait forte impression, en termes de direction artistique et d’atmosphère. Et le Crusader m’a plu également, dans sa copie non avouée du Paladin de D2. J’ai farmé les niveaux de Paragon, j’ai suivi quelques saisons avec assiduité, et j’ai envoyé mes persos dans un millier de failles pour me donner l’illusion que ce jeu me procurait le plaisir que j’en demandais.

Pourquoi j’ai arrêté ?
Et puis un jour, j’ai ouvert les yeux. J’ai enfin compris qu’avec Diablo III, Blizzard s’était foutu de moi. Aveuglé par le nom du jeu, je m’étais juste convaincu que je l’aimais, alors que je vivais dans le mensonge. En vérité, je ne peux pas me passer des points à distribuer dans les stats et les skills. Je déteste la palette ultra colorée de D3, qui ne correspond pas du tout à l’ambiance sombre et torturée inhérente à la franchise. Et ces dialogues, nom d’un Nephalem embroché sur la hallebarde d’une statue d’ange en plein Paradis ! Qui a bien pu valider ce genre de phrases que même un élève de CP trouverait bidons ? “Vous n’arriverez jamais à me vaincre ! Vous n'obtiendrez jamais la pierre d’âme de machin ! Mes plans secrets ne seront jamais dévoilés ! Hahaha ! Je suis un démon vraiment très très vilain !”
Sans parler du contenu end-game ! Des failles, des failles, encore des failles. Je n’ai rien contre le farming répétitif, mais là, ça ne passe pas. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais peut-être que ce fut la goutte de sang qui a fait déborder l’autel à sacrifices. Je déteste aussi ce système de saisons, où il faut recréer un nouveau personnage à partir de zéro. Et non ! Je refuse de m’attacher à des combattants dont l’efficacité de TOUTES les aptitudes dépendent uniquement de leur équipement. Genre, une Wizard niveau 60, Paragon 3000 ne peut pas lancer le moindre sort un tant soit peu utile si elle ne porte pas ses jambières et ses épaulettes. Bordel de merde, si l’ancienne équipe de développeurs avait bossé sur le jeu, on n’aurait pas eu droit à ce hack’n slash au rabais, corrompu par l’influence néfaste de World of Warcraft.

Petit aparté musical, comme d’habitude. Contrairement à tous les récents jeux dans lesquels je m’empressais de passer mes playlists persos, j’ai voulu m'imprégner de la B.O. de Diablo III comme celles des opus précédents. Bon, y a des compos pas mal par moments, mais je n’ai jamais été transporté de ouf non plus. Matt Uelmen a lui aussi quitté le navire Blizzard bien avant la sortie du jeu, et ça se ressent salement ! Brrrrrr…
Diablo 3 - Caldeum
Diablo III a subi pas mal d’améliorations au fil des mises à jour, sans doute grâce à la grogne de nombreux joueurs, amoureux des premiers Diablo comme moi. Il paraît qu’à la fin, on aurait presque pu le qualifier de bon jeu. Mais un bon Diablo ? Oulà, certainement pas ! Cet épisode aurait dû exister dans un autre univers que celui de Sanctuary et s’appeler autrement, voilà tout. Heureusement, le quatrième volet sorti en juin 20232 a remis les pendules à l’heure ! Ah bon ? On y a cru, pourtant ! Et non, il a surtout fini dans le top 5 des pires déceptions de cette année-là. Le potentiel existait bel et bien, l’ambiance avait l’air de renouer avec l’horreur et le morbide des débuts. Mais au final, malgré un système de progression repensé, ça a fait un flop monstrueux. Allez, on reste sur les mods de Diablo II, d’accord ?
