Bonjour !
Dans la continuité de mes textes nostalgiques d'enfance, je vais aussi vous parler de jeux auxquels je n'ai pas joué ! Du moins quand j'étais gamin, chose que je regrette un peu aujourd'hui. En très grande majorité, ça va concerner des suites de titres que j'ai adorés. Du coup, encore moins de vrais tests que mes posts précédents, mais j'essaie de me replacer dans le contexte de l'époque et de réagir comme si je decouvrais le truc avec mes yeux de gosse. J'espère que vous n'allez pas hurler à l'hérésie
Sonic The Hedgehog 3 (Mega Drive, 1994)
Relation avec le jeu précédent, et pourquoi je n’ai pas persévéré
J’ai adoré Sonic 1, j’ai surkiffé
Sonic 2. Foncer sur le 3 ça coulait de source, pas vrai ? Pourquoi ne jamais l’avoir fait, alors ? Je me pose encore la question aujourd’hui. J’ai un souci que je ne m’explique pas avec certaines suites. J’ai beau avoir passé des heures sur un ou deux précédents opus, je ne touche pas si souvent que ça au(x) suivant(s). Cela vaut pour Sonic (pour lequel j’ai également trituré quelques versions sur Master System et sur Game Gear), mais aussi pour plein d’autres trucs. Et dans le cas de Sonic 3, j’ai compris des années plus tard que j’avais laissé passer une sacrée belle aventure.
Améliorations et nouveautés ?
Si j’avais découvert ce jeu lors de sa sortie, ça aurait donné quoi ? Allez, on enclenche le mode gamin gamer des nineties, et on allume la Mega Drive mentale (une vidéo Youtube d’un gars qui s’est farci le jeu à ma place en 2018, en vérité). Le méchant Robotnik en veut toujours à la biodiversité, saleté d’industriel capitaliste ! Où trouve-t-il tout ce fric pour construire ses bases et ses machines, celui-là ? En plus, il arrive à convaincre un certain Knuckles (un échidné rose qui met des grosses droites, propre) que Sonic est le vrai vilain de l’histoire. Mince alors ! N’empêche, il a trop la classe, ce Knuckles. J’avais déjà rencontré sa frimousse dans
Sonic Triple Trouble, sur la super console portable de Sega, à peu près à la même époque de la sortie du 3 sur console de salon. Heureusement qu’il devient gentil à la fin, hein !
Mais du côté des décors, ça dit quoi ? Rien à reprocher, on nous sert la même recette qui fonctionnait déjà avant, mais en plus joli ; une petite amélioration par rapport au
2. Première zone, bam, on retrouve la prairie verdoyante des autres fois, telle une tradition établie depuis les débuts du hérisson bleu en 1991. Hydro City, ensuite : version boostée de Chemical Plant, nan ? Avec ses courbes à grande vitesse sur deux plans et ses sections inondées. Marble Garden et la Marble Zone du 1, presque pareil, mais en différent quand même, si si. Puis on débarque dans Carnival Night, qui joue son rôle de stage Las Vegas à merveille, bien que Casino Night reste indétrônable pour moi. J’envoyais Sonic à l’infini dans les loteries géantes, dans l’espoir de choper le max d’anneaux possible ! Qui n’est jamais tombé accro de cette feature, sérieux ? Quant à la vibe industrielle qui se dégage de Launch Base, elle me rappelle trop Oil Océan, ma zone préférée de
Sonic 2. Super Cool ! Bon, et sinon, y a de la vraie nouveauté ou pas ? Tout à fait, avec Ice Cap ; la licence possède enfin son niveau dans la neige, youhou ! Alors même si ça déboîte, peut-être que ça manque d’un peu de charme au niveau de l’ambiance générale. Difficile à déterminer, surtout en découvrant le jeu tant de temps après sa naissance. De plus, les stages spéciaux qui servent à récupérer les émeraudes magiques m’ont très peu emballé, par rapport aux half-pipes infernaux du
2 (et même par rapport au trip sous acide électronique du 1). Moins frénétiques, plus conventionnels, moins stressants aussi. Seul point positif, Tails géré par l’IA ne se prend plus toutes les bombes dans la tronche comme un abruti, merci hein.
Bon, on n’a le droit qu’à sept zones dans cette mouture. Un peu juste. Mais quand on commence à râler sur ce contenu très limite, Sonic & Knuckles sort sur les étagères des magasins ! Certes, cela a obligé les gens à dépenser l’équivalent d’un nouveau jeu, mais on pouvait l’enchaîner avec le 3 sans transition, comme une extension (un concept complètement nouveau pour moi). Super fort. Mais ça va encore plus loin ! Avec la technologie Lock-On, qui permet d’encastrer une cartouche par-dessus la plus récente, on peut incarner Knuckles dans Sonic 3, mais aussi dans
Sonic 2 !! Ça m’aurait rendu fou de découvrir ça à l’époque. Combien d’autres jeux ont bénéficié de ce concept ? Je n’en ai jamais vu. De toute façon, rien que pour Sandopolis, ses tonnes de sable qui emplissent l’écran et les fantômes qui grossissent au fur et à mesure que l’on progresse, Sonic & Knuckles mérite d'avoir existé. Les deux jeux sont souvent vus comme un seul gros blockbuster qui termine la première ère de Sonic en beauté. J’avoue que là, tout de suite, j’ai un peu le seum de ne plus avoir dix piges (ouais je répète ça toutes les cinq minutes, et alors ?).

Comparaison entre les bandes-son
Alleeeeeez, un nouvel album de mélodies entraînantes signées Masato Nakamura, ou quoi ? Ah non, il n’a pas bossé sur Sonic 3, le gars (ni le suivant), bon. Pour moi, ça pêche pas mal à ce niveau-là. J’ai plutôt reconnu les arrangements métalliques grinçants de Sonic Spinball que les hits imparables que je chérissais tant (flagrant sur Marble Garden, par exemple). Bien que l’apparition de variantes musicales entre les zones 1 et 2 soit une très bonne idée, j’apprécie moins le boulot abattu par les nouveaux arrivants. Sans leur manquer de respect, ça sonne plus crâneur, moins fondu dans les paysages, plus Fox News en hiver que Mont Fuji au printemps. Aurais-je adoré tout pareil que les OST précédentes, si ces morceaux avaient incrusté mon cerveau à neuf ans ? Bah oui, la nostalgie nous fait apprécier tout et n’importe quoi, après tout. Dans le haut du panier, je garderais quand même Angel Island, qui remplit son rôle de chansonnette mignonne de premier niveau. OK, elle ne véhicule pas l’énergie folle procurée par Emerald Hill, mais ça passe encore. Carnival Night ? Beuh, ça sonne beaucoup trop cirque Pinder pour moi. Et pourquoi balancer des cris de petite frappe sur Launch Base ? C’est Knuckles qui chouine ou quoi ? Pas compris. Quant à ce bout de machin qui nous poursuit durant les phases d’invincibilité… argh ! Affreux ! Et y avait pas une anecdote concernant Michael Jackson qui aurait dû composer des morceaux, mais ça ne s’est pas fait ?
Sonic the Hedgehog 3 - Angel Island Zone, Act 1
Conclusion sans suite
Mon alter ego resté bloqué dans les années 90 ne va pas mentir à sa version à peine plus mature d’aujourd’hui. Si j’avais mis la main dessus en 1994, Sonic 3 aurait fait partie de mes jeux préférés, et le
2 aurait vécu dans son ombre, tel un vulgaire ancêtre dépassé (pas vraiment à juste titre, le pauvre). Rien que pour les nouvelles manières de démantibuler les ennemis, pour les techniques de saut renouvelées, les tremplins et ressorts encore plus alambiqués, le level design deux fois plus impeccable, les trois types de boucliers différents, la transformation en Hyper Sonic (encore au-dessus du Super Saiyan Sonic, même si ça ne fait pas trop évoluer le concept), ce jeu n’usurpe en rien son statut de légende. Chaque petit pixel semble avoir passé la vitesse supérieure, atteint un nouveau stade de dynamisme et de fluidité. La méthode Sonic maîtrisée de bout en bout. Enfin je crois, j’y ai jamais touché, moi.