Disclaimer : ce texte fait partie des
50 jeux les plus nostalgiques de mon enfance, et ne se considère pas comme test exhaustif du jeu en question. Il se focalise plutôt sur l’aspect marquant et les bons souvenirs liés à sa découverte quand j’étais gamin. Ce n’est donc pas un test à proprement parler, mais plutôt une virée nostalgique à ne pas trop prendre au sérieux.
Wipeout (PC, 1995)
Type de jeu
Jeu de course futuriste, je crois. J’en sais rien, ça va beaucoup trop vite pour que je distingue quoi que ce soit.
Premier contact
Encore une fois, merci le beau-père pour la découverte ! Enfin, merci un collègue à lui plutôt, qui n’avait manifestement rien à faire de ce jeu bizarre et qui le lui a donné. Jusqu'au début des années 2000, n'ayant pas d'ordi à moi, je me voyais obligé de squatter celui du patriarche familial. Je dépendais donc beaucoup des choix de ce dernier en termes de logiciels disponibles. Et à dix ans, moi, quand je voyais un CD-ROM traîner sur le bureau du PC… bah je le mettais dans le lecteur ! J’ai eu droit à de sacrées mauvaises surprises avec cette méthode mais cette fois-ci, à l’instar de
Myst ou de
Heroes II, très bonne pioche.
Retour sur expérience
Parfois, je me demande si cet étrange objet appelé joystick a réellement existé. Peut-être parce que je ne savais pas l’utiliser aussi bien que le clavier et la souris, peut-être qu’il fait partie des gadgets intrinsèquement mal foutus. N’empêche que j’ai fait un effort pour Wipeout, parce que pour maîtriser des machins anti-gravité qui fusent à 600km/h en s’envoyant des missiles sur des circuits saturés de couleurs, impossible de profiter de quoi que ce soit sans matos adapté. Nombre de potes s’éclataient sur la version Playstation, bien plus facile à prendre en main selon eux (et selon moi aussi en fait). Mais la console de Sony n’allait pas arriver chez moi avant un bon moment (fin 97 / début 98, deux longues années après la sortie de Wipeout, vous vous rendez compte ? Une éternité), alors j’ai persévéré à manipuler ce manche tordu qui collait à peine sur la table avec ses ventouses pourries. Entre ça ou admettre que je ne jouais pas au gros blockbuster super hype du moment, j’ai vite choisi. Je crois qu’en une centaine de tentatives, j’ai dû finir premier une ou deux fois… du premier circuit seulement ! Il fallait gagner pour accéder à la seconde course, et ainsi de suite. Inutile de préciser que je n’ai jamais vu à quoi ressemblait la troisième épreuve.
Flashback spécial ambiance
Quand on prononçait le mot Wipeout, on pensait direct : le futur ! Le futur dans son aspect le plus dingue et le plus extatique ; trop rapide, trop violent, trop tout. Dans les nineties, l’obsession pour le passage au troisième millénaire a donné vie à des concepts qui n’auraient jamais pu voir le jour ailleurs dans le temps. Le design incroyable des vaisseaux, les noms bigarrés des écuries, les tronches éclatées des pilotes, les panneaux publicitaires criards… Inimitable ! À part dans les suites de cette franchise devenue culte, et encore. Même avec les graphismes tout pourris de l’époque, la coolitude transpirait par chaque pixel, aussitôt vaporisées par les réacteurs surpuissants des bolides. Même les pictogrammes des bonus qu'on récupère pendant les courses me refilent des frissons de nostalgie.
Réécoute de la bande-son
Si j’ai autant persévéré sur ce jeu alors que j’étais supra nul, je le dois à la musique que j'ai SUR-KIF-FÉE ! Je parle ici de la bande-son composée par l’artiste Cold Storage. Sur PC, aucun autre titre ne figurait sur le disque. Pas d'Orbital, ni de Chemical Brothers... J’ai parfois lu ou entendu des gens se moquer de ces compos, arguant du fait qu’elles n’arrivaient pas à la cheville des créations d’artistes plus connus. Absolument pas d’accord ! Pas besoin d'autre chose que cette trance exaltée pour me rendre complètement barge. Et rien de mieux qu’une OST spécialement composée pour un jeu, plutôt que des morceaux déjà existants qu’on inclut dedans, aussi géniaux soient-ils. Avant Wipeout, la techno m’apparaissait comme un genre stylé, mais très obscur et un peu hors de portée. Après Wipeout, je ne jurais plus que par la elle. La techno : style musical incontournable, pourvoyeur d’émotions incroyables, transmetteur d’énergie infinie. Cet album m’a marqué comme peu de choses m’ont marqué dans ma vie ; aussi bien les passages survitaminés qui donnent une pêche monstrueuse, que les boucles sombres, mais toujours empreintes d’un grain de folie, qui vous apprennent à aimer la dépression. Les deux ambiances se retrouvent parfois dans le même morceau, comme dans le titre proposé en bas de ce paragraphe. Encore aujourd'hui, j’écoute cet O.S.T. comme une œuvre à part entière, et pas comme une B.O. de jeu vidéo. Dès que j’ai compris qu’il suffisait de mettre le CD dans une chaîne hifi pour succomber au charme frénétique de ces morceaux venus d'une autre dimension, j’ai peu à peu laissé tomber le jeu. Le joystick a enfin pris la poussière comme il le méritait. Je l’ai ressorti pour
Wing Commander IV, mais après ça, promis, je n’y ai plus touché.
Wipeout - Operatique
Moment Nostalgie
Le CD-ROM, support alors en pleine expansion, pouvait stocker bien plus de données que les disquettes. Parmi les nombreuses améliorations qui ont découlé de cette invention : l’intégration de pistes musicales “conventionnelles” aux jeux : des morceaux composés comme n’importe quelle autre musique, quoi. Une vraie révolution par rapport aux limites imposées par les vieilles consoles, dont les cartouches ne valaient pas beaucoup mieux que les disquettes, d’ailleurs. Cela a rendu le format MIDI obsolète en quelques années, ce que je regrette aujourd'hui. Mais à l'époque, j'ai accueilli le progrès à bras ouverts. Le cas de Wipeout a littéralement changé ma vie, puisqu’il m’a fait en plus découvrir la musique électronique ! En vrai, je connaissais déjà sans m’en rendre compte, ne serait-ce que via d’autres jeux comme
Streets of Rage, ou presque n’importe quel tube qui passait sur NRJ ou Fun Radio. Mais là, je tombais vraiment amoureux, et je préfère de loin ce scénario à n’importe quel autre, impliquant une fête foraine ou une patinoire, par exemple. Pour moi, Wipeout reste l’étincelle qui a enflammé tout mon être, qui m’a fait rêver de soirées sans fin, saturées de morceaux dont la rythmique entêtante vous rend fou de bonheur. Une première étape qui efface un peu l’enfance et laisse place à l’adolescence. J’allais encore jouer aux G.I. Joe et aux Dino Riders pendant quelque temps mais déjà, l’amour de la nuit germait tranquillement dans mon cerveau, pour ne plus jamais me quitter. Enfin il m’a quitté par la force des choses, histoire de me laisser mener une vie socialement acceptable, mais il squatte toujours au fond de mon crâne, prêt à ressurgir à la première occasion.
Instant le plus stylé
Passer sur une case accélération, prendre une courbe avec une trajectoire parfaite un peu par miracle (à plus de 500 km/h, je précise), lancer une roquette qui immobilise le concurrent devant juste assez pour que je le dépasse. Finir la course en tête, pour la première fois après des mois de galère.