Disclaimer : ce texte fait partie des
50 jeux les plus nostalgiques de mon enfance, et ne se considère pas comme test exhaustif du jeu en question. Il se focalise plutôt sur l’aspect marquant et les bons souvenirs liés à sa découverte quand j’étais gamin. Ce n’est donc pas un test à proprement parler, mais plutôt une virée nostalgique à ne pas trop prendre au sérieux.
Mario Kart 64 (Nintendo 64, 1996 au Japon et 1997 en France)
Type de jeu
Outil incontournable pour transformer les situations gênantes en formidables journées pleines de nouveaux amis.
Premier contact
J’ai connu très peu de gens qui possédaient la Nintendo 64. Il y avait bien sûr mon cousin, qui aurait pu ouvrir un Micromania dans sa chambre, mais j’ai surtout joué à Donkey Kong ou à Turok chez lui. En rendant visite à un pote de vacances vers 1998-99, j’ai enfin découvert la puissance de Mario Kart 64. Comme on ne se connaissait que par le prisme de notre camping préféré en Ardèche, l’ambiance peinait à se réchauffer au début. Quand ses amis ont débarqué, j’ai même fini carrément en retrait, comme si je dérangeais. Puis on a lancé une course. J’ai choisi Yoshi, ils ont pris Mario, Bowser et Princesse Peach… dix minutes plus tard, on se tombait tous dans les bras en riant, des cœurs et des papillons flottant au-dessus de nos têtes. Même Bomberman 64, qu’on a testé un peu aussi et qui m’a paru au moins aussi cool que
Party Edition, n’a pas produit d’effet si intense.
Retour sur expérience
Mario Kart représente beaucoup plus qu’un jeu de course. Déjà parce que toutes les cinq secondes, on peut catapulter le véhicule de son voisin dans le décor en lui balançant des carapaces de tortue ou des cadeaux piégés. On exploite tout autant les mécaniques d’un jeu de baston, en fait. Le gameplay est calibré avec une telle justesse, qu’on oscille entre frustration extrême et jubilation extatique à tout instant. Les moins bons joueurs ont toujours une chance de gagner, mais il vaut quand même mieux en connaître un rayon pour s’en sortir sur le long terme (à la fin du championnat, quoi). Maîtriser les dérapages, connaître les raccourcis des circuits, savoir quand balancer cette foutue carapace bleue pour envoyer le premier de la course dans un ravin... Il y a un petit truc qui fait qu’on veut toujours “s’en refaire une”, et puis voilà, la pendule affiche cinq heures du matin, merde alors ! Et encore, j’ai pas parlé du mode battle en arène avec les ballons ! Là aussi il y a de quoi s’éclater.

Flashback spécial ambiance
On retrouve ici tout ce qui fait le charme de l’univers Mario. Du sympa, du mignon rondelet et souriant, même lorsque l’on explose les gentilles vaches et les pauvres taupes qui ont le malheur de se pointer sur notre trajectoire… Dans n’importe quel autre cas, j’aurais trouvé ça plutôt nul, surtout durant l’adolescence. Pourtant, cette franchise de Nintendo réussit toujours l’exploit étrange de changer une marmite de mièvre en lingots de cool ; le débile devient super génial, le méchant devient trop kawaï et drôle comme tout. Cette marque de fabrique fonctionnait déjà avec les platformers des débuts, elle se révèle au moins aussi bien adaptée aux circuits de karting. Je n’ai jamais idolâtré tout ce qui gravite autour du plombier moustachu, mais il faut admettre que sa signature transpire la cohérence et le charme. Affirmer le contraire devrait être taxé d’atteinte aux bonnes mœurs.
Réécoute de la bande-son
La musique, à l’instar de tout ce qui fait l’identité d’un jeu Mario, s’incruste dans la tête dès les premières secondes. Cette fois, Ô, incroyable, le légendaire Koji Kondo n’apparaît pas dans les crédits ! La lourde tâche de reprendre son flambeau revient à un nouveau venu, du nom de Kenta Nagata. Le voilà qui s’y colle et, personnellement, je trouve que le gars s’en sort très bien, malgré l’énorme pression qu’il a dû sentir sur ses épaules. Tous les morceaux nous entraînent à leur manière, tout à fait adaptés aux décors qu’ils accompagnent. Je ne dis pas qu’on pourrait aller jusqu’à les intégrer à une bonne playlist de soirée (ou même de journée en fait), mais ils remplissent leur rôle, à savoir nous embarquer dans la course sans détourner notre attention, nous donner la pêche sans nous surexciter. Je n’ai rien à reprocher à aucune des compos, vraiment. Dès lors, le joueur entre dans l’état de concentration nécessaire pour choisir le timing parfait et envoyer son voisin dans le mur, grâce à une peau de banane bien placée sur la route.
Mario Kart 64 - Moo Moo Farm
Moment Nostalgie
Une fois n’est pas coutume, mon plus beau souvenir lié à ce jeu date de la seconde moitié des années 2000, presque dix ans après sa sortie. À une époque où même la PS2 se faisait un peu vieille (j’avais lâché
Budokai 3 depuis longtemps), et que sur PC, je tournais en boucle sur le mod DotA de
Warcraft III, mon meilleur pote venait souvent chez moi pour une petite session retrogaming, histoire de se mettre en jambes avant de partir à la plage. J’avais installé plusieurs émulateurs sur mon PC, afin qu’on puisse replonger dans les jeux préférés de notre enfance, sans avoir besoin de racheter de vieilles consoles (et en devenant un ignoble pirate par la même occasion). Si on s’éclatait vraiment beaucoup avec
Turtles in Time et
Bubble Bobble, c’est finalement Mario Kart qui a le plus souvent occupé nos voyages dans le passé. Le jeu devient encore plus drôle à deux sur le même ordi qu’avec les manettes originelles ! On faisait exprès d’appuyer sur plein de touches à la fois pour que le clavier se bloque. Comme ça, l’autre ne dirigeait plus rien et tombait dans un trou, ou finissait écrasé contre un pingouin géant de Sherbet Island (leurs cris nous faisaient bien marrer). Larmes de rire, roulades sur le sol en se tenant le bide (ouais on se changeait en cartoons aussi). On s’amusait toujours mieux qu’en glandant à la fac, à faire semblant de réviser.

Instant le plus stylé
Se lancer dans le circuit Bowser’s Castle, encaisser une carapace pile quand on roule sur la passerelle de bois, tomber dans la lave, se retrouver presque dernier, choper un champignon doré, rattraper son retard, repasser premier au début du dernier tour, se prendre un éclair qui nous envoie sous un Thwomp au moment où il se laisse tomber... finir sixième ; avoir envie de buter le responsable, aller se coucher alors qu’il n’est que 14h27.