The Legendary Axe 2 (US) / Dark Legend (JP)
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1990
Victor Musical Industries
Action / Plateformes
1 joueur
Comme souvent avec les jaquettes PC Engine, le niveau artistique des graphistes de la version US laisse pantois
Une suite par procuration
Malgré son nom, la parenté avec le premier opus de la série n’est pas flagrante. On est certes toujours dans dans un jeu d’action en scrolling 2D, avec un guerrier qui passe son temps à taper du monstre, mais l’univers et le héros sont totalement différents, de même que le style graphique, l’ambiance, les mécaniques de gameplay. Ça donne fort l’impression d’un jeu qui a été renommé pour coller à une licence dont le premier titre s’était plutôt bien vendu.
D’ailleurs, bien qu’au Japon aussi, l’éditeur Victor Musical Industries l’ait présenté comme une suite, son titre original japonais, "Ankoku Densetsu", qui se traduit par "Dark Legend", est plus adapté au thème, et surtout plus cohérent, puisque la hache, dans ce «The Legendary Hache 2», n’a rien de légendaire et n’est qu’une arme disponible parmi d’autres.
Conan contre les porcs volants
Le jeu nous accueille par une brève cinématique, réalisée avec le moteur du jeu (!), dans laquelle s’affrontent ce qu’on imagine être deux frères prétendants au royaume. L’un est en armure, et l’autre, celui qui a le dessous et chute dans les catacombes, en slip de bête. On incarne bien entendu ce dernier, pas content et bien décidé à retourner dire deux mots au frérot.
Il va falloir taper du monstre pour se frayer notre chemin, on a pour ça trois armes typiques : Epée (moyenne portée / dégâts moyens), Chaîne (longue portée / dégâts faibles) et Hache (faible portée / gros dégâts). On pourra alterner entre elles en chopant leurs items relatifs sur notre route. On possède aussi des bombes qu’on pourra lancer pour éliminer tous les ennemis et projectiles à l’écran, accessibles elles aussi par des items, et stockables jusqu’à dix.
Enfin, grâce à des power-up, on pourra gagner jusqu’à quatre niveaux de puissance, des vies supplémentaires qui augmentent notre jauge globale, et des points de vie pour se refaire une santé.
On part donc arme à la main, dans des dédales sombres et glauques, on met parfois les pieds dans des trucs gluants dont il est bien casse-pied de s’extirper en sautillant comme un débile, il y a aussi des passages aux sols inondés, d’autres dans lesquels il faudra sauter de rocher en rocher pour remonter une cascade, ou bien des plateformes constituées de cranes qui s’effritent sous nos pieds, …
Et on rencontre bien sûr des ennemis en tout genre : du zombie qu’on coupe en deux et dont les morceaux continuent d’avancer, des insectes volants, des squelettes, des hommes en pagne portant des masques, qui lancent les mêmes bombes meurtrières que les nôtres, des vers géants, des fées qui donnent des coups de pied, des porcs volants, des robots, ...
Les lieux et les monstres qu’ils contiennent n’ont aucune cohérence logique, mais forment un tout assez harmonieux dans un style kitsch tendance dark assumé et inspiré dans son genre, qui se marie bien aux belles sonorités musicales qui renforcent le côté sombre. On est dans de la dark fantasy façon Conan, avec un personnage qui s’en inspire fortement, dans une version (peut-être?) égyptienne d’après sa coiffure. Mais on est surtout dans un jeu qui sent à plein nez le nanard avec son côté fourre-tout rempli de clichés. En tout cas ces éléments sont au service du gameplay, avec un bestiaire bien exploité pour taquiner le joueur de façon variée et lui demander des approches différentes.
La prise en main est bonne, nos coups partent vite, on fait des sauts démesurés et bizarres mais totalement efficaces, on peut même tuer des ennemis en leur sautant sur la tête façon Mario pour plus de fun. Le jeu est d’ailleurs beaucoup plus réussi que le premier Legendary Axe de ce point de vue.
Les niveaux, horizontaux et verticaux, sans être labyrinthiques, demandent parfois un peu de recherche pour trouver un passage, et permettent de les explorer pour trouver des power-up supplémentaires. Les stages ne sont pas trop longs et se renouvellent bien en proposant des approches et un gameplay différent, rien qu’on n’ait déjà vu dans d’autres jeux de plateformes, mais la variété de l’ensemble fonctionne bien pour ne pas lasser.
Enfin, un mot sur les boss, assez faciles à tuer une fois qu’on a compris le truc, mais qui demandent un peu d’essais avant de le comprendre. Dans l’ensemble le jeu possède une difficulté dans la moyenne d’un titre de l’époque : pas «facile» mais tout à fait faisable avec un peu de patience. Il n’est d’ailleurs pas très long (dans les 30 minutes quand on le connaît) et assez généreux en items et en continue qui permettent de recommencer sur le dernier niveau.
The Legendary Axe 2 vs Dark Legend
On peut voir «The Legendary Axe 2» comme un titre de série B qui traîne au milieu de cartouches plus ou moins anonymes, une simple semi-suite au nom emprunté pour de basses raisons de marketing. Pour ma part j’ai plutôt vu un très honorable «Dark Legend», dans sa noirceur kitsch un peu ridicule mais attachante. Un jeu qui a pour lui un univers personnel et de superbes exploitations de la sonorité de la PC Engine, qui lui confèrent une ambiance bizarre et envoûtante. Avec un gameplay plus que correct pour le genre, un bon rythme et une difficulté bien dosée, et sans défauts majeurs.
Fan de jeux de barbare à la Conan, c’est peut-être mon titre préféré du genre, j’ai passé un excellent moment dessus jusqu’à son final bien nanardesque comme il se doit, et j’y reviendrai certainement.
Cormano's score: 16/20
Un petit cameo en supplément bonus : Le mystère de la femme à poil (contient du spoil)
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