Jungle King (Arcade)

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Cormano
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Jungle King (Arcade)

Message par Cormano »

Un petit "test" de Jungle King :

Jungle King / Taito 1982 / Arcade

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39 ans plus tard, j’ai enfin sauvé Jane !
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J’ai découvert ce jeu en 1983, dans le café d’une station de ski durant des vacances de neige. On pouvait y jouer à d’autres succès de l’époque comme Donkey Kong, mais j’étais particulièrement attiré par cette borne à la déco exotique que je ne connaissais pas et qui permettait d’incarner Tarzan ! « Oh-iih-oh-iih-ooooh-iih-oh-iih-ooooh », c’est par ce cri digitalisé crachotant que commençait l’aventure.


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Une petite musique bien entraînante s’ensuivait, encourageante pour s’élancer de liane en liane, avec sang-froid et timing pour éviter de tomber comme une merde et ainsi perdre une des 3 vies à disposition.

Une fois ce périlleux exercice passé avec brio, notre héros faisait un somptueux plongeon dans un fleuve infesté de crocodiles. Le truc rigolo, c’est que le personnage devenait alors blond et ressemblait du coup à Rahan. C’est donc coutelas à la main qu’il fallait nager, éviter les crocodiles, ou les tuer gaillardement quand ils avaient la gueule fermée, pour éviter de finir en goûter pour croco. Le tout en gardant un œil sur la jauge d’oxygène et en remontant de temps en temps en surface pour la recharger.

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On arrivait ensuite sur la pente d’un volcan sur laquelle dévalaient des blocs de lave. Il fallait sauter par dessus pour les éviter, rien de très compliqué en fait, à part la première fois où l’on se faisait surprendre par la fatidique grosse pierre volcanique qui nécessitait de sprinter par en-dessous. Durant ce stage, notre chevelure tournait à l’orange-roux, peut-être un effet des effluves de souffre sur notre teinture blonde ?

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C’est après ce passage relativement reposant que les choses se gâtaient. La musique enjouée laissait place aux sons des tam-tams, et notre dulcinée était suspendue au-dessus d’une marmite placée sur un foyer, prête à servir de repas aux cannibales présents. Il fallait alors la rejoindre pour la sauver, en esquivant les cannibales, ou plus exactement en sautant par dessus eux, et puis… le reste n’était pas clair : fallait-il renverser la marmite, couper la liane pour libérer la belle captive, escalader l’arbre pour la rejoindre ? Je ne l’ai jamais su car la quinzaine de parties que j’ai du faire en tout, selon mes souvenirs, ne m’ont pas suffit pour parvenir à un glorieux final. Les rares fois où j’ai atteint ce fameux dernier niveau j’ai réussi au mieux à finir dans la marmite sous le regard dépité de la pauvre Jane. Ah, pour la précision, les cheveux de notre homme-singe étaient devenus roses entre-temps.

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Puis les vacances se sont terminées, et la borne s’est éloignée, ainsi que la frustration de n’avoir pas vu la fin du jeu. Si on m’avait dit à l’époque que 40 ans plus tard j’utiliserais une rom dans un émulateur pour y rejouer tranquille à la maison, je n’aurais pas tout compris mais j’aurais sans doute trouvé ça génial. Et bien c’est ce qui s’est passé et c’est ainsi que, armé de crédits virtuels infinis et gratuits, j’ai pu finalement terminer le jeu. Le mystère fut enfin résolu : pour clore le dernier niveau il suffisait simplement de... sauter sur Jane. Quoi de plus logique me direz-vous ?
Quoi qu’il en soit après la turlu… hem, le bisou de gratitude offert par la jolie blonde, le jeu continue en répétant les 4 stages, avec des swaps de couleurs hardis et des difficultés supplémentaires, comme des singes présents sur les lianes ou un cannibale qui tire des flèches dans le niveau de la marmite. Je ne sais pas si le jeu possède un vrai final au bout d’un certain nombre de cycles, si c’est le cas il faudra en faire plus de 5 pour le découvrir.

Outre son délire de teintures capillaires, qui résulte sans doute d’une limite de couleurs affichables simultanément, le jeu possède quelques singularités, comme un timer inutile d’environ 8 minutes qui se réinitialise à chaque cycle, qui nécessite tout au plus la moitié de ce temps pour être effectué, à moins qu’on aille faire ses courses en laissant Tarzan accroché à une liane.

Plus étonnant : le fait que l’on se déplace durant tout le jeu de droite à gauche, inversement à ce que l’on considère comme une norme dans un jeu de plateforme.

Enfin, le jeu a connu 3 versions. Jungle King est l’original, mais Taito a eu des problèmes avec le copyright de Tarzan, qui même s’il n’était pas explicitement nommé n’avait pas échappé aux avocats des ayant-droits, et a du se résoudre à modifier son titre. Ainsi est née la version la plus connue, «Jungle Hunt», qui substituait le sprite de l’homme-singe par un explorateur, mais aussi «Pirate Pete», situé dans l’univers que je vous laisse imaginer, qui possédait de nouveaux décors appropriés au thème en plus d’un sprite de pirate.

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Même en mettant de côté la nostalgie, je trouve l’original bien meilleur que ces remakes, le personnage de Tarzan est bien plus kiffant à incarner que celui de l’explorateur, et le jeu de pirates n’a aucun sens : sauter de liane en liane sur des bateaux pour finir avec des pirates cannibales… vraiment ?

En rejouant à Jungle King, la magie du grand sorcier du jeu vidéo a opéré, et m’a permis de retrouver mes 13 piges à travers les graphismes, la musique et le gameplay de cette antiquité vidéo-ludique, et de me sentir à nouveau le roi de la jungle !

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