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Réalisateur(s): Spike Jonze
Scénariste(s): Spike Jonze, Dave Eggers
Acteurs: Max Records
Compositeur: Carter Burwell
Date de sortie: 2009- USA

 

Max et les Maximonstres, ce n’est pas du tout un film sur l’enfance et le thème de la famille n'est que vaguement abordé ici. Ce n’est pas non plus un film à l'humour barré ou particulièrement drôle, ni coloré ou particulièrement excitant d'ailleurs. Pour tout dire, sur 1h45 de long métrage, c'est amusant à peine dix minutes.

Max et les Maximonstres n'est pas un mauvais film pour autant. C'est juste un film qui défie les attentes du spectateur et donc un film plutôt déroutant à regarder. C'est un drame bien écrit et intelligent, qui aborde froidement les relations souvent difficiles au sein d’un petit groupes de personnages. Il en ressort une réflexion sur la difficulté d'assumer le leadership d'un groupe et ce que ça coûte que d'avoir un comportement individuel voir égoïste.

Une partie de moi est fascinée par la direction artistique du film, de toute beauté. Spike Jonze fait le choix judicieux de limiter au maximum le recours aux effet spéciaux numériques. D'ailleurs, les décors sont tous réels et les marionnettes le sont elles aussi. Les effets numériques ne sont là que pour donner vie aux expressions faciales des monstres et le résultat est fabuleux. Non vraiment, visuellement c'est réellement à couper le souffle. Mais une autre partie de moi se montre perplexe devant les métaphores lourdes du long métrage, martelées au marteau piqueur pendant toute la durée du film où Max (Max Records) est sur l’île.

On comprend très vite quel rôle joue chaque monstre dans la psyché de Max. Carol (la fabuleuse voix de James Gandolfini) et Max ne font qu'un. Carol symbolise les émotions de Max, qui oscillent du bonheur à la colère destructrice, en passant par la dépression écrasante. Douglas quant à lui (la voix de Chris Cooper) est le protecteur de Carol et joue le même rôle pour Max, un ami qui est toujours là pour vous soutenir. Dans la vraie vie de Max, nous ne voyons jamais cette personne. Alors peut-être que Douglas est un ami imaginaire, qui apparait dans les moments de solitude de Max. En tout cas, en voyant comment Carol traite Douglas, nous ne pouvons qu’espérer qu’il soit imaginaire.

K.W. (La voix de Lauren Ambrose) est d'un point de vue émotionnel l'alter ego de Claire pour Max, Claire étant la sœur de Max dans la vraie vie. Les deux personnages préfèrent passer du temps avec des amis plus cool, plutôt que de passer du temps en famille, suscitant de la jalousie chez Carol (comme Claire pour Max). Alexander (la voix de Paul Dano) symbolise la peur et le sentiment d'insécurité chez Max. Physiquement, Alexander est plus petit que le reste des monstres, pour un personnage se sentant toujours ignoré et privé d’attention.

Alors que le conflit entre Carol et K.W. est au cœur du film, les deux monstres les plus révélateurs de la psyché de Max sont très certainement Judith (la voix de Catherine O’Hara) et Ira (la voix de Forest Whitaker). Ceux-ci représentent les parents de Max. Lorsque Max est sorti de sa maison, pour commencer son aventure sur l'île aux monstres, c’est la rage envers sa mère qui a servi de catalyseur. Il n’est donc pas étonnant de voir que Judith représente tout ce que Max n’aime pas chez sa mère. Elle doute de lui, remet en question ses motivations et gâche ses rares moments de joie. Ira quant à lui représente le père de Max, qui n’est jamais montré dans le film. L’indice le plus évident est que Judith et Ira sont le seul couple de l’île. Ira est un personnage agréable et adorable, c’est ainsi que Max idéalise son père. De plus, Ira est le seul monstre que Max embrasse quand il part.

La première fois que j’ai vu Max et les Maximonstres, je ne savais pas quoi en penser. C’est censé être drôle, ça ? Est-ce une satire ? Max est-il vraiment en danger ou pas ? Ce n’est pas que le film soit réellement déroutant, c'est que tout semble vaguement faux et inapproprié dans tout ça. Du film j'en suis ressorti perplexe, mais avec un sentiment plutôt positif ... je me suis gratté la tête et je me suis dit "Bah, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris des intentions du réalisateur, mais il est plutôt chouette ce film, non ?"

Quoi qu’il en soit, après un second visionnage je ne suis pas plus avancé sur la chose et ce film me déroute toujours autant. Le ton du film me met mal à l'aise et jamais je ne me suis senti confortable en regardant ce film. Néanmoins, la direction artistique couplée à la mise en scène si singulière de Spike Jonze attirent notre attention et pour je ne sais quelle raison, ce film me fascine. Je vous recommande de tenter "l'expérience", au moins pour vous faire votre propre avis sur ce film si particulier.

 

 

 

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