cinema

Pochette:
Réalisateur(s): Gareth Edwards
Scénariste(s): Gareth Edwards, Chris Weitz
Acteurs: John David Washington, Gemma Chan, Ralph Ineson, Allison Janney, Ken Watanabe
Compositeur: Hans Zimmer
Date de sortie: 2023 - USA

Lire sur le forum >> The Creator

 

 

Sûrement le film que j'attendais le plus cette année, je n'ai donc pas perdu de temps pour me précipiter en salle dévorer la nouvelle pépite du réalisateur Gareth Edwards.
Réalisateur de Monsters, road movie romantique sur fond d'invasion extraterrestre, minimaliste et futé, avec peu de moyens, il épatait déjà dès son premier film.
Nanti d'un budget bien plus conséquent, il eut ensuite le loisir de dépoussiérer la plus vieille licence du kaiju, à savoir Godzilla, en lui redonnant ses lettres de noblesse.
Avant de livrer rien de moins que le meilleur Star wars depuis la trilogie originale, le parfait Rogue One.
Il revient donc aujourd'hui, avec une création originale, chose assez rare depuis quelques années notamment dans le domaine de la science fiction, la démarche est donc à saluer.
Les trois premiers films d'Edwards partageait un même côté sombre, mélange de lyrisme et de pessimisme, que l'on retrouvera encore dans son quatrième métrage.

A l'ere du remake, des suites et autres blockbusters de super héros, réussir à produire une franchise inédite de SF ne doit pas être une mince affaire, mais le réalisateur précédé d'une solide réputation a convaincu un studio de le financer à hauteur de 80 millions de dollars, ce qui peut paraître énorme, mais qui est finalement peu pour un film de cette envergure, et on peut dire que le metteur en scène a fait un miracle de ce budget, tant il est visuellement époustouflant, on croirait qu'il en a coûté le triple, c'est assurément un des films les plus spectaculaires de ces dernières années, bien plus qu'un avatar2 par exemple.

Le scénario prend place dans un futur relativement proche où l'armée américaine affronte, avec pour enjeu la survie de l'humanité, une intelligence artificielle avancée qui, bien que conçue pour servir et protéger, est accusée d'avoir lancé une bombe nucléaire sur Los Angeles, dix ans plus tôt, et causé la mort d'un million d'américains.
Désormais combattus et traqués, les androides ont trouvé refuge en nouvelle Asie, un territoire immense mélangeant diverses cultures orientales et où les peuples ont appris à cohabiter avec les machines.
Soldat membre des forces spéciales américaines, terrassé par l'échec d'une opération d'infiltration qui a coûté la vie de sa femme Maya cinq ans plus tôt, Joshua rempile quand sa hiérarchie lui propose une nouvelle mission, l'objectif étant d'empêcher l'usage par le camp ennemi d'une nouvelle arme créée dans le plus grand secret par le "Créateur", et capable de renverser la coalition occidentale. Mais Joshua va remettre en question ses convictions quand il découvrira que cette arme prend les traits d'une petite fille.

Alors, comme les trailers l'annoncaient, le film est ultra référencé, voir même un peu trop. Le cinéaste et son co-scenariste n'ont pas caché leurs influences, mais ils sont quand même un peu tombés dans l'excès, et cela donne souvent un sentiment de déjà vu, ce qui est tout de même assez dommage pour une œuvre originale qui possède sa propre identité artistique, ainsi que de très nombreuses et geniales idées visuelles. On y trouvera donc beaucoup d'Akira et d'Apocalypse now, qui sont les deux plus grosses réfs, mais également du blade runner, terminator, last of us, chappie, et évidemment Ghost in the shell, dont on aurait aimé la même profondeur de réflexion sur le sujet de l'intelligence artificielle. Car c'est un peu le défaut du film, écrasé sous le poids de ses références il a un peu de mal à entrer dans le fond des sujets interressants comme la conscience et le pacifisme des robots ou le rejet primaire des humains de ce qui leur est étranger. Au lieu de ça, après deux tiers vraiment impressionnant, le film va tomber dans la facilité et une fin expédiée qui paraîtrait presque bâclée, tant la mise en place de cet univers, était crédible et sompteuse.
Mes rétines se régalent encore de ces magnifiques décors naturels, du design des robots et des hybrides qui semblent tout droit sortis d'un manga de Masamune Shirow, et de tant d'autres trouvailles visuelles et scenaristiques.

En résumé on peut dire que The creator est un film imparfait, à l'écriture inaboutie et la narration parfois approximative, mais qui fait preuve d'une telle ambition, d'une telle générosité, fourmillant de milles idées, éblouissant de classe dans un
paysage actuel tellement aseptisé et formaté, en bref du vrai cinema, à voir sur le plus grand écran possible !

Vous n'avez pas les droits pour poster un commentaire