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Réalisateur(s): Andrei Konchalovsky
Scénariste(s): Djordje Milicevic, Paul Zindel, Edward Bunker d'après un scénario d'Akira Kurosawa
Acteurs: Jon Voight, Eric Roberts, Rebecca De Mornay
Compositeur: Trevor Jones
Date de sortie: 1985 - USA

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J'ai maté Runaway train d'Andrei Konchalovsky
un film qui m'a toujours intrigué quand j'étais gosse grâce à sa merveilleuse jaquette, ça éveillait toujours de la curiosité chez moi ce genre d'illustrations avec ces grosses machines qui semblaient prendre vie (Duel, Enfer Mécanique, Maximum overdrive, etc...)

je l'avais déjà regardé il y a pas mal d'années mais dans une version dvd pourrie qui ne lui rendait pas vraiment hommage, j'ai donc profité de sa remasterisation en bluray pour le revoir.

résumé : Prisonnier multirécidiviste, Manny s'allie avec Buck, une jeune tête brûlée, pour s'évader d'une prison de haute sécurité en Alaska. Après une marche éprouvante, ils parviennent à une gare ferroviaire et montent à bord d'un train dont le conducteur décède, foudroyé par une crise cardiaque, peu de temps après avoir mis en route les machines. Les freins lâchent, la vitesse du convoi augmente alors progressivement et irrémédiablement ; le poste central d'aiguillage est désemparé et tente par tous les moyens de parer à la course folle du train.

La gestation de ce film est assez improbable, jugez plutôt : une histoire originale d'Akira Kurosawa adaptée par Edward Bunker ex taulard, compagnon de cellule de Danny Trejo (qui joue un petit rôle dans le film), devenu écrivain et acteur (il fut même conseiller technique sur Heat de Michael Mann), produite par les cousins fous de la Cannon, Globus-Golan ( Cyborg, Bloodsports, Cobra, Over the top, etc...), et réalisée par un moscovite disciple de Tarkovski et futur réalisateur du nanard de luxe stallonien Tango et Cash, Andrei Konchalovsky .

Et que donne donc ce mélange improbable? un film d'action plutôt honnête ma foi !
La tension monte crescendo et ne se relâche jamais. Le casting est de qualité, Jon Voight est parfait de bestialité en prisonnier impitoyable et incontrôlable, suivi de près par son compagnon de fortune interprété par le tout jeune Eric Roberts crédible en chien fou admiratif de cette légende des prisons. La seule interprète féminine du film, Rebecca De Mornay, essaye tant bien que mal d'exister au milieu de toute cette testostérone. D'ailleurs cet ensemble donne un film très phallocentré, souvent graveleux, témoin d'une époque révolue où le film d'action rimait souvent avec misogynie et obscénité.
On pourrait penser qu'il est du même acabit que les autres films burnés du duo de la Cannon, maison des Chuck Norris, Bronson, des sous indiana jones et autres ninjas à moustache, mais il se dégage quelque chose de différent... finalement à mesure que le train avance et emmène nos protagonistes assoiffés de liberté vers un inéluctable destin, s'installe un désespoir violent, illustré par un monologue touchant de Voight, ainsi qu'une atmosphère froide et sèche, sublimée par la très belle photo et les décors naturels de l'Alaska, qui ne lâchera pas le spectateur jusqu'au dernier plan inoubliable, accompagné du Gloria de Verdi, et cette citation de Richard III ""La bête la plus féroce connait la pitié. Je ne la connais pas. Je ne suis donc pas une bête."

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