Je suis tombé il y a quelques jours sur ce BR en flânant dans une fnac, et ça m'a fait un flash !
Ce film, je l'avais occulté mais en regardant à l'arrière de la boîte, tout m'est revenu! Une madeleine de Proust en pleine poire ! Trois heures, l'heure du crime (de Phil Joanou), qu'est ce que j'ai pu me la mater cette VHS (entre autres teen movies comme "prof d'enfer pour un été" ou "can't buy me love" )
Le synopsis est simple : Ce jour-là, en arrivant au lycée, Jerry Mitchell, adolescent sympathique et inoffensif, est loin de se douter qu’il va vivre l’une des pires journées de sa vie. Mais il croise la route de Buddy, un élève violent et baraqué, qui lui donne rendez-vous en fin de journée pour lui casser la figure. Durant les heures qui suivent, Jerry essaye par tous les moyens d'éviter le combat et enchaîne les catastrophes...
Donc comme la jaquette et le titre ne l'indiquent pas, il s'agit bien d'un teen movie, se déroulant quasi exclusivement dans un lycée et sur une seule journée, "une sacrée journée". Mais contrairement aux nombreux autres films du genre qui foisonnaient à cette époque, three o'clock a une saveur particulière. Déjà parce qu'il est extrêmement bien réalisé par Phil Joanou, ancien protégé de Spielberg et futur réalisateur du magnifique "les anges de la nuit".
Travelling, cadrages, mouvements de grues, persos caricaturaux mais avec de bonnes gueules, montage nerveux, etc... tout y est pour donner un rythme soutenu qui n'est pas sans rappeler la série Parker Lewis quelques années avant son existence.
Le metteur en scène s'est lâché, il s'en est donné à cœur joie dans les effets de style et les expérimentations, pour un résultat détonnant, qui fait que malgré un scénario minimaliste (mais inventif) et un semi huis clos, on ne s'ennuie pas une seconde devant les aventures de Jerry Mitchell (le gentil lâche) et Buddy Revell (le méchant, très méchant).
Ce rythme dingue et le rocambolesque des situations qui s'enchaînent à vitesse grand V, sont en partie dus à l'influence majeure du film After hours de Scorsese et le réalisateur ne s'en est d'ailleurs pas caché. Pour l'anecdote, son mentor Spielberg qui était producteur du long métrage, s'attendait à un nouveau Karaté kid, et il fut tellement déçu du résultat, qu'il retira son nom du générique.
Cette originalité ne lui fut pas bénéfique et le film connut un flop, ne sortit même pas en salle en France, et seuls quelques dévoreurs de VHS eurent la chance de le découvrir à l'époque. Mais aujourd'hui cette sortie DVD/BR est une aubaine pour rattraper cette injustice, jetez vous donc dessus !
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