cinema

Pochette:
Réalisateur(s): Cedric Jimenez
Scénariste(s): Audrey Diwan, Cédric Jimenez
Acteurs: Gilles Lellouche, Karim Leklou, François Civil, Adèle Exarchopoulos
Compositeur: Guillaume Roussel
Date de sortie: 2020 - France

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 Résumé : 2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…


Une fois encore le casting est magistral, avec en tête un Lellouche d'une crédibilité impressionnante.
Coté mise en scène, Jimenez atteint un niveau de maitrise formelle et narrative auquel je ne l'attendais pas, et la thématique est portée par un scénario osé et diablement efficace.
Comme la French, Bac Nord renvoie au cinéma âpre des 70s et on pense autant aux polars, qu'aux westerns ou aux chroniques sociales de l'âge d'or hollywoodien.
Mais c'est aussi un film qui a son identité bien française, la sécheresse, la nervosité de ces films qui dépeignent la violence et l'ambiance étouffante de ces périphéries urbaines, régies par des lois qui leurs sont propres, de La Haine aux Misérables, en passant par Chouf.
Pour autant, ici les flics s'y sentent comme chez eux, et s'y adaptent à la marge de la droiture, un peu comme les Ripoux de Zidi dans le Barbes des années 80.
Il a été fait le reproche au film, entre autres récupérations politiques, de dépeindre la population de ces zones de non-droit de manière caricaturale et uniforme, mais c'est un choix délibéré et assumé, que je trouve excellent car cela renforce l'immersion, accentue le propos et la mise en scène amenant au sensationnel climax de milieu de film. Et on a même l'impression lors de certains plans de la fameuse scène d'assaut militaire en plein cœur de la cité de se retrouver dans un film de Carpenter (Assault on precinct 13 ou New-york 97) et sa façon d’appréhender la menace d'une foule anxiogène et déshumanisée.
Le but du réalisateur, comme pour la French, n'est pas de porter de jugement de valeur, il ne veut ni faire de ses personnages des héros, ni des martyres, mais simplement raconter la (sur)vie d'un groupe de baqueux de l’intérieur, avec ses dysfonctionnements, ses règles, celles d'êtres humains coupables d’avoir inventer leurs propres codes et de s'être inspiré des méthodes de ceux contre qui ils luttaient. Un arc narratif de cinéma caractérisé, que ne renierait pas un certain William Friedkin, réalisateur, entre autres, de French Connection, la boucle est bouclée.

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