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Résumé : Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s'attaquer à la `French Connection', organisation mafieuse qui exporte l'héroïne dans le monde entier. N'écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Cependant, il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.
J'ai longtemps été méfiant envers ce film, pensant injustement qu'un film mafieux français avec Jean Dujardin dans son casting ne serait qu'une pâle et peu crédible copie des références hollywoodiennes. Mais c'est parce que je ne connaissais pas encore le talentueux scénariste et réalisateur Cédric Jimenez.
Film sur le démantèlement de la french connection, organisation criminelle majeure qui régnait sur le trafic de drogue en France et jusqu'à New York jusqu'au milieu des années 70, par le juge Michel, magistrat intègre et jusqu'au-boutiste qui se lança à corps perdu dans sa lutte contre la pègre et notamment le gangster Gaëtan Zampa que tout le monde appelait Tany.
Polar à l'intrigue haletante, le film de Jimenez ne laisse pas une minute de répit au spectateur, propose une immersion totale grâce reconstitution parfaite (décors, costumes, bande originale) et renoue avec un certain esprit du film politico-policier français, un peu oublié depuis quelques années.
Au niveau du casting, Jean Dujardin incarne un juge Michel émouvant dont on ressent toute l'obstination mais aussi l'esseulement, il livre une prestation qui semble fidèle à la réalité. Propre.
Benoit Magimel, dans un rôle assez discret est toutefois très crédible dans le rôle du "fou", sbire frustré et traitre.
Et enfin, la grosse satisfaction c'est gilles Lellouche dans le rôle de Zampa, qui aurait pu être expansif et caricatural mais délivre au contraire une performance tout en subtilité et contraste, autoritaire, parfois tendre, souvent violent mais d'une froideur terrifiante.
Le scénario est bien écrit, alternant l'enquête formidablement documentée et le quotidien des protagonistes, ne verse pas dans le manichéisme, la morale bienpensante ou la violence gratuite et offre de beaux moments d'émotion grâce à un bel équilibre et une réelle maitrise.
Jimenez est également un bon réalisateur, sa mise en scène colle au plus près de ses personnages, entre reconstitution quasi documentaire des faits et plans spectaculaires réussis, soulignée par une belle photo et un montage dynamique.
Donc au final une excellente surprise qui va bien au delà de que j'en espérais.