cinema

Pochette:
Réalisateur(s): Reed Morano
Scénariste(s): Mike Makowsky
Acteurs: Peter Dinklage, Elle Fanning
Compositeur: Gregory Tripi
Date de sortie: 2018 - USA

Hier soir, j'avais déjà envie de retrouver mon vieux fantasme d'enfance, nourri des épisodes de La Quatrième Dimension sur ce thème très classique : être le dernier humain vivant sur Terre. L'actualité fournissait déjà tout le carburant nécessaire à l'imaginaire.
Puis ma boîte à télé des zinternettes me mit sous le nez cet énigmatique Seuls sur Terre dont je n'avais jamais entendu parler. La briotche de potche étant exactement dans le même thème, je n'ai pas réfléchi longtemps.

 

J'ai donc découvert cette étrange mais très belle histoire d'amour, car impossible, entre deux êtres que tout sépare, l'un ayant très tranquillement accepté le décès soudain et inexpliqué de la totalité de ses contemporains, pour poursuivre une petite vie tranquille dans son village tranquille sans personne pour le faire chier, l'autre ayant fait irruption dans cette petite routine avec une tout autre ambition, celle de vivre pour de vrai malgré tout.
Le fait que cette histoire se déroule dans le calme chaos faisant suite à une interruption subite et subie de toute vie humaine met en exergue les divergences de classification sociale et donc de projets de vie des personnages, en les plaçant dans un registre tragi-comique.

Ce flim est étrange.
Il commence de manière trop classique, du vu et revu (l'homme solitaire dans des lieux désertés), puis on entrevoit ce qu'il peut avoir de différent et ça donne très envie. Quel sujet merveilleux que la misanthropie satisfaite, le ressentiment du solitaire rejeté par tous qui peut enfin goûter pleinement son idéal mais devra, en s'y confrontant pour de vrai, en trouver les limites et en éprouver les inconvénients… Le potentiel est d'autant plus fort quand on confronte le bonhomme à son total inverse - et même sans doute une personne qui, dans le contexte social ordinaire, aurait participé à nourrir son amertume - car il y a alors une bien belle matière à travailler.
Les attentes générées deviennent donc considérables, et… rien.
Enfin, pas grand chose. Je ne divulgâche rien, aucune révélation sur le Raider™ ici, mais le flim aurait clairement gagné à être réécrit pour son dernier tiers. Il n'exploite pas assez les sujets qu'il fait miroiter dans sa première moitié, et en aborde un autre sans le creuser : à la fin, on a juste envie de manger des chipes. Et j'avais pas de chipes.

Très dommage donc, et il fallait bien ce pavé pour l'expliquer, un peu. Même s'il s'agit vraiment d'une histoire d'amour impossible…

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