Je continue d'approfondir la filmo de ce réal que j'apprécie de plus en plus et j'en profite pour lui consacré un dossier. Je vais essayer de tous les mater pour être exhaustif.
Il commence sa carrière, comme nombre de ses comparses, sous l'égide de Roger Corman, avant de se faire repérer par Spielberg, qui lui confie un des sketchs de la quatrième dimension avant de lui proposer Gremlins, film qui lui apportera la consécration. Leur collaboration continuera avec L'aventure intérieure et Gremlins 2, puis quelques années plus tard sur Small Soldiers.
Un temps coqueluche d'hollywood, ses résultats de moins en moins au box office et son ton irrévérencieux feront qu'il sera progressivement placardisé.
Il dû se battre sur quasiment chaque film pour imposer son originalité et sa touche sombre. On remarquera cependant qu'à la fin des années 90, il a sûrement dû faire des compromis pour continuer à bosser pour ce système qui broie ceux qui ne sont pas dans le moule.
1978 : Piranhas (Piranha)
1981 : Hurlements (The Howling)
1984 : Gremlins
1985 : Explorers
1987 : L'Aventure intérieure (Innerspace)
1989 : Les Banlieusards (The 'burbs)
1990 : Gremlins 2 : La Nouvelle Génération (Gremlins 2: The New Batch)
1993 : Panic sur Florida Beach (Matinee)
1998 : Small Soldiers
2003 : Les Looney Tunes passent à l'action (Looney Tunes: Back in Action)
2009 : The Hole
2014 : Burying the Ex
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The burbs ou les banlieusards, en belge. Je dis en belge, car oui malgré la présence de Tom Hanks et Carrie Fischer au générique, le film n'a jamais été exploité en France. Ce n'est pas le plus connus des Joe Dante (piranhas, hurlements, gremlins, l'aventure intérieure...) et pourtant il mériterait à l'être . C'est une comédie déjantée, fleurtant avec le fantastique, et se déroulant dans le quartier qui accueillera bien des années plus tard, une ribambelle de desperate housewives.
Il partage aussi quelques similitudes avec Edward aux mains d'argent, notamment dans la critique douce-amère de l'utopie reaganienne des banlieues américaines des années 50.
Le reste du casting n'est pas en reste avec l'excellent Bruce Dern, l'inoubliable Corey Feldman et un acteur que je ne connaissais pas et qui leur tient la dragée haute Rick Ducommun.
La musique de Jerry Goldsmith tient aussi un rôle important et la mise en scène rythmée et truffée de clins d'œil de Dante est jubilatoire.
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Panique sur Florida Beach (Matinee en VO).
Encore un film à tiroirs, qui aborde avec brio une multitude de thèmes, chers au réalisateur. Les phobies de l'Amérique profonde et l'évolution inexorable du cinema fantastique, en premier lieu.
C'est aussi son film le plus autobiographique. Une vision sans concession, mais empreinte d'humour, de l'Amérique puritaine du temps de la guerre froide. Une mise en parallèle du suspense existentiel réel avec les aventures imaginaires du film imbriqué dans le film, le tout filmé (et joué) avec brio, pour un résultat proche du conte philosophique dantesque.
Bref encore une pépite à découvrir.
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En peignant le portrait de 3 jeunes rêvant d'ailleurs et en décalage avec leur environnement, à l'instar de Spielberg dans quelques uns de ses films, Joe Dante introduit encore une fois une part de lui et sa jeunesse dans ses personnages. Ce film est à ne surtout pas prendre au premier degrés, car rien n'y est crédible et le tout baigne dans une sorte d'onirisme latent. L'histoire est en permanence balancée entre réalité et fabuleux, si bien que l'on ne sait plus vraiment ce qui réel ou imaginaire.
Comme à son habitude Dante transforme un conte familial fantastique sur le papier en fable caustique qui déstabilise le spectateur, et c'est d'ailleurs ce qui lui posera des problèmes dans sa carrière, ne proposant pas forcément à l'instant T, ce que les gens venaient chercher. Mais à y regarder de plus près l’impertinence donne beaucoup plus de saveur à l'oeuvre qui est la sienne.