Lire sur le forum >> guerre des polices
Le commissaire Ballestrat, pervers et sadique, dirige la brigade territoriale tandis que le commissaire Fush, beaucoup plus humain, est à la tête de la brigade anti-gang. Pour capturer Sarlat, l’ennemi public numéro un, ils se livrent un combat sans merci, reniant les règles et les lois de la coopération…
Encore un film français des années 70, avec un casting prestigieux : Claude brasseur en flic taciturne divorcé qui donne sa vie pour son métier (on ne peut pas faire plus cliché, et pourtant, ce rôle lui vaudra le Cesar du meilleur acteur, au nez et à la barbe de Dewaere pour son rôle inégalable dans série noire), Claude Rich parfait en flic cruel, mysogine et implacable (caricatural aussi, mais efficace) et enfin Marlene Jobert, sensuelle et souvent à poil, en jeune flic désabusée par les coups bas de ses collègues et la méchanceté de ses supérieurs (quand on voit ce film, on sait de qui Eva Green a hérité sa beauté !).
Vous l'aurez compris, c'est une accumulation de clichés et de caricatures, du vu et revu au cinéma et même à la tv, et pourtant ce film devait paraître avant-gardiste à sa sortie, car il fut le succès surprise de l'année 79, en réunissant des millions de spectateurs. Probablement car ce film fut le pivot entre deux générations de polars, les classiques des 70s et ceux plus réalistes et plus âpres des années 80 (la balance, l'addition, tchao pantin, l'arbalète, série noire, garde à vue, etc...) avec désormais des flics en jeans et blousons de cuir, se comportant souvent encore plus mal que les voyous qu'ils poursuivent.
Cela s'explique par la volonté du réalisateur de s'éloigner le plus possible du style de son mentor Georges Lautner, dont il fut très longtemps l'assistant, et de se rapprocher de la dernière vague US du polar urbain, ce qu'il explique en interview dans les bonus du dvd, en citant Peckinpah, Don siegel, etc... Ses mots clés étant : action trépidante, rapidité du ton, réalisme, âpreté.
Ça semble avoir fait son effet lors de la sortie, mais ce qui est cocasse, c'est qu'aujourd'hui ça ressemble plus à un épisode de Navarro, Comissaire Moulin ou Julie Lescaut, qu'à Dirty Harry ou Guet-apens.
En bref, malgré un beau duel d'acteurs et une critique engagée de l'administration dont l'influence politique mène à l'absurdité dramatique des actions de terrain, le film manque cruellement d'enjeu et de tension dans son déroulement, et il vieillit assez mal.