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Réalisateur(s): Mark Cendrowski, Anthony, Joseph Rich et Howard Murray
Scénariste(s): Chuck Lorre, Bill Prady
Acteurs: Jim Parsons, Johnny Galecki, Kaley Cuoco, Simon Helberg, Kunal Nayyar, Mayim Bialik, Melissa Rauch
Date de sortie: 2007- USA

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 J’ai vraiment apprécié les trois premières saisons de The Big Bang Theory, mais c'est surtout à partir de l'introduction du personnage d'Amy (Mayim Bialik) que j'ai réellement accroché à la série ... mais ça n'a pas duré longtemps. Pour moi, la série est à son pic de forme entre les saisons 3 à 6. C'est alors l'une des sitcoms les plus stimulantes et subtiles intellectuellement depuis ... disons, depuis Seinfeld. On suit avec bonheur les délires de Sheldon (Jim Parsons) qui n'aime rien de plus que provoquer le chaos autour de lui, comme lorsqu'il utilise des techniques de conditionnement sur Penny (Kaley Cuoco) la petite amie de son colocataire Léonard (Johnny Galecki). On rit également de bon cœur devant la "bromance" entre Howard (Simon Helberg) et Raj (Kunal Nayyar) qui questionne la notion d'homoérotisme implicite.


Mais comme la série est jugée trop bizarre et pas suffisamment fédératrice (sous entendu pas assez familiale), c'est alors que vers la fin de la saison 6, les producteurs/scénaristes déploient toute leur énergie pour en faire une série plus "grand public", histoire d'attirer toujours plus de téléspectateurs. Lorsque vous y prêtez plus attention, vous remarquez également que des schémas assez troublants se répètent pour ridiculiser les hommes et les femmes scientifiques. Je connais le monde des chercheurs en université et non, ce ne sont pas tous des "adulescents" qui passent le plus clair de leur temps à jouer aux jeux vidéos ou à trainer dans les magasins de comics/BD.

Les deux plus gros problèmes que je rencontre avec The Big Bang Theory, ce sont les rires enregistrés et une maitrise assez discutable de la pop culture. Je pense que si la série a autant de détracteurs (plus que je ne le pensais) c'est en grande partie à cause des bêtises balancées sur le pop culture et autres approximations sur les notions scientifiques abordées. Mis à part cela, c'est une sitcom très agréable à suivre et qui ne véhicule que des bons sentiments. C'est pourquoi elle contribue, malgré tout, à donner une meilleure image des geeks.

La série s'amuse des préjugés, qui veut que les geeks sont des adulescents coincés dans les années 80/90 et que la jolie (et un peu stupide) blonde était la fille la plus populaire au lycée. C'est effectivement le cas et c'est assumé par les auteurs de la série, mais c'est pour mieux nous surprendre par la suite. En effet, durant ses douze longues saisons, ce schéma initial va grandement évoluer. Ainsi, alors que tout les oppose, Leonard et Penny vont bien ensemble (malgré tout) car ils se poussent mutuellement vers le haut. C'est un peu le principe de la série, voir des archétypes de personnages évoluer pour devenir des hommes (ou femmes) accompli(e)s et épanoui(e)s.

Ainsi, un geek névrosé qui veut tout contrôler et qui refuse que son monde change, va peu à peu accepter les changements et lutter contre ses obsessions. Le geek obsédé par le sexe opposé et les blagues sexuelles, met de coté ses blagues beaufs, devient un mari attentionné et un bon père de famille. Le geek timide qui n'arrive pas à prononcer le moindre mot devant une fille quand il est sobre, multiplie les conquête et gagne en expérience. Le geek réservé et un peu coincé, va séduire sa voisine et gagne en confiance en soi. Quant à la jolie (et un peu stupide) blonde, elle va apprendre à sympathiser et même fraterniser avec ceux qu'elle ne considérait même pas voir et dont elle se moquait au lycée.

Tous (ou presque tous) les personnages de la série gagnent en maturité tout au long de la série. On peut sortir de son carcan, on peut se libérer de son archétype de personnage et contredire les préjugés ... c'est bien çà, le message de la série. Nos quatre héros ne renoncent à la pop culture, ils lui accordent juste (un peu) moins de place et se sentent plus épanouis.

Quant à l'humour de la série, on adhère ou on adhère pas. Personnellement, j'accroche à cet humour qui fait souvent mouche chez moi (mais pas toujours). Certes, il y a beaucoup de blagues supposément sexistes et racistes, mais moi j'y vois plutôt des p'tits gars timides et maladroits qui s'y prennent très mal avec femmes. Ils ne correspondent pas au profil du harceleur et à aucun moment ils n'ont l'intention de faire du mal aux femmes.

Bref, j'aime bien The Big Bang Theory. Et pourtant, je m'estime moi-même comme un p'tit geek. Pour autant, je ne me sens pas offensé par les personnages de la série et du portrait du geek qui en ressort. Alors certes, ce sont des caricatures en puissance, mais c'est justement les codes de la sitcom, c'est à dire grossir les traits des personnages pour en rire. Et tout ça, ça ne m'empêche pas de trouver un petit fond de vérité dans chacun des personnages, ce qui me les rend d'autant plus attachants, malgré leur misogynie ou autres caractères détestables. En fait, je trouve que la série est suffisamment bien faite (avec suffisamment de bienveillance) pour me donner le droit d'en rire, y compris lorsque je pourrais me sentir visé.

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