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Made in USA est un film charnière dans la carrière de Jean-Luc Godard, puisqu'il y aura un avant et un après Made in USA. Les films de Jean-Luc Godard sont des œuvres quelque peu abstraites, se moquant du style narratif conventionnel et du style de vie bourgeois, tout en embrassant le maoïsme. Alors que certaines de ses œuvres (À bout de souffle, Bande à part, Pierrot le fou, Le Mépris ...) exercent une certaine fascination sur moi, Made in USA a eu l'effet d'un somnifère ... c'est d'un tel ennui !
Made in USA, C'est quoi ? C'est une interminable diatribe politique qui balance du name-droppings à n'en plus finir. C'est la litanie de Jean Luc Godard, du formalisme pour que l’on se damne. Made in USA met en vedette une autre des obsessions de Godard, son adorable épouse et muse Anna Karina, à la recherche de l’homme qui a assassiné son mari.
Vêtue de jolies redingotes parisiennes, Anna Karina erre sans fin dans des décors aux couleurs chatoyantes. Le montage du film est totalement chaotique, pour ne pas dire bâclé (la signature de Godard). Plus encore que dans ses films précédents, Made in USA est un collages de fragments visuels et de notes éparses, assemblées selon des liens plastiques et sonores sans la moindre logique. Mais ce n'est pas étonnant, Jean-Luc Godard a toujours eu horreur de la logique (aka Alphaville). Et puis le fond embrasse la forme, ce pseudo réquisitoire subversif est d'une telle lourdeur !
Son premier film À bout de souffle est à la base d’un nouveau langage cinématographique (les ellipses) et la naissance de la Nouvelle Vague. Il continuera dans la même veine pendant plus de 60 ans, étant donné que le vieil homme réalise toujours et encore des films très obscurs. Mais le jeu était déjà terminé à la fin des années 1960, en même temps qu'il se sépare de Anna Karina et du directeur de la photographie Raoul Coutard, recyclant sans fin les mêmes thèmes, les mêmes idées, dans le même désordre flasque vus dans toutes ses œuvres précédentes.
J’admire Jean-Luc Godard pour son jusqu'au boutisme et pour son envie de réaliser des films encore aujourd'hui. Mais avec le recul, vu sa filmographie qui part dans tous les sens, c'est peut-être plus escroc qu’un vrai cinéaste. En repensant à ce moment charnière de l’histoire du cinéma (la Nouvelle Vague), j'ai l'impression que ce sont des cinéastes comme Claude Sautet, Claude Chabrol ou François Truffaut qui ont remporté le combat au poing avec Jean-Luc Godard. Seuls les godardiens les plus fidèles, en particulier ceux qui sont prêts à tomber dans le piège de son pseudo remake du Grand Sommeil d'Howard Hawks et de son pseudo discours politique "visionnaire", trouveront de l'intérêt dans ce Made in Venezuela.