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Comme pour Ninja Scroll du même réalisateur, Vampire Hunter D - Bloodlust c'est du 100% Yoshiaki Kawajiri. C'est de l’action pure, versant volontiers dans l’horreur, le fantastique, la science-fiction et un peu de sexe selon les envies. Yoshiaki Kawajiri ne se limite vraiment pas à une seule source d'inspiration et aime bien mélanger les genres quand l’occasion se présente ... et ça tombe bien, car Vampire Hunter D - Bloodlust s'y prête bien (au mélange des genres). Sur la forme, on retrouve ici toute la frénésie de mise en scène de Yoshiaki Kawajiri, soupoudrée de petits moments gores et érotiques (à ce niveau, Vampire Hunter D - Bloodlust est très soft, comparé à Ninja Scroll) dont il fait preuve habituellement.

Lorsque Charlotte, la fille de la riche famille Elbourne, est apparemment kidnappée par le baron vampire Meier Link, son père engage des chasseurs de vampires pour la ramener. L’un des chasseurs est un dhampir, un hybride mi-vampire / mi-humain, connu sous le nom de "D". Ses principaux concurrents sont les frères Marcus, qui travaillent aux côtés d’une femme appelée Leila, au passé mystérieux. Elle a ses raisons personnelles, qui expliquent pourquoi elle hait autant les vampires, mais je n'en dirais pas plus. Au fur et à mesure que l’histoire progresse, ils se lanceront dans de nombreux combats contre une variété de créatures démoniaques, chacune étant déterminée à sauver Charlotte et à collecter la récompense.

Ce film se déroule dans un futur lointain, dans un monde où les vampires existent toujours, mais dont leur nombre diminue grâce aux actions des chasseurs de vampires. C'est clairement un monde où les vampires sont menacés de disparaitre, il n'en reste que quelques uns. Et puis les choses se compliquent encore plus, quand il devient évident que Charlotte est partie avec Meier de son plein gré, parce qu’elle est amoureuse de lui. Le film se concentre surtout sur les combats, mais lorsqu'il fait une pause entre deux combats, il nous en apprend un peu plus sur le passé de D et sur les motivations de Leila. Il est également évident, que tout le monde ne va pas survivre à la fin.

Vampire Hunter D - Bloodlust m'a un peu rappelé Blade, à certains moments. Dans cette version animée de Blade, le chasseur de vampires (aka Blade) est en effet à moitié humain et à moitié vampire, mais c’est à peu près là que les similitudes s’arrêtent. Vampire Hunter D - Bloodlust se déroule quant à lui dans un avenir lointain et D est un chasseur qui préfère une bonne épée à l’ancienne pour combattre le mal de son temps.

Sur la forme, le film brille de milles feux. L'animation est ultra dynamique et ça fourmille de détails à chaque plan. L'ambiance sonore n'est pas reste, ça fait parti des BO dont on se souvient longtemps après. Par contre sur le fond, c'est quand même très léger (c’est peut-être là que le bât blesse). L'histoire est cousue de fil blanc, ne réserve aucune surprise et n'évite pas certains clichés (le méchant vampire qui n'est pas si méchant que ça). Résultat, on ne ressent que trop peu d'empathie pour ses personnages. Le film aurait mérité une histoire plus complexe et un travail plus appondis niveau écriture / développement des personnages.

En dépit d’être un film de vampires et de démons s'inspirant de mythes connus de tous, certaines des créatures et des armes imaginées par Yoshiaki Kawajiri sont très originales. On reconnait tout de suite d'où vient l'inspiration pour la plupart des créatures, mais d’autres sont complètement nouvelles pour moi. Beaucoup de soin a été porté dans la réalisation de Vampire Hunter D -Bloodlust et le résultat est largement à la hauteur des efforts consentis.

Il y a beaucoup d’action dans Vampire Hunter D - Bloodlust, ce qui m'a un peu rappelé les films des débuts de James Cameron, avec le tout premier Terminator et Aliens. Il y a très peu de dialogues et on enchaine les scènes d'action à un rythme très soutenu. On est tout le temps en mouvement, c'est de ce fait l'action qui fait avancer le récit et pas les dialogues. Les personnages sont assez intéressants, même si pour la plupart (à l'exception de D et Leila) ils manquent de développement. Plutôt que d’avoir des vampires maléfiques et des humains héroïques, le film essaie de nuancer tout ça (tout n'est pas simplement blanc ou noir). Meier possède bien sûr une face sombre, étant donné qu’il est présenté comme le méchant du film, mais il y a une tentative (plus ou moins réussie) de le rendre sympathique.

L'un des aspects que j'ai trouvé intéressant du film, c’est que tous les méchants incarnent ici un éléments "matériel" qui semble absent dans le tissu réel du film. L’un d’eux peut se déplacer dans les ombres, lui-même appartenant à ce néant. Un autre peut prendre la forme de n’importe quelle structure. Une troisième créature crée des illusions à partir de la mémoire des gens et est elle-même une entité spectrale composée à partir d’illusions.

L’histoire est remplie d’éléments emprunts à Roméo et Juliette (les amants tragiques), à la créature Frankenstein (la créature incomprise) et invoque même le racisme (les vampires sont juste incompris). Le mélange des genres est plus ou moins cohérent, parfois moins que plus. Aprés tout, ça semble avoir du sens, si on est pas trop exigent. Tant que vous ne vous posez pas trop de questions sur la cohérence des actes de chacun, on peut admettre beaucoup de choses ... mais seulement si vous ne réfléchissez pas trop !

De plus, je ne comprends pas cette vision fantasmée des vampires, qui en font des créatures incomprises, persécutées ... allant même jusqu'à en faire des victimes. Alors certes, le film s'inscrit dans la vision romantique du vampire, du vampire séducteur et d'une beauté sans équivoque. Or, n'oublions pas que les vampires sont des chasseurs qui tuent les humains pour survivre ... fin de l’histoire, pas de négociation possible ! On ne se dit pas "Peut-être pourrions-nous simplement les traiter comme nos égaux et vivre en paix avec eux ?"

Bref, si vous aimez l'action frénétique et si le mélange des genres horreur / fantastique / science-fiction ne vous fait pas peur, alors vous allez adorer Vampire Hunter D - Bloodlust. Si vous voulez une histoire qui a du sens, avec une ligne directrice, des personnages attachants et qui ne vous jette à la gueule un gloubi-boulga de références indigestes (la créatures de la créature de Frankenstein, le racisme, Roméo et Juliette ...), vous allez tousser plus d'une fois. Malgré tout, je le recommanderais certainement aux fans d'animation japonais et d'histoires de vampires.

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