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 Alors j'ai essayé de la voir en ignorant les critiques "gnignigni la 3D c'est moins beau que Miyazaki" et "gnagnagna le fils c'est quand même moins magique que le père", comme si le Studio Ghibli n'avait jamais utilisé de techniques informatiques (depuis Chihiro certains plans sont en image de synthèse, et c'est d'ailleurs pas toujours réussi, mais surtout les Yamada ou Kaguya sont, il me semble, à peu près intégralement générés par ordinateur), ou qu'il n'y avait que des récits à base de magie, de gentils monstres et de paysages verdoyants.


En plus, je déteste pas notre ami Gorô, pas même son Terremer (même si j'ai trouvé la Colline aux Coquelicots plus anecdotique). Je lui reconnais la volonté de proposer des choses différentes de son père, là où d'autres cherchent plutôt à le singer (Yonebayashi et son Arrietty ou son Mary, alors que son Marnie est tellement meilleur).

J'ai donc ignoré la technique dans un premier temps, et écouté ce que le film avait à dire.

Et... c'est complètement incompréhensible.

Ça raconte l'histoire d'Aya, que sa mère, sorcière, a déposé devant un orphelinat pour la protéger d'autres sorcières. On n'en saura pas beaucoup plus sur la mère et son histoire, qu'on ne reverra quasiment pas du film. Aya grandit et semble avoir pour unique but dans la vie de manipuler les autres pour qu'on lui fasse ses 4 volontés. Un jour elle est adoptée par un couple de sorciers bizarres, qui s'en servent de boniche, mais Aya espère apprendre la magie de cette façon. Puis ça part dans tous les sens, Aya fait des tours pendables à tout le monde mais finit quand même par les contrôler, y'a une histoire à base de groupe de rock, la première vraie péripétie arrive au bout de 1h de film et... le film s'arrête sans raison ni conclusion.

À peu près tout est raté en-dehors de la technique : l'histoire est incohérente, la narration ennuyeuse (grosso modo Aya passe son temps à monologuer), les personnages incohérents (quel est le but d'Aya ? Pourquoi apprendre la magie ? Est-elle seulement sympathique, cette fille qui veut manipuler tout le monde ?).

On trouve aussi quelques clins d'œil à Papa, comme la 2CV jaune de Lupin qui sert à la course-poursuite du début.

Et maintenant si on parle de la technique : ben la 3D est potable en fait. Les décors sont très Ghibliens malgré le rendu, et les personnages, qui font très plastique, comme souvent en animation 3D, mais ont quand même des mimiques et des scènes propres au studio (quand Aya rigole par exemple, c'est une version 3D du rire de Mei). Alors on a le droit de trouver que ça n'arrive pas à l'ongle du petit orteil des dessins animés 2D, (et franchement, c'est vrai), et que ça manque de vie et de caractère (mais n'est-ce pas surtout dû à une mise en scène foireuse) mais c'est mieux que 90% de la production 3D actuelle.

Bref, un très mauvais téléfilm, d'assez loin la plus mauvaise production Ghibli que j'ai pu voir (et je crois que j'ai à peu près tout vu), mais pas pour les raisons données, ou en tout cas pas seulement.

 

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