Quand j’arrivais à faire une pause de League of Legends (2/3)
Divinity Original Sin (PC, 2014)
Pourquoi je m’y suis mis ?
Dans une phase de lassitude vis-à-vis de Diablo III, et de pure haine envers League of Legends, j’ai éprouvé le besoin de changer d’horizons. Je ne sais plus comment j’ai découvert l’existence de Divinity, mais j’ai lu deux ou trois tests, et contrairement à mes habitudes, j’ai acheté le jeu sans réfléchir pendant neuf mois. Bien m’en a pris, car j’ai beaucoup apprécié ce vent de fraîcheur, cette nouvelle ambiance et cet univers inédit. Durant quelques semaines, j’ai même cru pouvoir m’extirper de la toile tissée par LoL. Évidemment non, je n’ai pas réussi, mais j’ai compris qu’il existait une possibilité d’y parvenir, un jour, avec un alignement des planètes parfait… et un jeu vidéo capable de me guérir.
Pourquoi j’ai aimé ?
Autant au niveau du point de vue, que de la formation d’équipe et de la direction artistique, j’ai tout de suite rapproché Divinity d’un Baldur’s Gate un peu modernisé (BG 3 n’existait même pas au stade larvaire de pré-projet). Et ça tombait bien, parce que j’avais à peine joué au sus-nommé. Tout juste j’avais observé quelques parties d’un pote sur le 1 et sur le 2, mais sans mettre mes propres mains dans le cambouis. La raison ? Ce système de combat ubuesque, où on doit mettre en pause à chaque action pour ne pas crever contre un bébé rat malade. J’ai toujours détesté ce truc, et ça m’a complètement empêché d’apprécier Baldur’s Gate à sa juste valeur. Marrant d’apprendre après coup que les studios Larian ont développé Divinity et Baldur’s Gate III. Trop marrant, ouais.
Bref, qui dit RPG à l’ancienne, dit grosse customisation de personnage, aussi bien graphique qu’en termes d’aptitudes. On passe facilement plus d’une demi-heure à façonner son petit avatar pour qu’il nous convienne. C’est bon signe, pas vrai ? Et que serait ce menu de création sans sa belle liste de classes, bien sûr ! D’ailleurs, même si on retrouve les classiques Mage / Guerrier / Voleur qui me sortent par les yeux aujourd’hui, il en existe d’autres plus exotiques, comme le Battlemage ou l'Inquisiteur, pour un total de douze. Rien de révolutionnaire pour quiconque ayant déjà ouvert un livre de règles Dungeons and Dragons, mais il faut admettre que ça laisse plus de choix que dans pas mal d’autres moutures du genre.
Bon, une fois lancé dans l’aventure, je constate qu’on se retrouve ENCORE dans un IP peuplé d’Orcs, Trolls et Gobelins. Franchement, qui n’en a pas marre de se taper les mêmes créatures à buter dans TOUS les jeux médiévaux-fantastiques ? J’ai trouvé le bestiaire pas hyper-hyper fourni, en plus. Mais au final, en réduisant un peu mes exigences, j’ai réussi à m’y faire. J’ai focalisé mon attention sur le système de combat fonctionnel et stylé, moins sur la tronche des machins qu’on affronte, et voilà. Le fight, donc, fait passer Divinity dans une phase de tour par tour assez dynamique et intelligente, beaucoup plus intuitive que dans Baldur’s Gate. Ouf, me voilà rassuré ! Ça fourmille d’options pour prendre l’avantage, comme attaquer dans le dos, oindre les ennemis d’huile pour qu’ils brûlent plus vite, leur lancer de la foudre au visage alors qu’ils ont marché dans une flaque d’eau juste avant... etc. Sérieux, on ne s’ennuie pas, surtout dans les zones difficiles, où ça devient… vraiment difficile.
Divinity Original Sin appartient aux RPG, je m’attendais donc à avoir de la lecture. Mais autant ? Là non, pas vraiment. Il y a largement plus de parlotte que de combat. Au début, j’ai un peu flippé de m’ennuyer. Les romans de fantasy, j’avais déjà donné. Au final, j’ai presque regretté ne pas pouvoir potasser le lore encore plus, tant j’ai apprécié la qualité de l’écriture. Bizarrement, je ne me souviens plus du tout du scénario (ça la fout mal, huhuhuhu), mais je me rappelle d’un truc assez unanimement réputé pour sa qualité. Enfin voilà, j’ai savouré les moments de discutaille avec tel pêcheur ou telle boulangère. On se balade tranquille, on profite du soleil, ça change des 300 apm nécessaires pour gagner une partie de LoL ou de Dawn of War II, purée. On se voit de plus gratifié de phases d’exploration, de résolution d’énigmes, de détection de pièges (ou pas), histoire de diversifier un peu tout ça.
J’ai donc fait progresser ma petite troupe sans me prendre la tête, à un rythme tout à fait acceptable et à travers des décors qui ravissent les pupilles. On se surprend à flâner dans les villages juste pour le plaisir, au lieu d’aller tabasser du monstre, et ça ne pose aucun problème. Tout comme le scénario, impossible de me souvenir de la musique, mais une petite réécoute me fait comprendre que j’aurais dû m’y attarder un peu plus.
Divinity Original Sin - Pleasure of Simplicity
Pourquoi j’ai arrêté ?
Plutôt bien avancé dans le jeu, je me suis retrouvé bloqué, à un moment où il faut quadriller une galerie souterraine, faire exploser des tonneaux et récupérer des objets dans une cabane en bois, ou un truc du genre. J’ai tout fouillé plusieurs fois, j’ai retourné chaque recoin de la caverne, je suis revenu sur mes pas pour voir si je n’avais pas raté une étape pour valider la quête, rien. J’y ai passé plusieurs heures et ça a fini par m’agacer au point d’aller lire une soluce en ligne. J’avais tout fait bien comme il fallait, juste que lors de l’explosion d’un tonneau, un passage devait s’ouvrir, ce qui ne s’est jamais produit. Mon jeu était buggé, magnifique nouvelle ! Ça m’a tellement saoulé que je l’ai désinstallé, sans jamais y revenir par la suite. Et pour faire passer la frustration, quoi de mieux que de retomber dans LoL plus que jamais ? Allez, on repart pour deux ans de grind sans but, saturé de crises de rage et de frustrations. Je n’avais pas atteint le rang Diamant à l’époque, cet objectif me hantait encore en permanence. Bref, Divinity aurait mérité beaucoup plus d’attention de ma part, je n’ai pas rendu justice à la profondeur de son gameplay, ni à la qualité de sa réalisation. Mais ce bug à la con, quoi ! J’en ai encore des frissons de haine.
