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Fiche technique

Nom : Suikoden I via Suikoden I & II HD Remaster: Gate Rune and Dunan Unification War
Éditeur : Konami
Développeur : Konami
Versions : Switch / Switch 2 / PC (Steam) / PS4 / PS5 / Xbox One / Xbox Series
Genre : J-RPG
Dates de sortie : 06/03/2025
Langue : Français


Le contexte du testeur

Jeu joué sur Switch, environ 70% en mode docké et 30% en mode nomade sur une Switch OLED.
Je ne connaissais pas du tout cette épisode et très peu la série : j'ai un peu joué à Suikoden IV, Suikoden Tactics et Suikoden Tierkreis mais je n'en avais encore terminé aucun.


Le contexte du jeu

Suikoden I & II HD Remaster: Gate Rune and Dunan Unification War est, comme son nom l'indique, une compilation des deux premiers jeux de la série Suikoden. Mais ces deux jeux ne sont ni des remakes, ni des remasters des épisodes originaux : il s'agit en fait d'un remaster HD et amélioré d'une compilation sortie à l'origine sur PSP, et qui elle même était un remake léger (ou portage amélioré) des deux premiers épisodes.

On a donc Suikoden (1995) et Suikoden II (1998) sur PlayStation => Suikoden I & II (2006) sur PSP en japonais uniquement => Suikoden I & II HD Remaster (2025) sur toutes les consoles des deux dernières générations, incluant la Switch 2.

Suikoden est une série qu'on ne présente plus, mais je vais la présenter quand même très succinctement : née sur PS1 en 1995, elle a connu 5 épisodes principaux dont le dernier est sorti sur PS2 en 2006. La série a connu quelques spin-offs, les plus importants étant Suikoden Tactics sur PS2 en 2005 et Suikoden Tierkreis sur DS en 2008.
En 2024, Konami sort une "suite spirituelle" de la série sous le nom de Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes, après 12 ans d'absence, et même 15 en-dehors du Japon, puis ce remaster d'un jeu jamais sorti en-dehors du Japon en 2025, qui sera suivi d'un jeu mobile encore en cours de développement.

La spécificité de la série est de proposer des jeux dans lesquels le personnage principal peut recruter 107 (+ le héros = 108) personnages qui viendront l'épauler lors de son aventure, avec une "bonne fin" disponible uniquement si les 108 personnages sont recrutés en cours de partie.

Une autre spécificité pour Suikoden I et II, est d'être des jeux nés sur consoles 32 bits mais entièrement en 2D, à l'instar de Grandia.


Le pitch

L'histoire est assez classique et met en jeu un tyran aidé d'une sorte de sorcière aux pouvoirs magiques qui tente de détruire le monde et vous allez mener la rébellion pour parvenir à déjouer son plan.


Le gameplay

Suikoden est un J-RPG a l'apparence très classique, avec un système de villages / donjons / carte du monde, affrontement en tour par tour avec sélection de l'action à entreprendre dans un menu (attaque, sort, objet, fuite, défense), rencontres aléatoires avec les ennemis, équipement, points d'expérience, niveaux, statistiques de combat, etc.

Et effectivement, il ne manque pas de classicisme, mais il ne manque pas non plus d'ambition et d'originalité : outre les 108 personnages (pas tous jouables, mais une majorité d'entre eux le sont, donc une 60-70aine de personnages jouables environ), il innove également en proposant des phases de combat supplémentaires : les batailles (affrontement entre deux armées) et duels (affrontement entre deux personnages). Les deux se jouent avec un système de triangle des armes (ou pierre-feuilles-ciseaux) et apportent un vrai plus au jeu, même si leur intérêt ludique et stratégique est très limité.


Les combats se déroulent avec une équipe de 6 personnages, 3 dans la ligne avant et 3 dans la ligne arrière, avec la ligne arrière plus difficile à atteindre mais moins puissante, et certains de vos personnages ne pourront attaquer que depuis la ligne arrière ou que depuis la ligne avant.
Les sorts peuvent être lancés à partir de runes équipées au préalable, chaque rune ayant son lot de sorts de niveau 1 à 4, utilisables chacun un certain nombre de fois en fonction de la statistique "magie" de votre personnage : pas de MP.

Par ailleurs, l'expérience gagnée contre des ennemis de niveaux élevés est très importante, comme l'expérience gagnée contre des monstres de niveaux faibles est très peu importante, si bien qu'il est facile et rapide de monter au niveau adéquat un personnage qui est à un niveau très faible, comme il est long et difficile de booster un personnage pour le rendre surpuissant, ce qui est plutôt appréciable.

Les rencontres aléatoires sont "rares" (comparés aux autres J-RPG de l'époque) et les donjons sont courts, ce qui participe grandement au dynamisme du jeu : l'histoire avance vite, il se passe plein de choses, on n'a pas le temps de se lasser, tout est fait pour rendre la progression la plus agréable possible.

Globalement, le jeu est assez facile, avec quelques pics de difficulté relativement faciles à surmonter en passant par la boutique pour acheter de nouvelles armures et améliorer des armes, et pour cela, les mini-jeux de dés ou de bonneteau aident à amasser facilement et rapidement beaucoup d'argent à certains moment du jeu, même si... là encore, l'aspect ludique est limité.

Les quêtes secondaires sont nombreuses : les 107 personnages à recruter déjà, mais également les peintures, les vieux livres, et autres objets bonus plus ou moins inutiles à dénicher tout au long de la partie pour les adeptes du 100%.

Le ton du jeu, enfin, est à la fois très sérieux et pas du tout sérieux. L'histoire principale (fil rouge) a beau être dénuée d'humour et comporter son lot de scènes dramatiques, les différents dialogues, choix de réponses, personnalités des personnages ne manquent pas de faire sourire à tout moment du jeu, et c'est plutôt appréciable.




La technique

Le jeu a choisi un entre-deux HD / pixel art, avec les sprites qui conservent leur aspect d'origine et leurs gros pixels, mais des décors retravaillés en HD. Je dis "retravaillés" mais en fait, la totalité des décors a été recréés à partir de zéro, il ne s'agit pas d'un simple upscale, et on peut applaudir le travail réalisé, d'autant plus que la plupart d'entre eux sont vraiment superbes. Mais... mais je trouve que cela ne colle pas vraiment. Autant pour un jeu comme Triangle Strategy, je trouvais l'aspect HD2D sublime, autant pour ce Suikoden, je trouve que ça manque de cohérence, on sent que le jeu a un peu le cul entre deux chaises, entre la HD et le pixel art, et je n'ai pas trouvé ça convainquant.








Le ressenti

Globalement, j'ai beaucoup apprécié le jeu, ce que vous avez du remarquer lors de la lecture de ce test car j'insiste beaucoup sur les aspects très positifs.

Cependant, le jeu n'est pas exempt de défauts, loin de là. La gestion des objets et équipements est lourde au possible : quand on récupère un équipement, on ne peut pas facilement savoir qui peut l'équiper, à moins de naviguer sur nos 6 personnages et essayer de l'équiper pour chacun. Si aucun ne peut l'équiper et que l'on cherche à savoir quel personnage dans sa réserve peut l'équiper, c'est encore pire : on n'a alors pas d'autres choix que de retourner à la base, modifier l'équipe, et re-tester l'équipement sur chaque membre...

De la même manière, on dispose d'un coffre permettant de stocker des objets dans notre base, mais impossible de transférer simplement des objets équipés sur un membre en réserve : il faut vider son inventaire (on ne peut pas enlever un seul objet) ou le rajouter dans l'équipe, puis transférer son objet, puis le remettre en réserve...

D'autant plus que la gestion des objets et la gestion de l'équipe ne se fait pas au même endroit : il faut prendre l'ascenseur, confirmer qu'on veut bien prendre l'ascenseur, sélectionner l'étage, se rendre vers le personnage qui nous propose de modifier l'équipe, confirmer qu'on veut bien modifier l'équipe... vous voyez le principe j'imagine.

Autre point négatif dont je n'ai pas parlé : les 108 personnages. Alors oui c'est super cool d'avoir autant de personnages mais... ils se ressemblent beaucoup, pour la plupart. Les personnages n'ont que peu de spécificités, leurs sorts ne provient que, pour la plupart d'entre eux, d'une rune à équiper, ainsi n'importe quel autre personnage peut faire l'affaire.


Le verdict

Globalement le jeu est bon, voir très bon, et il ose sortir des sentiers battus de ce qui se faisait à l'époque. Malheureusement, j'ai trouvé ce remake/remaster/portage relativement fainéant au niveau des améliorations ergonomiques, et très beau mais pas cohérent au niveau graphique.
Il fut un grand jeu mais ce remaster ne lui rend pas suffisamment honneur je pense.


Note finale
7,5/10