[NOSTALGIE] Command & Conquer : Red Alert
Publié : 27 oct. 2023 09:01
Disclaimer : ce texte fait partie des 50 jeux les plus nostalgiques de mon enfance, et ne se considère pas comme test exhaustif du jeu en question. Il se focalise plutôt sur l’aspect marquant et les bons souvenirs liés à sa découverte quand j’étais gamin. Ce n’est donc pas un test à proprement parler, mais plutôt une virée nostalgique à ne pas trop prendre au sérieux.
Instant le plus stylé
Découvrir que Kane, le grand méchant du premier C&C, tire aussi les ficelles dans ce jeu-là, alors que ça se passe cinquante ans avant, et qu'il est censé avoir péri dans l'effondrement de son temple.
Command & Conquer : Red Alert (PC, 1996)

Type de jeu
Envoi de troupes à l’abattoir (encore plus que dans le premier Command & Conquer), sur fond de guerre uchronique et futuriste (encore plus que dans le premier Command & Conquer).

Premier contact
Attention, moment folklorique : j’ai découvert les premières images “d’Alerte Rouge” dans un magazine… au CDI de mon collège (oui, notre CDI mettait des GEN4 et des Joystick à disposition des élèves ; pédagogie originale à laquelle j’adhérais sans souci) ! À l'époque, la presse spécialisée représentait pour moi le seul moyen connu d’obtenir des news sur les nouvelles tueries à venir. Dès qu’un nouveau numéro sortait, la hype crevait tous les plafonds ! Avec mes potes geek un peu introvertis, on relisait trente fois les mêmes articles, plus mal écrits encore que nos rédactions écrites pendant la récré juste avant le cours de français, en scrutant chaque détail de screenshots minuscules à la qualité minable… tout ça pour répéter les mêmes exclamations passionnées quand on se retrouvait dans la cour. Même si on adulait tous le premier C&C, rien ne nous avait permis d’anticiper la sortie aussi rapide d’un nouvel opus. La surprise et la joie qui nous ont animés lorsqu'on a découvert l’annonce n’ont jamais été surpassées à ce jour.

Retour sur expérience
Même si le gameplay n’ajoute qu’un ou deux détails à celui de son prédécesseur, on a cette fois accès à des unités aériennes et navales dignes de ce nom ! Tiberian Dawn n’avait fait qu’effleurer le domaine ; mais dans Red Alert, à nous les bombardiers, sous-marins, largueurs de parachutistes, croiseurs et transporteurs de troupes maritimes ! Ah, et des chiens d’assaut, aussi. Je n'en recrutais jamais parce que ça me rendait triste de les voir mourir, mais je salue l’initiative. Côté cinématiques, on enfonce encore le clou avec une nullité et un kitsch encore plus assumés que dans le premier C&C. Pas mal d’unités recyclées, des ficelles scénaristiques un peu abracadabrantesques... Peu importe ! On jouait au nouveau Command & Conquer ! Sorti un tout petit peu plus d’un an après le précédent, il faisait forcément tout mille fois mieux, voilà. L’esprit critique ne faisait pas encore partie de nos vies, hein. On s’extasiait sur la moitié du monde et on crachait sur le reste, sans prise de tête. Le bon temps, quoi. Et un peu la bonne bêtise aussi. L’important fut d’en avoir profité au maximum. Et même si Red Alert avait des airs d’extension de Tiberian Dawn, bah on en a eu pour notre argent. Il suffisait d’arrêter d’acheter des Pogs ou des cartes Dragon Ball pendant quelques semaines pour s’offrir un jeu vidéo, vous vous rendez compte ?

Flashback spécial ambiance
Après avoir bavé sur mon clavier en jouant au premier Command & Conquer pendant une année entière, sa suite m’a obsédé par-dessus tout. Bon, pas vraiment une suite, mais un préquel transposé dans un univers alternatif. Pas grave, le postulat de départ est tellement dingue qu'on se jette dedans à corps perdu. Einstein remonte le temps pour buter Hitler avant qu'il n'instaure le IIIème Reich ! Et du coup, Staline tente de conquérir le monde à sa place ! Nan mais trop excelleeeeeeeeent ! En tout cas, quand on a onze ans, il n’existe pas de meilleur scénario possible. J’ai trouvé le cadre un peu moins immersif que le climat délétère de Tiberian Dawn, quelques bribes de coolitude ont disparu en route, et encore, même pas sûr. De toute façon, il en restait encore tellement que je n’y ai vu que du feu. La vibe guerre froide, menace soviétique et multiverse, ça pétait la classe quand même.

Réécoute de la bande-son
Le seigneur Frank Klepacki réussit l’exploit de pondre presque la même B.O. que pour Tiberian Dawn ! Bon, j’exagère un peu. Le style electro-rock-r’n’b de flambeur qui a fait sa légende reste prédominant, mais il sonne également plus froid, daté… sibérien. On s’imagine presque des centaines d’ouvriers bosser en rythme sur les chaînes de production interminables, pour fabriquer des tanks mammouths le plus vite possible ! Cela dit, on pourrait jouer à cet opus en écoutant les musiques du précédent, sans que cela dérange le moins du monde. L’inverse fonctionne également. D’ailleurs, le remake des deux jeux sorti en 2020 permet de le faire. Je me dois malgré tout d’ajouter un mot sur le morceau d’intro : un monument de rock parmi les monuments d’OST vidéoludique. Rien que ce titre justifie à lui seul d’acheter trois fois le jeu. Ce moment où je découvre la cinématique d’ouverture, avec ce monument auditif qui accompagne les images de chars, avions et explosions… je ne crois pas avoir ressenti plus de frissons dans ma vie.
Command & Conquer : Red Alert - Hell March
Moment Nostalgie
Alerte Rouge n’avait même pas encore envahi les étagères des magasins, je me trouvais en cours d'EPS, coincé en haut des barres asymétriques. Ces agrès me terrifiaient à l’époque, et je me tétanisais comme un lapin myxomatosé sur une départementale. Un pote à moi m’a motivé en me disant :"La boîte du jeu est là, juste en bas, viens la chercher !" Voilà une manière très claire de quantifier notre niveau de fanitude. Ça ne m’a pas donné la force de braver mon vertige sur le moment, et m’a plutôt fait passer pour un freak infréquentable auprès de beaucoup de monde, mais ça m'a quand même fait marrer. Enfin, quand on a pu mettre nos mains dessus, un débriefing de la plus haute importance avait lieu tous les matins de la semaine. “Alors, t’as réussi la mission 5 avec juste trois tanks pour gagner ? T’as vu comment les chiens de combat c’est trop génial ?” Je ne sais pas comment ça se passe dans les collèges de nos jours, mais on n’était pas près de refaire le monde.

Instant le plus stylé
Découvrir que Kane, le grand méchant du premier C&C, tire aussi les ficelles dans ce jeu-là, alors que ça se passe cinquante ans avant, et qu'il est censé avoir péri dans l'effondrement de son temple.
