lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Gringos10 a écrit :lessthantod a écrit :
Allez tous voir le dernier Spielberg, The Fabelmans, il est fabuleux ...
C'est son meilleur film depuis plus de 20 ans, peut-être même son meilleur film tout court
carrément ???
c'est dingue comme la bande annonce ne me botte pas du tout
et pourtant j'adore spielberg
Bon ça y est je l'ai enfin vu, et mon avis s'approcherai plus de celui du
@Captain Obvious que de ceux de
@lessthantod et
@Tryphon
Pas un mauvais film, loin de là, ça reste un spielberg, mais à mes yeux loin de ses meilleurs films.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Après Babylon au mois de janvier, voilà que débarque sur nos grand écran un second film de cinéma sur le cinéma (mais pas seulement sur le cinéma) et c'est un second coup de cœur. Steven Spielberg nous emporte, nous faire rire, nous émeut, nous faire rêver ... une fois encore. Normal, me direz vous, c'est ce qu'il fait depuis plus de cinquante ans.
Bon déjà ça partait mal, car c'est quelque chose que je n'apprécie pas spécialement. Les artistes qui parlent de leur milieu. Et cette vague pseudo autobiographique du moment ne me passionne pas non plus. J'ai plutôt apprécié le Anderson et le Cuaron, mais sans plus. Babylon, Armageddon et Fabelmans, je les ai trouvé plutôt décevant, sans être mauvais. Tous ces films ont des qualités plastiques indéniables, ce qui est logique, vu la qualité de leurs metteurs en scène, mais ils ne m'ont jamais emporté.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Marquant le retour de Steven Spielberg à l'écriture depuis A.I. Intelligence Artificielle, The Fabelmans est sans conteste l'œuvre la plus éminemment personnelle du réalisateur le plus "bankable" de tous les temps. Ne nous voilons pas la face, il s'agit là d'une œuvre ô combien autobiographique, certes transposée à l'intérieur d'un récit dramaturgique et en partie fictionnelle, mais sans jamais être complètement sûr de savoir qu'est ce qui est vrai et qu'est ce qui est faux. C'est tellement bien fait, qu'il est très difficile de distinguer la part fictionnelle de la part autobiographique.
je ne contesterai pas le premier point, c'est évidemment un film très personnel, mais par contre je ne te rejoindrai pas sur le reste.
Le fait de jouer entre fiction et réalité fait que le réalisateur s'est un peu enfoncé dans la caricature et la dramaturgie exagérée. Et il l'a fait assez peu subtilement, tout étant appuyé et exagéré par des effets de violon larmoyant.
J'aimais bien le fait que Spielberg mette un peu de lui dans chacun de ses films pour densifier les histoires qu'il raconte, en fait quasiment toute sa filmo est une espèce de catharsis de sa jeunesse, mais j'ai l'impression qu'il en a fait une pseudo exégèse au fur et à mesure que les critiques ont analysé ses films et lui ont fait remarquer à quel point il y mettait de sa personnalité, jusqu'à donner ce film autobiographique à l'ambiance trop plombante. Pendant tout le film j'ai eu cette impression qu'il en rajoutait un peu trop depuis son piédestal de milliardaire regardant dans le retro de sa "tragique" enfance.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Il y a énormément de richesses, mais aussi beaucoup de subtilité dans ce film. On repère très vite des clins d'œil à certains films de Steven Spielberg, mais sans jamais que ce ne soit trop appuyé (au-delà du "easter egg"). Ainsi, dans les yeux du petit garçon Sammy qui découvre le cinéma, on a le même regard que dans celui du jeune androïde dans A.I. Intelligence Artificielle, quand il découvre le monde et l'amour de sa mère. A.I. Intelligence Artificielle étant l'un de mes Spielberg préférés, forcément ça m'a beaucoup touché. Quant à Michelle Williams, c'est LA grande révélation pour moi. Elle exprime tellement d'émotions par un simple regard, comme dans la scène où elle danse devant le feu de bois, ou dans le placard devant la pellicule du film de la grande révélation ... toutes ses apparitions m'ont absolument bouleversé.
Comme dit plus haut j'ai trouvé que ce n'était absolument pas subtil, au contraire des nombreux superbes films de sa filmo où il distillait son traumatisme au cœur d'histoires plus grandes, plus intéressantes et fantaisistes, plus optimistes aussi.
AI est en effet une réussite émotionnelle, mieux écrit et interprété que The Fabelmans. Quant à Michelle Williams, elle m'a un peu saoulé, pas qu'elle joue mal, mais son personnage est insupportable et incompréhensible, trop décousu. Face à elle, Paul Dano est tout en sobriété, quasi transparent. Et la grande révélation, au bout de 10 minutes de films, on l'avait vu venir et elle a donc fait pshiiit.
Concernant les auto-références à la filmo du réal, c'est un des points que j'ai apprécié et sur lequel je reviendrai.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Et puis j'ai plus particulièrement adoré deux scènes du film, qui en disent beaucoup sur Steven Spielberg himself. La première, c'est lorsque l'oncle Boris (Judd Hirsch) lui sort un magnifique discours sur l'art et sur la famille. La seconde scène se situe tout à la fin du film, lorsqu'il rencontre John Ford (David Lynch méconnaissable et absolument génial) un géant du Cinéma qui lui fait une leçon sur la ligne d'horizon et le plan final du film qui en tient compte. Dixit John Ford/David Lynch : “If the horizon’s at the bottom, it’s interesting. If the horizon’s at the top, it’s interesting. If the horizon’s in the middle, it’s boring as shit.”
Moi aussi j'ai aimé ces passages, et les autres qui annoncent ses futurs obsessions, ses futurs succès, j'aurai aimé que le film porte plus sur cet aspect, sur la création de ce talent et de cette œuvre hors du commun.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Ce que j'ai beaucoup aimé aussi dans The Fabelmans, c'est cette ligne directrice dans le film qui oscille entre le cartésien (le père) et l'artiste (la mère) et voir comment Sammy va pouvoir se situer dans tout ça. Ainsi, son père parle sans cesse de son hobby pour le cinéma, mais lorsque Sammy réalise son premier court métrage, un western (après avoir vu L'Homme qui tua Liberty Valance de John Ford au cinéma), il se montre très cartésien. Parce que les coup de feux manquent de réalisme, il fait des trous dans la pellicule pour simuler des flash lumineux. Ensuite, lorsqu'il montre le film du week-end passé en famille, il fait deux montages différents, l'un qui montre la vision du père qu'il veut transmettre à sa femme (le montage initial) et l'autre (le montage alternatif) qui montre la dure vérité sur la liaison entre sa mère et le meilleur ami de son père Bennie (Seth Rogen).
Idem, les passages sur ce qui a forgé le talent de ce cinéaste hors du commun sont les plus intéressants, comme la scène du film de fin d'année où il réussit à manipuler la brute du lycée par son talent de monteur, et le petit clin d'oeil un peu balourd dans le meta mais sympa, quand il lui dit qu'il ne le dira à personne, sauf si il en fait un film.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Au final, que penser de The Fabelmans ? Bah c'est simple, pour moi c'est le meilleur Spielberg depuis ... depuis le Soldat Ryan, peut-être ? En tout cas, c'est son meilleur film depuis très longtemps.
pour moi depuis le soldat Ryan il y en a encore plusieurs qui font partie du haut du panier de sa filmo (minority report, la guerre des mondes, munich, lincoln, ready player one, tintin, attrape moi si tu peux..) et Fabelmans n'est pas au dessus de ceux ci.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
Tonton Steven, c'est mon papa au cinéma. Je suis né en 1981 et mon enfance a été bercé par Indiana Jones, les Gremlins et Retour vers le futurs (avec l'aide de George Lucas, Joe Dante et Robert Zemeckis). Durant mon adolescence (la première moitié des années 90), j'en ai pris plein les yeux avec Jurassic Park et j'ai pleuré devant La liste de Schindler. Durant mes premières années en FAC, j'ai été bouleversé par A.I. Intelligence Artificielle
TOUT PAREIL. Et même plus, j'ai pris des claques en redécouvrant les chefs d'oeuvre de ses débuts, Duel, 3ème type, jaws. J'ai été bercé par E.T, les Indiana, même always et Hook m'ont envoyé du rêve. Il m'a bouleversé évidemment avec Schindler, mais déjà avec la couleur poupre et l'empire du soleil des années plus tôt.
lessthantod a écrit : ↑02 mars 2023 13:58
et là avec the Fabelmans je retrouve le grand Steven, tout en pudeur, humilité et retenue (celui que je préfère).
Bref, quand le générique de fin arrive, je me suis dit ... "c'est déjà fini ?" Non vraiment, son seul défaut à ce film, c'est que quand il se termine, j'en redemandais encore !
moi je ne l'ai pas retrouvé, le réal que j'aime. J'ai eu l'impression d'un film "testament" plus qu'un film "somme" comme peut l'être The irishman de Scorsese.
J'ai trouvé le film un peu longuet, et si j'en redemandais encore à la fin, c'est surtout parce que je n'ai pas eu à voir ce que j'aurai voulu.