lessthantod a écrit : ↑03 juil. 2024 09:13
Je viens de mater Casino Royale ...
Sorti quatre ans après Meurs un autre Jour, le dernier volet de la saga des James Bond porté par Pierce Brosnan, Casino Royale avait la lourde tâche de ressusciter une franchise alors tombée bien bas. Notre espion britannique préféré fait son grand retour, mais exit Pierce Brosnan et welcome Daniel Craig. C'est également le retour de Martin Campbell à la réalisation, après avoir réalisé Goldeneye, de loin le meilleur James Bond avec Pierce Brosnan et même l'un des meilleurs opus de toute la saga. Alors qu'en est-il de ce James Bond version 2006 ? Martin Campbell arrivera-t-il à ressusciter une franchise bien mal en point au sortir des années 90 ?
Casino Royale est un total reboot de la série et pour l'occasion, on laisse tomber les gadgets débiles, les cascades surréalistes et l'humour gras, pour laisser place à un nouveau James Bond, plus humain et plus sombre. En fait, on revient aux sources de la saga, pour coller au plus près de la vision de son créateur Ian Fleming. Et c'est peu dire que peu de gens misaient sur la réussite de cet opus, avec un acteur encore peu reconnu du grand public et qui plus est, au physique qui ne correspondait pas vraiment aux canons de la saga établis par Sean Connery. Jusqu'à présent, nous n'avions eu que des bruns aux yeux foncés, musclés et regard séducteur. Or, Daniel Craig était blond aux yeux clairs, plutôt frêle et le regard plus tourmenté.
Alors que Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton et Pierce Brosnan étaient des hommes séduisants, drôles et plutôt trapus, le 007 de Daniel Craig représentait une nouvelle ère, moins comique et plus axée sur l'action, comme un vrai agent du MI6. Et il faut dire qu'une fois le film sorti, Daniel Craig aura mis tout le monde dans sa poche, même les plus sceptiques. En plus d'incarner un James Bond plus réaliste et plus sensible, Daniel Craig est un 007 qui en impose. Nous avons là peut-être le meilleur interprète du personnage depuis Sean Connery, le meilleur à mes yeux parce que c'est le premier et parce que son élégance, ainsi que son charisme, sont inégalables. Oubliez le brushing de Pierce Brosnan et le sourire ravageur de Roger Moore, Daniel Craig impose sa fragilité et son côté tourmenté. Il se rapproche un peu du style de Timothy Dalton, un James Bond que j'aime beaucoup.
Dans Casino Royale, nous suivons un agent du MI6 fraîchement promu 007, qui va devoir démanteler un réseau criminel dirigé par Le Chiffre (Mads Mikkelsen). Nous changeons radicalement des opus précédents, fini les gadgets et les Bond invincibles en mode super-héros. Ici, Daniel Craig doit se débrouiller tout seul, pour l'instant, sans l'aide de Q ni de Moneypenny qui ne feront leur apparition qu'à partir du troisième opus de la saga (Skyfall). Le film s'ouvre sur une course poursuite à pied très mouvementée, qui met direct dans l'ambiance. La séquence de la grue est notamment l'une des scènes d'action les plus renversantes jamais vue dans un James Bond depuis très longtemps. Mais comme le titre du film l'indique, le scénario tourne principalement autour du casino et plus particulièrement autour du poker. James Bond va devoir affronter au poker ce fameux Le Chiffre et fera connaissance pour l'occasion de Vesper Lynd (la splendide Eva Green), l'une des James Bond girls des plus fascinantes qu'il m'ait été donné de voir dans un James Bond.
Pour ce qui est du casting, Daniel Craig impose son style et nous propose un James Bond plus réaliste, plus moderne. Dans le rôle de la James Bond girl, Eva Green est magnifique et incroyablement séduisante, mais elle n'est pas là que pour son beau visage. Elle est bien plus qu'une simple conquête pour James Bond, elle deviendra le véritable amour de 007. Dans le rôle du grand méchant de service, Mads Mikkelsen est juste excellent, avec sa tête menaçante et un œil qui pleure du sang. C'est dans ce rôle que je l'ai découvert pour la première fois et depuis je suis très fan de l'acteur (Pusher et surtout Pusher II, La Chasse et Drunk). Quant à Judi Dench, elle reprend son rôle de M, qu'elle incarnait depuis Goldeneye.
En bref, Martin Campbell nous offre un film intense et nerveux, sans se perdre dans la surenchère de cascades surréalistes à la Meurs un autre Jours (l'un des pires opus de la saga). Le scénario est captivant et les parties de poker sont là pour vous tenir en haleine. Mais il vous faudra voir Quantum of Solace (un opus pas bien fameux) pour connaître la suite de l'histoire, car oui il y aura une continuité dans les James Bond version Daniel Craig. Et bien que le film de Martin Campbell ne mise pas tout sur l'action, ça reste tout de même très spectaculaire, notamment la fameuse course poursuite de la scène d'ouverture ou encore la scène finale avec le palais qui coule à Venise. Il aura fallu tout de même attendre quatre ans, mais l'attente aura valu la peine, pour l'un des meilleurs opus de cette si grande saga.
Je me suis fait l'intégrale des James Bond avec avec Daniel Craig ...
Sorti en 2008 et réalisé par Marc Forster, Quantum of Solace est le second volet des aventures de James Bond version Daniel Craig. Judith Dench est de retour dans le rôle de M. tout comme Jeffrey Wright dans le rôle de l'agent Felix (CIA) et Giancarlo Giannini dans le rôle l'agent Mathis (MI6), mais toujours pas de Q. et toujours pas de Moneypenny ... à se demander si on est bien dans un James Bond. Mais le dépaysement est là, c'est au moins ça de respecté, puisqu'on voyage entre Haïti, l'Autriche et la Bolivie. Et puis, il y a deux James Bond girls plutôt ravissantes, interprétées par Olga Kurylenko et Gemma Arterton. Par contre, le méchant interprété par le français Mathieu Amalric est complètement ridicule, c'est le gros point faible de ce film.
Quantum of Solace est la suite directe de Casino Royale et James Bond est bien décidé à traquer ceux qui ont manipulé Vesper dans le but de le trahir. Le scénario se résume à ça, un film de vengeance ultra basique. La mise en scène est clipesque, c'est illisible et on se croirait dans un film d'action décérébré à la Michael Bay. On est loin de la réalisation classieuse d'un Casino Royale, confiée à un vrai bon réalisateur compétent et british (Martin Campbell). Et puis ça manque de finesse, d'humour et d'émotion. Heureusement que les deux James Bond girls assurent plutôt bien, même si je regrette un peu qu'il n'y ait pas de romance entre Camille (Olga Kurylenko) et James et que l'agent Fields (Gemma Arterton) meurt victime de James.
Le film dure moins de 2h00, c'est le film le court de l'ère Daniel Craig et pourtant on s'ennuie ferme. Pour un film d'espionnage, je recherche encore l'intrigue. En fait, le film enchaine les scènes d'action les unes après les autres et nous, on débranche le cerveau. Alors certes, les deux James Bond girls sont très belles, mais ça ne raconte rien sur elles. Le seul intérêt de ce film c'est Daniel Craig, impeccable dans le costume de l'agent 007. On suit la psyché de James Bond après le mort de Vesper. C'est un James Bond déboussolé, violent et égocentrique, au point où il ne se rend pas compte que son comportement est destructeur aussi bien pour lui que pour les autres, Mathis et Fields étant les principaux dommages collatéraux.
Bref, avec Quantum of Solace on aurait pu espérer un James Bond avec plus de subtilité, plus d'émotion et plus d'humour. Malheureusement, c'est plutôt l'inverse qui se produit avec un James Bond qui manque cruellement d'idées. Heureusement, le film est généreux niveau action. Un James Bond banal, qui n'a pas su rester dans la lignée de Casino Royale, mais qui reste divertissants, sans plus !
Skyfall se révèle être un bon James Bond, pas du niveau de Casino Royale, mais tout de même fort sympathique. Il y a tous les éléments qui font un bon James Bond, c'est rythmé avec beaucoup d'action et on ne s'ennuie jamais. A noter également, il y a beaucoup de clins d'œil aux premiers films de la franchise et ça fait toujours plaisir pour un fan des vieux James Bond comme moi. Et puis Daniel Craig est décidément un très bon 007, très charismatique et classe.
Aux côtés de Daniel Craig, nous retrouvons Judi Dench dans le rôle de M., Javier Bardem dans le rôle du grand méchant qui est très méchant (et avec une perruque blonde improbable) et Ralph Fiennes qui, on se doute bien, aura un rôle plus important dans les futurs volets de la saga. C'est aussi l'occasion d'introduire ici deux personnages emblématiques de la saga, à savoir Q. et Moneypenny, respectivement interprétés par Ben Whishaw et Naomie Harris.
La scène d'introduction met tout de suite dans l'ambiance, avec une course poursuite à moto sur les toits d'Istanbul complètement dantesque. C'est alors que James Bond tombe du ciel pour atterrir dans l'eau et est laissé pour mort, d'où le titre du film Skyfall. Le deuil se fait autour de James Bond, mais bien sûr il ne meurt pas vraiment et revient au QG du MI6, sinon il n'y aurait pas de film.
Skyfall, c'est du film d'espionnage et du film d'action avec un scénario cousu de fil blanc ... c'est du James Bond, quoi ! Mais le gros point fort du film, c'est la réalisation de Sam Mendes qui est très soignée, avec une photographie de Roger Deakins (le directeur de la photographie attitré de Sam Mendes) franchement superbe. Et puis, Javier Bardem incarne un méchant très charismatique, motivé par la vengeance (pour ne pas en dire plus). Alors certes, Javier Bardem en fait des tonnes, mais qu'est-ce que c'est jouissif.
Le film dure un peu plus de 2h00 et malheureusement ça se ressent, le film tire vraiment en longueur sur la fin. Toujours est-il que que le final est spectaculaire et "explosif". Et puis, le scénario est assez léger et trop prévisible et surtout, ça manque d'humour et les gadgets, tout comme les James Bond girls, sont trop peu présents. Malgré tout, ne vous y trompez pas, c'est un bon James Bond, bien meilleur que Quantum of Salace, c'est une certitude, mais on reste un cran en dessous d'un Casino Royale, qui reste pour moi le meilleur des James Bond avec Daniel Craig (et l'un des meilleurs James Bond tout court). (6.5/10)
Sorti en 2015 et toujours réalisé par Sam Mendez (réalisateur du volet précédent Skyfall), Spectre est le quatrième et avant dernier volet des James Bond avec Daniel Craig. Le retour de Sam Mendes à la réalisation est déjà un atout majeur pour le film, mais le gros point fort du film c'est l'introduction de Christoph Waltz (un acteur que j'aime beaucoup) en tant que nouveau antagoniste de James Bond. L'acteur autrichien est toujours excellent et il ne fait pas exception ici. J'aime beaucoup aussi la nouvelle James Bond girl interprétée par la française Léa Seydoux. N'en déplaise à ses détracteurs, c'est une excellente actrice, qui plus est, très belle. Et puis Ralph Fiennes prend du galon ici, puisqu'il incarne le nouveau M. ...
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Judith Dench meurt à la fin de Skyfall.
C'est le grand retour d'une grande organisation secrète et internationale fondée et dirigée par le cerveau criminel Ernst Stavro Blofeld (Christoph Waltz), d'où le titre du film Spectre. Alors certes, le scénario est classique et sans surprise, mais on retrouve dans Spectre tous les codes des anciens James Bond, à savoir de belles voitures, de belles femmes, des gadgets, des cascades spectaculaires et un 007 ultra charismatique. C'est pourquoi Spectre est mon second James Bond préféré version Daniel Craig, derrière Casino Royale et devant Skyfall.
La mise en scène de Sam Mendes est toujours aussi brillante. La scène d'ouverture à Mexico est phénoménale avec un plan séquence très spectaculaire. Et puis le casting est excellent. J'aime beaucoup le nouveau M. et sa dualité avec C (Andrew Scott) est très intéressante. Et puis, les scènes avec James Bond et Q. (Ben Whishaw) sont un délice de complicité et d'humour. En plus de Blofeld, on a un Dave Bautista qui est également très impressionnant en colosse invincible. Du coup, on a deux méchants qui rivalisent avec James Bond. Aprés, on peut juste regretter que Moneypenny (Naomie Harris) retourne à son simple rôle de secrétaire, comme on l'a connue dans les premiers films de la saga, alors que dans Skyfall elle était un agent de terrain.
Bref, vous l'aurez compris, je ne suis pas du tout d'accord avec les avis mitigés sur ce film. Beaucoup de fans des James Bond lui préfère Skyfall, ce n'est pas mon cas. J'ai trouvé Skyfall beaucoup trop sage comparé à Spectre. Ralphn Fiennes fait un excellent M., on retrouve les James Bond girls et les gadgets qui étaient quasi absents dans Skyfall, ainsi que l'organisation Spectre qui fait son grand retour avec un Christoph Waltz toujours aussi impeccable. Le 24ème film officiel de la saga constitue un excellent divertissement, avec une ambiance proche de l'époque des Sean Connery que j'aime beaucoup. (un bon 7.5/10)
Mourir peut attendre est le dernier film de la saga des James Bond avec Daniel Craig. Cette fois-ci réalisé par Cary Joji Fukunaga et non plus par Sam Mendes, le film souffre clairement d'une mise en scène quelconque et d'un montage pour le moins chaotique. Et qui dit "au revoir" Sam Mendes, dit "au revoir" Roger Deakins, d'où une photographie nettement moins léchée et beaucoup trop éclairée (trop de lumière). Heureusement, on retrouve le casting cinq étoiles de l'opus précédent, avec l'arrivée en plus de quelques nouveaux. Aux côtés de Daniel Craig, Léa Seydoux est de retour en James Bond girl, tout comme Ralph Fiennes, Chritoph Waltz, Ben Whishaw, Naomie Harris et même Jeffrey Wright de retour après Casino Royale. Chez les petits nouveaux, on a Rami Malek dans le rôle du méchant, Lashana Lynch en nouveau agent 007 et la magnifique Ana de Armas en nouvelle James Bond girl, malheureusement sous-exploitée.
Quelques années après les évènements qui se sont déroulés dans Spectre, on retrouve James Bond en Italie avec Madeleine (Léa Seydoux). Ils vivent un amour parfait ou tout du moins en apparence, car James Bond est convaincu que Madeleine l'a trahi et décide de rompre avec elle. Cinq ans plus tard, un nouveau méchant (Rami Malek) met au point un arme biologique (le Projet Héraclès) qui menacerait l'humanité entière. James Bond est contraint de sortir de sa retraite, sollicité par un ancien ami de la CIA (Jeffrey Wright). Il devra alors composé avec le nouveau agent 007 (Lashana Lynch) qui a pris sa place au sein du MI6.
On voyage beaucoup dans ce James Bond, en Norvège, en Italie, à Londres, à Cuba, en Jamaïque ... on veut nous en mettre plein la vue avec cette dernière occurrence de Daniel Craig en James Bond. Mais voilà, le scénario abuse des facilités scénaristiques et Rami Malek est un méchant assez peu convaincant, à la limite du ridicule. Et si on est content de voir Ana de Armas en James Bond girl, ce sera une apparition de très courte durée, dommage ! Quant à Christoph Waltz, il ne sert à rien ici et d'ailleurs il meurt très vite. Et pour finir avec les défauts du film, le scientifique russe est assez insupportable en tant que pseudo "comic relief".
Il y a tout de même des scènes assez touchantes ...
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On le devine très vite, mais ils ont osé ... pour la première fois au cinéma, James Bond meurt à la fin. C'est assez émouvant, même si sur la forme c'est un peu trop appuyé et larmoyant, avec ses adieux par téléphone avec Madeleine. On a aussi la mort elle aussi assez touchante de Jeffrey Wright dans le bateau qui sombre, en mode Titanic.
Bref, Mourir peut attendre est peut-être le film de trop et je continue de penser que Spectre était le film parfait pour conclure l'aventure avec Daniel Craig. Au final, avec ce cinquième et dernier volet, ça ressemble plus à un chant du cygne, qu'à une fin en apothéose comme je l'espérais.