ActRaiser (Super NES, 1990 au Japon, 1993 en France)
La découverte, la passion éphémère et l’oubli prématuré.
ActRaiser fait partie de ces jeux que j’ai entr’aperçus l’espace de deux ou trois sessions chez mon cousin, et qui m’a fait un effet similaire à Secret of Mana ; à savoir une adoration sans limites et un besoin quasi vital de rendre visite à mon mentor tous les jours, en espérant qu’il mette la cartouche tant convoitée dans la console. Maaaaaais, mon cousin a terminé le jeu assez vite, en mon absence, et n’a jamais vraiment voulu le relancer pour me faire plaisir. Pour sa défense, il avait SimCity, Lost Vikings et Syndicate sur le feu. Et il a réussi à m’amadouer en lançant des parties de Top Gear en versus pour que je le laisse tranquille. J’ai quand même conservé une sorte de vide en moi, et quand j’aurais pu me lancer dans l’aventure via un émulateur, j’ai toujours trouvé mieux à faire à la place. Balivernes et fausses excuses, que tout ça !
Réappropriation du jeu
Il y a une très bonne raison pour laquelle j’ai autant bavé sur ActRaiser : deux concepts différents regroupés sur une seule cartouche ! Un plateformer et un god game qui se renvoient la balle à tour de rôle. Inimaginable ! Miracle de game design sorti du chapeau magique du studio Quintet ! TROP NOVATEUR LE TRUC ! Donc en gros, on incarne un avatar de Dieu (ouais bon…) qui tabasse tout et n’importe quoi en mode gros chevalier vénère (youhou stylé !), et une fois qu’il a nettoyé le stage en cours, il se transforme en petit ange tout mignonnet (ouais bon²…) qui aide des villageois à se bâtir une cité de plus en plus prospère (youhou stylé² !).
De l’aspect plateforme, je ne trouve rien qui transcende le style. Pas de lancer d’armes vers les quatre points cardinaux comme dans Ghouls'N Ghosts, ou de level design défiant les lois de la physique comme sur Psycho Fox ou Yoshi's Island. Ça reste très efficace et bien calibré, cela dit, proposant un boss épique à découper avec notre grosse épée pour terminer le niveau, et un vrai sentiment de progression à la clé. Car une victoire dans la partie “action” du jeu débloque une nouvelle zone de la partie “gestion”, ou de nouvelles fonctionnalités dans la zone actuelle. Bon, euh, j’ai pas trop compris quand, comment, ni pourquoi on changeait de zone pour aller bâtir un village ailleurs. On passe forcément par deux phases de fight avant d’aller coloniser une autre région, je crois. Et si les stages en scrolling horizontal semblent assez tranquilles au début, ça devient limite plus dur que Super Ghouls’n Ghosts sur la fin, de ce que j’en ai vu.
Ce que je retiens de l’aspect God Game ? Le son horripilant de la boîte de dialogues, presque ininterrompu de surcroît ! Non, en vrai, à part ce détail, rien à redire ! Au début, seuls deux petits fidèles peuplent notre temple, paumés au milieu d’un terrain vierge de toute activité humaine. Un quart d’heure plus tard, des dizaines de baraques ont poussé un peu partout, remplaçant la flore et les montagnes pour l’éternité. Oui, on détruit même les montagnes au nom de la croissance économique, ici. On massacre la faune, également. Mais elle se compose de démons sanguinaires, qui n’aspirent qu’à kidnapper nos honnêtes et pieux citoyens, alors… bien sûr qu’on les élimine. À coup de flèches angéliques, tiens, tandis que les villageois se chargent de fermer les portails par lesquels les monstres apparaissent sans discontinuer. Là aussi on pourrait se croire dans un jeu d’action, finalement. Et puis, nos gentils et fervents sujets nous rapportent des objets magiques toutes les cinq minutes, tant qu’on fait ce qu’ils demandent (souvent cramer des arbres et péter des montagnes, donc). Objets que l’on pourra utiliser lors de la prochaine phase de plateforme ! Comme un arc, par exemple. Dans mes souvenirs, le temps de jeu se répartissait équitablement entre les deux phases, mais en fait, on tend plutôt vers du 85% - 15% en faveur de la partie gestion. Ainsi, chouchouter nos mignons petits fanatiques représente la majorité de l’expérience de jeu. En même temps, ils nous adulent tellement, ça en devient limite gênant.
De l’aspect plateforme, je ne trouve rien qui transcende le style. Pas de lancer d’armes vers les quatre points cardinaux comme dans Ghouls'N Ghosts, ou de level design défiant les lois de la physique comme sur Psycho Fox ou Yoshi's Island. Ça reste très efficace et bien calibré, cela dit, proposant un boss épique à découper avec notre grosse épée pour terminer le niveau, et un vrai sentiment de progression à la clé. Car une victoire dans la partie “action” du jeu débloque une nouvelle zone de la partie “gestion”, ou de nouvelles fonctionnalités dans la zone actuelle. Bon, euh, j’ai pas trop compris quand, comment, ni pourquoi on changeait de zone pour aller bâtir un village ailleurs. On passe forcément par deux phases de fight avant d’aller coloniser une autre région, je crois. Et si les stages en scrolling horizontal semblent assez tranquilles au début, ça devient limite plus dur que Super Ghouls’n Ghosts sur la fin, de ce que j’en ai vu.
Ce que je retiens de l’aspect God Game ? Le son horripilant de la boîte de dialogues, presque ininterrompu de surcroît ! Non, en vrai, à part ce détail, rien à redire ! Au début, seuls deux petits fidèles peuplent notre temple, paumés au milieu d’un terrain vierge de toute activité humaine. Un quart d’heure plus tard, des dizaines de baraques ont poussé un peu partout, remplaçant la flore et les montagnes pour l’éternité. Oui, on détruit même les montagnes au nom de la croissance économique, ici. On massacre la faune, également. Mais elle se compose de démons sanguinaires, qui n’aspirent qu’à kidnapper nos honnêtes et pieux citoyens, alors… bien sûr qu’on les élimine. À coup de flèches angéliques, tiens, tandis que les villageois se chargent de fermer les portails par lesquels les monstres apparaissent sans discontinuer. Là aussi on pourrait se croire dans un jeu d’action, finalement. Et puis, nos gentils et fervents sujets nous rapportent des objets magiques toutes les cinq minutes, tant qu’on fait ce qu’ils demandent (souvent cramer des arbres et péter des montagnes, donc). Objets que l’on pourra utiliser lors de la prochaine phase de plateforme ! Comme un arc, par exemple. Dans mes souvenirs, le temps de jeu se répartissait équitablement entre les deux phases, mais en fait, on tend plutôt vers du 85% - 15% en faveur de la partie gestion. Ainsi, chouchouter nos mignons petits fanatiques représente la majorité de l’expérience de jeu. En même temps, ils nous adulent tellement, ça en devient limite gênant.
Nouvelle plongée dans l’OST
Yuzo Koshiro a réalisé la B.O. Ah ouais ! Je ne l'avais pas vue venir, celle-là. Le travail date de 1990 en vérité, date de sortie du jeu au Japon. Donc antérieur à Streets of Rage, l’espèce de repère suprême cristallisant la mise en orbite de la carrière du monsieur. Et si je ne reconnais pas trop son style en me basant sur ses prods Mega Drive, je constate que sur Super NES aussi, le mec arrive à transcender le matos sonore mis à sa disposition. Les teintes d’orgue d’église apparaissent comme étonnamment claires et aériennes. Les phases de plateforme rappellent parfois les textures péchues qui allaient rendre Streets of Rage si légendaire, avec une vibe plus épique qu’urbaine. Et pendant les fights contre les Boss, on jurerait écouter l’OST de Super Ghouls’n Ghosts (ouais encore lui). Bon, globalement, ça s’écoute, mais je n’en ferais pas des tonnes sur le sujet. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé en un an, mais Yuzo Koshiro a connu une progression fulgurante. Allez, histoire d’égayer un peu la journée, je partage le titre qui nous accompagne lors des phases de gestion. La majorité du temps en tout cas. Un petit air guilleret de troubadour, troubadour initié au synthé de surcroît.
ActRaiser - Birth of the People
Regrets ou pas ?
Quand j’y repense, j’aurais dû emmerder mon cousin plus que ça pour qu’il me fasse un exposé ultra précis d’ActRaiser. Ce jeu le mérite bien ! Et moi aussi ! Euh, bon, je veux dire par là qu’avec un petit effort de sa part, j’aurais eu ma dose de fun, et j’aurais pu répéter en boucle que la Super NES était la meilleure console de la Terre. Je me demande souvent comment aurait tourné ma vie de geek si j’avais possédé la 16-bits de Nintendo, plutôt que celle de SEGA. Bosserais-je dans la finance ? Voterais-je à droite et passerais-je tous mes étés à La Baule ? Peut-être bien, ou peut-être que ça n’aurait rien changé. Sauf sur un point. ActRaiser m’aurait à coup sûr rendu évangéliste, mon père m’aurait renié et je vivrais dans une communauté bizarre à Versailles. Bon, je préfère rester sur la timeline où j’ai eu la Mega Drive, merci.
Rien que ça ! Il y en a pleins, mais celle là en fait parti. La composition est super bien trouvé (très beau contrepoint, très rare dans un jeu) et l'orchestration est parfaite à mon sens 
