[TEST] Chuck Rock II (Mega Drive)

kurush
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[TEST] Chuck Rock II (Mega Drive)

Message par kurush »

Chuck Rock 2 (MD) 12.11.2023

Chuck Rock II: Son of Chuck, appelé plus simplement Chuck Rock II (チャックロックII) au Japon, est la suite directe de Chuck Rock et met en vedette le fils de six mois de Chuck qui doit sauver son père kidnappé. Il est sorti sur l’intégralité des consoles Sega de l’époque : la Mega Drive, le Mega-CD, la Game Gear et la Master System entre 1993 et 1994. La mouture Mega Drive, qui est l’objet de cette review, est parue en septembre 1993 aux USA et en octobre 1993 en Europe. Le soft verra le jour très tardivement au Japon, en juin 1994 seulement. Chuck Rock II a été développé par Core Design, qui se chargera également de la distribution en Europe. Virgin Games jouera le rôle d’éditeur aux USA et au Japon.

L'histoire se déroule peu de temps après la fin du premier jeu. Après avoir sauvé sa femme, Ophelia Rock, des griffes de Gary Gritter, Chuck et Ophelia ont eu un fils nommé Chuck Junior. Chuck Senior travaille dans une usine, où il développe une grande habileté à sculpter des automobiles dans la pierre. Un fabricant rival, nommé Brick Jagger, devient jaloux des talents de Chuck et le kidnappe, laissant à Junior le soin de sauver son père… Au passage, vous aurez saisi la référence, des pierres qui roulent à l’âge de pierre, rien de plus normal finalement !

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Chuck Rock II surprend rapidement par sa technique irréprochable. Effet de zoom, rotation, distorsion, transparence, rien ne manque ! Ils contribuent à renforcer l’immersion : sensation de chaleur ; déformation d’un arbre mort qui se balance de droite à gauche tout en descendant vers les bas de l’écran, inexorablement consumé par la lave en fusion ; transparence du brouillard, etc. L’aspect technique du jeu a fait l’objet d’un soin tout particulier. La palette de couleurs est bien exploitée également, et les sprites réussis, bien dessinés et très détaillés. Certains environnements se distinguent par leur richesse, notamment celui où l’on évolue dans une forêt remplie de papillons qui virevoltent. Le titre joue à fond la carte humoristique, comme son prédécesseur, dans un style préhistorique proche de la Famille Pierrafeu (on croit d’ailleurs reconnaitre en arrière-plan les maisons et les voitures de pierre des Flinstones, respectivement dans le premier et dans l’ultime stage). Mention spéciale pour les animations tordantes ! La taille des boss impressionne également, certains occupant une majeure partie de l’écran. Chuck Junior, mix improbable entre PC Genjin (pour la crâne hypertrophié) et Baby Joe (c’est un bébé lui aussi), offre tout un tas de mimiques très drôles. Il faut également le voir traîner péniblement son gourdin derrière lui, qui doit bien faire 2 à 3 fois sa taille !

3 boutons servent à exécuter les actions : C pour sauter, B pour frapper avec sa massue (quand il s’emploie, Chuck touche aussi les ennemis situés juste derrière lui) et A pour éviter les ennemis ou les obstacles en se dressant sur son gourdin. Le bouton A lui permet également de chevaucher tout un tas de bestioles ou de les utiliser comme plateformes : un jeune tricératops, une autruche, une chèvre, un élan, une fourmi, une tortue pour traverser un champ de lave, etc. Quelques autres éléments animés feront office de moyens de transport de fortune également : un tigre, ou encore une vague que notre héros surfe tel un Kelly Slater des temps préhistoriques… Chuck Junior peut également déplacer certains blocs de pierre en les cognant à l’aide de sa massue. Le jeu propose d’ailleurs quelques passages au cours desquels il faudra vous creuser un minimum les méninges : ne pas casser tous les blocs destructibles pour progresser sans heurts, taper sur des vannes pour stopper la vapeur brûlante qui sort des tuyaux, ou encore mettre des coups à une banane pour la faire avancer et ainsi faire en sorte qu’un singe faisant office de plateforme vous suive. Chuck Junior a beau être un chérubin, il peut également s’accrocher à des lianes. Contrairement à bon nombre de plateformers, vous ne pourrez pas sauter sur la tête des ennemis mais ne pourrez compter que sur votre fidèle gourdin !

La santé est indiquée par un biberon (comme dans Baby Joe d’ailleurs), qui se vide lorsque le personnage subit des dégâts. Chuck Junior peut reconstituer sa santé en collectant des biberons. Des petits bonus prenant la forme de bonbons multicolores sont à récolter également, ils influent sur votre score uniquement.

La maniabilité n’est pas optimale, notamment dans la gestion des sauts (certains doivent être exécutés au pixel près). D’une manière générale, Chuck Junior souffre de son côté lourdaud, de l’inertie de son arme et de sa très faible portée (cela étant, c’était encore plus marqué dans le premier opus puisque son père se débarrassait de ses ennemis grâce à des coups de bide). Il faut vraiment être collé aux ennemis pour les frapper, si bien que l’on se fait souvent toucher au passage… Certaines collisions m’ont semblé assez douteuses…

Le jeu est grosso modo constitué de 6 zones, toutes divisées en plusieurs niveaux. Certains stages présentent un scrolling horizontal, d’autres vertical. Le level design ne brille pas spécialement par son originalité, mais exploite assez bien le fait de pouvoir monter à dos d’animaux. Certains niveaux s’en tirent mieux que d’autre, notamment celui où vous devez vous accrocher aux ballons subtilisés à des ennemis spécifiques et vous en servir pour évoluer vers le haut de l’écran. Les environnements parcourus font dans le classique : prairie, forêt, lave, monde enneigée, égouts, secteur industriel, etc. Le bestiaire présente une grande diversité… Pour les plus pervers d’entre vous, on trouve même des esquimaux et des mécanos exhibitionnistes !

Vous aurez l’occasion au cours d’une run complète de prendre part à 3 bonus stages différents à effectuer dans le temps imparti :
- Faire tomber tous les fruits d’un arbre pour nourrir une espèce de ‘’chien’’.
- Remporter une course sur l’eau contre 2 concurrents.
- Sculpter un bloc de granite à coups de gourdin à l’effigie du paternel.

Ces bonus stages ne doivent pas être pris à la légère dans la mesure où vous obtiendrez à chaque fois 1 crédit supplémentaire en cas de victoire. Sachant qu’il n’y a qu’un continue de base, autant en engranger le plus possible !

Voici le déroulement complet du jeu :

Stone Age Suburbs

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Dippy the Dinosaur & The Apple Tree (Stage Bonus)

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Butterfly Grove

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Wacky Waterfalls

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Watch Out for Ozric’s Tentacles (Boss) & The River Race (Stage Bonus)

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Lively Lava

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The Spooky Cave

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Going Up/Down the Tree

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The Lava Tree & Statue Carving (Stage Bonus)

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The Fruit Mountain

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Snow Problem & Meet Morgan Moose & Sergei the Sea Slug (Boss)

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In the Smelly Sewers

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The Car Factory

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Uh Oh Brick Jagger and His Robot (Boss Final)
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Cinématique de fin + Crédits

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Il existe 2 modes de difficulté, easy et normal. Si vous ne voulez pas vous prendrez la tête, optez plutôt pour le mode easy. Globalement, le titre n’est pas évident, avec une difficulté assez mal dosée : vous traverserez certains niveaux sans encombre et ne ferez qu’une bouchée de quelques boss, mais galérerez fortement sur d’autres niveaux ou boss ! La pieuvre notamment vous en fera baver avec ses patterns compliqués et un timing très serré… En revanche, si vous perdez une vie, vous reprendrez immédiatement la partie là où ou vous l’avez laissé, sans aucun temps mort ou presque. Quoiqu’il en soit, on pourra reprocher au mode easy d’être un poil trop facile et au mode normal d’être au contraire un peu trop difficile (sans être insurmontable). Clairement, un mode de difficulté intermédiaire n’aurait pas été de refus !

Les thèmes musicaux sont plutôt marrants et réussis dans l’ensemble, sans être mémorables non plus. Les adeptes des sonorités métalliques emblématiques de la Mega Drive seront aux anges ! Les bruitages tiennent la route, en particulier lorsque vous fendez l’air à l’aide de votre gourdin, ou encore quand le marmot se fait toucher ou qu’il se met à pleurnicher après avoir perdu une vie.

Quelques trivia avant de conclure :
- Il semblerait que certains codes et graphismes (comme les petits rochers cubiques) aient également été utilisés pour Wonder Dog. Contrairement au jeu original Chuck Rock, qui a été porté sur la SNES et la Game Boy, Chuck Rock II: Son of Chuck n'a pas été porté sur les consoles Nintendo.
- La version Mega-CD diffère légèrement de la version Sega Mega Drive, non seulement par ses cinématiques animées et son aspect sonore, mais aussi par l'utilisation de la capacité de scalling des sprites.

En version japonaise, le titre figure parmi les plus chers de la ludothèque. Sortie très tardivement, par un développeur occidental, sur une console à la peine dans l’archipel et à un tirage limité, il cumule tous les critères pour faire exploser sa cote… Ainsi, il vous faudra aujourd’hui débourser autour de 1 000 à 1 500€ pour un exemplaire complet en jap… Une hérésie ! Quitte à mettre une très grosse somme pour un jeu MD jap, autant privilégier un titre comme Eliminate Down par exemple ! Pour la petite histoire, j’ai acquis mon jeu (sunfade tranche) pour 130€ mi 2019 auprès d’un bon pote… Merci encore, Flo !

Pour conclure, Chuck Rock II constitue un bon second couteau dans le genre platformer sur la 16-bits de Sega. Il brille avant tout par sa réalisation globale (son univers coloré, ses effets techniques impressionnants, ses sprites imposants, son animation sans faille) et son humour omniprésent. Il pêche par sa jouabilité perfectible et son relatif manque d’originalité. Je le place au même niveau que Captain Lang, dans un registre légèrement différent. A défaut de faire l’acquisition d’une version physique (quoiqu’il reste très abordable hormis la version jap), testez-le en émulation à l’occasion !

Ma note : 14/20

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Quelques reviews des canards JV de l’époque :

Review Consoles + #23 (Septembre 1993) : 87%

« Original, mignon, varié et coloré. Tous les éléments sont réunis pour faire de ce jeu une valeur sûre. »

Présentation 67% Graphismes 84% Animation 84% Musique 79% Bruitages 70% Durée de vie 83% Jouabilité 75%

« Oui ! » pour Spy : « Chuck Rock premier du nom fut, déjà à l’époque un de mes jeux fétiches sur MD. Il était donc impensable que sa progéniture ne me fasse pas craquer. Les décors sont à croquer, les animations délirantes et les ennemis que vous allez rencontrer sont d’une originalité rarement égalée sur MD. En fait, c’est cette originalité qui fait presque tout l’intérêt du jeu. La variété des décors et situations et les découvertes incessantes qu’il nous propose font de ce jeu un petit bijou. Chaque niveau regorge de trouvailles et de surprises délirantes. L’action est constamment relancée et les temps morts sont rares. Et malgré son air ‘’Jordyesque’’, cette petite bouille est trop craquante pour qu’on puisse en dire du mal. Gouzou ! Gouzou ! »

« Oui ! » pour Sam : « Chuck Rock sur Megadrive m’avait beaucoup plu. Mais au bout d’un moment, je commençais à le trouver lassant. Chuck Rock II met en scène son fils. Le jeu est, dans l’ensemble, très sympathique et fait preuve de beaucoup d’originalité. Cependant, il faut noter que les décors sont plus fades que ceux de son prédécesseur, et un peu trop fouillis sur certains niveaux. Sinon, mis à part ce détail, je ne trouve rien à redire. Les musiques sont très cools et les animations du petit bébé, le fils de Chuck Rock, sont méga géniales ! Si vous aimez bien les jeux de plates-formes, vous pouvez investir dans celui-ci sans crainte, à moins que vous ne soyez totalement réfractaires aux hommes préhistoriques. »

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Review Joypad #23 (Septembre 1993) : 85%

Graphisme 15 Animation 17 Son/Bruitage 16 Maniabilité 17

J’aime : Des scènes amusantes. De très beaux décors, et des sprites idem. Beaucoup de sprites animés sans aucun problème.
J’aime pas : Attention à la durée de vie !

TSR : « Le bébé Chuck Rock suit la digne trace de son père. Pourtant, cette suite, qui n’en est pas vraiment une, assure un max et surpasse le précédent Chuck Rock. Le gamin étant aussi drôle que le père, on s’amuse à traverser des niveaux qui ont été graphiquement l’objet de beaucoup de soins. Sur ce coup-là, les capacités de la console sont très bien exploitées, on ne peut vraiment pas se plaindre. Il en va de même au niveau de l’animation, puisqu’un grand nombre de sprites sont présents simultanément à l’écran, sans que cela entraîne le moindre ralentissement ! Par contre, le jeu n’est pas extrêmement difficile, c’est regrettable, et même avec un seul et unique ‘’continue’’, on se débrouille plutôt bien. »

Trazom : « Autant le premier épisode était un jeu sympa, sans prétention acuune, autant la suite se révèle être particulièrement intéressante. En tout cas beaucoup plus que ne l’était le premier épisode. Les effets techniques sont autrement plus audacieux, avec des déformations d’écran et des fonds d’une grande beauté. Jouer le rôle d’un bébé est également une première, si l’on excepte Baby Joe. Mais ce dernier était sans intérêt. Ici, les innovations sont nombreuses. On se sert même de certains animaux pour franchir des passages délicats, comme quoi la nature aime bien les petits enfants ! Les sprites de certains monstres de fin de niveau sont vraiment impressionnants. A un point tel qu’ils s’étalent parfois sur plusieurs écrans ! Et comme ils sont toujours magnifiquement animés, l’effet visuel est parfaitement réussi. Sur Megadrive, Chuck Rock deuxième du nom, est réellement un excellent jeu de plates-formes. En tout cas, je le préfère largement à Bubsy, c’est vous dire ! »

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Review & Publicité MEGA Force #21 (Octobre 1993) : 94%

Les plus : Un jeu hyper original. Un personnage vraiment fendard. Une animation sans faille. Des détails du jeu vraiment hilarants. Coups de massue à la rédac ?

Commentaire : « Avant, il y avait Chuck Rock, le père, qui donnait des coups de bide pour éliminer les ennemis. Maintenant, voici le fils, armé, lui, d’une massue. Des niveaux variés, tant pour les décors que pour la musique ; des monstres sortis d’une BD humoristique superbement bien animés ; idem pour le bébé qui pleure et pique des colères quand il se fait toucher ; de nombreux effets de distorsion, voire de rotation… Le cocktail est explosif ! Le joueur vit pleinement l’aventure mouvementée du ‘’Son of Chuck’’ qui se balade sur un scrolling multidirectionnel. Ajoutez à cela des stages bonus délirants (faire tomber les pommes d’un arbre pour qu’un tigre puisse les engloutir, ou encore une course de radeaux contre des dinosaures) et vous voici face à une petite merveille. Bientôt chez vous ! »

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Review Player One #35 (Octobre 1993) : 90% par Iggy

« Varié, bourré d’idées (comptez-en plusieurs par niveau) et jouable, Son of Chuck a la faculté de scotcher n’importe quel amateur de plate-forme à sa console. »

Graphisme 94% Animation 96% Son 80% Jouabilité 92% Durée de vie 78% Durée de vie 80% Player fun 95%

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Review Electronic Gaming Monthly #50 (September 1993) : 7 / 8 / 7 / 8

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En bonus, 2 vidéos très complètes signées DGJX qui opposent la version Mega CD à celle sortie sur Amiga CD32, puis les versions Mega Drive et Master System :




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