Quackshot : Starring Donald Duck (Mega Drive, 1991 au Japon et en France)
Type de jeu
Indiana Jones avec une tête de canard, ou Donald Duck avec le chapeau d’Indiana Jones. Nathan Drake et Sydney Fox lui doivent tout.
Premier contact
Après avoir vécu une fabuleuse aventure en compagnie de Mickey dans Castle of Illusion, j’ai nourri une certaine obsession pour l’univers Disney. Je me suis mis à accumuler les Super Picsou Géant dans ma chambre, je pleurais si je ratais un seul épisode de Ducktales et bien sûr, je voulais jouer à TOUS LES AUTRES JEUX VIDÉO de la licence. Avant l’arrivée d’Aladdin et du Roi Lion quelques années plus tard, j’ai passé de sacrés bons moments grâce à Quackshot, qui met en scène ce brave (et très agacé / agaçant) Donald. Ma mère ne supportait sans doute plus mes réclamations incessantes, a poussé un long soupir et me l’a acheté. En tout cas, elle a eu la paix après, aucun doute là-dessus.
Retour sur expérience
1991, l’année de sortie de Sonic. La concurrence entre les jeux de plateforme s’annonçait plus rude que jamais. Il faut admettre que Quackshot a bien tiré son épingle du jeu ; Disney ne faisait pas que de la figuration dans le domaine. Les points forts : plusieurs types d’armes (des ventouses de couleurs différentes, en fait, mais aussi du pop-corn et du chewing-gum vaporisateur de fantômes) et la nécessité de retourner dans les niveaux précédents pour débloquer de nouvelles zones ! Trop novateur, trop génial. Trop… compliqué ? Car oui, petit enquiquinement quand on a six ou sept ans, on ne comprend rien à l’anglais, et on reste bloqué des semaines au premier obstacle qu’on ne peut pas enjamber ou exploser de manière classique. Il m’a fallu l’aide de mes potes voisins super forts pour que je découvre le contenu restant, à savoir 85% du jeu. Et j’ai enfin pu profiter à fond de toutes les features disponibles, des mystérieux objets à découvrir, des glissades sous des murs de pierre en train de s’écrouler, des trajets accroché à des oiseaux ou de la tyrolienne sur fils électriques.
Flashback spécial ambiance
Là où Castle of Illusion joue à fond la carte de la magie, Quackshot rend hommage aux grands aventuriers, réels ou non (surtout non). On voyage dans de vraies régions de la planète, dans des décors à l'identité bien marquée. Bon, il n’y a rien de réaliste là-dedans non plus, entre les spectres de Transylvanie ou les cactus carnivores du Mexique, mais on s’en fiche. Ça reste cohérent avec l’univers Disney, on s’éclate, on stresse, on rigole. Donald fait la gueule tout du long, ce qui colle tout à fait au personnage. Qui serait content à sa place, en fait ? Se faire agresser toutes les trois secondes par le moindre être vivant qui croise sa route, sans oublier les pièges machiavéliques, les rochers démoniaques, les fausses pistes, les armes inefficaces contre certains ennemis, les heures passées à attendre que ses neveux viennent le chercher en avion (quel âge est-ce qu’ils ont pour piloter, d’ailleurs ?)... il y a de quoi râler un peu quand même ! Bon, il l’a bien cherché, il a posé un lapin à sa meuf juste pour faire son égoïste à vadrouiller à travers la planète. Mais on se moque de tout ça, tant qu’on ressent un frisson d’excitation en explorant chaque recoin du monde, du palais de Maharajah au bateau hanté des Vikings, en passant par le repaire souterrain des Pat Hibulaires. Chaque stage fait le job bien comme il faut.
Réécoute de la bande-son
La musique, bon. Après la grande réussite du côté de Castle of Illusion, la barre se trouvait peut-être un peu trop haute. Certains morceaux arrivent à rivaliser, et bravo à eux ! D’autres galèrent beaucoup plus, et peuvent irriter à la longue. Mettons ça sur le compte des capacités sonores limitées de la console, pour une bonne partie. Sauf que cette excuse ne fonctionne pas sur des acharnés de la nostalgie comme moi. La trop courte durée des chansons joue beaucoup aussi. Quand on s’empêtre dans un temple labyrinthique, on n’a pas non plus besoin qu’un titre braillard tourne en boucle pour nous compliquer la tâche. Peut-être le compositeur Shigenori Kamiya l’a-t-il voulu ainsi, finalement… pour coller avec le caractère explosif et impossible de ce satané Donald.
Quackshot - Duckburg
Moment Nostalgie
En 1991, ma petite sœur naissait. Mine de rien, et sans vouloir lui manquer de respect, ça nous a donné beaucoup de temps libre, à ma grande sœur et moi. Accaparés par le bébé, les parents nous laissaient (un peu trop) tranquilles. Quackshot a accompagné nos journées, lors desquelles on était plus ou moins livrés à nous-mêmes. Cela revenait souvent à passer des heures à déchiffrer les consignes en anglais pour espérer avancer, mais cela a agi comme un fabuleux remède à notre relatif désoeuvrement. Merci Donald, tu as été comme une seconde mère pour moi. Et au moins, tu nous portais un amour inconditionnel à nous deux, pas comme nos parents qui préféraient la petite dernière. Bref, j’adorais particulièrement quand tu récoltais cinq piments et que tu partais en mode fou furieux pendant quelques secondes. Personne ne pouvait te résister. Je n’ai jamais compris pourquoi à la fin du jeu, on ne pouvait récupérer que quatre piments sur les cinq requis ; ça me frustre encore aujourd’hui.
Instant le plus stylé
Découvrir un nouvel objet fabuleux qui nous permet de débloquer une nouvelle région du jeu. Et encore attendre que ces sacripants de triplés viennent nous récupérer en avion.
