[NOSTALGIE] Warriors of the Eternal Sun

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Paulemile
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[NOSTALGIE] Warriors of the Eternal Sun

Message par Paulemile »

Disclaimer : ce texte fait partie des 50 jeux les plus nostalgiques de mon enfance, et ne se considère pas comme test exhaustif du jeu en question. Il se focalise plutôt sur l’aspect marquant et les bons souvenirs liés à sa découverte quand j’étais gamin. Ce n’est donc pas un test à proprement parler, mais plutôt une virée nostalgique à ne pas trop prendre au sérieux.



Warriors of the Eternal Sun (Mega Drive, 1992)
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Type de jeu
Quête épique sans queue ni tête, vue à peu près du dessus, codée avec les pieds, et pourtant géniale malgré tout.
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Premier contact
Pour une fois, je me souviens très bien comment j’ai obtenu ce jeu. Je faisais les courses avec ma mère dans le super méga grand Auchan du Havre (celui qui vend le plus de Pastis en France, en tout cas qui en vendait le plus dans les années 90/2000), un soir de semaine. Peut-être a-t-elle eu pitié de me voir si désespéré dans ce magasin rempli de bouffe et de machines à laver, toujours est-il que j’ai eu le droit d’acheter le jeu vidéo de mon choix, à condition qu’il ne dépasse pas les cent francs. Après avoir fouiné quelques minutes en mettant de côté les hits à presque deux cents balles, j’ai pris la boîte arborant l’image d’un guerrier qui s’apprête à combattre un dragon. Design éculé mais ultra efficace sur un gamin de mon âge qui vivait plus dans sa tête que dans le monde réel. Le résultat affiché sur la télé n’avait rien à voir avec le joli dessin sur lequel j’ai flashé, c’était même super moche ; raison pour laquelle aucun de mes potes n’a souhaité m’accompagner dans cette aventure. Pourtant, jusqu’à mes quinze ou seize ans, j'ai scotché sur cet étrange objet vidéoludique, comme un papillon de nuit à un vieux lampadaire de camping en Ardèche (sans manquer de respect aux Ardéchois).
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Retour sur expérience
Sans hésiter, l’aspect “jeu de rôle” m’a foutu dedans, comme dirait l’autre. La progression des personnages, le gain de niveau, l’achat ou le loot de meilleur équipement, l’apprentissage de nouveaux sortilèges... Mon petit cœur de geek infantile s'est brisé sous l'émotion. Après ça, j’ai classé les jeux en deux catégories : ceux dépourvus de système évolutif (qui ne méritent que peu d’attention de ma part) et les autres (qui ont droit à tout mon amour et à mon temps libre). En théorie, le concept de ce portage d’un scénario Dungeons & Dragons envoie du bois, mais en pratique, les mécaniques ne fonctionnent même pas à moitié. Il existe des dizaines de manières de finir le jeu en exploitant des failles dans le gameplay, et les trois-quarts des pouvoirs magiques à débloquer ou découvrir ne servent à rien. Mais ça reste l’éclate tout du long ! Car mine de rien, on démarre la partie presque en guenilles, à galérer contre des couleuvres à collier, et on la termine en découpant des hydres et des géants de feu à la pelle. Classe ou pas ? En 1992, je précise. Les combats en extérieur se déroulent au tour par tour, en gros vus du dessus, avec des ennemis qu'on canarde à distance sans enjeu. Enfin moi, j'ai choisi cette voie à la limite de la triche pour avancer. Ben oui, les bestioles s’avéraient trop bêtes pour contourner un buisson camouflant à peine quatre abrutis armés de lance-pierres. On pouvait bien sûr se taper au corps-à-corps aussi, mais ça restait beaucoup plus dangereux, et je n’ai jamais fait partie des gosses téméraires. L’autre facette du gameplay se passe dans des grottes en temps réel, à la première personne, type Dungeon Crawler. Là, on ne fait plus les malins !
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Flashback spécial ambiance
J'ai du mal à l'admettre, mais impossible de mentir sans passer pour un gros fumiste pétri de mauvaise foi : ce jeu n’a pas grand chose pour plaire. Graphismes médiocres, potentiel gâché et contenu frustrant. Je suis encore aujourd’hui incapable d’expliquer pourquoi j'ai autant adoré, allant même jusqu’à développer une sorte de syndrôme de Stockholm envers lui. Une énergie surnaturelle m’a poussé à en décortiquer chaque pixel pour essayer de dénicher tous les secrets, comme si ma survie dans le monde réel en dépendait. Le mélange de clichés RPG à l’ancienne et de délires abracadabrantesques, comme la téléportation d’un château entier dans une dimension inconnue où le soleil ne se couche jamais, a donné à ce titre une identité unique, sans doute un peu par miracle. On se passionne pour l'exploration de la map principale (plutôt grande), tandis qu'on flippe à fond dans les cavernes, où n'importe quel scarabée géant peut ruiner notre troupe en surgissant dans notre dos par un passage dérobé. Les deux phases s'équilibrent à la perfection, je dirais là aussi un peu par miracle.
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Réécoute de la bande-son
L’OST a été composé par le mythique Frank Klepacki, alors âgé de seulement dix-huit ans et fraîchement employé par Westwood Studios, si j’en crois sa page Wiki. Même si elle peut souvent paraître grinçante et lunaire, la musique annonce déjà le potentiel immense du monsieur. À l’image du reste, je suis aussitôt tombé amoureux de chacun des morceaux, sans retenue. J’avais un seuil de tolérance sacrément élevé, car on frôle parfois le ridicule, avec un choix d’instru pas toujours très pertinent, des guitares très très saturées ou un sample de voix particulièrement drôle. Mais pour le reste, on touche à la grâce pure. Si je passais autant de temps à peaufiner les stats de mes personnages sur la page de formation d’équipe, ça tient en très grande partie à la musique qui l’accompagne, et qui me filait le cafard le plus kiffant du monde. Ou encore le thème de la région qui entoure le château, sa petite flûte traversière qui promet belles découvertes autant que terribles dangers. Parmi les plus fabuleuses créations de la Mega Drive.
Warriors of the Eternal Sun - City Theme





Moment Nostalgie
Moments au pluriel, plutôt. Je me revois gamin, seul dans ma chambre les soirs d'hiver, à faire longer des kilomètres de murs à mes personnages pour espérer tomber sur une grotte cachée. L’exact inverse d’une expérience distrayante, à première vue. J'ai fait venir ma mère des dizaines de fois pour me traduire les messages en anglais de PNJ totalement inutiles, convaincu que je pouvais influer sur le déroulement de la partie si je résolvais des énigmes qui n'existaient que dans ma tête (exemple d’anecdote : un habitant du château a perdu son chat. Je me disais qu’en le retrouvant, le gars me donnerait un objet me permettant d’ouvrir un passage dans une caverne qui s’ouvrirait sur un monde encore plus grand… j’en passe et des plus saugrenues). Je lançais des sorts devant des murs infranchissables en espérant creuser une brèche dedans. En gros, je perdais mon temps à essayer de voir au-delà du jeu plutôt que d’y jouer. Jamais un titre ne m'a fait effectuer autant d'actions dénuées de sens. Pas même Worms, ou Toejam & Earl, dans lesquels agir n’importe comment aurait suivi une certaine logique. Aussi surprenant que ça paraisse, j’en ai tiré une satisfaction incroyable un paquet de fois. Enfin, j’étais en pleine partie quand un pote m’a appelé pour me dire de regarder n’importe quelle chaîne d’info, les Etats-Unis venaient de subir un attentat d’ampleur immense, un certain 11 septembre 2001.
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Instant le plus stylé
Un jour d'été (j'y jouais aussi en été), j'ai laissé traîner la cartouche par terre dans ma chambre. Soleil à travers la fenêtre + tapis de jeu en lino (celui qui représente la ville et les rues, là) = surchauffe maximale. Quand je m'en suis aperçu, j'ai tout de suite lancé le jeu pour voir s'il fonctionnait encore. Et là… le monde secret que je convoitait tant se dévoila enfin ! Bon, ma troupe s'est retrouvée téléportée en haut d'une montagne inaccessible, à combattre des monstres invisibles et ultra forts, tandis que mes guerriers eux-mêmes agissaient sur le terrain alors qu'ils apparaissaient comme morts dans l'interface. Ajoutez à cela des bugs de textures un peu partout à l'écran et voilà ! Impossible de remporter l'affrontement avec les machins inexistants, là. Je crois que dès que le combat se lançait, je perdais automatiquement (vu que mes persos étaient déjà morts, logique). Du coup la partie se résumait à débarquer, marcher trois secondes et crever. J'ai réitéré l'opération trois ou quatre fois avant de décréter, la mort dans l’âme, que la cartouche était foutue. Puis le lendemain, j'ai rallumé la Mega Drive et tout avait repris sa place, y compris mes sauvegardes et tout. Comme si j'avais tout rêvé.
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Dernière modification par Paulemile le 11 déc. 2023 11:26, modifié 1 fois.

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Gringos10
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Message par Gringos10 »

Je l'ai depuis des années dans la collec, mais jamais trouvé l'occasion de l'essayer et je ne l'ai pas connu à l'époque.
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Paulemile
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[NOSTALGIE] Warriors of the Eternal Sun

Message par Paulemile »

Je sais pas s'il vaut le coup de l'essayer. Surtout aujourd'hui.
Y a genre 100 RPG mieux que celui là sur 16 bits.

Après les phases exploration sont quand même cool parfois. Surtout dans les donjons. Et j'adore la musique. C'est Frank Kelpacki quand même quoi.

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Kannagi
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Message par Kannagi »

J'ai beaucoup apprécié ton histoire, oui le jeu est pas connu et probablement pas intéressant ,mais soyons honnête gamin on jouait pas que a des tueries et on aimé certain jeu un peu pourri (genre moi j'adorais les Robocop sur Nes et SNES :lol: ).
Y a genre 100 RPG mieux que celui là sur 16 bits.
Clairement et encore je trouve que certain RPG 16 bits ont assez mal vielli.

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Paulemile
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Message par Paulemile »

Merci Kannagi :)
Franchement je n'échangerais jamais ces souvenirs de jeux pas ouf avec n'importe quoi d'autre ^^

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Cormano
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Message par Cormano »

Très cool ton article, tu fais bien passer le ressenti ;)

Apparemment le jeu a 2 problèmes principaux :

1/ De devoir se coltiner les règles lourdingues de D'n'D. Les gars de Westwood étaient d'ailleurs tout contents de s'en débarrasser l'année suivante pour créer Lands of Lore.

2/ N'avoir que la moité de l'effectif artistique du studio en la personne de Klepacki. Le génial (et défunt) Rick Parks, auteur des plus beaux pixel art de l'histoire du jv, n'ayant hélas pas bossé sur cette production.

En tout cas il m'intrigue pas mal, ton retour m'a donné envie d'y jouer un jour, c'est le genre de trip dans lequel je peux me perdre comme un gamin de 15 ans :taré1:

Et puis j'aime cette facette "occidentale" pas très connue de la Mega Drive, avec des RPG comme Buck Rogers, King's Bounty, Eye of the Beholder...

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