Disclaimer : ce texte fait partie des 50 jeux les plus nostalgiques de mon enfance, et ne se considère pas comme test exhaustif du jeu en question. Il se focalise plutôt sur l’aspect marquant et les bons souvenirs liés à sa découverte quand j’étais gamin. Ce n’est donc pas un test à proprement parler, mais plutôt une virée nostalgique à ne pas trop prendre au sérieux.
R-Type Delta (Playstation, 1998 au Japon et 1999 en France)
Type de jeu
Outil expérimental mesurant les réflexes surhumains et la résistance aux traumas psychiques en tous genres.
Premier contact
Je connaissais déjà la célèbre franchise R-Type depuis ma plus tendre enfance. Le peu de fois où j’ai mis les pieds dans une salle d’arcade, impossible de passer à côté d’une borne R-Type. Mon cousin possédait également la version Super NES, mais je n’avais jamais acheté mon opus à moi tout seul auparavant. Quand mon papa m’a laissé choisir un jeu à la Fnac, un jour de fin 1999, je tenais enfin l'occasion de réparer cette erreur. Alors j’allume la console, et Ô surprise ! Les affreux polygones de la PS1 ont remplacé les jolies sprites de ses prédécesseurs. Heureusement qu’à l’époque, on trouvait ça magnifique. Ai-je bien fait de laisser de côté les Resident Evil 2, Crash Bandicoot, ou Bloody Roar 2 ? Bien des années après, je lève le poing et je scande : bah oui ! Qu’est-ce que ça ficherait dans cette liste, sinon ?
Retour sur expérience
Je disais que j’avais bien fait de jeter mon dévolu sur ce titre ? Bon… oui, et non aussi. Comme chacun sait, les jeux de tir de ce style sont juste ultra chauds, dans le genre super méga difficiles, quasiment impossibles à terminer, quoi. D’ailleurs, j’ai beau avoir persévéré pendant des jours et des jours dès que je passais des vacances chez papa, je n’ai jamais vu plus loin que le quatrième niveau (et il y en avait encore trois derrière). Misère intersidérale ! Cela ne m’a pas empêché d’apprécier le gameplay nerveux et la bonne rejouabilité via les différents types d’armes et de vaisseaux. Et ce sentiment d'accomplissement lorsqu'on remplit la barre de puissance au max ! Pour se faire exploser la minute suivante, bien entendu. Ça ne vaut pas U.N. Squadron en termes de progression et customisation, mais on a quand même des de bonnes petites friandises à se mettre sous la dent, en ramassant les sempiternelles “pilules” qui améliorent notre bestiau. Avec en point d’orgue un sentiment de toute-puissance hyper jouissif qui nous prend aux tripes lorsque l’on arrive à s’équiper au maximum : la “Force”, sphère d’énergie qui se fixe à l’avant, à l’arrière, ou qui peut se balader au gré de ses envies si détachée du vaisseau, les “Bit Devices”, petites boules protectrices situées au-dessus et en-dessous, des missiles lâchées depuis la soute… et une bombe Delta, qui éclate juste tout à l’écran pendant plusieurs secondes. Pour la première fois dans la saga, on nous permet de choisir entre trois types de bécanes différentes, pouvant elles-mêmes s’équiper de trois types de bastos différentes (les pilules de couleur rouge, jaune ou bleue à choper dans les capsules bonus), pour des variantes parfois infimes de gameplay, mais qui suffisent amplement à tarir notre soif de destruction. Personnellement, j’ai adoré le rayon énergétique à arcs électriques à tête chercheuse (répétez cette phrase dix fois de suite pour voir) du vaisseau noir (le Cerberus). S’il pleut dehors et que malgré tout, vous avez besoin d'une séance de sport, vingt minutes de R-Type Delta vous brûlera 1500 calories ! Et à terme, vous saurez porter des sacs de sable rien qu'avec vos pouces.
Flashback spécial ambiance
Fidèle à la réputation des titres précédents, celui-ci s’amuse tout autant à nous embarquer dans des villes en ruines, des cavernes infestées de parasites démoniaques ou des cimetières de machines maléfiques. Que du bonheur, tant qu’on appartient à la catégorie des maniaco-dépressifs, option auto-mutilation. Les nombreux ennemis, aux origines mécaniques ou organiques, parfois les deux fusionnés à des degrés divers, prennent un malin plaisir à tournoyer autour de notre petit vaisseau en lui tirant dessus au pire moment. Certains nous arrachent un cri d'effroi tant ils font flipper, tandis que d’autres dépassent de trois fois l’écran de la télé (l'un n'empêchant pas l'autre d’ailleurs). Bref, nous parcourons un monde où il semble faire très bon vivre. Heureusement que les effets lumineux apportent un peu de gaieté dans tout ça, même si c’est souvent dû à une bombe nucléaire ou à un laser large de cinquante mètres. Mention spéciale aux boss de fin de stages, qui vont crescendo dans le glauque et l’horreur.
Réécoute de la bande-son
Montez dans un avion de chasse, prenez un peu d’altitude et passez la musique du jeu ; au bout de vingt secondes, vous vous croirez attaqué par des hydres volantes en armure qui vous crachent des sphères d’énergie négative au visage. Remarque, on y croit aussi depuis un canapé, tant la B.O. fait bien le job. Après, certains morceaux n'ont pas vocation à s'écouter trop souvent. Disons, pas plus d’une fois tous les trois ans, sous peine de ressortir votre vieille Playstation, de mettre le CD de R-Type dedans et d’aller jeter le tout depuis le haut d’une falaise (l’effet que me fait la compo qui accompagne les boss mécaniques). Mais les autres titres proposent des choses magnifiques, dans leur propension à oppresser leur auditeur, s’entend. Enfin, ici encore, on commence plutôt tranquillement, avec un titre limite joyeux et entraînant, pour terminer exténué au son de mélopées torturées dans tous les sens. Sérieux, je me remercie d’avoir été super nul à ce jeu et de n’avoir jamais connu les dernières musiques, elles m’auraient sûrement traumatisé à vie (en vrai je suis bien dégoûté).
R-Type Delta - Crazy Machine
Moment Nostalgie
Ce jeu représente le chant du cygne de la Playstation 1, du moins chez mon père ; car chez ma mère et chez les potes, la fameuse console grise avait encore de beaux jours devant elle. Comme si on savait déjà que par la suite, avec mon darron, plus jamais on ne s’installerait côte à côte pour se faire une petite session gaming, on a repris nos vieilles habitudes de l’époque où papa me faisait découvrir une console pour la première fois (la Master System, avec Psycho Fox). On suivait la règle universelle : dès que l’un perd une vie, il donne la manette à l’autre. Vous faisiez quoi pendant la grande tempête de 99, vous ? Moi, je tentais désespérément de passer ce satané niveau 4, alors que dehors, les arbres tombaient sur des maisons, sous l’effet des bourrasques de vent. Par moments, je me disais que je serais limite mieux à l’extérieur, tant j’ai failli exploser de rage à chaque fois qu’un minuscule pixel de minuscule missile faisait exploser mon engin.
Instant le plus stylé
La première fois que j'ai passé l'immense boss du niveau 3 : quadrupède mécanique gros comme le Texas, à la puissance de feu plus destructrice qu'un meeting de la NRA, sans doute au Texas aussi.
