Betelgeuse est une suite directe de "Aldebaran" dans laquelle on retrouve plusieurs personnages avec grand plaisir, dont forcément Kim qui sera la protagoniste principale.
Cette nouvelle planète regorge une nouvelle fois d'une faune incroyable, je suis toujours admiratif de ces découvertes au fil des pages. C'est là, une des grandes force de l'artiste qui parvient à nous faire voyager depuis déjà 10 tomes. Cependant les visages des acteurs sont toujours aussi statiques et quasi inexpressifs.
Côté scénario, ça démarre sur les chapeaux de roue avec ce virus informatique qui causera de lourds dégâts lors de cette expédition et ça se termine également très fort avec enfin une explication rationnelle au sujet des Mantrisses. Au milieu de tout cela, quelques périples que nos héros subissent plus qu'ils n'y participent. J'aurai aimé un peu plus d'exploration encore sur cette planète, car nous nous sommes contentés d'une seule région ici.
Léo prend beaucoup de plaisir à dessiner les femmes j'ai l'impression, enfin surtout une partie bien précise avec "Betelgeuse" . Je ne compte plus le nombre de poitrines déshabillées que j'ai pu rencontrer sur ces 5 tomes. Tout était prétexte à la nudité, aux rapports sexuels ... Kim a dû se faire l'intégralité ou presque des hommes qu'elle croise, qui tombent irrémédiablement fou amoureux d'elle, de sa beauté extraordinaire et de sa grosse paire de nichons. D'ailleurs je ne comprends pas cette attirance démesurée pour l'Héroïne que je trouve particulièrement laide.
Trois personnages féminins, au corps et aux âges différents, mais tous avides de sexe. Même si j'apprécie le genre érotique, j'ai trouvé la plupart de ces amourettes ridicules et sans intérêts dans une série de science-fiction comme Betelgeuse. Une scène de nudité par tome aurait suffit pour garder le lecteur charmé.
Je sors satisfait de cette lecture. Je vais faire une pause avant de trouver et lire le 3ème cycle .
Je me suis presque arrêté là, de mémoire je n'ai lu que le 1er volume du 3ème cycle, peut-être les 2 premiers.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 15 juin 2025 11:22
par Gringos10
En flanant chez mon libraire je suis tombé par hasard sur cette BD de science-fiction de Philippe Valette, auteur polyvalent, connu pour son univers décalé mêlant humour absurde et expérimentation visuelle, comme dans "Jean Doux et le mystère de la disquette molle" ou "George Clooney mi-homme, michel", mais qu'on n'attendait pas spécialement du côté de la SF.
Et Bim! Grosse claque! gros coup de cœur!
Je vais essayer de résumer un peu, en essayant au max de ne pas spoiler :
L'héritage fossile
Sur une planète désertique érodée par le vent, Nova et son père, Reiz, errent à la recherche des vestiges de leur gigantesque vaisseau, l’Heritage One. Nova recueille les récits de son père, ancien astronaute, qui raconte leur voyage : quatre explorateurs quittent la Terre en 2087 avec des embryons cryogénisés et l'espoir de la survie de l'humanité — établir une colonie humaine sur l'exoplanète Geminæ après un voyage de 20 000 ans en biostase. Mais au fil des « réveils », ils perdent le contact avec la Terre et développent une mystérieuse maladie. Alors que les tensions montent dans le vaisseau, Reiz et Nova continue leur cheminement désertique, mêlant quête matérielle et interrogations existentielles, parallèlement, le passé de cette mission interstellaire nous est révélé par fragments.
Sur le fond :
Valette déploie un récit de science-fiction mûr, où l'on ressent le poids du temps et la solitude humaine face à l'immensité de l'espace, il interroge avec finesse sur la responsabilité éthique liée à la reproduction et à l'héritage biologique.
L'auteur explore avec brio des questions existentielles telles que la survie, les limites de la science, la mémoire et la transmission, dans un récit où chaque dilemme humain trouve un écho.
La narration en deux temps (passé du vaisseau / présent désertique) maintient le lecteur en tension et intrigue jusqu’à la dernière page .
Sur la forme :
La bande dessinée impressionne par sa maîtrise graphique. Valette mêle personnages aux traits simples et expressifs à des décors en 3D très travaillés, parfois photoréalistes, conférant à l'ensemble un esthétisme original et un contraste saisissant,où chaque case peut être admirée comme un tableau. Le format carré du livre et les longues séquences sans dialogue renforcent l'effet contemplatif et l'immersion. L'atmosphère se veut également oppressante, les scènes de tempêtes de sable et le huis-clos spatial sont magnifiés par des effets visuels renvoyant aux fleurons du cinéma SF. Le découpage des planches, qu'on pourrait qualifier de mise en scène pour rester dans le registre cinématographique et la structure de la narration rapprochent encore la BD des grands films du genres, évoquant des titres tels que 2001, Interstellar, Gravity ou La Route.
Pour conclure, L'Héritage fossile est une odyssée spatiale métaphysique à double temporalité, portée par une mise en images innovante et prenante. Il aura fallu près de cinq ans de conception graphique à l'auteur, qui lui auront permis d’atteindre une profondeur visuelle étonnante, où lumière, relief et composition sur chaque case deviennent des atouts narratifs .
L’Héritage fossile est une réussite artistique et narrative, une œuvre marquante, à la fois ambitieuse et touchante. Elle parvient à tisser une véritable méditation sur le devenir humain sans jamais sacrifier la puissance de l'image. Un récit lent, dense et mûrement pensé, qui ne peut laisser indifférent. Une œuvre rare dans le paysage de la BD contemporaine.
Extraits :
► Afficher le texte
Le topic de la bande dessinée
Publié : 15 juin 2025 12:20
par Urbinou
Histoire tentante, mais le contraste graphique entre les perso simplistes et les décors chiadés me bloque perso.
Synopsis : On ne s’attaque pas impunément au trésor aztèque… Depuis leur débarquement en Amérique, Hernán Cortés et son armée sont considérés comme des divinités par lempereur aztèque Moctezuma. Cela fait bien longtemps que Cortés oeuvre davantage pour son compte que pour la lointaine couronne d'Espagne . Tandis qu'il part à la rencontre d'une expédition punitive montée pour lui rappeler son allégeance, Cortés missionne un groupe hétéroclite, mêlant soldats et mercenaires, afin de voler l'inestimable trésor de Moctezuma.
Scénario tiré de faits historiques réels, basés sur l'expédition mexicaine menée par le colon Hernan Cortès (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hern%C3%A1n_Cort%C3%A9s) sous le règne de Charles Quint afin de remplir les coffres de la couronne espagnole. C'est bien évidemment fortement romancé, apportant une touche fantastique sur les croyances Aztèques.
L'intérêt principal de cette BD est clairement ses dessins magnifiques de la jungle mexicaine, luxuriante et suffocante. Si vous ne prenez pas le temps de vous informer sur le personnage de Hernan Cortés et son expédition au sein de l'empire Aztèque, "Conquistador" aura une saveur un peu fade car les protagonistes sont sensiblement creux et insipides. Malgrè une aventure en 4 tomes, on ne s'attache quasiment jamais à l'un d'entre eux et nous les suivons tant bien que mal dans tous ces revirements de situation, jusqu'à la bataille ultime.
Cependant, une fois avoir pris connaissance des faits historiques, la BD prend un tout autre sens et on se dit que c'est finalement un beau récit, retraçant plutot fidèlement les actes majeurs et mettant en lumière quelques détails alléchants.
Synopsis : "Une simple balade dans des marais... Un photographe en plein vague à l’âme, en panne de vie, cherche là un climat propice au retour de l’inspiration. Et c’est la descente aux enfers augmentée du mythe de l’enfermement : enfermé par qui, par quoi et pour quelle raison ? Arthis voulait se balader au Bout du Monde. Il va très vite le regretter..."
Ayant lu de nombreux retours dithyrambiques sur cette série (enfin sur son premier cycle en 4 tomes), je me suis penché dessus sans pour autant en attendre beaucoup puisque à première vu le dessin ne me plaisait pas. Ce dernier est certes accueillant de par la finesse de ses traits et ses nombreux détails concernant les environnements, ainsi que par le naturel de la gestuelle humaine. Les couleurs sont sobres et les jeux d'ombres assez bien exploités. Le seul reproche que je lui trouve, bien évidemment subjectif, est l'aspect des visages somme toute assez fade voire laid.
Pour le reste c'est tout bonnement impeccable . Le scénario nous plonge dans le mystère d'abord, puis dans les complots en passant par toutes sortes d'émotions pour un final grandiose qui répond à toutes les questions qu'on a pu se poser. La narration est l'énorme plus value de cette BD, il est difficile de s'arrêter tant on veut découvrir les tenants et aboutissants de cette incroyable aventure.
Ça donne envie!
Je ne suis pas fan du style, mais ça a l'air d'être très bien écrit.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 03 juil. 2025 18:59
par Urbinou
Je viens de terminer Moon Deer, chopé comme neuf sur Vinted. Ce n’était pas précisé, mais visiblement c’est la version ulule avec ses illustrations exclusives
BD très peu bavarde, la première bulle n’apparaît qu’en page 24, mais elle se rattrape sur le nombre de pages : 190 ! Trait très mignon, qui constraste avec le propos violent. On pourra lui reprocher un scénario assez plat, mais qui installe la conclusion, dont j’avoue avoir deviné la tournure des événements. Au final un bien bel ouvrage, que j’ai pris plaisir à parcourir.
Quelques pages en spoiler:
► Afficher le texte
Le topic de la bande dessinée
Publié : 05 juil. 2025 11:50
par Captain_Eraclés
Synopsis : "Un avenir de commis de cuisine et l’auberge familiale en héritage, Jim Hawkins sait qu’il ne restera pas longtemps sur la terre ferme. Son regard est ailleurs, tourné vers cette ligne de mer posée sur l’horizon, promesse d’inconnu et de mystères. Il suffirait juste d’un pas vers l’océan pour embrasser cette vie et devenir un autre.
Il suffirait d’un coup de pouce du destin ou de Bill Bones, ce vieux loup de mer fraîchement débarqué avec sa précieuse carte, pour que Jim bascule dans le tourbillon de l’aventure. Mais s’il y a une chose dangereuse en ce bas monde, c’est bien de posséder une fortune sur un morceau de papier…"
"L'île au trésor" revisitée à la sauce anthropomorphe . Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une franche réussite. Le dessin est souvent agréable mais ce sont surtout les expressions faciales des personnages qui sont convaincantes et atteindre un tel niveau de finesse sur cette multitude d'espèces animales est incroyable ! Certaines double-page sont extraordinaires et ont dû demander des heures de travail et une certaine imagination.
La narration est au niveau du dessin et à plusieurs reprise je me suis surpris à relire la même planche tant j'ai apprécié ce que je venais de voir et apprendre. Le découpage ajoute une fluidité à l'action proposée ou renforce l'aspect poignant de la scène.
Pour couronner le tout, la série fait référence à de célèbres pirates aussi bien fictifs que réalistes . Si vous êtes un tant soit peu intéressé par la Piraterie, voir ces noms mentionnés vous esquissera toujours un léger sourire.
Couverture : ☆ Colorée avec de beaux dos aussitôt visibles et appréciables dans une bibliothèque. Dessin : ☆☆ : Belle réussite pour l'anthropomorphisme, quelques très belles planches, mais malheureusement des fonds vides régulièrement et des cases parfois brouillonnes. Couleur : ☆☆ : Sépia pour les souvenirs, chatoyantes pour le présent Scénario : ☆☆ : Du fait que ce ne soit pas un scénario original, mais une énième reprise de "l'ïle au trésor" Narration : ☆ : Agréable à lire avec ces chants marins et ces expressions passées d'âge.
Illustrations :
► Afficher le texte
Le topic de la bande dessinée
Publié : 06 juil. 2025 06:56
par Gringos10
Toujours au top tes retours BD @Captain_Eraclés
Même si je ne commente pas à chaque fois, je les lis avec grand intérêt
Le topic de la bande dessinée
Publié : 06 juil. 2025 18:03
par Captain_Eraclés
Merci @Gringos10
Je poste autant pour vous que pour moi, ça me permet de garder un souvenir sur mon ressenti pour les années à venir. Ainsi ça me remémorera quelques scènes (n'ayant pas le temps de relire une oeuvre régulièrement à cause des sorties nombreuses et des anciennes séries sur lesquelles j'ai un retard à rattraper). Ca m'aide également à décider de garder ou non telle ou telle série dans ma bibliothèque.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 07 oct. 2025 18:39
par Captain_Eraclés
Synopsis : "Par une nuit d’hiver en Espagne, sur les hauts plateaux de la province de l’Aragon, une expédition punitive s’abat sur le petit village de Nieves. Tous ses habitants, y compris les femmes et les enfants, sont exécutés et le village est incendié. L’attentat est revendiqué par un groupe politique, les Phalanges de l’Ordre Noir, au nom des « valeurs de l’Occident chrétien ». Le village, haut lieu des affrontements entre républicains et franquistes à la fin des années trente lors de la guerre d’Espagne, venait de voter massivement à gauche lors des dernières élections… Convaincus que ce massacre signe le retour de l’extrême droite qu’ils ont autrefois combattue, un groupe d’anciens des brigades internationales, quarante ans après, se décide à reprendre les armes. De l’Espagne à Suisse en passant par l’Italie, les Pays-Bas et la France, une dizaine d’hommes que l’âge a rendus las, mais toujours fidèles à leurs convictions de jeunesse, vont ainsi donner la chasse à leurs vieux ennemis, jusqu’à l’affrontement final."
Un polar poltique mélant espionnage et débauche de violence dont les extrèmistes sont explicitement partisans. Il est également question de choc des générations et de compréhension du monde politique, économique et social qui nous entoure.
Un groupe de vieillards reforme l'escouade de leur jeunesse idéologique pour affronter un autre groupe de vieillards aux pensées intimements contraires...selon eux.
Ils sont de tous bords, professeur allemand, curé espagnol anarchiste, écrivain danois socialiste, juge italien impartial, espion israëlien sionniste, soldat français laïque etc etc ... et les suivre dans cette vengeance effrénée à travers l'Europe est particulièrement éssouflant, tant les rebondissements sont nombreux, violents et sans repos pour un final explosif remettant chacun des partis dos à dos.
J'ai apprécié le travail psychologique sur chacun des personnages et leur apport distinctifs dans ce polar, un peu moins le trait de leurs visages ou devrais-je plutôt dire leurs gueules, tant ils sont marqués voire déformés. C'est un style de dessin pour lequel j'ai peu d'attirance.
Je découvre Bilal et Christin avec cette BD, et me ferais un avis sur mon intérêt général de ce binôme après mes deux prochaines lectures prévues.
Couverture : ☆☆☆ : Nombreux personnages dont seulements 2-3 sont reconnaissables à l'intérieur. Elle n'évoque pas grand chose. Dessin : ☆☆ : Nous sommes en 1979 et j'avoue que le temps ne se fait pas vraiment ressentir ici. Cependant les gueules ne me plaisent pas, affaire de goût. Couleur : ☆☆☆ : Fade, terne, je trouve que la couleur ici gâche le dessin. Seules les nuances de gris sont appréciables. Scénario : ☆☆ : Des papis à l'idéologie douteuse revanchards d'autres papis à l'idéologie diamétralement opposée mais toute aussi douteuse. S'en suit un périple violent mais non moins intéressant à lire. Prête parfois à sourire. Narration : ☆ : Tout est clair malgrè un thème (l'espionnage politique) qui peut très vite devenir compliqué à suivre
Illustrations :
► Afficher le texte
Le topic de la bande dessinée
Publié : 08 oct. 2025 10:35
par Gringos10
Les couleurs ternes vont avec le sujet, et fondent l'ambiance générale.
On n'est pas loin du noir et blanc mais c'est volontaire.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 08 oct. 2025 11:28
par Captain_Eraclés
Oui je me doute bien, mais ça n'apporte rien, pire ça gâche le dessin je trouve. Le noir et blanc lui va mieux, ou alors il aurait fallut ne rester que sur des néances de gris. Exit le orange, le rouge etc ...
Les goûts et les couleurs
Le topic de la bande dessinée
Publié : 12 oct. 2025 13:13
par Captain_Eraclés
Synopsis : "Fous de terreur et de désespoir, les Oulhamrs fuient dans les ténèbres de la nuit : le feu est mort, détruit par les ennemis de la horde. Pour la survie de la tribu et l'amour de la belle Gammla, Naoh, le fils du Léopard, se voue à reconquérir le feu. Une grande quête débute, au coeur d'un univers de titans, où les aurochs et les mammouths, les ours et les lions géants sont les maîtres de la Terre."
"La guerre du feu" est un titre qui, comme son scénario, traverse les âges. En effet, l'oeuvre originale est un roman de Joseph-Henri Rosny aîné paru il y a plus de 100 ans, en 1909 ! S'en suis une adaptation en bande dessinée en 1976 (De René Pellos) , un film en 1981 (De Jean-Jacques Annaud avec notamment Ron Perlman), et enfin deux autres BD en 1982 (De Raymonde Borel-Rosny, épouse du petit fils de JH Rosny) et 2012 (De Roudier, ici présentée) .
► Afficher le texte
Le premier roman
Les deux premières BD
Le film
J'ai donc débuté par la dernière oeuvre sortie, ne connaissant pas son historique. Après ma lecture et quelques recherches, je m'aperçois que Roudier est un habitué des corps et décors primitifs puisqu'il en est à sa quatrième série dont le sujet est l'ère Préhistorique. Je comprends donc mieux cet excellent dessin, surtout sur les animaux qu'ils soient en exposition ou en action, tout paraît naturel, une nature puissante, géante et effrayante. J'ai vu, lu, revu et relu plusieurs passages tant j'étais impressionné par la vie que menait nos ancêtres, leurs rites ancestraux, leurs physiques adaptés aux différentes périodes et environnements.
Côté scénario, l'auteur se permet de gros raccourcis, réunissant les périodes entre Australopithèques, Habilis, Erectus, Neandertal et Cro Magnon, ceci dans un but de démontrer l'évolution de l'espèce humaine. Ou encore cet instant où l'Homme apprivoise une espèce aussi immense et puissante qu'une horde de Mammouth. Ca ne m'a pas dérangé du tout, bien au contraire puisque ça répond à certaines questions sur la disparition de certaines espèces au profit d'une autre (Darwinisme). La force de cette histoire est de nous éveiller, nous rappeler à quel point la découverte et la domestication du feu était vital et indispensable pour qu'on soit encore là aujourd'hui, plusieurs centaines de milliers d'années plus tard.
L'immersion du lecteur dûe aux superbes dessins et à la narration supposée d'antan renforce le lien qu'on peut imaginer avoir avec nos ancètres, voire que j'aurais aimé y vivre ne serait-ce que quelques temps pour ressentir les envies et les peurs qu'ils subissaient au quotidien, ainsi que le réconfort qu'un feu pouvait apporter dans ces nuits noires.
Couverture : ☆☆ : Chaque tome représente une évolution (primal, domestication, évolution) Dessin : ☆☆ : Largement 5 étoiles pour les animaux, 3 pour l'ensemble car quelques décors moins détaillés, certains regards vides et parfois des échelles aléatoires. Couleur : ☆ : Au service du scénario, sombre à l'âge de pierre et plus chaleureuse à la maîtrise du feu Scénario : ☆ : Quête épique et historique qui prend l'homme aux tripes pour lui rappeler d'où il vient Narration : ☆ : Adapté à son époque, parfois pompeux mais c'est le genre qui veut cela (à l'image du film ou du genre western avec les dialogues amérindiens). Personnellement, j'adore.
Illustrations :
► Afficher le texte
Bonus : Je ne suis pas calé en technique de cinéma et l'appréciation d'un film se fera au seul juge de mes sentiments. Ayant enchaîné sur le film après la BD, je dirais simplement que ce dernier est à mille lieux en dessous de la qualité de la BD en terme de scénario et de représentation graphique. Cependant je dois bien avouer que pour un film de 1981, d'une durée d'1h30 sans parole, et bien je suis resté scotché à l'écran même si certaines scènes me semblaient ridicules (la gestuelle singesque des Hommes... Mais après tout, la réalité était peut-être ainsi). Finalement c'était une quête épique, historique, violente et parfois humoristique. La BD reste plus fournie et détaillée, avec plus de personnages (qui ont des rôles bien différents du film) et bien évidemment avec une démonstration graphique supérieure.
Si vous apprécié le film, plongez tête la première sur l'oeuvre de Emmanuel Roudier. De mon côté, je vais me lancer dans le roman dans un avenir plus ou moins lointain.
La seule fois où le film dépasse la BD, c'est dans la beauté primitive exceptionnelle du personnage de Ika, la femme-guide, femme d'une espèce plus évoluée prise d'amour pour cet homme d'une race plus ancienne et rugueuse, à qui elle apprendra les émotions et le raffinement.
IKA
Le topic de la bande dessinée
Publié : 15 oct. 2025 11:17
par Captain_Eraclés
Synopsis : "Depuis la disparition de sa femme, William vit reclus dans sa maison située entre une côte brumeuse et une forêt aux allures de conte de fées. Incapable de se reconstruire, il mène une existence solitaire et sans saveur, ne parvenant à se réfugier que dans la peinture. Ses seules visites de l’extérieur sont Victor, son ami et agent, et Rosalie, sa jeune modèle. Jusqu’au jour où William fait la rencontre d’une sirène. Une créature aussi belle que farouche pour laquelle il nourrit des sentiments contradictoires. Est-elle seulement réelle ? Ou ne s’agit-il que d’une illusion venue pour remplacer le fantôme de sa femme disparue ?"
Librement inspiré par "La petite sirène" de Hans Christian Andersen mais aussi de ses voyages personnels, Guillaume Sorel nous livre un roman graphique d'une extrème beauté. J'ai rarement vu, si ce n'est jamais auparavant, d'aussi beaux dessins, planche après planche. Rien n'est brouillon, l'attention, le geste de délicat dans chacune des cases. C'est un véritable plaisir pour l'oeil, qui transmet du désir et de l'émerveillement pour les paysages marins et forestiers, pour les courbes naturelles, imparfaites et exquises des femmes (et sirènes), pour les sentiments figés sur les visages, pour le trait féroce des créatures évoquées... bref, tout ce qui apparaît devant nos yeux est poésie et puissance.
Côté scénario, ça semble parfois décousu tant on passe du coq à l'âne d'une planche à une autre, me demandant même si je n'avais pas sauté une page avec mes gros doigts. Cependant, cet effet peut s'expliquer par le dénouement de l'histoire qui, finalement paraît encore plus onirique qu'à première vue. Une seconde lecture n'apportera pas plus de réponse aux questions laissées en suspens, non, c'est à l'imagination du lecteur de conclure cette fable.
Couverture : ☆ : L'onirisme avec l'Homme dans le brouillard paraissant moins réel qu'une créature marine légendaire, séparés d'une plage de sable blanc dans un décors terne et grisâtre. Dessin : : Parfait, les traits sont fins et précis. Les portraits, les paysages, les mouvements, le découpage... Un grand artiste. Couleur : : Dorénavant, il est ma nouvelle référence à l'aquarelle. Les effets d'ombre et de lumière sont magnifiques. Scénario : ☆☆ : Forte inspiration de "La petite sirène" avec la mort et l'amour pour thèmes centraux. Narration : ☆☆☆ : La faiblesse de cette BD dans sa construction et même sur le fond. Parfois la parole n'était pas nécessaire tant le silence du dessin racontait mieux l'histoire.
Illustrations :
► Afficher le texte
Le topic de la bande dessinée
Publié : 03 déc. 2025 22:03
par Captain_Eraclés
Synopsis : "XVIIIe siècle, à bord d'un navire. Hoël Tragan aperçoit deux jeunes femmes sous la dunette. Piqué par la curiosité, il s'aventure dans la zone interdite à l'équipage. Repéré, il est arrête et mis aux fers. Il reçoit alors la visite d'un "jeune homme" qui s'avère être Isa, l'une des filles qu'il avait vues. Isa lui racontera comment, jeune enfant, elle avait échangé d'identité avec son amie par jeu, ce qui lui valut de perdre son titre de noblesse. Après diverses péripéties, notamment un combat contre des vaisseaux britanniques, Hoel est fait prisonnier par la Royal Navy...."
Série qui faisait partie de ma liste de lecture suite aux très nombreux retours positifs qu'elle a connu depuis sa sortie, je me suis donc lancé sur les cinq premiers tomes qui forment une histoire complète.
Tout d'abord, dès les premières pages il m'a fallu un dictionnaire pour tout le vocabulaire maritime sinon je ne pigeais pas une case. Ces quelques lacunes dépassées, ce fut un plaisir de lecture comme il n'y en a pas souvent grâce à une syntaxe hors du temps et un vocabulaire d'époque, riche et sarcastique, tiré d'un esprit vif. J'y ai appris quelques faits historiques, dont l'existence des prisons flottantes appelées "ponton" qui sont certes déplorables mais faut également y reconnaitre certaines praticités économiques et sanitaires.
La narration est l'atout majeur de cette aventure, je ne compte plus les fois où j'ai relu certaines discussions avec le sourire jusqu'aux oreilles ou avec le désir en ébullition. François Bourgeon arrive à créer un personnage, vous le faire aimer de façon immédiate pour ensuite le faire disparaître 8 pages plus tard, avec la boule au ventre pour le lecteur. Les personnages principaux mais surtout l'héroïne Isa à travers laquelle l'auteur dévoile sa pensée est parfaitement écrite, clairement distincte psychologiquement car son passé est intelligement conté et mis en image. C'est un personnage qui a subi la souffrance physique et psychologique dès son plus jeune âge et qui a développé de ce fait, une certaine empathie pour l'Etre humain tout en conservant cependant, une certaine distance sociale par manque de confiance envers les siens. Nous allons traverser l'Angleterre aristocrate, la France des lumières et l'envers du décors, l'Afrique fièvreuse et ésotérique, pour suivre ses péripéties dans un monde au système patriarcal puissant où le colonialisme et la traite négrière sont la norme économique et sociale.
Côté dessin, Bourgeon fait parti des plus grands de son époque mis à part un détail qui me chiffonne : Les visages, et surtout féminins. Les hommes ont des traits réussis avec tantôt des gueules cassées, tantôt soignées, dépendant du grade, du statut social. Les femmes, quant à elles, y compris le personnage principal sont... Je ne sais pas...mais me font penser aux Minikeums ou à Chucky. Les yeux sont trop faux, ne reflètent rien d'humain. Et c'est fort dommage, car leurs corps sont délicieusement naturels. Leurs faciès sont si "atypiques", que même la nudité, coquette ou délicate, n'encourage pas le désir charnel, mais fort heureusement la merveilleuse narration se charge de cette affaire.
Sur toute la série, il y a peut-être deux ou trois cases où j'ai pu trouver une certaine beauté sur les visages féminins.
Couverture : ☆ : D'un simple regard, chacune des couvertures me rappellent explicitement la trame du tome Dessin : ☆☆ : Je n'ai pas pu passer outre les traits du visage et leurs expressions. J'enlève deux étoiles, car rater à ce point cette partie pour une BD qui donne une certaine importance à la puissance du désir fémnin, c'est pas possible. Couleur : : Toujours juste, il habille le dessin de son plus bel écrin. Nous sommes en 1980, pour rappel. Bien au-dessus d'un "Thorgal" ou d'un "Blueberry" sur ce point. Scénario : ☆☆ : Documenté, un énorme travail est fourni par l'auteur pour restituer l'époque. Cependant, certaines longueurs sur des évènements pas forcément intéressants. Narration : : Avec la couleur, c'est ici la plus grande réussite. Toutes les émotions passent par les mots, les phrases et les discours.
Illustrations :
► Afficher le texte
Le topic de la bande dessinée
Publié : 03 déc. 2025 22:33
par dandyboh
Elle est géniale cette série. Il te manque les 4 derniers volumes, parus longtemps après ces 5 premiers, et que je n'ai pas lu non plus.
Il y a un jeu vidéo tiré de cette série de BD, sur Amstrad CPC.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 03 déc. 2025 22:47
par Captain_Eraclés
Les 4 dernierss derniers tomes, je ne suis pas sûr de vouloir les lire, du moins pour l'instant. La prochaine oeuvre que je voudrais découvrir de ce monsieur Bourgeon, c'est "Le cycle de Cyann"
Pour le jeu vidéo ,tu me l'apprends. J'ai hésité à moment donné, à collectionner tous les jeux vidéo tirés de comics et de bandes dessinées (Et après recherche, il y en avait la dose...). Je dois t'avouer que celui qui me tenait le plus à coeur d'obtenir était ce dernier :
EDIT : J'ai trouvé des vidéos pour "les passagers du vent" . Ca me vend moins de rêve
Le topic de la bande dessinée
Publié : 03 déc. 2025 22:57
par dandyboh
Druuna je l'ai ! Je l'ai chopé sur Vinted ou eBay je sais plus, il n'y a pas longtemps. Je n'y ai pas joué mais je crois que c'est pas terrible.
Le cycle de Cyann j'ai aussi ^^ on me les a offert récemment mais j'ai lu que le premier pour l'instant.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 04 déc. 2025 01:42
par lincruste
Purée, Druuna, Bourgeon, c'est toute mon adolescence. J'ai lu ça beaucoup trop tôt ça m'a marqué pour toujours. Je me souviens du temps qu'il m'a fallu pour lire le Dernier Chant des Malaterre, c'était la première fois de ma vie qu'il me fallait plusieurs jours pour lire une bd. Ça m'a traumatisé putain, traumatisé. Le cycle de Cyann aussi c'est super mais ça par contre je trouve que ça part en couille. Le premier volume est un chef-d'œuvre, la suite est chouette et après je trouve que ça retombe. Je crois que j'ai même pas lu le dernier, mais bon, les séries avec 10 ans entre chaque tome...
Le topic de la bande dessinée
Publié : 04 déc. 2025 09:24
par Urbinou
J'avais même acheté "Dans le sillage des sirènes" pour approfondir l'univers du chant des Malaterre
Le topic de la bande dessinée
Publié : 04 déc. 2025 13:28
par lincruste
Mmmmmh ça me dit quelque chose. C'est pas un bouquin où on voit les maquettes de bâtisses du moyen-âge que ce malade de Bourgeon construisait avant de dessiner ses planches, et puis des statuettes des bestioles et tout ?
Le topic de la bande dessinée
Publié : 04 déc. 2025 13:50
par Urbinou
Si si notamment, en gros sa doc de recherche. Très intéressant.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 05 déc. 2025 18:43
par lincruste
Ma belle-soeur l'avait ce bouquin alors. Ça m'a fasciné, c'est là que j'ai compris pourquoi il en sortait un volume tous les 10 ans. D'ailleurs le troisième volume des Compagnons du Crépuscule je suis sûr que c'était parti pour être deux ou trois tomes.
Le topic de la bande dessinée
Publié : 06 déc. 2025 17:42
par Captain_Eraclés
Synopsis : "Aaron a promis à Gwen des vacances au paradis. Une semaine sur une île vierge déserte et baignée par les eaux chaudes et cristallines de l'océan. Mais du paradis à l'enfer, il n'y a souvent qu'un pas. Et les îles désertes cachent presque toujours d'inavouables secrets..."
Un scénario somme toute assez banal qui partait sur une base de "Slasher" sur un lieu censé être désert, comme bons nombres de films d'épouvante peuvent en user. Cependant la fin surprend, et laisse quelques questions en suspens sauf si nous sommes amateurs de Disney et plus spécifiquement de l'oeuvre majeur de James Matthew Barrie (que je ne connaissais pas et je fais exprés d'en dire le moins possible pour éviter le spoil). C'est bien amené, ça se lit très rapidement malgré les 140 pages car l'auteur Giacomo Bevilacqua se sert d'une narration en langage courant, simple et efficace.
Simple et efficace, c'est également le mot d'ordre pour son dessin, parfois même simpliste pour les cases de transitions, ce que je peux trouver regrettable quand on travaille sur un roman graphique en "one shot". A l'image de nombreux artistes italiens, il aime dessiner les femmes, et ça se voit aux nombreuses positions et situations prétextes à dévoiler les courbes. Sur ce critère, c'est également satisfaisant avec cependant quelques ratés ou trop grosses différences d'une case à l'autre sur l'anatomie de Gwen. Bon, ça reste agréable à l'oeil hein.
La colorisation, quant à elle, n'a rien à se reprocher. Lumineuse sans être éclante, très peu détaillée, aucun contraste dans les noirs par exemple, chaude, elle est généralement apaisante avec quelques nuances biens senties qui valent leur temps d'observation. Elle favorise également l'envie de tourner les pages pour découvrir la suite du paysage.
Couverture : ☆☆ : Curieuse, stimulante et apaisante à la fois Dessin : ☆☆ : Simple, efficace avec cependant des irrégularités Couleur : ☆ : Bien choisies, tout en douceur Scénario : ☆☆ : L'intrigue tient dans l'anagramme du titre, surprenant tout de même pour le genre. Narration : ☆☆ : Contemporaine et fluide. Rien à reprocher, mais rien à relever non plus. Elle fait le job.