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petitevieille
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Message par petitevieille »

lessthantod a écrit :
13 mars 2022 14:33
Je viens de mater Man on the Moon ...

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Comme beaucoup d'entre vous "j'imagine", je ne connaissais pas du tout ce Andy Kaufman, je n'en avais même jamais entendu parler. La seule chose que je savais de lui, avant de voir le film, c’est que c'était un comique iconoclaste, qui pratiquait un humour absurde et surréaliste. Mais même après avoir vu le film, Andy Kaufman reste un mystère pour moi (peut-être même l'était-il pour lui-même), ne sachant jamais vraiment quand il était sérieux ou quand il ne l'était pas. Toute la vie d'Andy Kaufman est une énigme et c’est ça le sujet du film.

Man on the Moon n'essaie pas de comprendre Andy Kaufman, à peine essaie-t-il de cerner le personnage sur scène. Le film nous offre très peu d'explication, pas ou peu de mise en contexte. Sa seule motivation en tant qu'artiste, c'était de susciter des émotions, toutes sortes d'émotions, le rire, le malaise, la colère. L'important pour lui c'était d'être là où on ne l'attendait pas, de faire rire sans vouloir, ni même essayer, d'être drôle.

En fait, le film est aussi alambiqué que le personnage dont il traite. On passe d'un bref flashback sur l’enfance d’Andy, à une autre séquence 20 ans plus tard avec Andy sur scène. On ne le voit quasiment jamais en dehors de la scène et même en dehors de la scène, il semble être toujours en représentation. À cet égard, le film est un succès, parce qu’il capture joliment un homme dont il a dû être difficile de rire de lui, simplement parce qu’il semblait être plus dans l'objectif de déstabiliser son public que de le faire rire. Fort de ce film, j’aime beaucoup son style, mais je suis surpris qu’il soit devenu si célèbre, alors qu’il était tellement en dehors des clous.

C’est simple, il n’y avait pas de vrai Andy Kaufman. Il était socialement inepte, à la fois brillant, étrange et distant. Son sens de l’humour (s’il en avait un) n’était pas pour tout le monde. Alors pourquoi un film devrait-il gâcher le mystère ? Man on the Moon est à voir comme un hommage à Andy Kaufman le personnage sur scène, ce n'est pas un biopic classique qui essaie de retracer sa vie ou d’expliquer pourquoi il était si brillant. Il est de notoriété publique que d'expliquer une blague, ne la rend pas plus drôle (une notion avec laquelle Andy Kaufman semblait beaucoup jouer avec).

Le film ne fait peut-être pas assez pour ceux qui en savent beaucoup sur la carrière d'Andy Kaufman, tout simplement parce qu’il ne met rien en lumière et ne montre que quelques moments clés de sa carrière. Le film semble nous dire "regardez, nous n'en savons pas plus que vous" et même quand le film est terminé, nous ne sommes même pas sûr qu'Andy Kaufman soit mort ou non pour de vrai.

Jim Carrey est brillant dans le rôle d'Andy Kaufman. Pour certains, sa performance se rapproche du mimétisme, de la pure imitation, mais pour moi c'est trop vouloir simplifier (voir rabaisser) sa performance. Alors bien sûr que Jim Carrey a observé Andy Kaufman pendant des dizaines, que dis-je, des centaines d'heures et qu'il réutilise les nombreuses bizarreries qui faisaient sa marque de fabrique, mais son observation va bien au-delà de ce dont tout autre acteur est capable. Jim Carrey EST Andy Kaufman, il en capte l'essence même.

Malgré l’absence de nominations aux Oscars, Jim Carrey aurait mérité dix statuettes à lui tout seul. Sa performance est exceptionnelle, capturant les routines de Kaufman et nous offrant plusieurs moments de tendresses. Danny DeVito est parfait en agent de l'artiste qui essaie de raisonner Andy Kaufman, tout comme Paul Giamatti en tant que camarade de jeu. L'histoire d'amour est plus faible, mais n’est pas aussi mauvaise que je le craignais. Courtney Love qui joue sa petite amie, semble être plus en retrait. On en sait trop peu sur elle et bien que sa performance soit très bonne (comme dans Larry Flynt), toujours est-il que c'est l'aspect le plus faible du film. Les apparitions d’autres personnes jouant leur propres rôles sont excellentes et ajoutent de la véracité au film, en particulier le catcheur Jerry Lawler, tout le casting de Taxi (y compris Christopher Lloyd) et plusieurs autres célébrités de l'époque comme David Letterman.

J'ai beaucoup aimé Man on the Moon, mais c'est peut-être en partie parce que je savais si peu de choses sur Andy Kaufman. Pour ceux qui connaissaient le personnage, le film n’apporte peut-être pas assez d'éclaircissements sur sa vie, mais même dans ce cas, le film est touchant et drôle, principalement grâce à une grande performance de Jim Carrey. Pour moi, Man on The Moon est bien plus qu'une curiosité, un film magique, drôle, merveilleux et le plus bel hommage à un homme brillant.

Je ne connaissais absolument pas Andy Kaufman.
J'ai donc regardé Man of the Moon avec un œil totalement vierge.

J'ai ainsi découvert cette très belle histoire d'amour, car impossible, entre deux êtres que tout sépare, l'un étant un éternel enfant qui n'a jamais accepté la médiocrité du monde qui l'entoure, des codes du spectacle et des faux semblants, au point de toujours pousser plus loin la mise en scène et le canular pour mieux briser les conventions et déstabiliser le public, l'autre étant précisément ce public trop habitué au spectacle formaté qui ne saisit pas toujours l'ironie cinglante des mises en scène de ce provocateur qui ne brise pas seulement le quatrième mur mais aussi le sol et le plafond, les fenêtres et les fondations.
Le fait que cette histoire se déroule dans le milieu du chobizenesse tout en étant exposée dans flim met en exergue la dimension méta des œuvres du personnage, en la plaçant dans un registre tragi-comique, surtout quand on ne sait plus démêler le vrai du faux.


J'ignore si le flim est fidèle à la réalité. Peu importe. Ce projet artistique permanent, cette fuite en avant peuvent être malaisants au début - c'est clairement le but - puis au fil du flim on comprend la logique du bonhomme, on comprend le bonhomme lui-même, et c'est fabuleux. Il m'a fait penser à Didier Super envoyant chier son public, se moquant des gens enfermés dans les réflexes formatés des spectacles habituels, en plus perché.
Le Andy Kaufman du flim m'a semblé être un grand enfant, et ce n'est pas pour le dénigrer, au contraire, il a conservé la volonté de s'amuser, avec tout, et avec une intransigeance admirable mêlée des joies mauvaises de sales gosses trop heureux d'avoir fait de sales blagues, tout en tournant en dérision les coutumes du monde du spectacle.
Et à la fin, cerise sur le gâteau : comprendre la chanson de R.E.M. utilisée pour la générique.
Je serais curieux d'en apprendre plus sur le véritable Andy Kaufman.
« Nintendo c'est des gros fils de putes avides et réactionnaires » - lincruste, 2022.
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Message par petitevieille »

Comme je voulais garder un esprit optimiste et bienveillant, j'ai regardé La Traque, un flim de 1975 visionnable intégralement sur ce célèbre site publicitaire proposant de diffuser des vidéos :


C'est une sorte de cousin de Dupont Lajoie, sans la dimension satirique. Juste factuel, cru et froid.

Pour une fois, je ne peux pas y voir une très belle histoire d'amour, car impossible, entre deux êtres que tout sépare, parce que l'une n'était absolument pas là pour ça, juste pour se mettre au vert, et l'autre n'en avait absolument rien à foutre, il voulait juste violer une femelle comme on consomme une friandise, habitué à disposer de tout comme ça lui chante.
Le fait que cette histoire se déroule dans un milieu extrêmement banal de nos campagnes franchouillardes met en exergue l'extrême médiocrité de cette France dite « d'en bas » qui en réalité se comporte avec le même sentiment d'impunité et de légitimité à tout détruire pour son bon plaisir qui existe à tous les niveaux de la société, en la plaçant dans un registre tragi-comique (comique, si, si, au début y'en a un qui fait un calembour avec « baise », promis).

Le genre de flim qu'il faudrait voir sans savoir ce qu'il va se passer, pour que la claque soit plus forte. Tout y est ciselé jusque dans les moindres détails pour bien poser les personnages, saisir leurs turpitudes et leurs motivations, sans lourdeur. Et c'est terrifiant de réalisme. C'est une espèce de portrait de la saloperie ordinaire, celle qui pèse sur nous par divers moyens, ici évidemment sur les femmes, d'entrée perçues comme des objets par les plus lourdauds du groupes, mais aussi tout le reste, toute cette mentalité consistant à disposer des choses de manière égoïste et irresponsable, comme des petits roitelets placés au centre du monde. Ces monstres ordinaires trouvent la limite de leur supposée impunité quand ils se rendent compte que leurs actes pourraient leur retomber dessus, cette fois.
Tout l'enjeu du flim est alors de savoir si oui ou non ils vont enfin assumer les conséquences de leurs saloperies.

Un propos puissant servi par des acteurs impeccables, bien écrit et saisissant, voici un flim comme on en voit peu.


Dans un genre très différent et sorti trente ans plus tard, on pourrait faire un lien avec Dead Man's Shoes qui d'une certaine manière traite de sujets similaires, mais autrement.
Éventuellement The Hunt cité plus haut mais vraiment pas pour les mêmes raisons, plutôt les deux faces opposées d'une situation comparable mais aux origines radicalement opposées.
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Message par Gringos10 »

petitevieille a écrit :
17 avr. 2022 11:25
Comme je voulais garder un esprit optimiste et bienveillant, j'ai regardé La Traque, un flim de 1975 visionnable intégralement sur ce célèbre site publicitaire proposant de diffuser des vidéos :


C'est une sorte de cousin de Dupont Lajoie, sans la dimension satirique. Juste factuel, cru et froid.

Pour une fois, je ne peux pas y voir une très belle histoire d'amour, car impossible, entre deux êtres que tout sépare, parce que l'une n'était absolument pas là pour ça, juste pour se mettre au vert, et l'autre n'en avait absolument rien à foutre, il voulait juste violer une femelle comme on consomme une friandise, habitué à disposer de tout comme ça lui chante.
Le fait que cette histoire se déroule dans un milieu extrêmement banal de nos campagnes franchouillardes met en exergue l'extrême médiocrité de cette France dite « d'en bas » qui en réalité se comporte avec le même sentiment d'impunité et de légitimité à tout détruire pour son bon plaisir qui existe à tous les niveaux de la société, en la plaçant dans un registre tragi-comique (comique, si, si, au début y'en a un qui fait un calembour avec « baise », promis).

Le genre de flim qu'il faudrait voir sans savoir ce qu'il va se passer, pour que la claque soit plus forte. Tout y est ciselé jusque dans les moindres détails pour bien poser les personnages, saisir leurs turpitudes et leurs motivations, sans lourdeur. Et c'est terrifiant de réalisme. C'est une espèce de portrait de la saloperie ordinaire, celle qui pèse sur nous par divers moyens, ici évidemment sur les femmes, d'entrée perçues comme des objets par les plus lourdauds du groupes, mais aussi tout le reste, toute cette mentalité consistant à disposer des choses de manière égoïste et irresponsable, comme des petits roitelets placés au centre du monde. Ces monstres ordinaires trouvent la limite de leur supposée impunité quand ils se rendent compte que leurs actes pourraient leur retomber dessus, cette fois.
Tout l'enjeu du flim est alors de savoir si oui ou non ils vont enfin assumer les conséquences de leurs saloperies.

Un propos puissant servi par des acteurs impeccables, bien écrit et saisissant, voici un flim comme on en voit peu.


Dans un genre très différent et sorti trente ans plus tard, on pourrait faire un lien avec Dead Man's Shoes qui d'une certaine manière traite de sujets similaires, mais autrement.
Éventuellement The Hunt cité plus haut mais vraiment pas pour les mêmes raisons, plutôt les deux faces opposées d'une situation comparable mais aux origines radicalement opposées.
Génial! Je ne connaissais pas et c'est carrément ma came, je vais essayer de le mater si la qualité est pas trop dégueu sur YT.
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Message par petitevieille »

J'ai hélas trouvé la qualité immonde, mais paraît-il que le flim est introuvable autrement.
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Message par Kenji »

Je viens de le trouver en mkv 1080p, si ça intéresse MP moi.

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Message par Gringos10 »

Moi j'ai maté ça pour la première fois :


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Il devient d'emblée mon Kubrick préféré ! il faut dire que je suis pas hyper fan, mais celui ci j'ai vraiment bien aimé.
C'est drôle, cynique, super bien écrit, doté d'une réalisation d'un niveau supérieur, et interprété par des monstres du cinéma, qui s'en donne à coeur joie (Peter sellers, Georges c.scott et sterling Hayden, exceptionnels!)
Le sujet en lui-même, était brûlant il y a 60 ans, et ce qui est fou, malheureusement, c'est qu il trouve toujours un écho dans l'actualité quelque soit l'époque.
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Message par Gringos10 »

petitevieille a écrit :
17 avr. 2022 14:20
J'ai hélas trouvé la qualité immonde, mais paraît-il que le flim est introuvable autrement.
J'avais vu Dupont Lajoie dans ces conditions, mais ça m'avait un peu gâcher la découverte.
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Message par lessthantod »

Je viens de mater Ève ...

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All About Eve est un magnifique mélodrame, l'un des plus célèbres représentants de l'âge d'or d'Hollywood des années 30-40-50 et certainement l’un des meilleurs classiques de tous les temps. Tout touche au sublime dans ce film, la mise en scène est d'un précision folle et va à l'efficacité, les dialogues sont d'une grande intelligence et le tout au service d'un casting très prestigieux. Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Gary Merrill et Celeste Holm développent une alchimie de groupe qui fait plaisir à voir et nous offrent des performances impressionnantes dans des personnages très puissants. L’histoire dramatique est implacable, montrant ce qu’une personne maléfique peut comploter pour atteindre la gloire et le succès, au moyen de la manipulation et des trahisons.

Margo (Bette Davis) est une actrice de théâtre très célèbre et entourée d'un cercle d’amis très soudés et fidèles, dont Karen (Céleste Holm) et son assistante Birdie (Thelma Ritter). Un soir, Karen voit une jeune femme Ève (Anne Baxter), qui n’a jamais manqué une représentation du dernier spectacle de Margo et l’emmène dans les coulisses pour rencontrer son idole. Ce qui devait arriver, arriva inévitablement. Ève s'impose peu à peu dans la vie de Margo, essayant lentement et insidieusement, non seulement de suivre les traces de Margo, mais aussi de prendre en charge sa vie ... et qui sait, un jour prendre carrément sa place. Elle devient la doublure officielle de Margo sur scène "au nez et à la barbe" de Miss Casswell (Marilyn Monroe) et tente de lui voler son petit ami Bill Simpson (Garry Merrill). Mais Ève va se retrouver à son tour piégée dans son propre jeu, lorsqu'elle rencontre le critique de théâtre Addison DeWitt (George Sanders).

Certains films sont célèbres parce qu’ils viennent d’un certain réalisateur. D'autres sont célèbres parce qu’ils racontent une histoire fascinante ou en raison de leur magnifique cinématographie. Mais bien que le réalisateur de All About Eve Joseph L. Mankiewicz soit suffisamment célèbre et que son scénario soit très intéressant, je ne pense pas que ce soit le cœur du film et la principale raison de son immense succès. Non, le pouvoir de All About Eve s'explique de part l’écriture des dialogues et le jeu acéré des acteurs ... et bien sûr les deux vont de pair. All About Eve c'est d'abord et avant tout une étude de personnages. On se délecte de les voir interagir les uns avec les autres et c’est tout simplement phénoménal sur ce point bien précis.

All About Eve touche à un idéal cinématographique, c'est la norme pour tous les films qui suivront et par lequel ils seront jugés, du moins en termes de jeu d’acteurs et de dialogues. Peut-être certains reprocheront au film sa mise en scène ultra académique, avec une caméra qui est posée là et qui n'a pour seule fonction, de filmer les acteurs qui jouent leur partition. La mise en scène peut paraitre un peu trop statique par moments et ça, on ne peut pas le nier. Mais voilà, l’histoire demande de la simplicité dans la mise en scène, car ici pas ou peu d'action et tout l'intérêt du film repose sur les dialogues. Ce n'est pas l'action qui fait avancer l'histoire, ce sont le dialogues qui la font avancer. Ainsi, le film ne prétend pas tout faire, mais ce qu’il fait, il le fait extrêmement bien.

Dans le rôle de Margo, Bette Davis offre ce que je considérerais comme l’une des meilleures performances, si ce n'est la meilleure, de tous les films que j’ai jamais vus. Elle devient vraiment Margo, cette "figure du théâtre" si aimée, mais si peu sûre d'elle même. C'est un rôle et un personnage qui résonne forcément avec celui de Norma Desmond, interprétée par Gloria Swanson dans Le Boulevard du Crépuscule et sorti la même année, en 1950. Et dans le rôle d’Ève "the mousy one, with the trench coat and the funny hat", nous avons Anne Baxter. Ce rôle lui permet d'élargir sa palette de jeu, faisant évoluer son personnage progressivement au fil du long métrage, passant de la jeune et innocente ingénue, à la vipère aux crochets acérés.

Ensuite, il y a George Sanders qui se glisse sans effort dans le rôle d’Addison DeWitt, un critique de théâtre à l'allure et au phrasé magnifiques, un homme dont la haute opinion de lui-même lui permet de nous déclarer, à nous spectateurs, qu’il est l'un des rouages les plus essentiels du théâtre. Sans lui, rien n'est possible. Il peut faire de vous la star de demain, ou au contraire vous détruire par le biais d'un simple article. Gary Merrill et Celeste Holm, dans les rôles respectifs du petit ami d'Ève et de sa meilleur amie, nous offrent également des performances de premier ordre.

Et bien que le scénario de Joseph L. Mankiewicz soit assez classique et sans grandes surprises, il est lourd de sens dans ses dialogues, car les personnages parlent et interagissent, au moyen de conflits verbaux appropriés et de sous-textes subtils. L’une de mes scènes préférées du film montre plusieurs personnes discutant ensemble, assis en bas d'un escalier lors d’une fête donnée en l'honneur d'Ève. C'est alors que l'apprentis comédienne Miss Casswell, à la beauté sans équivoque (Marilyn Monroe oblige), mais à l'intelligence toute relative, désire un autre verre : "Oh waiter !", crie-t-elle. Addison DeWitt intervient alors : "That isn't a waiter, my dear, that's a butler." Ce à quoi elle riposte : "Well I can't yell 'Oh butler', can I ? Maybe somebody's name is Butler" ("butler" signifie majordome). Addison DeWitt lui concède alors : "You have a point, an idiotic one, but a point". C'est un exemple parmi tant d'autres montrant l'intelligence et la finesse de l'écriture de Joseph L. Mankiewicz, à la hauteur des meilleurs dialogues de Woody Allen.

Et personnellement, j’adore quand Birdie perçoit immédiatement le double jeu d'Ève, comment elle peut voir à travers ses manigances. C’est la clé du film, le tournant et la bascule du récit. C'est ce qui nous fait poser des questions sur les réelles intentions d'Ève, le pourquoi Margo se fait piéger, mais pas Birdie. Le stratagème d’Ève ne fonctionnerait jamais sur Margo, sans son égo surdimensionné. Birdie quant à elle, est totalement dénuée d'égo, elle perçoit Ève simplement comme elle la voit. Margo est bien trop imbue de sa personne et flattée par Ève, pour lui permettre de voir les choses clairement et c'est ce qui causera sa chute.

La peur de vieillir est au cœur de All About Eve. Margo semble commenter presque continuellement l’âge des gens autour d’elle, sachant très bien à quel point Ève est plus jeune qu'elle. Margo plaisante sans arrêt sur son âge, “Three months ago, I was forty years old ... Forty ... Four-O”, mais ces plaisanterie trahissent toujours une sensibilité liée au vieillissement. Margo se rend compte qu’elle est maintenant trop vieille pour jouer les jeunes premières. Bette Davis a 42 ans quand elle interprète Margo et elle fait bien son âge, peut-être même plus. Elle a des poches sous ses yeux et des plis sur son front. Sur certains plans peu avantageux, sa mâchoire s’affaisse légèrement. Comme c'est triste de voir une femme d’âge moyen, jouer une femme d’âge moyen, ressembler exactement à une femme d’âge moyen ... et voir ce que Hollywood a à dire à ce sujet. Pour Hollywood, la femme de quarante ans n'existe pas, tout simplement !

Bien que All About Eve ne soit pas réellement un film noir, il peut être comparé à un film noir, tout du moins d'un point de vue des personnages. Il n’y a pas d’armes à feu ici, pas de crimes et certainement pas d’éclairages sombres, mais il se dégage du film une attitude de film noir. Il suffit de transposer le monde du crime au monde du théâtre. On peut regarder les personnages se déchirer non pas avec des armes, mais avec des mots. Encore une fois, je ne qualifierai jamais All About Ève comme un pur film noir, mais je crois que mon affection pour ce film est liée à mon attirance pour le film noir au sens le plus classique du terme.

Je ne suis pas sûr d’aimer vraiment les personnages de All About Ève. Pour la plupart, ils sont égocentriques, vains, hautains et médisants. Ils ne sont pas très sympathiques et il serait vain de vouloir s'attacher à chacun d'entre eux. Sinon, All About Eve est un film qui excelle dans son écriture et dans le jeu des acteurs. S’il y a un film qui mérite le statut de "grand classique", c’est bien celui-là.

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Message par JonMadlaine »

La Traque est resortie en Blu-ray chez le Chat qui Fume, il coûte une blinde maintenant...mais ça a permis d'avoir une belle copie qui circule au lieu du vieux fichier d'avant ! J'aime beaucoup JP Marielle dedans, quel acteur... de toute façon c'est lui le patron du cinéma français, quoi qu'en en dise !
La comparaison avec Dupont Lajoie se tient, mais pour moi ce sera toujours lui mon choix de coeur : trop peu de films de "genre" en France ! Et pourtant il prouve qu'on avait un potentiel de dingue.

Normalement je fais pas trop mes comptes rendus ciné ici, mais comme mon site préféré time out pour le moment, voici ma double séance argentine du week-end :

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La Femme sans tête, par Lucrecia Martel. Elle aime prendre ses personnages dans la classe bourgeoise, raconter des histoires par petits morceaux qu'il faut capter de ci de là, multiplier les personnages, les gros plans, travailler les silences. Son image rappelle un peu Bergman, la tension qu'elle distille, Haneke, et sa rage sous jacente qui n'éclate jamais vraiment, Jane Campion. Mais pourtant ce n'est pas un travail de copie du grand cinéma occidental qu'elle nous livre, mais bien un produit purement issu d'Argentine et inimitable, difficile à cerner, riche et exotique. Une grande cinéaste de ce début de siècle, dont il me reste son film le plus récent à voir.
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Avec les Neuf reines, on est dans le block buster argentin, un énorme succès local et international. Je m'attendais à un polar à cause de Ricardo Darin qui joue un flic dans le super célèbre Dans ses yeux, mais en fait c'est un film de petits gangsters à twists comme on en faisait beaucoup à cette époque (Arnaque, crime et botanique, Ocean's 11, Get Shorty, The Game, vous vous souvenez ??) et franchement, c'est plutôt bon !

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Message par Gringos10 »

JonMadlaine a écrit :
17 avr. 2022 22:47
La Traque est resortie en Blu-ray chez le Chat qui Fume, il coûte une blinde maintenant
Ils sont relous eux avec leurs tirages faméliques, tout ce qu'ils éditent devient introuvable par la suite.
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Message par Gringos10 »

JonMadlaine a écrit :
17 avr. 2022 22:47

Avec les Neuf reines, on est dans le block buster argentin, un énorme succès local et international. Je m'attendais à un polar à cause de Ricardo Darin qui joue un flic dans le super célèbre Dans ses yeux, mais en fait c'est un film de petits gangsters à twists comme on en faisait beaucoup à cette époque (Arnaque, crime et botanique, Ocean's 11, Get Shorty, The Game, vous vous souvenez ??) et franchement, c'est plutôt bon !
Neuf reines, j'avais vu quasiment de suite après sa sortie. Il avait fait le buzz et le ciné sud américain était en vogue à l'époque, j'avais bien aimé aussi. Et j'avais découvert Ricardo darin, excellent acteur.
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Message par JonMadlaine »

C'est très compliqué à gérer le tirage, pour un petit éditeur comme le Chat qui Fume. Ils font un boulot de dingue qui coûte très cher, et la clientèle est très restreinte... et volatile. Un petit tirage garanti de tout vendre et de rentrer dans ses frais, ce qui est toujours mieux que de s'asseoir sur une pile d'invendus qui n’intéressent personne.

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Message par JonMadlaine »



C'est tout neuf ! La restauration manuelle de ce film assez rare, du travail d'orfèvre qui nous est offert !

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Message par lessthantod »

Je viens de mater Sicario ...

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Denis Villeneuve est maintenant considéré comme l’un des réalisateurs les plus importants et les plus doués de sa génération et démontre avec Sicario, qu’il est là pour rester. Sicario appartient à cette catégorie de thrillers qui vous oblige à rester les yeux collés à l'écran, du générique d’ouverture à la toute fin du film ... littéralement, je n'ai pas pu décoller les yeux de l'écran une seule seconde, tellement on se sent pris par l'action. Ouais, c’est à quel point l'expérience Sicario fut intense pour moi.

Je m’émerveille vraiment de la façon dont ce film est si méticuleusement rythmé, sans le moindre temps mort, comme un storyboard filmé. Denis Villeneuve ne vous donne jamais une seconde pour respirer et ceci malgré ses défauts ... et des défauts, il en a, surtout concernant le scénario qui manque cruellement de profondeur. Toujours est-il que le film fascine dés le générique d'ouverture, grâce à une atmosphère très soignée et dont les codes visuels ne varieront jamais tout le long du métrage. Denis Villeneuve maintient cette ligne de conduite du premier au dernier plan et pas un seul plan semble avoir été négligé d'un point de vue visuel.

Et cette patte visuelle est au service de la mise en scène, une mise en scène qui capte votre attention dés le départ pour ne jamais la relâcher. Denis Villeneuve a cette façon unique de vous plonger littéralement dans l’action, qualité partagée peut-être avec Michael Mann et Paul Greengrass. Je pense à cette séquence d’autoroute où j’ai littéralement senti que j’étais là avec eux, à hauteur d'hommes et mais aussi à hauteur d'hélicoptère, avec cette ligne de voitures filmée de haut qui découpe le paysage en deux, nous laissant bientôt découvrir l'immensité de la ville de Juarez.

Un mot sur la photographie sublime du film, que l'on doit au chef opérateur anglais Roger Deakins, collaborateur de longue date de Denis Villeneuve, mais également de Sam Mendes et des frères Coen. On retrouve cette photo léchée de Prisoners, de Jarhead et de No Country for a Old Man, une photo jouant une fois de plus avec beaucoup de noirs, d’ombres et de lumières. Cette photo est trop belle pour être vraie et peut paraitre donc artificielle. C'est un équilibre difficile à trouver, car Denis Villeneuve mise tout sur le côté réaliste du film, mais seule la photo déroge à cette règle. C'était un peu aussi le cas dans Traffic de Steven Soderbergh, qui lui jouait avec les filtres de couleurs. Toujours est-il que le résultat est étonnamment réussi, à la fois très immersif et à couper le souffle.

La conception sonore de ce film est tout à fait incroyable, à la hauteur de l'aspect visuel du film. Cette ambiance sonore et la BO du film m'ont parfois fait penser à du Brad Fiedel (Terminator) ou à du Basil Poledouris (Robocop), en moins grandiloquent bien sûr. Ici nous ne sommes pas dans Terminator ou dans Robocop, la musique se fait bien plus discrète. Mais toujours est-il qu'on ressent la même tension niveau sonore, ça vous prend aux trippes. L'ambiance sonore est sombre et inquiétante, comme dans un film d'horreur.

Benicio del Toro, Josh Brolin et Emily Blunt sont tous les trois excellents. Il fallait des acteurs de ce calibre pour donner de la profondeur à des personnages, qui sur le papier semblent bien peu épais. On ne sait presque rien sur eux, ne communiquent pas beaucoup, mais d'un simple regard nous en disent tellement plus. Emily Blunt est un bon agent modèle du FBI qui suit les règles à la lettre, mais qui sent bien qu’elle perd du terrain sur les trafiquants, qui eux progressent. Elle accepte donc de se mettre au service de quelqu’un de plus puissant, joué par Josh Brolin qui est brillant dans son rôle. C'est un homme qui semble peu charismatique de premier abord avec sa tenue négligée au travail (en tongs), mais c'est pour mieux cacher la nature secrète de sa mission, à savoir trouver et anéantir le big boss du trafique local ... et ceci quelle qu'en soit le prix ! Josh Brolin endosse donc le rôle du "mal nécessaire". J’ai adoré sa façon d'opérer, de façon très chirurgicale, en partant du bas pour arriver tout en haut de la chaine de commandement des trafiquants.

Mais l’acteur qui vole la vedette à tout le monde dans Sicario, c'est bien Benicio del Toro dans le rôle d'Alejandro, un personnage totalement énigmatique. Benicio del Toro interprète son personnage de façon très subtil et il se dévoile lentement au film du long métrage. Chaque fois qu’il apparait à l’écran, même quand il ne fait rien, en fait il fait quelque chose (un geste ou un regard) qui attire votre attention. Le film suit d'abord le point de vue du personnage interprété par Emily Blunt, mais lors du derniers tiers du film on bascule du côté de Benicio del Toro et c'est à ce moment là que son personnage prend toute sa dimension ... grâce à l'écriture du personnage, mais aussi et surtout grâce à l'interprétation très charismatique de Benicio del Toro.

Mais voilà, il y a un mais. Le fait qu’il n’y ait jamais une intrigue clairement définie, ne permet pas de rendre le film aussi intéressant qu’il devrait l’être. Denis Villeneuve a vraiment du mal à donner une ligne de conduite nette et claire au scénario et ne trouve pas de résolution satisfaisante au récit. A la fin, du film il ne vous reste que des thèmes, des personnages, une atmosphère et une impression de tension permanente, mais l’intrigue n’offre pas de réflexions intéressantes et pas assez de questionnements moraux, contrairement à Prisoners ou à Enemy. Il y a aussi un personnage totalement inutile, avec le partenaire d'Emily Blunt interprété par Daniel Kaluuya (aka Chris dans Get Out de Jordan Peele), qui ne semble jamais comprendre pourquoi il est là ... et du coup, nous non plus, on ne sait pas pourquoi il est là !

Malgré certaines réticences, c'est assez remarquable ce que Villeneuve réalise en moins deux heures. Ce qui aurait pu être un drame policier très générique, est en fait l’un des films policier les plus atmosphériques et les plus tendus que je connaissance. Seulement dommage que le fond ne soit pas là la hauteur de la forme.

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Message par Gringos10 »

+1 avec toi [mention]lessthantod[/mention]
J'adore ce film. Il est magnifique.
Et pour le scénario je te rejoins aussi même si je pense que l'absence d'intrigue est volontaire car l'histoire se veut la plus réaliste possible, proche du documentaire.
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Message par lessthantod »

Plus j'explore le cinéma des années 40/50 et plus je me demande ce que certains scénaristes foutent aujourd'hui ...

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Message par Gringos10 »

JonMadlaine a écrit :
17 avr. 2022 23:58
C'est très compliqué à gérer le tirage, pour un petit éditeur comme le Chat qui Fume. Ils font un boulot de dingue qui coûte très cher, et la clientèle est très restreinte... et volatile. Un petit tirage garanti de tout vendre et de rentrer dans ses frais, ce qui est toujours mieux que de s'asseoir sur une pile d'invendus qui n’intéressent personne.
En fait il coûte pas tant une blinde que ça puisqu'il y a encore du stock à la source ;)

Je suis même passer le récupérer dans leurs bureaux/ateliers, c'est petit mais rempli de passion, la déco et le stock envoient du rêve.


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Message par JonMadlaine »

Et bah en voila une bonne nouvelle :D ils font vraiment du bon boulot d'édition et de restauration là bas !

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Message par Gringos10 »

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Excellente surprise, je suis passé à côté pendant des années en pensant catégoriquement que c'était un énième film sans personnalité à la gloire de Delon. Mais quelle erreur ! C'est tout bonnement un des meilleurs films français des 70s et le meilleur Delon que j'ai vu !
Il en est de même pour Losey, que je prenais pour un tâcheron français aux ordres de la star, alors que c'est un très bon réalisateur (américain) qui avait déjà une longue carrière derrière lui, et qui fut sacré à Cannes (Le messager) et aux Césars (Monsieur Klein).
J'avais tout faux.

Résumé : En 1942 à Paris, sous l’Occupation, l’Alsacien Robert Klein fait des affaires, notamment en rachetant à vil prix des objets d’art à des juifs en difficulté. Alors qu’il reconduit à la porte l’un d’eux à qui il vient d’acheter un petit tableau du maître néerlandais Adriaen van Ostade, il découvre parmi son courrier un exemplaire des {Informations juives}, journal habituellement distribué sur abonnement spécial. L’affairiste se rend alors compte qu’il existe un autre Robert Klein, homonyme, abonné au journal parce que juif et fiché comme tel à la préfecture de police...

Reconstitution semi-historique (le réalisateur faisant volontairement quelques entorses à la véracité et la précision des faits), écrite notamment par costa-gravas et solinas, Mr Klein, film kafkaïen par excellence évoque par ailleurs La mort aux trousses d'Hitchcock, Le locataire de Polanski ou le plus récent Enemy de Villeneuve. Dans une ambiance sordide d'anti sémitisme institutionnalisé, Losey nous propose une descente aux enfers, pleine de mystères qui ne trouveront pas forcément de réponses. L'ambiance y est magnifiquement mise en scène, à la fois irréelle, absurde, glauque, le réalisateur excelle à capter les sentiments et la tensions de ses personnages. Delon, très impliqué dans la production du film est parfait en petit affairiste bourgeois, séduisant, immoral et profiteur, arroseur arrosé. Pendant que nous suivront notre "enquêteur" au comportement étrange et ambiguë, se succéderont quelques scènes emblématiques durant lesquelles l'horreur atteindra son paroxysme dans un final édifiant.

Du grand art, j'en redemande !
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Message par Captain_Eraclés »

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Casting sympathique, Ryan Reynolds toujours aussi drôle, j'apprécie de plus en plus cet acteur qui ne me disait rien il y a encore quelques années. Quand j'ai besoin d'une soirée sans réfléchir, il remplit parfaitement le rôle .
Le petit joue bien aussi, assez amusant également .
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Message par Gringos10 »

Ouais sympa comme film popcorn
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Message par lessthantod »

Je viens de mater Les Sentiers de la glloire ...

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Stanley Kubrick aime varier les plaisirs, c'est pourquoi durant toute sa carrière il passe d'un genre à un autre. Néanmoins, s'il y a un thème qui revient encore et toujours tout le long de sa filmographie, c'est un fort sentiment anti-guerre et cela n’aura jamais été plus vrai que dans Les Sentiers de la gloire. C'est l'occasion pour Stanley Kubrick de dénoncer la cruauté de la guerre, l'absurdité des combats, l'obstination de la hiérarchie militaire, l'étroitesse de vue des hauts gradés et leur absence d'humanité. Ce n'est que le troisième film du réalisateur, mais c'est considéré encore aujourd'hui comme son premier grand chef d'œuvre, bien avant 2001, Barry Lyndon et Orange Mécanique qui ne feront que confirmer son génie précoce.

Nous sommes en 1916 durant la grande guerre et les combats s'enlisent dans les tranchée. C'est alors que le général Mireau (George Macready) ordonne au 701ème régiment commandé par le colonel Dax (un Kirk Douglas dans la force de l’âge) de donner l’assaut pour reprendre une colline quasi imprenable, tenue par l’armée allemande. Devant l'échec de cette opération qu'on peut considérer comme une opération suicide, le général Mireau ordonne l'exécution de trois de ses hommes pour lâcheté face à l’ennemi. Alors que s'ouvre le procès militaire (un simulacre de procès), le colonel Dax sera la voix de la raison contre l’injustice.

Les Sentiers de la Gloire est autant une vitrine pour le jeu de Kirk Douglas, qu’un coup de maître pour le jeune Stanley Kubrick qui l’a adapté à l’écran. A l'origine, Les Sentiers de la Gloire est un roman basé sur des faits réels. Contrairement à son film précédent, L'Ultime Razzia (aka The Killing), un style de mise en scène commence à émerger. Un exemple notable est la scène dans laquelle le général Mireau visite les tranchées, marchant face à la caméra sur un long traveling arrière. Il utilise également le traveling horizontal pour suivre l'assaut des troupes commandés par le général Dax, un autre moment fort du film. Tout comme Alfred Hitchcock avant lui, Stanley Kubrick use et abuse du traveling (toutes sortes de traveling) et ceci pour notre plus grand plaisir. Cette technique de mise en scène sera répétée quasi à l'identique des années plus tard dans l’autre film de guerre de Kubrick, Full Metal Jacket. Il y a aussi un soin porté dans la disposition des objets dans le cadre, qui font allusion à son style ultérieur qui nous est plus familier. Son motif récurrent de labyrinthe et du plateau d’échecs apparaissent également. Les tranchée nous apparaissent comme un grand labyrinthe et durant la cour martiale, le sol est en damier avec les soldats jugés comme des pions sur le point d’être sacrifiés.

La lumière et la photo du film portent la marque du réalisateur et on sent déjà, qu'il y portent un soin tout particulier. Le quartier général des officiers est lumineux et aéré, avec peu d’ombres. Au contraire, les tranchées sont sombres et exiguës. Stanley Kubrick travaille le contraste de l'image et résultat, le noir & blanc n'aura jamais été aussi beau qu'ici.

Le casting est absolument impeccable et bien qu’il n’y ait pas de grands noms, en dehors de la tête d'affiche Kirk Douglas, tous apportent leur pierre à l'édifice. Le désespoir et le ressentiment des soldats condamnés, ainsi que la suffisance et la fausse sympathie des officiers de la classe supérieure, sont brillamment incarnés et semblent absolument réels.

Rien à redire sur la musique du film. Le tambour de la marche funèbre instille un sentiment d’effroi ultime, d'autant plus que tous les plans sont montés au rythme du tambour. Dans la scène finale très émouvante, nous obtenons le contre jeu complet du tambour militaire, avec un chant très mélodique. Cette scène finale a d’autant plus d’impact, que tout le long du film on entend que des tambours militaires.

Tout au long de sa carrière, Stanley Kubrick n’a jamais semblé particulièrement friand du cinéma porté sur les émotions. Les Sentiers de la gloire en est peut-être la seule exception à la règle. Les dernières scènes avant l'exécution la scène finale dans le bar (la cerise sur le gâteau) sont incroyablement poignantes et émouvantes. Dans Spartacus aussi, on peut retrouver des pointes de sentimentalisme dans certaines (rares) scènes du film. Mais par la suite, ses films se caractérisent pas la quasi absence de sentiments trop appuyés, d'où sa réputation de réalisateur froid.

Contrairement aux habitudes de Stanley Kubrick, qui aime faire durer le plaisir, Les Sentiers de la Gloire est très court en durée (moins d'une heure trente). Et malgré cette courte durée, le film souffre de quelques moments faibles. L'ouverture du film notamment, est lente et pas très bien rythmée, dix minutes qui font du surplace avant que Kirk Douglas n’apparaisse à l’écran et que les choses sérieuses commencent.

Au final, Les Sentiers de la Gloire résiste très bien à l’examen du temps qui passe, grâce à la perfection de la mise en scène de Stanley Kurbick, à l’incroyable jeu des acteurs et à sa réflexion philosophique et psychologique.
Dernière modification par lessthantod le 25 avr. 2022 00:07, modifié 1 fois.

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Message par Gringos10 »

Ah c'est un de mes tout prochain visionnage celui là, il est en haut de pile!!
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Message par Myrage »

On a vu les anilaux fantastiques les secrets de Dumbledore aujourd'hui.
Mes filles sont fans de l'univers HP, moi sans plus. Donc j'en dirais qu'objectivement j'ai passé un bon moment. Cet opus est quand même moins bordelique niveau histoire que le second, les liens avec la saga HP se resserent plus sous forme de clin d'oeil. Et on sent sue l'episode charniere comme ce fut le cas pour "Le prisonnier d'Azkaban".
Je trouve juste sans interet majeur de nous dévoiler la
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et j'ai trouvé que la relation avec
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Neanmoins on fait globalement un petit pas en avant dans la trame mais ce dernier est bien fait

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Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :Ah c'est un de mes tout prochain visionnage celui là, il est en haut de pile!!
C'est avec Docteur Folamour l'un des premiers films de Kubrick, 2 des films de Kubrick les plus accessibles car les plus humains. Bref, c'était avant qu'il se radicalise à partir de 2001, Barry Lyndon et Orange Mécanique.

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Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
25 avr. 2022 00:06
Gringos10 a écrit :Ah c'est un de mes tout prochain visionnage celui là, il est en haut de pile!!
C'est avec Docteur Folamour l'un des premiers films de Kubrick, 2 des films de Kubrick les plus accessibles car les plus humains. Bref, c'était avant qu'il se radicalise à partir de 2001, Barry Lyndon et Orange Mécanique.
Et justement c'est parce que j'ai vu dr folamour récemment et qu'il m'a plus touché que les autres Kubrick, que j'ai envie de le voir.
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Message par petitevieille »

Vu Cloud Atlas.

Une très belle histoire d'amour, car impossible, entre tout plein d'êtres que tout sépare, à différentes époques et dans différents milieux, l'un(e) étant généralement issu d'un milieu honni ou paria, l'autre étant généralement du bon côté du manche tout en ayant renoncé à l'utiliser contre les premiers cités.
Le fait que cette histoire se déroule sur plusieurs siècles en mettant en parallèle différentes histoires aux enjeux variables mais ayant en commun quelques thèmes chers à la fratrie réalisatrice met en exergue la permanence de la lutte des humains pour la Justice, la Liberté et la Quête d'un partenaire d'accouplement en les plaçant dans un registre tragi-comique.

Étrange flim que ce Cloud Atlas. Il tient à la fois du nanar et du chef-d'œuvre. Il réussit des choses qui échouaient dans Matrix, comme éviter de révéler trop vite des éléments scénaristiques dont le mystère contribue à captiver le spectateur, et par ailleurs il se vautre dans des écueils regrettables comme l'abus du concept des personnages-icones repérables par les acteurs qui incarnent plusieurs rôles, qui ne sera pas toujours utilisé pour signifier autre chose que « lui : méchant » donc qui revient à de la branlette la plupart du temps.
En tout cas, ce parcours de l'Humanité souligne, même à gros traits, les valeurs éternelles qui méritent qu'on se sorte les doigts pour elles, et les ennemis intemporels qui tâcheront de les écraser. On ne sait s'il est désespérant ou stimulant. Étrange flim que ce Cloud Atlas.
« Nintendo c'est des gros fils de putes avides et réactionnaires » - lincruste, 2022.
« ces fils de pute de chez Sony » - lincruste, 2023.

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Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :
lessthantod a écrit :
Gringos10 a écrit :Ah c'est un de mes tout prochain visionnage celui là, il est en haut de pile!!
C'est avec Docteur Folamour l'un des premiers films de Kubrick, 2 des films de Kubrick les plus accessibles car les plus humains. Bref, c'était avant qu'il se radicalise à partir de 2001, Barry Lyndon et Orange Mécanique.
Et justement c'est parce que j'ai vu dr folamour récemment et qu'il m'a plus touché que les autres Kubrick, que j'ai envie de le voir.
Lolita pourrait te plaire aussi, je pense ;)
A l'inverse de toi, je suis beaucoup plus fan de sa deuxième carrière, à partir de 2001, où il met tous les potards à fond sur le contemplatif et le formalisme.

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Message par Gringos10 »

Là pour le moment je me fais un rattrapage Louis Malle que je découvre, avec une petite triplette de films, j'aurai fini ce weekend, intéressant ce réalisateur.
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Message par lessthantod »

Je viens de mater Under the skin ...

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Bien qu'ayant connu un relatif échec au box-office, les "markéteux" ne sachant pas comment "markéter" le film, Under the Skin a connu un joli succès critique dont beaucoup furent élogieuses. La réaction des spectateurs quant à elle, a été beaucoup plus partagée.

On peut aisément comprendre le pourquoi du comment de cet accueil très contrasté. Under the Skin est le genre de film qui provoque le rejet chez certains, pour en captiver d'autres. Étant quelqu’un qui aime la science-fiction en générale, les films de genre et les "bizarreries" (les plus polarisants et les plus différents), j'ai été intrigué par le concept et j'avais espoir qu’il soit aussi bon que les critiques le prétendent. Mais à en juger par la réaction des spectateurs qui se sont montrés pour le moins divisés et à quel point certaines d'elles (les réactions les plus négatives) ont été au vitriol, je me suis préparé à la déception ou à le trouver moins bon que prévu, tout en reconnaissant ses mérites.

Aprés avoir vu Under the Skin, une grande part de moi fut très impressionné par l'aspect visuel et sonore du film. D'un point de vue strictement formel, c'est de toute beauté. Mais je peux tout à fait voir pourquoi certains ne l’aiment pas, jusqu'à ressentir un profond rejet. Je partage moi-même quelques-unes des plaintes exprimées, à savoir un rythme trop lent et un schéma narratif trop répétitif, mais je peux voir encore plus pourquoi les critiques et beaucoup d’autres l’ont aimé.

Pour moi, Under the Skin est imparfait en de nombreux points. Alors je peux comprendre pourquoi le rythme lent a été adopté ici, pour des raisons d’atmosphère et d’immersion dans le monde, mais il y a des plans qui s'éternisent plus que de raison et trop de scènes se répètent suivant le même schéma, à savoir Scarlett Johansson qui part à la chasse au mâle dominant à bord de sa camionnette et qui ramène sa proie au foyer pour la "dévorer". Tout ça, les longueurs et le manque d'effets de surprises, ça ne rend pas toujours le film aussi accrocheur qu’il aurait pu être.

L'histoire est très (trop ?) légère et nous faisons face là à un récit non conventionnel, avec de nombreuses ellipse scénaristiques, mais offrant toujours des indices précieux sur le pourquoi du comment, souvent à contre temps. C'est parfois trente minutes après, qu'on comprend une scène, grâce un nouvel élément informatif donné (souvent purement visuel). moi ça ne me dérange pas, au contraire ça oblige le spectateur à porter son attention au moindre détail dans le plan. Alors certes ça peut en gêner certains, mais personne ne peut nier qu’en termes de création d’ambiance et d’atmosphère, c’est une totale réussite. Et bien que le concept de base soit simple (voire simpliste) et clair (voire mince), la cohésion d'ensemble n’est pas toujours au rendez-vous. L'une des scènes clés du récit qui provoque le revirement de comportement de Scarlett Johansson, passant de l'alien "assoiffé de sang" à l'alien compatissant pour sa victime, ne fonctionne pas sur moi. Et je vous rappelle qu'ici Scarlett Johansson est un alien, car on a vite fait d'oublier ce "détails" devant sa plastique de rêve.

Cependant, Under the Skin a la faculté de produire des images de l'ordre du "jamais vu" et qui vous hantent à jamais. L'utilisation astucieuse du noir (la signature du film) et l’éclairage étrange, ainsi que les paysages écossais magnifiques mais austères, contribuent à en faire l’un des films les plus beaux visuellement qu'il m'ait été donné de voir. Et on ne peut pas dissocier l'aspect visuel de l'aspect sonore, tellement la BO participe grandement à l'ambiance angoissante du film. Une grande part de cette réussite est dû à la partition électronique de Mica Levi qui repose sur la batterie et les cordes, plus particulièrement son utilisation des cordes qui vous donne des frissons.

Dans Under the Skin, il y a un vrai sentiment d’horreur bizarre, de frissons étranges et d'images venues d’un autre monde. Les scènes les plus marquantes du film sont la scène d'ouverture rappelant le 2001 de Stanley Kubrick, la scène de plage cauchemardesque et les scènes de mise à mort pleines de tension, de séduction poétique, sensuelle mais assez effrayante. Et tout ça, on le doit au travail du réalisateur Jonathan Glazer, qui a pensé toute la mise en scène et tout l'aspect visuel du film. C'est aussi lui qui est responsable du scénario minimaliste et du rythme lent du film.

Pour finir, je me dois d'évoquer Scarlett Johansson. C'est une actrice qui m'a toujours fasciné et ici elle ne fait pas exception. Malgré le peu de lignes de dialogues, c’est l'une de ses meilleures performances. Elle a rarement été aussi sensuelle et avec cette capacité de transmettre autant d'émotions, tout en disant si peu de choses. Adam Pearson qui joue le rôle d'un infirme, donne également une performance troublante et poignante ... bien que l'effet souhaité sur le spectateur soit un peu trop facile.

Au final, Under the Skin est beaucoup plus profond qu'il ne le laisse paraitre. Le récit de science-fiction n'est ici qu'un prétexte pour questionner le corps, questionner notre rapport avec l'étranger et l'étrange, notre rapport à la nature et à l'émotion humaine. C'est un film qui divise beaucoup et à juste raison, mais c'est l'une de ces expériences qu'on oublie pas de sitôt.
Dernière modification par lessthantod le 27 avr. 2022 16:38, modifié 3 fois.

Tryphon
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Message par Tryphon »

tu veux dire : "difficile d'oublier" ? :D
Marmotte, le 14/8/22 : "merde, je suis un gros connard 😋"

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Message par lessthantod »

Où avais-je la tête ? Merci pour la rectification ^^

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Message par dav1974 »

Une bonne surprise avec Crisis (amazon prime).
Au début, vu la "miniature" que Amazon met sur la liste des vidéos, je croyais que ça serait une grosse daube action de seconde zone vue et revue 50 fois. Mais que me trompe aije !!!

Bref : ils me disent qu'ils me conseillent ce film vue mes gouts. Obéissant aveuglement a ma TV, je me suis exécuté.

Déjà, le casting. Armie Hammer (le mec qui pète la classe dans tous ses films, dont U.N.C.L.E avec superman), Evangeline Lilly (la nana qui pète la classe dans tous ses films, dont le Hobbit, Ant man, lost), Gary Oldman (petit nouveau qui débute) Lily-rose depp (qui ressemble grave a sa maman) etc...
Le scenario : un passeur de drogue se fait pécho a la frontière canadienne, et ça fout le seum dans la vie de pas mal de gens. Bon jusque la, ça ressemble a un film d'action, mais en fait, c'est un film très sombre, et une grosse critique du marché des opioïdes "légaux" (et létaux) aux états-unis.
En regardant mieux, j'ai vu que c'est de "Nicholas Jarecki" (Arbitrage), ce qui explique ce coté "critique et désenchanté" du film. (et Rodriguez ! en mode costard badass est trop craquante)

Affiche de merde de amazon :


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Message par Gringos10 »

Cool, l'affiche que je voyais dans la rue m'intriguait mais je n'arrivais ni à lire le titre, ni à identifier les acteurs, je vais le tenter du coup.
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Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
26 avr. 2022 19:16
Je viens de mater Under the skin ...

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Au final, Under the Skin divise beaucoup et à justes raisons, mais c'est l'une de ces expériences qu’il est difficile d'oublier.
Étrange et fascinant ce film.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
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Message par petitevieille »

Les adaptations de jeux vidéo ça devient vraiment n'importe quoi.

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« Nintendo c'est des gros fils de putes avides et réactionnaires » - lincruste, 2022.
« ces fils de pute de chez Sony » - lincruste, 2023.

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Message par Myrage »

Rst ce su'on voit Scarlett nue ou pas ? ::d

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Message par Gringos10 »

Myrage a écrit :
27 avr. 2022 08:57
Rst ce su'on voit Scarlett nue ou pas ? ::d
Dans le film ou le jeu ?
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Message par Myrage »

Gringos10 a écrit :
27 avr. 2022 09:22
Myrage a écrit :
27 avr. 2022 08:57
Rst ce su'on voit Scarlett nue ou pas ? ::d
Dans le film ou le jeu ?
Je prefere le physique au demat' :mdr3:

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Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :
lessthantod a écrit : Je viens de mater Under the skin ...
► Afficher le texte
Au final, Under the Skin divise beaucoup et à justes raisons, mais c'est l'une de ces expériences qu’il est difficile d'oublier.
Étrange et fascinant ce film.
Oui, étrange et fascinant ... et beaucoup plus profond qu'il ne le laisse paraitre. Le récit de science-fiction n'est ici qu'un prétexte pour questionner le corps, questionner notre rapport avec l'étranger et l'étrange, notre rapport à la nature ... un film vraiment fascinant ^^
Myrage a écrit :Rst ce su'on voit Scarlett nue ou pas ? ::d
Oui et du coup le problème, c'est qu'on en oublierait presque que c'est un alien.

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Message par Albibak »

dav1974 a écrit :
27 avr. 2022 06:34
Une bonne surprise avec Crisis (amazon prime).
Je viens de le regarder, et je confirmen j'ai adoré.
Et je trouve ça très réaliste, ou du moins, je me permets de penser que cela se passe largement comme ça dans le monde de l'industrie pharmaceutique
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Message par dav1974 »

Dans les "trucs" Amazon : Le couteau par la lame.

Pas mal aussi. Rien a voir avec Crisis, mais j'aime le coté "joute" verbale et reconstitution des faits avec plusieurs points de vues.


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Message par lessthantod »

J'ai rematé Les Valseuses ...

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Bertrand Blier est définitivement l’enfant terrible du cinéma français, un réalisateur qui dans les années 70/80 a toujours cherché à choquer son public. Les Valseuses ne fait pas exception, c'est un film coup de poing, sans temps morts et qui vous emporte. C'est parfois lyrique, mais c'est surtout percutant. C'est violent et pourtant, moi je le considère comme un feel good movie, car à la fin de chaque visionnage, j'en ressors toujours le sourire aux lèvres, même s’il y a des scènes vraiment choquantes qui ne passeraient plus aujourd'hui.

On se sent mal à l'aise devant la façon dont les femmes sont traitées, mais en fin de compte, elles semblent toutes très bien s’en sortir. C’est tout à l’honneur de Bertrand Blier que tant de scènes, qui sur le papier sont potentiellement désastreuses (Brigitte Fossey violentée dans le train, Jeanne Moreau à l'orée des 50 ans ou Isabelle Huppert âgée de seulement 15 ans), fonctionnent si bien à l'écran.

Au début, ça commence comme une diatribe misogyne et sale, mais au fur et à mesure qu'on avance dans ce road movie à la française, on se prend d'affection pour ce duo de marginaux (Gérard Depardieu - Patrick Dewaere), qui deviendra très vite un trio (avec Miou Miou) et une image beaucoup plus tendre émerge d'eux. En fin de compte, le propos est audacieux et risqué, ce qui mérite le respect.

C’est peut-être la meilleure performance de Gérard Depardieu, ou tout du moins sa plus naturelle ... littéralement, il joue son propre rôle à l'écran. Avec Patrick Dewaere, le tant regretté Patrick Dewaere, ils forment un duo formidable. Quant à Miou-Miou, elle est adorable tout au long du film, alors qu'il lui incombe des scènes très difficiles à jouer. Enfin un petit mot sur Jeanne Moreau qui joue remarquablement bien, dans ce qui a dû être un rôle très difficile pour elle, y compris des scènes de sexe "vigoureuses" avec un couple de gars d’au moins la moitié de son âge.

Les Valseuses est un film culte, que tout le monde connait. Bertrand Blier signe là son meilleur film et réuni un casting de folie, avec le duo Gérard Depardieu - Patrick Dewaere et des second rôles marquants, dont la magnifique Brigitte Fossey et la toute jeune Isabelle Huppert. C'est un film somme, drôle, tendre, violent ... un véritable uppercut !

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Message par Myrage »

Myrage a écrit :Rst ce su'on voit Scarlett nue ou pas ? ::d
Oui et du coup le problème, c'est qu'on en oublierait presque que c'est un alien.
[/quote]


En gros, c'est très ressemblant à "La Mutante"

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Message par lessthantod »

Myrage a écrit :
lessthantod a écrit :
Myrage a écrit :Est-ce qu'on voit Scarlett nue ou pas ? ::d
Oui et du coup le problème, c'est qu'on en oublierait presque que c'est un alien.
En gros, c'est très ressemblant à "La Mutante"
En gros ? Non, mais alors pas du tout ... que ce soit sur la forme comme sur le fond, ça n'a rien à voir !
Si, je t'accorde que dans les 2 films c'est prédatrice qui séduit pour tuer, mais c'est traité de 2 façon totalement opposées.

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Message par Albibak »

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Je viens de voir le film Uncharted.
Je n'ai pas joué aux jeux (j'ai commencé le 1 il y a pas longtemps), donc ma critique sera vraiment sur le film en lui même.

J'ai passé un bon moment, mais ne renouvelle pas vraiment le genre d'Indiana Jones.
J'aurai aimé un peu moins d'effet spéciaux, surtout au niveau des combats. On voit clairement que ce n'est pas réaliste, et du coup on en perd un peu l'esprit aventurier où l'on peut se mettre à la place du protagoniste.

On retrouve cependant bien le "j'te la met à l'envers", "oui mais en fait non c'est moi", "ah tu l'as pas vu venir celle la"....

J'ai passé un bon moment, mais je ne le regarderais sans doute pas une autre fois
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Message par lessthantod »

Je viens de mater La Chatte sur un toit brûlant ...

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La Chatte sur un toit brûlant est un autre exemple, d'un phénomène fréquent dans les années 50. C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre, dans laquelle toute les raisons d’être de la pièce, sont retirées lors du passage sur grand écran, ceci afin d’apaiser ces messieurs les censeurs. Tout de suite, je pense également à Sept ans de réflexion de Billy Wilder, l'adaptation d'une pièce qui traitait d'une affaire d'adultère, lui non plus ne pu passer le cap de la censure. Ici, dans La Chatte sur un toit brûlant, le sujet épineux de la pièce et dont est adapté le film, c'est l'homosexualité du personnage principal.

Pourquoi les studios veulent-ils faire des films à partir de pièces de théâtre, si c'est pour supprimer tout ce qui les rendait intéressantes en premier lieu ? Sans ce sous-texte sur l'homosexualité du personnage principal, La Chatte sur un toit brûlant perd tout ou presque des son intérêt. Au final, ça ne raconte pas grand-chose, sauf que Paul Newman et Elizabeth Taylor se détestent tout au long du film, jusqu’à ce qu’ils fassent un virage complet à 180° et se réconcilient dans la scène finale. Je suppose qu’à l’époque, réunir deux acteurs bankables était suffisant pour attirer les spectateurs dans les salles, mais ce n’est plus une raison suffisante de nos jours. Le film est tiède et fade, avec une direction artistique peu inspirée. Le résultat est tellement déceptif, que c'est à se demander pourquoi cette pièce de Tennessee Williams est considérée comme un classique du genre.

Comme pour toutes les adaptations théâtrales, de nombreuses scènes sont excessivement bavardes, surtout celles entre Brick (Paul Newman) et Big Daddy (Burl Ives) dans le dernier acte du film. Cet aspect bavard du film, c'est aussi ce qui fait sa force. Certains dialogues sont certes longs et verbeux, mais beaucoup d'autres sont très agréables, en particulier ceux impliquant le conflit entre Maggie (Elizabeth Taylor) et Mae (Madeleine Sherwood) et toute la scène au sous-sol entre Brick et Big Dady.

Toutes les performances d'acteurs sont excellentes, bien que Paul Newman dans le rôle de Brick soit un peu en retrait des autres. Ce n’est que vers la fin, dans la scène au sous-sol qu'il démontre tout son talent. Elizabeth Taylor est sur des montagnes russes émotionnelles, passant du flirt à l’agacement, du calme à l'agitation, le plus souvent dans une seule scène. Judith Anderson qui interprète Big Mama, est à la fois grossière et attendrissante, on compatit pour elle au moment où il faut soufflet les bougies du gâteau d’anniversaire et dans la scène de confrontation à la fin.

S'il y a une bonne raison pour voir ce film, c’est pour Burl Ives qui interprète big Dady. J'ai cru comprendre que son rôle a pris de l'importance dans le film par rapport à la pièce de théâtre, pour combler l'absence de propos sur l'homosexualité. Paul Newman et Elizabeth Taylor s’effacent en arrière-plan et le film devient l’histoire du Big Daddy. La performance d'acteur de Burl Ives est fascinante, en tant que patriarche aux portes de la mort. Ayant désespérément besoin d’un héritier digne de son nom pour poursuivre son héritage et les valeurs qu'il a instaurées, il se montre belliqueux et émotionnellement froid avec les membres de sa famille. C'est clairement le personnage le plus intéressant du film.

L'aspect le plus intéressant du film, c'est sa dynamique sociale. Brick et Maggie n'ont pas se plaindre, ils sont beaux, il sont jeunes et ils n'ont pas de problèmes d'argent. Ce sont de jeunes gens qui ont été gâtés par la vie et qui n'ont encore assumé aucune responsabilité, tandis qu'à l'inverse, Gooper et Mae sont l’incarnation même du couple sérieux voulant fondé une grande famille (le sixième rejeton est en route). Brick est un ancien joueur de football alcoolique, tandis que Gooper est un avocat d’entreprise. Malgré tout, Big Daddy et les spectateurs du film (et probablement aussi l'auteur de la pièce Tennessee Williams) préfèrent clairement Brick et Maggie à Gooper et Mae. Tous les aspects de la personnalité de Gooper et Mae, même ceux qui témoignent des valeurs traditionnelles, sont dépeints comme mesquins et calculateurs. Même si Gooper et Mae ont font tout ce qu'il faut pour s'attirer les bonnes faveurs de Big Dady, ils le font pour de mauvaises raisons. Ainsi, Big Dady se rend compte aux portes de la mort, que tout ce qui est important, c'est d’aimer, d'être aimé et d’exprimer cet amour.

Toujours est-il que tous ces bons points n'effacent pas le gros point noir du film, c'est à dire la censure dans les années 50. Il n’était tout simplement pas possible de filmer une pièce de théâtre sur l’incapacité d’un homme (se sachant ou pas) homosexuel à pardonner sa femme pour son rôle dans la mort de son pseudo-amant. En conséquence, le film élude toute la question et se concentre sur la sous-intrigue, à savoir qui héritera de Big Daddy quand il sera mort. Au final, le film manque de substance, c'est divertissant, mais pas particulièrement marquant.

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Message par Tryphon »

Sur l'affiche du film, on voit des tétons qui pointent. Rien que ça, ça devait être épineux dans les US à l'époque (et même aujourd'hui)
Marmotte, le 14/8/22 : "merde, je suis un gros connard 😋"

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Message par lessthantod »

Le film exploite au maximum l'attrait sexuel d'Elizabeth Taylor et faut avouer qu'elle est très belle et sexy ... mais ça ne suffit pas à en faire un grand film.

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Message par Gringos10 »

Un peu comme the outlaw (le banni) d'Howard Hughes, qui fit scandale à cause de son affiche et des plans sur la poitrine de Jane Russell, alors qu'aujourd'hui ça pourrait paraître très prude.


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