Vos dernières séances [films/Animes]

Envie de discuter d'un film, d'une série?
Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater La vie des autres ...

Image

La vie des autres est le premier film du réalisateur allemand Florian Henckel von Donnersmarck et pour un premier film, c'est sacrément impressionnant. Que ce soit niveau mise en scène, écriture et direction d'acteurs, il fait preuve d'une parfaite maitrise. La production du film et ses collaborateurs ne sont pas en reste. La direction artistique qui recrée le Berlin Est des années 1984 est irréprochable, on s'y croirait presque. Quand à la photographie du film, c'est l'autre point fort du film, elle est magnifique et colle parfaitement aux intentions du réalisateur.

La vie des autres raconte la folle histoire de l'Allemagne des années 80, en 1984 pour être plus précis ... comme dans le roman de George Orwell, est-ce une coïncidence ? L'Allemagne est alors coupée en deux par un mur et vie sous la pression des différents gouvernements qui se sont succédés depuis la capitulation de 1945. En RDA, la Stasi (police secrète de Berlin-Est) recherche quiconque qui puisse dire ou vouloir du mal à un régime qui s'apparente à une dictature.

George Dreyman (Sebastian Koch) est un dramaturge en couple avec sa muse et actrice Christa-Maria Sieland (la magnifique Martina Gedeck). Celui-ci écrit secrètement sur le régime de RDA, tout en étant sous écoute et espionné au quotidien par l'agent de la Stasi Hauptmann Gerd Wiesler (Ulrich Mühe) officiant sous les ordres d'Anton Grubitz (le toujours excellent Ulrich Tukur).

Le film se concentre surtout sur les agissements de l'officier Gerd, qui s'acharne quotidiennement  sur la vie quasi parfaite de George et sa compagne. On y voit de façon très réaliste comment les écoutes sont mises en place, d'où un rythme très lent, mais qui scie parfaitement au sujet. Pas une seule fois le film ne fait le moindre écart là-dessus, c'est d'un réalisme quasi documentaire. A la limite pourrait-on reprocher au film, le choix du vide grenier comme salle d'enregistrement des écoutes, au dernier étage de l'immeuble où vie George. C'est la seule incohérence qui semble avoir échappé aux conseillers historiens du film, car ça ne m'a pas paru très judicieux si on veut éviter les circulations dans l'immeuble. Personnellement, j'aurais choisi la cave pour un besoin de plus de discrétion.

La vie de l'officier Gerd nous parait très vite très ennuyeuse et la photo du film colle bien à cette idée, sa vie étant grise et terne comme la photo du film. La nuit, après une journée entière d'écoutes, il retourne dans son petit appartement austère d'une barre d'immeuble qui semble être d'après guerre. Il s’installe dans son salon habillé d'une déco inexprimablement terne et triste, mange un repas sorti d’un tube en plastique tout en regardant des reportages sur le monde agricole, puis se couche seul.

A contrario, la vie de George et Christa-Maria est beaucoup plus plus vivante, d'où une photo plus chaude et lumineuse, principalement dans l'appartement où vie le couple. En fait, le contraste est d'autant plus fort, que tout tout le film est d'une tonalité grise (y compris en extérieur) et seul l'appartement de George nous apparait chaleureux. C'est ce que j'ai le plus aimé du film, il montre comment l'humanité peut trouver sa place, même dans les pire moments de l'histoire et ceci dans un tout petit appartement entouré de gris.

Alors que Gerd écoute George et Christa-Maria, il commence à les aimer, voir même à envier la richesse et l'apparente plénitude de leur vie. Par rapport à la sienne de vie, eux semblent vivre dans le parfait bonheur. Peut-être commence-t-il aussi à se demander pourquoi quiconque aurait le droit de connaitre tous les secrets les plus intimes de George, de son impuissance occasionnelle, des infidélités de sa petite amie ou de ses crises artistiques. Dans le même temps, Gerd est mis sous pression, son supérieur Grubitz exige de lui de trouver des preuves de la culpabilité de George pour le mettre hors d'état de nuire.

Je ne discuterai pas plus ici des détails de l’intrigue, car il y a de nombreux rebondissements dans cette histoire qu'il serait dommage de "divulgâcher". Chacun des personnages principaux est entraîné plus profondément dans la lutte que mène George contre le gouvernement. Tous ceux qui gravitent autour de la vie de George, sont déchirés par des conflits de loyauté et d'intérêts personnels. La pression monte sur l'entourage de George pour le livrer aux autorités et le réalisateur sait maintenir le suspense jusqu'au bout.

Le casting est exceptionnel. Sebastian Koch trouve le bon équilibre dans son jeu, entre détachement, sophistication et rudesse. En un instant, il peut basculer d'un état émotionnel à un autre, mais quoi qu'il arrive il est toujours effrayant. Martina Gedeck quant à elle, a le rôle le plus difficile, car elle est secouée de tous les côtés, par son partenaire exigent, par les agents de la Stasi qui tentent de la faire parler et par un ministre de la Culture qui abuse d'elle. Ulrich Mühe quant à lui, c'est la tristesse incarnée. Mais au fur et à mesure des écoute, le personnage s'humanise et le doute l'envahit sur le bienfondé de ses agissements. Il traine son spleen tout le long du film et bizarrement on finit par s'identifier à lui. Devant le film, on se pose tous la même question : "Qu'aurais-je fait moi, si j'avais été à sa place ?" Pour moi, Gerd c'est en quelque sorte "un héros très discret".

Bien qu’il y ait quelques longueurs, toutes les scènes trouvent une justification. L’une des scènes clés du film se déroule sans la cantine de la Stasi, lorsqu'une jeune recrue est surprise en train de raconter une blague sur le premier ministre est-allemand. Grunitz l'ordonne de finir sa blague, puis le menace avant de finir par éclater de rire, mais le doute est toujours permis sur la véracité des menaces. La menace d’être observé plane donc sur tous les individus et à tous moments. Une autre scène clé est l’avant-dernière scène du film, dans laquelle on suit George dans l'Allemagne d'après la chute du mur de Berlin. Il accède à son énorme dossier de surveillance de la Stasi et tout en le lisant, il comprend soudainement certains moments clés de sa propre vie qui n’avaient jamais eu de sens pour lui auparavant (je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler). Quant à la fin, elle est parfaitement trouvée, une fin douce-amère qui nous fait dire : "ça ne pouvait pas finir autrement".

La vie des autres n'est pas un film parfait, il met du temps à démarrer et il y a quelques longueurs durant la première heure du film. Malgré tout c'est un film à voir absolument, pour l'intelligence de son écriture, pour la qualité des reconstitutions et plus encore, pour le souci de véracité historique et psychologique qui le caractérise.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Noctis a écrit :je viens de découvrir l'ours
:coeur:

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Noctis a écrit :
20 mars 2022 20:09
Encanto je l'ai trouvé sympa
J'ai bien aimé en effet. Sing 2 aussi.
Techniquement c'est assez dingue le niveau de la 3d actuel.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
BeyondOasis
Expendable
Messages : 12340
Inscription : 03 nov. 2020 09:48
Localisation : 93

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par BeyondOasis »

lessthantod a écrit :
20 mars 2022 20:48
Noctis a écrit :je viens de découvrir l'ours
:coeur:
Le premier film que j'ai vu au ciné, mais j'en ai un souvenir mitigé. J'étais gamin et il y a quelques scènes qui m'avaient un peu impressionnée, notamment le moment où l'ourson mange des champignons vénéneux et fait un espèce de trip

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Vu gamin aussi, et j'en garde un excellent souvenir comme quasiment tous les films d'annaud de l'époque.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater Blue Valentine ...

Image

Avec seulement quatre films en 20 ans de carrière et de nombreux allers-retours entre le documentaire, la télévision et le cinéma, le réalisateur Derek Cianfrance sait se faire désirer. Mais il serait bon qu'il se consacre entièrement au cinéma, histoire de nous faire profiter au maximum de son talent.

Un employé de la société de déménagement Steinway Moving & Storage nommé Dean (Ryan Gosling), rencontre l’étudiante en médecine Cindy (Michelle Williams) et tombe immédiatement amoureux d’elle. Cindy a une relation conflictuelle avec son petit ami et Dean devient sa bouée de sauvetage. C'est alors qu'elle tombe enceinte et tous deux décident de se marier. Des années plus tard, le père de famille Dean n’a aucune ambition et est satisfait de sa vie de couple simple avec sa femme et leur fille Frankie. Cindy travaille comme infirmière dans une clinique médicale et croit que Dean a le potentiel pour être quelqu’un d'autre (de meilleur à ses yeux), si seulement il avait un peu plus d'ambition. Ils aiment leur fille, mais Cindy rejette l’affection de Dean. Dean invite alors Cindy à se rendre au motel dans l’espoir de raviver leur amour. Mais en réalité, leur mariage a pris fin il y a longtemps déjà ...

Blue Valentine étudie la rupture d’un mariage, à travers de belles et déchirantes scènes, celles du passé (en mode flashback) pleines de joie et d'optimisme qui s'entremêlent avec celles du présent emplies de misère et de dépression. Faisant des allers-retours entre le passé et le présent, Dean se demande si l'amour peut être éternel ? Alors certes, rien de nouveau sous les soleil, le sujet traité ici n'a rien de bien original. Il n'y a que les plus romantiques d'entre nous qui croient encore à l'amour éternel ou alors les petites filles qui rêvent encore du prince charmant beau, drôle, intelligent et qui plus est, riche. Mais bien sûr que non, l'amour n'est pas éternel et c'est ça que veut explorer Derek Cianfrance et il veut le montrer de la façon la plus réaliste et la plus crédible possible.

Ne vous y trompez pas, par moments Blue Valentine c’est un visionnage inconfortable. Ce n'est pas inconfortable au niveau des scènes de sexe, qui servent vraiment bien l’histoire, mais au niveau de la paranoïa, la mesquinerie et la pugnacité des rapports au sein du couple. Ils atteignent leur nadir, quand Dean mendie pratiquement pour de l’affection, alors que Cindy le supplie d’être plus ambitieux dans sa vie professionnelle. Mais voilà, son bonheur à lui c'est de se lever tous les matins pour boire des bières, fumer ses clopes, aller au taf la journée pour faire vivre sa famille et rentrer le soir pour jouer le rôle du bon père de famille.

Aux moments magiques des débuts, succède souvent les difficultés du couple à dépasser les problèmes du quotidien et à entretenir la flamme d’un amour vacillant. C'est ce souvenir d'un amour maintenant révolu, sans que personne ne sache vraiment le pourquoi du comment, qui nous pousse à chercher un coupable. Mais le seul coupable dans tout ça, c'est tout simplement la routine et l’usure du temps qui passe. Cette histoire est familière car c’est la source de drame la plus courante dans la vie de couple, mais Derek Cianfrance évite tous les clichés et traite plutôt bien le sujet avec une perspicacité et une grâce peu commune. L’absence de contexte d’une scène à l’autre, maintient le spectateur bien éveillé et en alerte, comblant les trous avec sa propre expérience et conférant au film un sentiment d'expérience universelle. Dans les bons et les mauvais moments, nous pouvons reconnaître nos propres triomphes et échecs en amour. Derek Cianfrance capture les hauts et les bas dévastateurs des relations, bien mieux que quiconque dont je me souvienne. Il y a tout de même un petit côté Eternal Sunshine of the Spotless Mind dans tout ça.

De mon point de vue, les meilleures scènes du film sont celles du passé, qui révèlent les moments de tendresse dans ce couple naissant. Dean chante pendant que Cindy danse à claquettes (un moment de grâce ultime), ce qu’elle révèle à Dean sur le pont et comment il réagit, la scène dans le bureau du médecin vers la fin ... Michelle Williams et Ryan Gosling font preuve d'une telle alchimie à l'écran, c'est si rare de nos jours. Oui, rares sont les films qui proposent un si haut degré de véracité dans les rapports humains. Hollywood ne propose plus de tels rôles depuis longtemps, c'est pourquoi de nombreux jeunes acteurs talentueux se tournent vers le cinéma indépendant (et Ryan Gosling en est le meilleur exemple).

Il n’y a pas deux acteurs qui se complètent aussi bien à l'écran que Michelle Williams et Ryan Gosling. À une époque où le jeu d’acteur autocentré sur lui-même est à la mode, Ryan Gosling fait figure d'exception. Il est très charmant, mais il a un visage triste et possède une vulnérabilité semblable à celle de James Dean. Il serait mon acteur fétiche et celui à qui je voudrais ressembler plus tard, si j’avais encore 13 ans. Je ne peux pas sortir de ma tête cette scène envoûtante où Dean donne la sérénade à Cindy. Je retiens notamment cette maxime mémorable : "Girls spend their whole life looking for Prince Charming and then they marry the guy who's got a good job and is gonna stick around" Les effusions philosophiques de Dean peuvent être interprétées par certains comme de la folie, voire même comme des moments d'une profonde niaiserie, mais les spectateurs plus sensibles détecteront l’honnêteté des sentiments amoureux. Ryan Gosling canalise le charme, le romantisme et l’insouciance d’un James Dean ou d'un Steve Mcqueen des années 60.

Michelle Williams quant à elle est la vraie révélation du film, son jeu est d'une sensibilité et d'une fragilité folle. Qui plus est, elle ne semble jamais vieillir et arrive sans mal à incarner une jeune lycéenne de 16 ou 17 ans, alors qu'elle avait déjà 30 ans au moment du tournage. Pour continuer dans les analogie avec le cinéma des années 60, son jeu me rappelle beaucoup celui de Gena Rowlands avec John Cassavetes. Alors ne vous méprenez pas, je ne veux pas dire par là, que l’un ou l’autre imite le jeu ou singe l’authenticité des grands acteurs des générations précédentes. Ils sont juste 100% dans le vrai et si bons, que vous ne pouvez les comparer qu’aux meilleurs.

Nous aimons tous le cinéma, ou tout du moins la plupart d’entre nous, parce que ça nous permet d'échapper à la réalité, histoire d'oublier nos soucis du quotidien. Mais Blue Valentine fait parti de ces films qui parfois nous font dire, que c'est bien de se confronter à la réalité au cinéma.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Celui là, j'étais sûr qu'il te plairait. 👍
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Cette semaine j'ai aussi maté Niagara ...

Image

A la fois thriller et film noir, Niagara a bien du mal à trouver sa propre identité. On y retrouve tous les éléments du cinéma d'Alfred Hitchcock, par moments aussi la mise en scène d'Orson Welles avec ses plans désaxés et autres ombres portées (les meilleurs plans du film, mais qui se feront bien trop rares) et certains codes du film noir (la femme fatale et les coups montés), mais avec une photo technicolor qui tranche avec les références passées du cinéma en noir & blanc.

Rose (Marilyn Monroe) est mariée à George (Joseph Cotten), un homme plus âgé qu'elle et c'est manifestement ce qui pose problème dans leur couple. Tous deux essaient donc de retrouver un peu de romance dans leur couple, tout du moins c’est l’intention de George. C'est pourquoi, pour les vacances, ils séjournent dans un bungalow à proximité des chutes du Niagara. Entre-temps, Polly (Jean Peters) et Ray ont gagné un voyage pour visiter les chutes du Niagara. Le destin réunit ces deux couples, l’un étant un couple heureux et l’autre un couple très malheureux. Il semble que Rose ait un tout autre programme impliquant son mari. Polly se retrouve alors impliquée lorsque le plan de Rose ne fonctionne pas comme prévu.

Marilyn Monroe n’était peut-être pas la plus grande des actrices dans le registre dramatique, mais elle était une vraie beauté et il y avait quelque chose de vraiment magnétique chez elle qui crève l’écran, Certains l'aiment chaud de Billy Wilder étant le plus bel exemple. Et alors que son temps de présence à l'écran n'est pas si important que ça ici et même si son nom arrive en premier en tête d'affiche, on ne voit et on ne retient qu'elle à la fin du film. En réalité, c'est Jean Peters qui incarne le premier rôle, mais elle se fait voler la vedette par Marilyn Monroe.

Jean Peters est très à l'aise devant la caméra, très naturelle et très belle, mais d'une beauté bien moins spectaculaire que Marilyn "la bombe sexuelle" Monroe. Toujours est-il que Jean Peters se révèle être le personnage le plus attachant du film, c'est à elle qu'on s'identifie. Joseph Cotten quant à lui est un acteur de renom, capable de jouer le good guy comme dans La Spendeur des Amberson (mon Orson Welles de cœur) ou de jouer le bad guy comme dans L'ombre d'un doute d'Alfred Hitchcock. Ici il joue sur les deux registres, il parvient à rendre son personnage à la fois sympathique et menaçant.

On note quelques fulgurances de mise en scène qui nous rappelle les plus grandes heures, du film noir, comme la scène du meurtre à l’intérieur du clocher. Henry Hathaway film la scène de dessus en grand angle avec des ombres portées, pour donner un sens plus tragique à la scène et sur un plan désaxé, pour rendre la scène encore plus inconfortable. Malheureusement, ce genre de mise en scène "sophistiquée" se feront bien trop rares tout le long du film.

Cependant, Niagara est un film qui profite considérablement de son cadre naturel. Capturées sur pellicules, les chutes du Niagara sont ici à couper le souffle, majestueuses, spectaculaires et vrombissantes. La beauté abonde dans Niagara, un film de 1953 qui détonne pour son époque de part sa photographie remarquablement vive et le Technicolor magnifique. Il y a la beauté et la puissance des chutes du Niagara, parfaitement mises en avant tout le long du film et la beauté de Marilyn Monroe, qui est magnifique en Technicolor.

Il n’y a vraiment pas grand-chose à dire de plus sur le film. C’est un thriller des plus classiques, qui mélange romance, trahison et meurtre, dans un cadre magnifique. Alfred Hitchcock n’a jamais utilisé Marilyn Monroe comme l’une de ses célèbres blondes Hitchcockienne. C'est Henry Hathaway qui a réalisé ce film, mais on ressent fortement une filiation avec le cinéma d'Alfred Hitchcock. Ce n’est certainement pas le film typique de Marilyn Monroe. Pour elle, c'est l'occasion d'élargir son registre de jeu en jouant le rôle de la femme fatale, mais ce n'est clairement le genre de rôle dans lequel elle se montre le plus à l'aise.

Bref, Niagara c'est un film que je recommande surtout aux amateurs des films à suspense (l'ombre d'Alfred Hitchcock plane en permanence sur le film), mais aussi aux fans de Marilyn Monroe qui voudraient la découvrir dans un registre différent.
Dernière modification par lessthantod le 28 mars 2022 00:24, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Gringos10 a écrit :Celui là, j'étais sûr qu'il te plairait. 👍
Oui, je l'ai trouvé encore meilleur que The place beyond the pines.

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Dans les histoires d'amouuur qui se désintègrent en plein vol, une de mes références ça reste "37.2 le matin". Putain que ce film me rend triste.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Pour moi, dans le même genre, la référence absolue c'est Eternal Sunshine of the Spotless Mind :pleur4:

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

et qui a vu les noces rebelles?
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

En gros, Kate Winslet a laissé crever Caprio dans l'eau glacée, lui a niqué son couple, et a foutu la vie de Jim Carrey en l'air ?

Wesh grosse.

Avatar de l’utilisateur
Esperluette
Chevalier du Zodiaque
Messages : 3021
Inscription : 05 déc. 2020 08:55
Localisation : Hérault

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Esperluette »

Dernièrement j'ai (re)vu Hot shots 1 & 2, ça reste toujours marrant même si fortement marqué 90s avec les références à Saddam Hussein ou aux films de l'époque (Top Gun, Rambo, Terminator 2...) que ne saisissent plus les gosses. Ce genre de film parodique manque de nos jours...

Hostiles de Scott Cooper (2017)
En 1892, le capitaine Joseph J. Blocker (Christian Bale), légende de l'armée américaine, est chargé d'une dernière mission : escorter Yellow Hawk, un chef de guerre cheyenne mourant, ainsi que sa famille, pour retourner sur leurs terres tribales. Sauf que Blocker est un tueur d'indiens raciste et que le voyage ne se fera pas sans problèmes.
Je n'ai pas aimé ce film pas sur sa forme mais sur le fond : le déroulement des évènements est classique et sans surprise jusqu'à la fin, et aussi car je ne comprends pas le message que veut faire passer le film. C'est vide, ce film ne sert à rien.

The Batman au ciné. J'ai bien aimé les 2 premières heures d'enquête mais la dernière heure m'a parue longue avec le pseudo twist suivant l'arrestation du bad guy. Pas fan du casting (mis à part Jeffrey Wright en Gordon), les acteurs n'incarnent pas super bien leurs personnages, ils n'ont pas "la gueule de l'emploi" on va dire : Turturro en boss mafieux ça ne le fait pas du tout et Pattinson bof...
Par contre, j'ai bien aimé le travail sur l'image et l'atmosphère, qui retranscrit bien le style du comics.
Au final j'ai apprécié sans plus, les 2 parties sont trop inégales et la dernière partie sent le déjà vu.

En ligne
Avatar de l’utilisateur
Shovel Knight
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2201
Inscription : 05 déc. 2020 20:40

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Shovel Knight »

lessthantod a écrit :
28 mars 2022 16:10
Pour moi, dans le même genre, la référence absolue c'est Eternal Sunshine of the Spotless Mind :pleur4:
+1000
#JeSuisWoke

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Esperluette a écrit :Dernièrement j'ai (re)vu Hot shots 1 & 2
Valeria Golino :coeur:

Esperluette a écrit :ça reste toujours marrant, même si fortement marqué 90s ...
Le 2 fonctionne mieux que le 1, je trouve ... mais le meilleur des ZAZ, c'est clairement Y a-t-il un pilote dans l'avion :lol:


Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

On vient de mater "Mort sur le Nil" (typiak, le dernier en date)
De, et pour Kenneth Branagh.
C'est un film bateau, il fait pas de vague et il prend pas l'eau..pas de quoi se palucher le poireaux mais c'est propre, bien réalisé.
Bref, j'aime bien les "cluedo".
Bien plus sombre que le 1er volet, plus de pognon pour la réal aussi peut être.
Un bon moment.



Image

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

C'est quoi le premier volet?
Jamais été fan de Branagh même si j'aime bien son Frankenstein.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Urbinou
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2809
Inscription : 10 nov. 2020 15:38
Localisation : Liège, Belgique
Contact :

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Urbinou »

Branagh, j’ai beaucoup apprécié dans Comment tuer le chien de son voisin, tout le film d’ailleurs. Probablement parce que je me suis un peu reconnu en lui :cote:

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Gringos10 a écrit :
31 mars 2022 23:17
C'est quoi le premier volet?
Jamais été fan de Branagh même si j'aime bien son Frankenstein.

Image


Très bonne "relecture" du crime de l'orient express..

Qu'il continu a faire du Hercule P. le petit Kenneth, moi ça me va très bien ce genre de films.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Le "Cluedo" que je dois me mater depuis des semaines c'est "à couteaux tirés", mais pas encore topé le DVD.
Ce serait bien qu'il sorte sur Netflix.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Pensez au film "Cluedo" de 1985 si vous aimez ce genre. A couteaux tirés est super aussi.
C'est un super film.

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Bon, je viens de me prendre un petit coup de tronche.

Viktoria. (2015)
Connaissais pas. Netflix me met ça dans la liste. Je lance le film.

Hey la petite a pas froid aux yeux !!! partir comme ça avec des inconnus saouls... J'ai un peu peur pour elle, j'ai pas lu le résumé du film, je me dis qu'elle est en train de faire une méga connerie la petite la....

Puis je me prend le film dans la gueule. Déjà parce que le film est un plan séquence (peut être faux, je sais pas, mais wow !!). Je pense même que c'est le plus tripant et le plus long plan séquence que j'ai vu. C'est l'anti Casa de papel, c'est le film qui m'a fait remettre en question Pusher, Irréversible...
Viktoria, c'est pas un film sur une soirée qui part en couille (je spoil pas, c'est dans le résumé du film),non : on passe une soirée foireuse avec eux. Pour ceux qui ont connu des plans de merde dans leurs vies, des soirées avec des foireux qui foirent, et que ça se met sérieusement a partir en couille, c'est une bonne piqure de rappel.
Bref, c'est sur Netflix, c'est beau.


Image

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Merci pour l'avis, je vais mater ça sur Netflix.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Je viens de voir Moonfall.
j'ai mal a mon cul. Aprés Venom 2,voila l'exemple même du cinema qui chie.
Qui chie sur nous.

Avatar de l’utilisateur
petitevieille
Conquérant de la lumière
Messages : 1235
Inscription : 13 nov. 2020 22:13
Localisation : The Cable Car, puis Pizza Hut…

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par petitevieille »

Je suis tombé par hasard sur Death Proof dans le riplé d'Arte. Je ne l'avais jamais vu (mais j'avais vu Planète Terreur).

Une très belle histoire d'amour, car impossible, entre des êtres que tout sépare, l'un étant un vieux cascadeur manifestement aigri et frustré, mais qui a gardé son tempérament de tête brûlée, les autres étant de jeunes donzelles interchangeables que le vieux aimerait bien tremper Popaul dedans mais comme il peut pas alors il les tue.
Le fait que cette histoire se déroule dans une ambiance Tarantinesque met en exergue les obsessions du réalisateur, mais aussi celles de son producteur Harvey Wenstein, en plaçant l'histoire et le propos derrière un festival de pieds nus, de jambes modelées au millimètre près et d'arrières-trains en gros plan pendant les trois quarts de film de manière complètement gratuite, ce qui est en soi un registre tragi-comique.

Image

Bref, un excellent court-métrage avec une fin jubilatoire mais gâché par des longueurs masturbatoires.
« Nintendo c'est des gros fils de putes avides et réactionnaires » - lincruste, 2022.
« ces fils de pute de chez Sony » - lincruste, 2023.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

dav1974 a écrit :
03 avr. 2022 07:21
Je viens de voir Moonfall.
j'ai mal a mon cul. Aprés Venom 2,voila l'exemple même du cinema qui chie.
Qui chie sur nous.
C'est quoi moonfall? Le dixième Emmerich fin du monde?
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

petitevieille a écrit :
03 avr. 2022 08:02
Je suis tombé par hasard sur Death Proof dans le riplé d'Arte. Je ne l'avais jamais vu (mais j'avais vu Planète Terreur).

Une très belle histoire d'amour, car impossible, entre des êtres que tout sépare, l'un étant un vieux cascadeur manifestement aigri et frustré, mais qui a gardé son tempérament de tête brûlée, les autres étant de jeunes donzelles interchangeables que le vieux aimerait bien tremper Popaul dedans mais comme il peut pas alors il les tue.
Le fait que cette histoire se déroule dans une ambiance Tarantinesque met en exergue les obsessions du réalisateur, mais aussi celles de son producteur Harvey Wenstein, en plaçant l'histoire et le propos derrière un festival de pieds nus, de jambes modelées au millimètre près et d'arrières-trains en gros plan pendant les trois quarts de film de manière complètement gratuite, ce qui est en soi un registre tragi-comique.


Bref, un excellent court-métrage avec une fin jubilatoire mais gâché par des longueurs masturbatoires.
Tarantino j'aime bien, mais son obsession des pieds se voit un peu trop à mon goût.
Il a dû sucer un paquet d'orteils mais on s'en branle (sans mauvais jeu de mots)
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

J'ai fais un ressenti du film sur gamo pour Moonfall, le nouveau 2001.

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater Quand la ville dort ...

Image

Quand la ville dort est à la fois un film de braquage, un film de gangsters et un film noir. Le braquage en lui-même est très classique et ne constitue pas l'intérêt principal du film. Non, ce qui nous intéresse ici, c'est le portrait des personnages, tous réalistes, complexes et ambivalents, avec une face sombre, une face claire et certains qui cachent bien leur jeu. L'intrigue (le casse) passe clairement au second plan, derrière la psychologie des personnages. En cela, c'est presque un film choral.

Un vieux criminel Doc Redinschneider (Sam Jaffe) vient d’être libéré de prison et a conçu un plan pour le casse parfait (trop parfait ?). Il se rapproche d'un bookmaker véreux Cobby (Marc Lawrence) qui, à son tour, s’arrange avec un avocat fort malhonnête Alonzo Emmerich (Louis Calhern) pour financer le vol d’un demi-million de dollars de diamants. Il embauche alors toute une fine équipe pour mener le casse sur le terrain, le perceur de coffres Louis Ciavelli (Anthony Caruso), le chauffeur Gus (James Whitmore) et Dix Handley (Sterling Hayden) dans le rôle du gros bras de service.

Revenons au titre français du film Quand la ville dort, un titre français bien stupide, puisque cette ville n'est jamais aussi vivante que la nuit. Le titre original du film The Asphalt Jungle, est donc bien plus évocateur de ce qu'est vraiment le film. L’un après l’autre, les criminels de cette jungle d’asphalte métaphorique rencontrent leur mort, une mort nécessaire et irrévocable. Ce n’est pas le braquage de diamants, ici fonctionnel et classique, qui intéresse le réalisateur John Houston. Son attention se focalise sur des personnages qui essaient de s'extraire de cette "jungle d'asphalte" et le casse n'est qu'un moyen (un mal nécessaire ?) de fuir cette ville à l'atmosphère viciée. Tout le long du film, Dix évoque son Kentucky natal et ses chevaux qu'il souhaite retrouver, avec un fort sentiment de nostalgie et de tristesse dans le regard, comme un rêve inatteignable.

Avec Quand la ville dort, John Houston s'amuse des clichés. Le cerveau du braquage à l'accent germanique fort prononcé, n’est pas si maléfique que ça. Le chauffeur de notre fine équipe n'aime rien de plus que ses chats. Le perceur de coffres a une femme et un jeune bébé. L'homme de main est un gros bras au grand cœur. En fait, ces "méchants" ne sont vraiment pas si différents que vous et moi, mais des forces supérieures sont toujours prêtes à nous écraser. Mais notre fine équipe a néanmoins monté le coup parfait pour braquer la bijouterie et aucun obstacle ne peut les empêcher de le mener à bien ... ou tout du moins, le pensent-ils !

Ce n’est peut-être pas une coïncidence si le plus grand obstacle de tous, vient principalement d’un avocat véreux et nous avons ici un acteur de caractère Louis Calhern, pour l'interpréter. Sa stature et sa force tranquille est ici amplifiée par la direction d'acteur de John Huston, un maître pour rendre l’ordinaire tout simplement plus grand que nature. La part de tristesse en lui est symbolisée par sa femme, qui ne fait que remuer le couteau dans la plaie, lui rappelant à lui, ainsi qu’à nous tous, ce qu'il aurait pu avoir, c'est à dire le bonheur ordinaire. Mais personne dans ce film ne veut d'une vie ordinaire. Emmerich n'a rien de moins, qu'une jeune Marilyn Monroe, pour batifoler le soir venu. Il est sous le charme de l'ingénue, pleine de sensualité, de spontanéité et de fantaisie ... et c'est bien elle qui le mènera à sa perte.

Le Doc Riedenschneider est un autre personnage clé du récit. Avec son fort accent germanique qui renforce le côté mystérieux du personnage, Sam Jaffe joue avec la perception du spectateur, notamment lors de quelques scènes clés, qui montrent son faible pour les jeunes et belles demoiselles. Lorsqu'il feuillette le calendrier de pin-up chez Cobby, c'est une scène annonciatrice de son futur déclin. Les rôles féminins, au nombre de trois, sont très importants. Elles ont toutes leur rôle à jouer et ne sont pas de simples faire-valoir. Jean Hagen joue le rôle de la call-girl éprise de Dix. C'est la seule qui arrive à l'attendrir, lui qui généralement se montre toujours impassible. Dorothy Tree joue la femme délaissée d'Emmerich, tandis que Marilyn Monroe joue sa maitresse. Marilyn Monroe joue la belle et jeune ingénue de service lors de sa première scène à l'écran avec Emmerich, mais se révèlera bien plus calculatrice lors de sa seconde scène avec l'inspecteur. Dorothy Tree quant à elle, est la seule qui voit Emmerich pour ce qu'il est vraiment, derrière sa façade de supériorité prétendue qu'il affiche tout le long du film.

Sterling Hayden n’aura jamais été aussi bon. Il n'égalera cette performance que que six ans plus tard dans L'Ultime Razzia (1956) de Stanley Kubrick, puis attendra encore huit ans de plus pour récidiver dans Docteur Folamour du même Kubrick. Je ne sais pas si on peut résumer sa carrière à trois grands films pour trois grands rôles, mais qui peut se venter d'avoir sur son CV trois rôles marquants dans l'histoire du cinéma ? Sa performance est ici excellente, mais c’est peut-être aussi le désespoir de sa petite amie, qui vous arrache le cœur ...
► Afficher le texte
En fait, plus qu'une film de gangsters ou qu'un film noir, Quand la ville dort, c'est une grande tragédie. Dés le début, on sait bien que tout ça, ça ne peut que terminer mal ...
► Afficher le texte
Considéré comme l'un des films noir majeur des années 40/50, Quand la ville dort peut également être considéré comme l'un des films de braquage le plus important, si ce n'est LE film de braquage le plus important du genre (six ans avant L'Ultime Razzia). La seule petite déception pour moi, c'est la partie musicale du film. La BO se fait plus que discrète, elle est quasi absente. L’absence d’une BO complète n’est cependant qu’un petit regret et ne change rien au fait que The Asphalt Jungle reste un exercice de style fascinant.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Sterling Hayden je le verrai toujours comme le vieux flic idiot et corrompu du parrain....
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Pour être franc, je n'ai aucun souvenir de lui dans Le Parrain.

Tryphon
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2557
Inscription : 18 nov. 2020 16:45

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Tryphon »

Je viens de démarrer Buffet Froid. C'est euh... décalé :D
Marmotte, le 14/8/22 : "merde, je suis un gros connard 😋"

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

lessthantod a écrit :
03 avr. 2022 23:40
Pour être franc, je n'ai aucun souvenir de lui dans Le Parrain.
Moi je l'ai trop vu. Je le connais par coeur.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Tryphon a écrit :
03 avr. 2022 23:56
Je viens de démarrer Buffet Froid. C'est euh... décalé :D
Pas fan de ce film, ni de Blier en général. Trop bavard pour pas grand chose. Mais il sait créé des atmosphères.
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
Albibak
Expendable
Messages : 2741
Inscription : 02 nov. 2020 18:35
Localisation : Région parisienne

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Albibak »

Image
Je viens de regarder le film Boite noire.
L'histoire d'un avion qui s'est écrasé, et pour lequelle les agents de la BEA investiguent sur la cause.

Je ne connaissais pas Pierre Niney (dans ses films), et j'ai vraiment adoré. J'ai du coup regardé sur WIkipédia, et il est mentionné qu'il a passé du temps avec la vraie BEA pour savoir comment ils travaillaient... Vraiment top

J'ai été pris par l'intrigue, les protagonistes, les changements de piste.... Je me suis retrouvé à faire des hypothèses sur mon canap :D
Je regrette seulement que certains personnages ne soient pas plus appronfondis, ainsi que certaines situations. Il y avait vraiment la place de rajouter 30min de film et d'en profiter un max.

Ce n'est pas un film d'action, mais plutôt d'enquête, donc à voir selon vos gouts.
Image

Avatar de l’utilisateur
BeyondOasis
Expendable
Messages : 12340
Inscription : 03 nov. 2020 09:48
Localisation : 93

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par BeyondOasis »

[mention]Albibak[/mention] je confirme ton ressenti sur ce film

J'avais bien apprécié aussi. C'est efficace et on s'accroche bien à l'intrigue

Avatar de l’utilisateur
Albibak
Expendable
Messages : 2741
Inscription : 02 nov. 2020 18:35
Localisation : Région parisienne

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Albibak »

Image
Le chant du loup.

Dernier film vu, sur les conseils de [mention]BeyondOasis[/mention].
Je n'étais pas du tout emballé par le pitch rapide que j'avais eu, et je ne regrette pas d'avoir essayé tout de même.

L'histoire est vraiment très bien ficelée, et le jeu d'acteur plutôt pas mal.
J'ai eu du mal à voir Omar Sy dans le rôle qu'il a dans ce film, ça m'a un peu gâché le truc, mais c'est purement personnel.

Ca se passe en fond de mer, dans un sous marin, et est centré sur un métier dans la marine appelé "oreille d'or". En gros, c'est celui capable de distinguer un pet de crevette à 20 km :)
J'ai bien aimé le côté suspens, personnalité, "famille" marine, et l'intransigence des protocoles, quelqu'en soit le prix.

Je ne suis pas clostrophobe, mais je n'ai ressenti aucune gêne du fait du milieu, chose que j'apprehendais aussi un peu.

Bref, un bon film que je vous conseille également
Image

Avatar de l’utilisateur
Mavericks
Transformer
Messages : 293
Inscription : 20 juin 2021 21:59
Localisation : Saint-Etienne

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Mavericks »

Albibak a écrit :
07 avr. 2022 11:53
Image
Le chant du loup.

Dernier film vu, sur les conseils de @BeyondOasis.
Je n'étais pas du tout emballé par le pitch rapide que j'avais eu, et je ne regrette pas d'avoir essayé tout de même.

L'histoire est vraiment très bien ficelée, et le jeu d'acteur plutôt pas mal.
J'ai eu du mal à voir Omar Sy dans le rôle qu'il a dans ce film, ça m'a un peu gâché le truc, mais c'est purement personnel.

Ca se passe en fond de mer, dans un sous marin, et est centré sur un métier dans la marine appelé "oreille d'or". En gros, c'est celui capable de distinguer un pet de crevette à 20 km :)
J'ai bien aimé le côté suspens, personnalité, "famille" marine, et l'intransigence des protocoles, quelqu'en soit le prix.

Je ne suis pas clostrophobe, mais je n'ai ressenti aucune gêne du fait du milieu, chose que j'apprehendais aussi un peu.

Bref, un bon film que je vous conseille également
Bien vu Albi', j'ai beaucoup aimé aussi perso. J'ai du le voir il y'a disons 6 mois en gros.
A côté de moi toutefois, ça s'est endormi en moins de 15 minutes :lol:

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

J'ai eu le plaisir de regarder "Les Magnétiques" .
Je copie le résumé du film: "Une petite ville de province au début des années 80. Philippe vit dans l’ombre de son frère, Jérôme, le soleil noir de la bande. Entre la radio pirate, le garage du père et la menace du service militaire, les deux frères ignorent qu’ils vivent là les derniers feux d’un monde sur le point de disparaître".

Alors comme dans une petite ville de province dans les années 80, il se passe pas grand chose dans le film a bien y regarder. Mais pour moi, ça fait mouche. Directement touché par leurs histoires...l'emmerdement des journées ou il se passe pas grand chose, l'horizon bouché de ceux qui restent, le grand "frère" un peu sombre qui attire tous les regards, la copine de l'autre qui fait les yeux doux, et le service militaire qui fait peur. Je pense que ceux qui ont grandit en ville seront moins concerné par ce petit film.
Je crois que c'est un "premier film", ben chapeau, on a passé un super moment.




Image

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

Ça se passe en France?
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Oui mon brave !
Un film bien Français, sur la jeunesse provinciale 80 Française.

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

C'est sur quelle chaîne ?
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
dav1974
Cosmocat
Messages : 806
Inscription : 20 nov. 2020 06:58
Localisation : Drome

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par dav1974 »

Heu... Ben.... heu....
Entre Antenne 2 et fr3 il y a torrent+.
Voilou voilou...

Bon, j'ai maté TAG, après avoir vu un extrait du film sur un site a la con. (un site ou il y a des torrent rarement voir jamais sorti en France, et ou il faut magouiller pour avoir les sous titre en anglais, et quand ils y sont).
Bref, TAG est un film gore Japonais de Sion Sono. Je met le résumé de Wiki.
"Lors d'un trajet en bus, Mitsuko assiste à l'étrange massacre de ses camarades, par une force invisible. Pour une raison inconnue, elle est contrainte de revivre différents massacres impliquant à chaque fois ses propres amies. Bientôt, elle se perd dans les différentes identités qu'elle incarne."

Bon, j'ai été déçu, je me doutais bien en voyant les extraits (surtout la scène du bus) que ça serait du gore, mais voila...c'est surtout du combo culotte d’écolières niaises a souhait, et du gore mais gratuit..pas de suspens, pas de pression. J'ai pourtant bien aimé l'idée de départ, un peu comme le film "Phénomène" ou le vent (du moins dans phénomène de plus en plus de théories disent que c'est pas le vent..bref) mais la, quand le vent se met a souffler, il coupe les gens. Mais genre, ça démembre, ça coupe en deux etc...

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

L'armée des ombres de Jean Pierre Melville
Image
« Mauvais souvenirs ! Soyez les bienvenus vous êtes ma jeunesse lointaine. »
Cette citation ouvre le film et en dit long sur ce qui nous attend. S'en suit une des scènes d'ouverture les plus belles et les plus mythiques de l'histoire du cinéma. Un plan sur les champs Elysées, cadrage au cordeau avec l'arc de Triomphe en fond, voyant l'armée allemande fouler les pavés de l'avenue la plus célèbre du monde. Une scène inimaginable à tourner à l'époque, et qui coûta la bagatelle de 25 millions de francs.


Une fois cette intro imprégnée puis digérée, le réalisateur ne nous laissera pas une seconde de répit, comme aux résistants dont l'histoire nous est contée, filmée telle une marche funèbre, à la fin inexorable, ponctuée de basses besognes et de morceaux de bravoure. De la première à la dernière minute, Melville déploie toute sa panoplie de "plus grand metteur en scène français" dans une succession de scènes cultes. Du transfert de Gerbier en camps de détention par la gestapo, filmée dans un travelling grandiose, à son évasion. De son incartade londonienne où il rencontre De Gaulle, dans une scène quasi mystique, à son retour parachuté, puis de nouveau la détention et des scènes de cruauté quasi insoutenables, Melville travaille sur la couleur pour proposer un nuancé de gris qui pèse de tout son poids sur les protagonistes et l'atmosphère étouffante du récit.
Ce film c'est l'histoire de Melville, il le porta 25 ans en lui, il se raconte, au même titre que Kessel l'auteur du roman, il y a mis ses tripes et sa chair, et cela se ressent, tant le résultat est viscéral, éprouvant. Ventura, bien qu'en froid avec le réalisateur, les deux ne s'adressant plus la parole pendant le tournage, est parfait, silencieux, mâchoire serrée, en ingénieur résistant, marchant tel un fantôme vers sa mort inéluctable.
Melville colle au plus près ses personnages, et nous décrit dans toutes ses nuances ce que fut l'indicible engagement de ces Héros clandestins, démontrant leur courage au quotidien, mais aussi en proie à la tension, la peur, la solitude, la lâcheté, les doutes..
Bref l'armée des ombres est le plus grand film sur la résistance, et un film majeur tout simplement.



Croix de fer de Sam Peckinpah
Image

Ce brûlot de Peckinpah, âpre et brutal (Peckinpah oblige) narre "l'histoire vraie" du conflit entre un sous officier allemand arriviste, convoitant les distinctions et les honneurs, et un chef de section tête brûlée, aguerri, cynique et respecté de ses hommes pour sa bravoure sur le champs de bataille. L'histoire se déroulant en Crimée durant la retraite allemande qui suivit la débâcle de Stalingrad . Contrairement à nombre de films américains sur le sujet, celui ci ne se veut pas patriotique et montre ce que furent les derniers jours de la guerre, les soldats n'ayant plus foi en leur furher mais luttant uniquement pour leur survie.
Peckinpah filme tout ça à sa manière, c'est violent, réaliste dans les scènes de bataille, mais malheureusement j'ai décroché rapidement à cause d'un défaut majeur à mes yeux : que les allemands soient interprétés par des américains pure souche et s'exprimant tous en anglais, c'est le genre de trucs qui me sort d'un film.
J'ai adoré les scènes d'ouverture et de conclusion, composées d'images d'archives, mélancoliques et apocalyptiques.

"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Avatar de l’utilisateur
lessthantod
Chevalier du Zodiaque
Messages : 2152
Inscription : 13 nov. 2020 17:21
Localisation : Ô Toulouuuse

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par lessthantod »

Je viens de mater Boulevard du crépuscule ...

Image

Pour moi, Boulevard du crépuscule a tout pour plaire. C'est un film noir qui s'aventure avec succès sur tous les terrains, celui de la comédie, du drame, de la critique du tout Hollywood et sur pleins d'autres terrains encore. Mais plus que tout, ici il s’agit vraiment de l’abandon de nos rêves, thème central du film et qui définit le caractère de nos quatre protagonistes principaux. Boulevard du crépuscule c'est donc tout ça et ce n'est pas juste une histoire sur une actrice vieillissante.

Le scénariste fauché et accumulant les déboires Joe Gillis (William Holden) tombe accidentellement sur la légende du cinéma du muet Norma Desmond (Gloria Swanson). Elle vit dans un vieux manoir en ruine avec son majordome Max (Erich von Stroheim). Elle refuse de croire qu’on ne se souvient plus d’elle et qu’elle ne fera plus jamais un autre film. Elle obtient de Joe, qu'il reste avec elle pour réécrire "Salomé" qui, selon elle, sera le film de son retour au premier plan. Joe n’a pas d’autre choix que d'accepter et les choses deviennent très vite incontrôlables, d'autant plus incontrôlables qu'il tombe peu à peu amoureux d'une jeune script Betty Schaefer (Nancy Olson).

Boulevard du crépuscule est un si bon film sur tant de niveaux, que je ne sais pas par où commencer. La photo est sublime (dans ce noir & blanc de toute beauté) et le film possède un scénario à tiroirs, intelligent et extrêmement bien écrit. L’intrigue principale et les nombreuses sous-intrigues s'équilibrent à merveille et sont parsemées de dialogues tellement géniaux (les scénaristes d’aujourd’hui devraient s'en inspirer). Tous les personnages ont un vraie profondeur d'écriture et ne remplissent pas une simple fonction au sein du récit, avec certaines des meilleures performances d'acteurs de toute l’histoire du cinéma.

De plus, les acteurs jouent en quelque sorte leurs propres rôles à l'écran. Les carrières de Gloria Swanson et de Erich von Stroheim sont alors au point mort depuis plus de 20 ans, la carrière de William Holden est alors en pente descendante, Nancy Olson joue la jeune première (c'était réellement son premier film), Cecil B. DeMille joue sont propre rôle sur le tournage de Samson et Dalila ... et il y a même un caméo de Buster Keaton en tant que "figures de cire". Cecil B. Demille, qui a déjà dirigé Norma/Gloria à l’apogée du muet, tente de la raisonner, en lui disant que lindustrie cinématographique a changé depuis les années 30. Les "figures de cire" viennent chez Norma pour jouer au bridge, étant eux-mêmes des parias d’Hollywood après l’invention du son dans le cinéma. Certains dialogues se penchent sur des films et sur des gens réels (Autant en emporte le vent, Richard D. Zanuck, Adolphe Menjou ...) et certaines scènes sont tournées directement sur le terrain des studios de la Paramount (même la porte d’entrée).

Norma est obsédée par la jeunesse éternelle, "the stars are ageless" dit-elle à Joe. En effet, c’est assez vrai dans un certain sens, tout du moins d'un point de vue cinématographique. On peut regarder Gloria Swanson dans Queen Kelly et constater qu'elle est "sans âge", qu'elle a encore ses vingt ans. Cette image d'elle-même à 20 ans est projetée dans le film et s'observe elle-même comme dans un mauvais miroir, lui faisant oublier qu'en réalité elle a 50 ans. Plus tard, dit-elle toujours à Joe : "nobody leaves a star, that's what makes one a star." C’est vrai cette fois-ci encore, mais ce n’est pas seulement Joe qui quitte Norma, ses fans eux aussi pour la plupart l'ont oublié. Par conséquent, si Joe la quitte, Norma perdra son statut de star à jamais.

Boulevard du crépuscule c'est donc un film sur l'abandon de nos rêves. Joe abandonne son rêve d’être écrivain, Max abandonne son rêve de réaliser des films et même Betty abandonne son rêve de vivre une histoire d'amour avec Joe. Le film parle donc de réalités sombres et de prime abord ce n'est pas très joyeux tout ça, me direz-vous ... mais sachez que le film parle aussi d'amour. Regardez ce que ces gens sont capables de faire par amour, que ce soit par amour pour une autre personne ou par amour pour la célébrité ou de je ne sais quoi d'autre encore. Max aime Norma, Norma aime Joe, Joe aime Norma et Betty, Betty aime Joe et Artie, Artie aime Betty ... et tous aiment Hollywood.

Tout le monde est écrasé par le système à la fin du film. La scène finale, lorsque Max "dirige" Norma qui descend l’escalier central, est l’une des plus grandes scènes de toute l'histoire du cinéma ...
► Afficher le texte
En fin de compte, Joe paie le prix pour avoir enduré la folie de Norma. Alors qu’elle descend cet escalier dans la scène finale, vous pouvez voir qu’elle est complètement enfermée dans son propre monde, un monde où personne ne vieillit, où elle est éternellement jeune et où elle est la plus grande de toutes les stars. Après tout, les étoiles ne vieillissent jamais.

Je ne peux penser à aucun autre film (à l'exception peut-être de Citizen Kane) qui fonctionne sur tant de niveaux différents. Et puis Gloria Swanson nous offre là, l'une des plus grandes performances de toute l’histoire du cinéma !

Avatar de l’utilisateur
Albibak
Expendable
Messages : 2741
Inscription : 02 nov. 2020 18:35
Localisation : Région parisienne

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Albibak »

Image
Dernier film en date : 13 minutes.

Film catastrophe autour d'une tornade qui va dévaster plusieurs villes. Pitch prometeur (moi qui aime bien les films de ce type), où l'on doit suivre l'histoire de 3-4 familles et leur survie (ou non) pendant que la tornade traverse leur ville.

Je me pose dans le canap, je me mets en mode "ça va être chaud et intense", et je lance le film.

1h30 plus tard ma pensée est : Putain mais quel navet !

En fait on suit l'histoire de ces familles pendant le film (rien de passionnant en plus), jusqu'au moment de la tornade. Moment qui dure 2min dans le film, qui n'arrive qu'au bout d'1h au moins, et donc on ne voit rien du tout, car tout le monde est caché dans des abris.
La tornade passe, les gens se cherchent entre eux, se retrouve, s'embrasse, et that's all.

Je n'ai vraiment ressenti aucune émotion, ni même une once de suspens.
Vraiment l'un des pires films que j'ai vu du genre.
Image

Avatar de l’utilisateur
BeyondOasis
Expendable
Messages : 12340
Inscription : 03 nov. 2020 09:48
Localisation : 93

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par BeyondOasis »

Albibak a écrit :
12 avr. 2022 07:51
Film catastrophe autour d'une tornade qui va dévaster plusieurs films
Une tornade qui défonce plusieurs films, c'est un super pitch ça

Avatar de l’utilisateur
Albibak
Expendable
Messages : 2741
Inscription : 02 nov. 2020 18:35
Localisation : Région parisienne

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Albibak »

C'était pour voir qui lisait mes retours :lol:
Image

Avatar de l’utilisateur
Gringos10
Expendable
Messages : 24111
Inscription : 31 oct. 2020 23:08
Localisation : RP

Vos dernières séances [films/Animes]

Message par Gringos10 »

J'avais vu, mais comme le film a l'air pourri j'ai eu la flemme de te corriger...
😋
"Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles"
MY FEEDBACK
MES RECHERCHES
MA COLLECTION

Répondre

Revenir à « Ciné dimanche »